LA CONDITION DE MARSHALL – LERNER – ROBINSON

Définition et caractéristiques du marché des changes

                 Le marché des changes ; appelé aussi Forex est issu de la contraction du terme anglais « Foreign Exchange », Forex est le nom universellement donné au marché des changes. Le marché des changes est celui sur lequel la monnaie nationale est vendue contre de la monnaie étrangère (ou l’inverse). C’est le lieu de la rencontre de l’offre et de la demande de devises. Du fait du développement du commerce international, la libéralisation du mouvement des capitaux, amélioration des techniques financières de gestion de risques et le développement du marché dérivé ; le marché des changes a connu un développement au cours des années 1990 et n’a jamais cessé de se développer jusqu’à nos jours. « Le marché des changes est un marché de gré à gré c’est-à-dire que les transactions ne sont pas officiellement standardisées ; il n’est pas localisé dans un lieu précis grâce aux nouveaux moyens de télécommunication (lignes téléphoniques directes, télécopieurs et les différentes liaisons informatiques), il est intégré pratiquement à l’échelle mondiale. Les transactions peuvent donc se faire sur n’importe quelle place financière, le plus grand volume de transaction a lieu dans quelques grandes ville comme Londres où se trouve le plus grand marché des changes, New York, Tokyo, Francfort, et Singapour). De plus, grâce à l’intégration des places financières, il n’y a pas de large différence entre le taux de change de deux monnaies côté à la même heure dans un endroit différent. » Les principaux couples de devises échangés sur le marché des changes sont l’euro – dollar, le dollar – sterling et le dollar – yen. En effet malgré le fort développement de l’euro, le dollar reste toujours le monnaie pivot sur les marchés des changes (le monnaie pivot est aussi appelé « monnaie véhiculaire » monnaie qui est largement utilisée pour libeller les contrats internationaux faits par des parties non résident du pays qui émet la monnaie en question) Depuis l’abandon du système de charge fixe issue de l’accord de Bretton Woods, les marchés des changes existaient sous la forme dite de régime de change flottant (depuis mars 1973).

Les produits traités sur le marché des changes

              Les principaux produits traités sur le marché des changes sont le spot (au comptant), le change à terme, et les options des changes
a) Le spot (au comptant) : Les transactions en devises sont faites en général au comptant, l’opération de change est immédiate, le taux utilisé est le taux de change au comptant et l’opération est appelée une transaction au comptant. Parfois le terme au comptant n’est qu’une façon de dire car souvent, il faut attendre quelques jours pour que les ordres de paiements, si on parle des chèques, soient compensés à travers le système bancaire. L’objet du marché des changes au comptant est de permettre l’échange de devise instantanément.
b) Le change à terme : Les transactions des devises sur le marché des changes à terme sont faites par la négociation d’un échange de devise par des opérations dont la livraison n’aura pas lieu que dans peut être 30 jours, 90 jours, même plusieurs années ou à un autre terme négocié. Le change à terme se décompose en deux produits interbancaires : le terme sec qui est peu traité et les swaps de change. Les swaps de change sont une opération financière dans laquelle deux parties s’engagent à échanger des devises au cours de change au comptant et à échanger les mêmes devises à l’échéance du contrat au cours de change à terme ou à un autre cours convenu à l’avance, autrement dit « un swap de change est une vente au comptant d’une devise combiné à un rachat à terme de la devise ».
c) Options de change : Une option de change offre à son détenteur le droit d’acheter (option d’achat) ou de vendre (option de vente) un montant spécifiques de devises à un prix fixé à l’avance et à une date convenue à l’avance, moyennant le paiement d’une prime. L’option de change est le plus divers et le plus inventif des marchés d’options, il est l’origine des autres formes d’options : les options exotiques et les options de deuxième générations (options à barrières, options asiatiques, options sur options, etc.). Le marché de gré à gré d’option de change propose de contrats dont toutes les caractéristiques peuvent être négociées, que ce soit le montant, le prix et la date d’exercice.

