Biographie de Karl Marx
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Karl Marx est le fils dโun avocat dโorigine juive allemande qui se convertit au protestantisme en 1824. Il naquit le 5 mai 1818 en Prusse Rhรฉnane. Ses parents vivaient dans lโaisance, mais nโรฉtaient pas rรฉvolutionnaires. Dรจs son enfance, son pรจre a un grand espoir en lui et voudrait le faire un grand avocat. Son directeur de lycรฉe, Willembach, est son parrain philosophique. Dรจs sa pรฉriode dโadolescence, Karl Marx sโinspire dรฉjร de la vie politique quโil a en lui, cultivรฉ par son pรจre et renforcรฉ par ses professeurs de lycรฉe. Il avait passรฉ son baccalaurรฉat ร lโรขge de 17 ans. Aprรจs avoir terminรฉ le lycรฉe de Trรจves, et aux dรฉsirs de ses parents, Karl Marx sโinscrivait ร lโuniversitรฉ de Bonn, puis ร celle de Berlin. Il y รฉtudia le droit, mais surtout lโhistoire et la philosophie. En 1841, il achevait ses รฉtudes en soutenant une thรจse de doctorat sur la philosophie dโEpicure intitulรฉe : ยซ Diffรฉrence entre la philosophie de la nature de Dรฉmocrite et celle dโEpicure ยป. A cette รฉpoque, ses conceptions faisaient encore de Karl Marx un hรฉgรฉlien idรฉaliste. A Berlin, il fit partie du cercle des ยซ hรฉgรฉliens de gauche ยป (comprenant entre autres Bruno Bauer) qui cherchaient ร tirer de la philosophie de Hegel des conclusions athรฉes et rรฉvolutionnaires. A sa sortie de lโuniversitรฉ, Karl Marx se fixa ร Bonn oรน il comptait devenir professeur. Mais la politique rรฉactionnaire dโun gouvernement qui avait retirรฉ ร Ludwig Feuerbach sa chaire en 1832, lui avait de nouveau refusรฉ lโaccรจs ร lโuniversitรฉ en 1836 et, en 1841, avait interdit au jeune professeur Bruno Bauer de faire des confรฉrences ร Bonn, obligea Karl Marx ร renoncer ร une carriรจre universitaire. A cette รฉpoque, le dรฉveloppement des idรฉes de lโhรฉgรฉlianisme de gauche faisait en Allemagne de trรจs rapides progrรจs. Ludwig Feuerbach commence, surtout ร partir de 1836, ร critiquer la thรฉologie et ร sโorienter vers le matรฉrialisme (Lโessence du christianisme). En 1842, paraissent ses principes de la philosophie de lโavenir. A cette รฉpoque, les bourgeois radicaux de Rhรฉnanie, qui avaient certains points de contacts avec les hรฉgรฉliens de gauche, fondรจrent ร Cologne un journal dโopposition, la Gazette Rhรฉnane qui parut ร partir du 1er janvier 1842. Karl Marx et Bruno Bauer y furent engagรฉs comme principaux collaborateurs et, en octobre 1842, Karl Marx en devient le rรฉdacteur en chef. Il quitta alors Bonn pour Cologne. Sous la direction de Karl Marx, la tendance dรฉmocratique rรฉvolutionnaire du journal sโaffirma de plus en plus, et le gouvernement, aprรจs avoir soumis le journal ร une double et mรชme triple censure, dรฉcida ensuite, le 1er janvier 1843, de le suspendre complรจtement. A cette date, il se vit obligรฉ de quitter son poste de rรฉdacteur, mais son dรฉpart ne sauva pas le journal qui fut interdit en mars 1843. Deux ans aprรจs son doctorat, cโest-ร -dire en 1843, Karl Marx รฉpousa ร Kreuznach Jenny Von Westphalen, une amie dโenfance, ร laquelle il sโรฉtait fiancรฉ alors