La concretisation du developpement durable

L’objet de la science économique est comme nous le savons très bien l’allocation des ressources rares en vue de la satisfaction des besoins illimitées et ce à long terme. Le processus de la satisfaction des besoins se traduit par la production des biens qui sont destinés à les satisfaire. La croissance agrégée de la production de ces biens à long terme autrement dit la croissance économique est le principal facteur de développement. Mais le modèle de développement économique caractérisé par une intense production industrielle initié par les pays occidentaux depuis le XIXè siècle repose principalement sur l’exploitation directe ou indirecte des ressources naturelles.

La course effrénée à la croissance économique influencée par les contextes géopolitiques de l’après guerre a dévié l’attention sur les conséquences néfaste d’une exploitation aveugle des ressources naturelles. Malgré des crises qui ont marqué l’histoire économique ce n’est que dans les années 70 quand survient le premier choc pétrolier que l’opinion générale prend conscience des limites physiques possibles de la croissance économique. Le club de Rome avait ainsi sortie en 1972 le « rapport Meadows » intitulé « Halte à la croissance » qui présentait des scénarios catastrophiques pour le monde dans la deuxième moitié du XXIè siècle. Une nouvelle conception du développement économique s’était donc imposée au sein de la science économique et sur la scène politique mondiale. Cette nouvelle conception est née après plusieurs conférences et sommets mondiaux sur l’impact environnemental et social des activités économiques dans les années 80 et 90. Mais le nouveau concept connu sous le nom de « développement soutenable » (ou durable en français) n’a été défini de manière précise qu’en 1980 dans le rapport Brundtland intitulé « Notre avenir à tous ». Cette définition sera ensuite consacrée par 182 Etats lors du « sommet de la terre » à Rio en 1992 (CNUED). Ce nouveau type de développement est défini comme un « développement qui permet aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ».

Les contextes de l’émergence du concept de développement durable 

Le modèle de développement durable est maintenant reconnu sur la scène internationale comme l’un des moyens le plus pertinent pour arriver à concilier croissance et respect de l’environnement humain aussi bien social que naturel. Pendant longtemps les économistes ont négligé l’importance d’une pénurie possible en matières premières à cause soit de l’exploitation excessive de celles-ci soit de la pollution émise par les usines perturbant ainsi le cycle de régénération de l’écosystème. Les préoccupations majeures à l’époque concernaient le problème de la production et de la consommation ou encore le commerce international et tous ses débats à leur tour étaient encadrés par des débats idéologiques majeurs entre libérales et interventionnistes. Mais le système économique de référence (car il a réussi à s’imposer) à savoir le capitalisme se caractérisait par son instabilité. Plusieurs crises se sont déjà succédé dans toute l’histoire du système libérale, même si toutefois nous avons pu observer des succès non négligeables à son actif comme la reconstruction et l’expansion économique de l’Europe après la deuxième guerre mondiale, une époque plus connue sous le nom de « trente glorieuses ». Le premier choc pétrolier a fini par avoir raison de cette insouciance et a sonné le glas de l’avènement d’une nouvelle conception du développement économique et donc de la croissance économique qui tient compte de l’environnement (naturel et social) de l’homme.

Depuis le physiocrate François Quesnay et sa théorie du produit net, passant par la théorie de la rente de David Ricardo ou encore Malthus et sa théorie de la population ; les auteurs de la littérature classique à leur époque ne pouvaient déjà ignorer le rôle de la nature dans le processus économique. Certains à l’instar de Ricardo redoutait déjà la limite de la production c’est-à-dire de la croissance en invoquant « l’état stationnaire ». Des siècles après ces auteurs classiques même si entre temps des auteurs comme Jevons, H. J Barnett et C. Morse… traitaient les problèmes économiques de leur époque toujours en intégrant la question de l’épuisement des ressources ; le rapport du club de Rome en 1970 a définitivement convaincu l’opinion publique et des experts sur l’urgence et la nécessité de remettre en question le modèle de croissance et donc de production actuel. Un nouveau concept économique était donc en gestation pendant les différentes conférences internationales au sujet de l’avenir de l’humanité. La notion d’ « écodéveloppement » était donc mise en avant, une esquisse de ce qui sera plus tard connu sous le nom de « développement soutenable ». Dans quels contextes théorique et historique le concept de développement durable a-t-il émergé ?

Le contexte théorique

Même si l’histoire de l’humanité et de la société humaine étaient toujours une source d’inspiration de la science économique nous distinguerons ici les développements théoriques qui étaient propices à l’avènement du concept de développement soutenable (ou durable) des évènements et des faits historiques. Nous traiterons dans le second paragraphe les étapes historiques qui a permis d’arriver au consensus sur la validité du concept.