La théorie de la P.P.A

             La théorie de la PPA est une théorie de la détermination du taux de change réel d’équilibre, elle est une théorie de référence, et elle constitue la théorie la plus utilisée pour déterminer les taux de changes d’équilibre, de plus, elle constitue souvent une hypothèse de base de nombreuses théories sur les taux de change. La théorie de la PPA a été introduite par Cassel (1916) qui a suggéré de définir « le taux de change nominal (TCN) d’équilibre comme le taux assurant la PPA entre deux monnaies : une unité de monnaie quelconque peut être échangée contre la même quantité de biens dans son pays après conversion en monnaie locale ».10 La PPA est un taux permettant de convertir les prix dans une monnaie commune tout en éliminant les différences de pouvoir d’achat entre monnaie, son utilisation permet d’éliminer l’effet lors de la conversion des différences de niveau des prix entre pays. La PPA est utile pour déterminer le niveau de référence à long terme des taux de change nominal mais elle est limitée des lors que l’on raisonne en terme réel. Il y a deux versions de théorie de la PPA : la PPA absolue et la PPA relative.
 La PPA absolue : La PPA absolue s’applique en l’absence de toute entrave au commerce internationale par exemple les barrières tarifaires, en supposant négligeables les coûts de transaction et d’information. Selon cette approche, la valeur du TCN est déterminée par le rapport du niveau de prix entre deux pays. Cette définition découle la loi du prix unique selon laquelle le prix d’un bien échangeable est identique partout une fois converti dans une monnaie commune.
 La PPA relative : En présence d’entraves au commerce internationale, la loi du prix unique ne s’applique plus. Le principe de la PPA peut alors s’exprimer sous une forme dite relative : une variation du TCN vient compenser l’écart d’inflation entre deux pays. Dans ses conditions, les TCR sont constant. Bien que la PPA soit utile pour évaluer les parités de long terme entre pays à niveau de développement similaire, elle souffre de plusieurs déficiences, tant au niveau théorique qu’au niveau empirique.
 Au niveau théorique : Le TCR auquel fait référence la PPA fait abstraction de toute considération d’équilibre macroéconomique, elle ne permet pas de relier le taux de change réel à la situation économique d’un pays et à sa position extérieure.
 Au niveau empirique : La PPA suppose la constance du TCR ce qui semble difficilement compatible avec les importantes fluctuations des parités réelles. La PPA est donc validée uniquement sur le long terme, en raison de l’existence de diverses rigidités rendant le processus d’ajustement très lent. Une des raisons pour lesquelles la PPA n’est pas vérifiée est l’existence d’hétérogénéités sectorielles : les prix ne sont pas égaux au sein même d’une économie. L’existence de productivités entre secteur est la principale origine d’écarts des prix. Dans les pays où la productivité est significative, les niveaux de prix sont plus élevés mesurés en monnaie commune, à l’inverse ceci signifie que les pays en rattrapages dont la productivité augmente plus vite ont un TCR qui s’apprécie au cours du temps. C’est l’effet Balassa Samuelson. En faite, sont aussi affectant le taux de change dans les modèles monétaires : le revenu et le taux d’intérêt. Le taux d’intérêt joue un rôle considérable sur le marché des changes, ce dernier est en équilibre si la condition de parité d’intérêt est vérifié, c’est-à-dire « si les dépôts dans les différentes devises offrent le même taux de rendement attendu, de plus, le taux de change s’ajuste toujours de façons à maintenir la partie d’intérêt ». En résumé l’hypothèse du respect de la PPA, et l’importance rôle du taux d’intérêt est les principales caractéristiques des modèles monétaires de la détermination du taux de change. La PPA découle la parfaite flexibilité des prix et l’équilibre sur le marché des biens et des services soit toujours vérifié. Malheureusement ce modèle souffre quelques problèmes car la théorie de la PPA n’est validé qu’à long terme, et il faut prendre en compte aussi le court terme. C’est pour cela que Dornbush 12 (1976) a développé l’approche monétaire avec rigidité de prix ou modèle de surréaction