quโil poursuivait encore ses รฉtudes. Sa femme รฉtait issue dโune famille aristocratique rรฉactionnaire de Prusse. Le frรจre aรฎnรฉ de Jenny Von Westphalen fut ministre de lโIntรฉrieur en Prusse ร lโune des รฉpoques les plus rรฉactionnaires 1850 โ 1858. A lโautomne 1843, Karl Marx se rendit ร Paris pour รฉditer ร lโรฉtranger une revue radicale avec Arnold Ruge (1802 โ 1880), hรฉgรฉlien de gauche emprisonnรฉ de 1825 โ 1830, รฉmigrรฉ aprรจs 1848 ; bismarckien aprรจs (1866 โ 1870). Bien que Karl Marx et sa femme soient tous les deux issus de familles bourgeoises, aristocratiques et mรชme aisรฉes, cela ne les empรชche pas de se situer dans une vie presque misรฉrable et celle-ci est, pour la plupart des penseurs, la faute de Karl Marx qui a choisi et choisira jusquโร la fin de sa vie, la vie dโun homme rรฉvolutionnaire. En effet, si on suivait lโhistoire de Karl Marx, on voyait quโil รฉtait toujours expulsรฉ dโun pays ร un autre, et cette vie dโexilรฉ lโa empรชchรฉ de vivre auprรจs de sa famille ; alors que celle-ci a besoin dโaide et de protection. Cette expulsion excessive devient plus tard la cause majeure de la misรจre et de la pauvretรฉ de sa famille, et la mort de ses quelques enfants. Justement, voici ce quโaffirme Lรฉnine : ยซ Les conditions de cette vie dโรฉmigrรฉ รฉtaient extrรชmement pรฉnibles, comme le rรฉvรจle la correspondance entre Marx et Engels (รฉditรฉe en 1913). Marx et sa famille รฉtaient รฉcrasรฉs par la misรจre ; sans lโappui financier constant et dรฉvouรฉ dโEngels, non seulement Marx nโaurait pu achever le Capital, mais il aurait mรชme fatalement succombรฉ ร la misรจre ยป1. Comme lโรฉpoque oรน sโรฉpanouirait la maturitรฉ de Karl Marx (du point de vue philosophique et politique) est le moment oรน le capitalisme en tant que doctrine รฉconomique et politique des bourgeois est en dรฉveloppement sans cesse qui est comme lโexploitation de lโhomme par lโhomme sur tous els niveaux : politique, รฉconomique, socialโฆ, et que Karl Marx se lance ร la critique et ร lโencontre de cette doctrine. Ainsi, il est devenu lโennemi ยซ numรฉro un ยป des capitalistes et est pourchassรฉ dโun pays ร un autre. La vie de Karl Marx, en gรฉnรฉral, est comme celle dโun homme rรฉvolutionnaire dangereux et cโest justement ce que son ami Friedrich Engels relate que la lutte, cโest son รฉlรฉment principal. Cette vie de rรฉvolutionnaire va de la pรฉriode de la jeunesse, cโest-ร -dire depuis la fin de ses annรฉes universitaires, jusquโร son dernier souffle. Cette vie est, en effet, marquรฉe par la vie dโun homme ร la fois philosophe, sociologue, รฉconomiste, juriste, politicien et journaliste. Ces caractรจres de la vie de Karl Marx se trouvent dans tous ses รฉcrits et ouvrages, car comme lโon sait, il est avant tout un homme de plume, homme de parole et cโest pourquoi la rรฉvolution faite par Karl Marx touche dโabord le plan รฉthique, cโest-ร -dire la morale. En un sens, sa rรฉvolution exige dโabord la conscience de soi, puis la conscientisation de la masse, mais comme lโunification au sein dโun groupe quelconque demande une conscience de soi et une conscientisation