La condition physique chez les adolescents

La condition physique

La condition physique définit qualitativement l’état général du regroupement des composantes physiques d’un individu (adapté de l’Office québécois de la langue française). On distingue la condition physique généralement sous trois catégories (Maud & Foster, 2006): Une personne qui à la capacité d’effectuer des tâches quotidiennes avec vigilance et vigueur, sans ressentir de fatigue excessive, tout en conservant une réserve d’énergie suffisante pour répondre à des situations d’urgence, est considérée comme étant en bonne condition physique. Ensuite, on retrouve la personne n’ayant pas un niveau fonctionnel optimal, où sa condition physique est considérée comme étant à améliorer mais ne représente pas de risque immédiat pour sa santé. La dernière catégorie correspond à une personne ayant une faible condition physique qui voit celle-ci associée à des risques importants pour sa santé en plus d’avoir de la difficulté dans ses activités quotidiennes.

La condition physique évolue en fonction de l’âge et du niveau d’activité d’une personne. On sait qu’en général, elle progresse rapidement durant l’enfance, atteint un sommet entre 20 et 30 ans et décline graduellement durant le reste de la vie. On sait aussi qu’un individu actif possède une capacité fonctionnelle globale plus élevée qu’un individu sédentaire (Depiesse et al., 2009). La sédentarité a donc un impact négatif direct sur plusieurs composantes de la condition physique et agit comme un frein sur celle-ci (Albarwani, Al-Hashmi, Al-Abri, Jaju, & Hassan, 2009; Alves, Siqueira, & Figueiroa, 2009; Aman et al., 2009; Andersen et al., 2005; Anderson, Economos, & Must, 2008; Simon, Klein, & Wagner, 2005). À l’inverse, l’adoption d’un mode de vie sain et actif à tout âge permet d’optimiser la condition physique et de renverser les effets négatifs d’une sédentarité antérieure (Aires et al., 2010; CPS & HALC, 2002; Mark S. Tremblay et al.,2011).

L’évaluation de la composition corporelle

Mesures anthropométriques, indices et indicateurs :Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), «L’anthropométrie est la seule et unique technique à la fois portative, universellement applicable, bon marché et non invasive, qui permette d’évaluer la corpulence, les proportions et la composition du corps humain. Les mesures anthropométriques sont le reflet de l’état nutritionnel et de santé, mais peuvent aussi être utilisées pour prévoir les aptitudes, l’état de santé et la survie.»(OMS, 1995b).

Les mesures anthropométriques de base sont le poids corporel, la stature et la répartition adipeuse (Reilly & Eston, 2009a). Seules, ces mesures sont difficilement utilisables. Afin de faciliter l’interprétation de ces mesures, on combine différentes mesures dans le but d’obtenir des indices anthropométriques (OMS, 1995b). Ces associations sont généralement de nature morphologique (le poids en fonction de la taille) ou sociodémographique (le poids en fonction de l’âge). Ces indices sont exprimés généralement sous trois formes (la cote Z, le centile ou le pourcentage médian) de façon à les comparer à la population de référence.

De ces indices, des balises sont élaborées pour regrouper des valeurs ayant des caractéristiques communes que l’on appelle indicateurs (OMS, 1995b).

Le poids corporel :Le poids se définit comme la mesure de la force de la gravité appliquée à la masse d’un individu (Dwyer et al., 2008). Le terme masse peut aussi être utilisé pour identifier le poids. En 1981, Léger et Lambert (Léger & Lambert, 1983) ont effectué une étude sur les jeunes Québécois de 12 à 17 ans, soit la même population que la présente recherche. Le profil de poids qu’ils ont établi servira de comparatif lors des analyses .
La stature :La stature correspond à la distance verticale séparant le plancher jusqu’au point méridien le plus élevé de la tête : le vertex (Dwyer et al., 2008). Les termes taille et grandeur sont couramment utilisés pour identifier la stature. Dans le cadre de cette recherche, le terme taille sera utilisé pour s’harmoniser avec les documents du B-EFAS.

L’évaluation du métabolisme énergétique

Le système anaérobie :Lors d’un exercice maximal de courte durée, la quantité maximale d’ATP produite par synthèse anaérobie correspond à la capacité anaérobie (Green & Dawson, 1993). De par son processus métabolique, l’évaluation de la capacité anaérobie offre un dilemme important. Doit-on évaluer la quantité d’énergie utilisée ? Le débit de sa consommation ? La durée de sa disponibilité ? Ou bien l’apport du système aérobie dans l’effort ? Pour ces raisons, il existe plusieurs moyens physiologiques et biochimiques d’obtenir des mesures du système anaérobie, ce sont «la quantité intramusculaire d’ATP-CP, le taux de déplétion de ces molécules au court d’un effort maximal de courte durée, le déficit d’oxygène établi d’après la courbe de consommation d’oxygène et la portion alactique (rapide) de la consommation d’oxygène de récupération» (McArdle et al., 2001). Il est possible de quantifier la production d’énergie anaérobie en effectuant une mesure directe des changements des taux d’ATP, de créatine phosphate (PCr) et de lactate dans le muscle.