La réévaluation/ appréciation monétaire

                     Sont intéressées par la réévaluation/ appréciation monétaire, les pays qui connaissent un excédent structurel de leur balance des paiements, et attirant les capitaux. L’objectif c’est de diminuer la super compétitivité permet de limiter l’excès de liquidité due à l’attrait de la monnaie. Parfois, la réévaluation/ appréciation ne réussissent pas à diminuer les excédents successifs de la balance des paiements. Les partisans d’un taux de change élevé en attendent un important ralentissement de l’inflation, à la fois du fait de la baisse des prix des produits importés et de restriction monétaire qui doit l’accompagner dans un monde à forte mobilité des capitaux. Le freinage de la consommation devrait suivre le ralentissement des salaires réels. Les coûts intérieurs diminuant et l’inflation décélérant, d’importances épargnes devraient être disponibles pour financer l’industrie. Pour maintenir leur compétitivité à l’exportation et y trouver des débouchés que le ralentissement de la demande interne ne leur fournit plus, les entreprises seraient incitées à investir et à obtenir de forts gains de compétitivités. Grâce à la désinflation interne et à l’investissement industriel, le solde du commerce extérieur ne serait pas détérioré ; il pourrait même être amélioré Une augmentation de taux de change provoque une dépréciation/ dévaluation monétaire et celle de la diminution entraîne une réévaluation/ appréciation de la monnaie. L’objectif de ces deux effets c’est d’atténuer les déséquilibres de la balance des paiements (déficit ou excédent). Dans la suite de notre étude, on s’intéresse seulement au cas de la dépréciation/ dévaluation monétaire. Une augmentation du taux de change accroît la compétitivité. Ce qui devrait améliorer la balance commerciale c’est – à – dire qu’une dépréciation/ dévaluation devrait améliorer la balance commerciale en réalité. En effet, la question qui se pose c’est que « à quelle condition permettra elle l’amélioration du solde de la balance commerciale » ? Pour rechercher la solution à cette question, on doit recourir à la condition Marshall- LernerRobinson qui est l’origine de cette question.

Elaboration de la condition Marshall – Lerner – Robinson

               Rappelons que la condition sous entend : une dépréciation/ dévaluation réelle de la monnaie ait un impact sur la balance commerciale, si la somme des élasticités prix des exportations et des importations est supérieur à un. Puisque la dépréciation/ dévaluation signifie une réduction sur les prix des exportations, la demande de ces derniers augmentera. En même temps le prix des importations montera et leur demande diminue. En réalité, l’effet net sur la balance commerciale dépendra des élasticités des prix si les marchandises exportées sont élastiques pour évaluer, leur demande augmentera proportionnellement plus que la diminution du prix et la revenue d’exportation totale augmentera. De même si les marchandises importées sont élastiques, la dépense d’importation total diminuera. Tous les deux améliorent la balance commerciale. Empiriquement, les marchandises se trouvent à être non élastique à court terme, du fait du délais d’adaptation (on va l’analyser plus tard), et la dépréciation/ dévaluation est susceptible d’empirer la balance commerciale. Dans le moyen terme, la balance commerciale, s’ajustera. Du faite que la validité de notre hypothèse ultérieurement dépend considérablement des élasticités il est nécessaire alors de présenter la condition des élasticités critiques.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : ELABORATION DE LA CONDITION MARSHALL – LERNER – ROBINSON
CHAPITREI : LA POLIQUE DE CHANGE
Section 1 : Le marché des changes
Section 2 : La détermination du taux de change
Section 3 : le choix d’un régime de change
CHAPITRE II : EFFET DU TAUX DE CHANGE SUR LA BALANCE COMMERCIALE
Section 4 : Les effets de la fluctuation du taux de change
Section 5 : La condition Marshall – Lerner – Robinson
PARTIE II : ANALYSE DE LA CONDITION MARSHALL – LERNER – ROBINSON À MADAGASCAR
CHAPITRE III : LA POLITIQUE DE CHANGE À MADAGASCAR DEPUIS 1994 JUSQU’À NOS JOURS
Section 6 : Historique du régime de change malgache
Section 7 : La déprécation monétaire malgache
CHAPITRE IV : ANALYSE DE LA CONDITION MARSHALL – LERNER – ROBINSON A MADAGASCAR
Section 8 : Evolution de la balance commerciale Malgache et le cours de change (1995-2005)
Section 9 : Analyse de la réaction des exportations face à la dépréciation de la monnaie malgache
Conclusion

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