de la masse face du travail ร faire, par lร , ses mots dโordre sont รฉquivalents ร la phrase suivante : ยซ Prolรฉtaires de tous pays, prenez conscience de la rรฉalitรฉ existante ยป. Or, sa rรฉvolution , pour quโelle soit, Karl Marx la repose surtout sur la critique des faits existants. Cette critique est le trait distinctif de Karl Marx parmi tous les philosophes, รฉconomistes, historiens, politiciens, sociologues et รฉcrivains de son temps et mรชme jusquโร nos jours. Il faut remarquer quโil ne se contente pas seulement de critiquer, mais surtout, il essaie de trouver des solutions solides aux critiques faites. Karl Marx ne retient pas pour lui seul cette vie rรฉvolutionnaire, mais la partage et lโenseigne non seulement ร tous les prolรฉtaires et ses adeptes, mais surtout ร ses enfants. En effet, ces trois filles รฉpousรจrent des socialistes dโAngleterre et de France. Comme la misรจre et la pauvretรฉ sont toujours de son cรดtรฉ, attaquรฉ par une grave maladie et par la fatigue, Karl Marx sโendormit paisiblement dans son fauteuil, du dernier sommeil le 14 mars 1883, cโest-ร -dire deux ans aprรจs la mort de femme qui est dรฉcรฉdรฉe le 2 dรฉcembre 1881. Il fut enterrรฉ ร cotรฉ sa femme, au cimetiรจre de Highgate ร Londres. De son vivant, Karl Marx a dรฉjร posรฉ beaucoup de travaux et dโenseignement comme la philosophie, lโรฉconomie, la politique, etc. Cela rejoint sa doctrine de socialiste scientifique connue sous le nom de marxisme. Ainsi, le marxisme, dรจs son fondement, est une doctrine ร la fois politique, รฉconomique, philosophique et sociologique. Karl Marx mรชme est un rรฉvolutionnaire. Aprรจs avoir connu briรจvement la vie de Karl Marx, on va essayer dโexaminer maintenant la philosophie marxiste.
Origine du travail
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Le terme travail a sa source et a beaucoup dโinterprรฉtations. Tout dโabord, รฉtymologiquement, le mot franรงais travail nous renvoie au latin tri-palium ou trepalium qui dรฉsignait un instrument ร trois pieux destinรฉ ร maintenir les bลufs difficiles pour les ferrer. Le substantif travailleur qui en sort immรฉdiatement, signifie dโabord, non pas artisan, ouvrier, mais bourreau, tourmenteur. On dit encore communรฉment quโune femme qui accouche est en travail. Le mot latin labor dรฉsigne aussi le mot franรงais peine. Le travail, en effet, exprime ร lโorigine la servitude de lโhomme qui ne parvient ร survivre dans la nature que par un effort douloureux. Dans ce sens, le travail est le signe de lโaliรฉnation de lโhomme perdu dans la nature indiffรฉrente et hostile ร laquelle il faut coรปte que coรปte sโadapter pour subsister. Dโailleurs, pour les Grecs, le travail exprime la misรจre de lโhomme, non sa noblesse. Et Platon disait : ยซ Le travail signifie notre liaison au โmonde de la caverneโ, cโest-ร -dire au monde de la matiรจre ยป. Jean Touchard ajoute et confirme : ยซ Lโhomme a des liaisons intimes et sรฉparables ร la nature [puisque] lโhomme est dans la nature par le plus simple travail : la cueillette ยป Selon la tradition chrรฉtienne, le travail prend-il toujours un sens nรฉgatif?