Comme nous l’avons mentionné auparavant la science économique ayant comme objet l’allocation des ressources rares acceptait l’idée que les ressources nécessaires à la production étaient rares en pensant principalement au capital, mais ne pouvait concevoir de façon explicite le caractère limité des ressources terrestres. Nous pouvons cependant retrouver dans les travaux de certains auteurs classiques les substances qui ont permis à la formalisation et aux prises de position des théories ultérieures par rapport à la problématique de dégradation et de consommation du capital naturel . Les principaux auteurs que nous allons considérer sont David Ricardo et sa théorie de la rente différentielle, et Stanley Jevons (avec qui nous pouvons faire une analogie à la théorie de la population de R. Malthus) dans « The Coal question » quand il prévoyait le ralentissement de la croissance en Angleterre à cause de l’épuisement des mines de charbon. Car ces travaux apparus à la même époque avaient bénéficié d’une grande attention en grande Bretagne. L’approche de Stanley Jevons peut-être qualifiée de malthusienne ce qui nous permet de constater qu’à l’époque déjà la question de la croissance et des ressources naturelles jouissait d’une diversité en matière d’approche analytique.

David Ricardo (1772 – 1823)

C’est un économiste anglais très influent à son époque et qui faisait partie du parlement britannique en 1819. Nous nous intéresserons ici à son ouvrage intitulé « Des principes de l’économie politique et de l’impôt » paru en 1817, et plus précisément à sa théorie de la rente différentielle. D’après la définition de l’auteur « La rente est cette portion du produit de la terre que l’on paie au propriétaire pour avoir le droit d’exploiter les facultés productives et impérissables du sol. » (David Ricardo, des principes de l’économie, p.36, 1817) mais il faut distinguer cette rente de l’intérêt et du profit du capital. Pour Ricardo cette rente se détermine par la différence entre les rendements des terres de meilleur qualité et les terres de moins bonne qualité d’où le terme « rente différentielle » (David Ricardo, 1817), et la rente commence pour la terre de meilleur qualité.

William Stanley Jevons, « The Coal question » (1866) 

Jevons était aussi un auteur britannique, qui vivait à peu près à la même époque que Ricardo. Son ouvrage qui nous intéresse ici est celui qui traite de la question concernant les réserves des mines de charbon dans le Royaume-Uni à la fin du XIXè siècle. En effet à l’époque l’économie de l’Angleterre dépendait fortement du charbon qui était la principale source d’énergie du transport, des industries mais aussi des ménages. Jevons considérait que c’était grâce à ses propres réserves de charbon de bonne qualité et donc disponibles à bon marché que l’Angleterre avait pu développer ses industries et qu’elles aient pu avoir une position concurrentielle favorable par rapport aux autres pays industrialisés européens de l’époque. L’analyse de l’auteur est ici qualifiée de malthusienne de par son pessimisme et sa théorie de « la loi naturelle de croissance social » qui se rapproche de la loi des populations développée par Malthus. Pour Jevons le charbon avait la même importance que le pétrole à notre époque dans la croissance économique, et même si le pétrole et d’autres substituts possibles (que nous verrons ultérieurement) étaient déjà commercialisés il considérait que le charbon était largement supérieur pour le maintien de la croissance.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : LES CONTEXTES D’EMERGENCES ET HISTORIQUE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
SECTION 1: LES CONTEXTES DE L’EMERGENCE DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE
1.1 Le contexte théorique
1.2 Le contexte historique
SECTION 2 : PRESENTATION DU CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE – DEFINITION ET PRINCIPES
CHAPITRE II : SOUTENABILITE FAIBLE ET SOUTENABILITE FORTE, DEUX APPROCHES NUANCEES DU DEVELOPPEMENT DURABLE
SECTION 1 : LE MODELE DE LA FAIBLE SOUTENABILITE
1.1 Principes et fondements théoriques générales
1.2 Le développement durable et le progrès technique : le modèle de croissance endogène durable
SECTION 2 : LA PLACE DE LA NATURE DANS LES ROUAGES DU SYSTEME ECONOMIQUE : LA SOUTENABILITE FORTE
2.2 Les points de convergences entre approches très forte et approche forte du développement durable
2.2 L’approche très forte : « conservationniste »
2.3 Les réajustements apportés par l’économie écologique: la soutenabilité forte
CHAPITRE III : DEPASSEMENT DES CONSIDERATIONS THEORIQUES – CONCRETISATION ET PERSPECTIVES DU DEVELOPPEMENT DURABLE
SECTION 1 : LES PIERRES ANGULAIRES DE LA MARCHE VERS LE « DEVELOPPEMENT SOUTENABLE »
1.1 L’Etat : grand acteur du développement soutenable
1.2 L’interaction entre le système social/naturel/physique
1.3 Les interrogations relatives à la problématique du développement durable
SECTION 2 : LES PERSPECTIVES ACTUELLEMENT EN VUES DU « DEVELOPPEMENT SOUTENABLE »
2.1 Les espoirs nourris par le progrès technique
2.2 Un grand pas en avant réalisé dans le secteur de l’environnement comme moteur de la croissance et de la compétitivité
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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