Ces informations sont prélevées par une biopsie effectuée immédiatement avant et après l’effort. Il est maintenant aussi possible d’obtenir ces mesures avec l’usage de la spectroscopie à résonnance magnétique 31P (Baumgartner,2016; Reilly & Eston, 2009a). Le meilleur indicateur de l’activation du système anaérobie est la concentration de lactate sanguin (McArdle et al., 2001). Le déficit maximal d’oxygène accumulé, ou «maximum (maximal) accumulated oxygen deficit» (MAOD), est considéré comme le standard principal pour estimer la capacité anaérobie (Baumgartner, 2016; Maud & Foster, 2006; Medbø, 1996; Reilly & Eston, 2009a). En se basant sur la relation linéaire entre la vitesse de marche ou de course sur tapis roulant et l’apport d’oxygène à une intensité sous-maximale, le MAOD permet d’extrapoler une estimation de la demande en oxygène et de faire ressortir la puissance anaérobie de pointe et la puissance anaérobie moyenne (Medbo et al., 1988).

Le système aérobie :La consommation maximale d’oxygène (exprimé en volume d’oxygène maximal [VO2 max]) est la mesure étalon pour déterminer une valeur fonctionnelle de l’efficacité du système aérobie (Aandstad, Holme,Berntsen, & Anderssen, 2011; Weineck, 1998; Weineck, Portmann, Handschuh, & Etoré-Lortholary, 1997). Elle est considérée comme une mesure fondamentale en physiologie de l’effort (McArdle et al., 2001). Le VO2 max correspond au volume d’oxygène utilisé par unité de temps lors d’une activité aérobie maximale et s’exprime, notamment, en litres d’oxygène par minute rapportée à l’unité de masse corporelle (ml min-1 kg-1).

Le VO2max peut être vérifié directement en laboratoire sur des systèmes automatisés, ou selon différents protocoles à l’aide d’un exercice maximal avec une collecte des gaz sur un cycloergomètre ou un tapis roulant motorisé sur lequel une résistance progressive est appliquée. Ces méthodes sont dispendieuses, nécessitent beaucoup de temps et sont techniquement complexes, ce qui s’applique très mal à un contexte scolaire d’évaluation de masse (Cairney, Hay, Faught, Leger, & Mathers, 2008). Il existe cependant des tests indirects qui ont fait leurs preuves pour déterminer le VO2max (Draper & Whyte, 1997; Léger & Gadoury, 1989).

L’évaluation des aptitudes musculaires

L’endurance musculaire :L’endurance musculaire est la capacité d’un muscle ou d’un groupe musculaire à soutenir un effort sur une longue période. La mesure étalon s’effectue à l’aide de l’électromyographie (EMG) durant un mouvement de référence (Baumgartner, 2016; Reilly & Eston, 2009b). Deux méthodes sont souvent utilisées pour évaluer l’endurance musculaire (Baumgartner, 2016): Effectuer le maximum de répétitions d’un mouvement (contraction concentrique et excentrique) contre une charge sous-maximale jusqu’à la fatigue volitive. La charge sous-maximale peut correspondre à un pourcentage de la force maximale, à une valeur absolue ou à un pourcentage du poids corporel. Maintenir une position spécifique le plus longtemps possible par contraction isométrique. Dans les batteries de tests désirant avoir un indice de l’endurance musculaire général d’un individu, les évaluations ciblent communément les muscles du tronc et ceux du haut du corps .

Dans l’analyse de l’endurance du tronc, le redressement assis (RA) et sa variance, le semi redressement assis (sRA) est un mouvement très répandu qui a aussi été très documenté (Andersson, Nilsson, Ma, & Thorstensson, 1997; Axler & McGILL, 1997; Bisschop, Darot, & Ferry, 1998; Halpern & Bleck, 1979; Parfrey, Docherty, Workman, & Behm, 2008; Quinney, Smith, & Wenger, 1984; Ruiz et al., 2011; Safrit, Zhu, Costa, & Zhang, 1992).

L’évaluation des aptitudes articulaires

L’amplitude d’un mouvement est déterminée par deux facteurs. Le premier; l’amplitude articulaire, correspond à l’assemblage mécanique des extrémités osseuses connectées. Généralement impossible de modifier de façon volontaire, Il est toutefois concevable de la transformer à l’aide de moyens externes. La juxtaposition des tissus mous, avec leur intégrité et leur souplesse, sur les articulations constitue le deuxième niveau; l’amplitude musculaire. Sa modification est considérée comme entrainable (Houglum, 2005; Kisner & Colby, 2007). On utilise le terme flexibilité pour identifier la capacité d’une articulation de se déplacer à l’intérieur de son amplitude de mouvement sans se blesser (Klavora, 2012a). L’étalonnage de l’amplitude s’effectue en mesurant les angles aux extrémités d’un mouvement à l’aide de goniomètres divers. La mesure de l’amplitude de la plupart des articulations est possible. Il est à noter qu’un très haut niveau de flexibilité n’est pas nécessairement relié à de meilleures performances ou une meilleure condition de santé (Araujo, 2008).