Travail et activitรฉ
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Le travail est la condition vitale qui attache lโindividu ร la rรฉalitรฉ sociale et ร la nature. Cโest-ร -dire que, le travail est lโavantage de lโhomme. Dans ce sens lโhomme a un besoin social et naturel dโexercer son activitรฉ car pour maintenir sa vie, lโhomme nโa dโautres sorties possibles que par le travail. Cโest ainsi quโil est considรฉrรฉ comme le seul fait uniquement de lโรชtre humain. Dans cette optique Kant a confirmรฉ : ยซ Lโhomme est le seul animal qui soit vouรฉ au travail1ยป. Dans cette perspective, le travail est le critรจre de distinction qui se manifeste par la capacitรฉ de lโhomme de produire le moyen dโexistence. En dโautres termes, le travail est le moyen de substance de lโhomme guidรฉ par son cerveau qui le fait rappeler le passรฉ et reprรฉsenter, imaginer lโavenir, ce dont les animaux sont incapables. ยซ Grรขce ร lโactivitรฉ conjuguรฉe de la main, des organes de la parole et du cerveau, non seulement chez chaque individu, mais aussi dans la sociรฉtรฉ, les hommes furent mis en mesure dโaccomplir des opรฉrations de plus en plus complexes, de se poser et dโatteindre des fins de plus en plus รฉlevรฉes. De gรฉnรฉration en gรฉnรฉration, le travail lui-mรชme devient diffรฉrent, plus parfait, plus variรฉ. A la chasse et ร lโรฉlevage sโadjoignent lโagriculture et ร celle-ci sโajoutรจrent le filage, le tissage, le travail des mรฉtaux, la poterie, la navigation ; (โฆ). Devant toutes ces formations, qui se prรฉsentent au premier chef comme des produits du cerveau et qui semblaient dominer les sociรฉtรฉs humaines, les produits plus modestes du travailโฆ, et dโautant plus que lโesprit รฉtablissait le plan du travail, est dรฉjร ร un stade du dรฉveloppement de la sociรฉtรฉ1 ยป. Comme nous avons dรฉjร avancรฉ, tous les travaux sont des activitรฉs de lโhomme : les activitรฉs agricoles, industrielles, intellectuelles, commerciales, รฉco politiques. Karl Marx les a dit en un mot la praxis. Ces diffรฉrents travaux sont uniquement ร lโhomme. La vie de lโhumaine, lโรฉvolution, le comportement, en autres termes, il est la condition de notre vie, il รฉclaire tout dรฉveloppement, la condition de changement de lโhomme en quittant lโabsurditรฉ car, ยซ Lโhomme absurde est celui qui ne change jamais2 ยป, affirment Auguste Marcelle Barthรฉlemy et Franck Ramarson. Dโailleurs, lโhomme change, รฉvolue, รฉclairci par le travail, il est la condition de notre existence, il est notre source de dignitรฉ, dโhonneur, de richesse, de pouvoir. En dโautres termes, le travail est sous tutelle de lโhomme, source de notre production et reproduction ou procrรฉation. Dโoรน il est la base de notre vie, de notre valeur. I. Mourral et L. Millet ajoutent : ยซ Le travail est, pour lโhomme, un devoir et le seul moyen honnรชte et digne dโassurer son existence1ยป. Comme nous avons dรฉjร dit plus haut, le travail non seulement fat la valeur de lโhomme, mais il est aussi source de vie, fait lโessence de lโhomme, cโest par lui que tout activitรฉ peut se produire tant matรฉrielle quโintellectuelle ou rationnelle. Mourral et Millet confirment cette idรฉe : ยซ Le travail a รฉtรฉ unanimement considรฉrรฉ comme la meilleure ressource de lโhomme2 ยป. Le travail est la condition fondamentale de toute vie humaine, cโest-ร -dire il crรฉe lโhomme absolument, mais non pas la vie animal ou la crรฉation de lโanimal. Par ce fragment, on peut dire que le travail est spรฉcifiquement humain. Lโactivitรฉ humaine et celle de lโanimal sont bien รฉvidemment diffรฉrentes. Malgrรฉ cela, lโactivitรฉ est non seulement ร lโhomme mais aussi ร lโanimal. Indubitablement, lโactivitรฉ cโet toujours une action, mais cโest lร que lโhomme se distingue de