La mobilité articulaire du tronc est probablement la mesure la plus fréquemment utilisée afin d’obtenir un indice général de la flexibilité d’un individu (Wilkinson, 1992). Sur le terrain, cet indice est obtenu à l’aide d’un test de flexion du tronc vers l’avant à partir d’une position assise sur le sol, le «Sit-and-Reach». Il existe plusieurs variantes de ce test, les plus connus étant le test classique du «Sit-and-Reach» (SR), le «Sit-and-Reach» modifié (MSR), le «back-saver Sit-and-Reach» (BS) et le V-test («V Sit-and-Reach test» ou VSR) (S. S.-C. Hui & Yuen, 2000). À l’aide de tests angulaires, il a été vérifié que les tests de flexion du tronc évaluent principalement la flexibilité des hanches (42 %) et ensuite la flexibilité lombaire (30 %) (Chillón et al.,2010). Plusieurs recherches ont démontré une corrélation moyenne du SR au niveau de la flexibilité du bas du dos avec le critère de mesure de l’articulation de la hanche (la méthode modifiée de Schober) et une faible corrélation pour la flexibilité du bas du dos avec le critère de mesure de la flexibilité des ischio-jambiers (la méthode du lever de la jambe en extension) (S. C. Hui, Yuen, Morrow, & Jackson, 1999; S. S.-C. Hui & Yuen, 2000; Martin, Jackson, Morrow, & Liemohn, 1998; Mayorga-Vega, Merino-Marban, & Viciana, 2014). Les tests de flexions du tronc sont reconnus comme une bonne alternative pour évaluer la souplesse des ischio-jambiers dans le cas où des tests angulaires seraient limités comme dans une école ou dans une étude à grande étendue (Mayorga-Vega et al., 2014). Ils ne sont cependant pas reconnus comme une alternative pour évaluer la souplesse des lombaires (Mayorga-Vega et al., 2014).

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Table des matières

Introduction
Recension des écrits 
1 La condition physique 
Les composantes de la condition physique 
La composition corporelle
Le métabolisme énergétique
Les aptitudes musculaires
Les aptitudes articulaires
2 L’évaluation de la condition physique 
L’évaluation de la composition corporelle 
Mesures anthropométriques, indices et indicateurs
L’obésité
L’évaluation du métabolisme énergétique
Le système anaérobie
Le système aérobie
L’évaluation des aptitudes musculaires 
L’endurance musculaire
La puissance musculaire
L’évaluation des aptitudes articulaires 
Le V-test
Le programme d’évaluation
Méthodologie
Les participants
La batterie d’évaluations de « En forme au secondaire »
Démarche
Les informations sociodémographiques
L’âge
Le genre
La provenance
Le niveau scolaire
Les mesures anthropométriques
Le poids corporel
La taille corporelle
L’indice de masse corporelle (IMC)
La circonférence de la taille (CT)
Les épreuves physiques 
La Course navette de 20 mètres avec palier de 1 minute (LN1m)
Le test anaérobie du RSEQ (T-RSEQ)
Tests d’endurance musculaire – Les pompes et les semi-redressements assis sur rythme imposé
Tests de puissance musculaire – le saut vertical et l’aller-retour sprint
Le saut vertical Abalakov (SVA)
Le sprint 2 x 15 mètres (S2-15)
Test de flexibilité – Le V-test
La compilation des résultats 
Édification des normes préliminaires par la méthode LMS
Le stade des courbes de lissage
Le stade de la transformation
Analyse des résultats 
Les variables
Regroupement en catégories d’âge
Analyse de la distribution
Compilation des résultats
Corrélation
Corrélation entre les épreuves
Corrélations avec l’âge
Corrélations avec les mesures anthropométriques
Corrélations avec la Course navette de 20 mètres avec palier de 1 minute
Corrélations avec le test anaérobie du RSEQ
Corrélations avec les tests de puissance musculaire
Corrélations avec les tests d’endurance musculaire
Corrélations avec le test de flexibilité
Disparité sexuelle et disparité avec l’âge
La taille corporelle
Le poids corporel
L’Indice de masse corporelle
La circonférence de la taille
La course navette de 20 mètres avec palier de 1 minute
Le test anaérobie du RSEQ
Le sprint 2 x 15 mètres
Les pompes sur rythme imposé
Les semi-redressements assis sur rythme imposé
Le saut vertical Abalakov
Le V-test
Disparité régionale 
Évolution dans le temps 
Taille
Poids corporelle
La course navette de 20 mètres avec palier de 1 minute
Les catégories de l’IMC
Les catégories des risques pour la santé
Normes préliminaires
Choix des quantiles
Qualité de l’ajustement
Normes préliminaires
La course navette de 20 mètres avec palier de 1 minute
Test RSEQ
Pompes sur rythme imposé
Semi-redressements assis sur rythme imposé
Aller-retour sprint sur quinze mètres
Saut vertical Abalakov
V-Test
Conclusion
Références bibliographiques

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