lโanimal par les moyens de production, dโexistence. Selon Karl Marx, le travail est exclusivement ร lโhomme. Dans cette optique lโanimal ne produit que ce dont il a besoin dans la vie immรฉdiate, comme la construction de son nid pour se protรฉger contre les effets, naturels, tels le froid, la pluie ou la tempรชte. On pourrait confirmer sur le mรชme point de vue que cette activitรฉ est partielle, car elle est incomplรจte. Alors lร , lโanimal arrรชter son activitรฉ tant quโil trouve la satisfaction de son physique et immรฉdiat sans penser le continuer ni le modifier. ยซ Lorsque les animaux exercent une action durable sur le milieu, cela se fait quโils veuillent et cโest, pour ces animaux euxmรชmes, en hasard. Or, plus les hommes sโรฉloignent de lโanimal, plus leur action sur la nature prend le caractรจre dโune activitรฉ prรฉmรฉditรฉe, mรฉthodique, visant des fins dรฉterminรฉes, connues dโavance. Lโanimal dรฉtruit la vรฉgรฉtation dโune contrรฉe sans avoir ce quโil fait, lโhomme le dรฉtruit pour semer dans le sol devenu disponible des cรฉrรฉales ou y planter des arbres et des vignes dont il sait quโils lui rapporteront une moisson plusieurs fois supรฉrieure ร quโil a semรฉ. Il transfรจre des plantes utiles et des animaux domestiques dโun lieu ร lโautre et modifie ainsi la flore et la faune de contiennent entiers1ยป. Voulant dire par lร que, pour lโhomme, son activitรฉ est dirigรฉe par lโintelligence, amour et volontรฉ ; cโest une activitรฉ consciente, planifiรฉe, mรฉthodique, voire scientifique avec investigation de toute sorte. ยซ Lโhomme est crรฉe pour agir et non pour ratiociner (faire des raisonnements oiseux et interminables), mais prรฉcisรฉment ร cause de cela, il prรฉfรจre le ratiocinations ร lโaction2ยป. Lโanimal aussi produit, construit son nid, semblent ce dont il a besoin brusquement et immรฉdiatement sans modification, il est dรฉpourvu de lโintelligence de reprรฉsenter lโavenir. Cela pourrait dire que en absence de lโintelligence, lโanimal ne peut pas viser lโavenir. Et mรชme ร lโorigine, lโhomme a obรฉit ร lโinstinct comme des animaux, mais il a vite fait de dรฉpasser ce stade pour รชtre maรฎtre de la nature. Il lโa soumise ร sa volontรฉ, il lโadopte ร ses besoins. En effet, lโhomme affirme se plus en plus sa maรฎtrise sur le monde. Cโest en ceci quโon remarque la grande distinction de lโactivitรฉ animale et celle de lโhomme. Karl Marx lโa dรฉjร signalรฉ dans Les Manuscrits en รฉcrivant : ยซ Certes, lโanimal aussi produit ; il construit son nid, son habitation, tels lโabeille, le castor, la fourmi, le singe, le chimpanzรฉ,โฆ ce dont il a immรฉdiatement besoin pour lui et pour sa progรฉniture ; dโune faรงon partielle, quand lโhomme produit universelle ; lโanimal ne produit que sans son empire du besoin physique immรฉdiat, tandis que lโhomme, il produit alors mรชme quโil est libre du besoin physique, et il ne produit vraiment que lorsquโil en est libรฉrรฉ3ยป. Rappelons que lโhomme possรจde comme lโanimal un instinct, mais sโagitil lร dโun instinct qui est conscient, car lโhomme pour produire, il se dote prรฉalablement dโune finalitรฉ ou dโun projet bien dรฉterminรฉ. En outre, ยซ Lโanimal utilise seulement la nature extรฉrieure et provoque en elle des modifications par sa seule prรฉsence ; par les changements quโil y apporte, lโhomme lโamรจne ร servir ร ses fins, il la domine. Et cโest en cela que consiste la derniรจre diffรฉrence essentielle entre lโhomme (si on parle de lโactivitรฉ, travail) et le reste des animaux, et cette diffรฉrence, cโest encore une fois au travail que lโhome la droit1 ยป, accentuent Marx et Engels. Et Karl Marx en personne, ajoute : ยซ On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par lโamour2ยป.
Lโaliรฉnation dans la superstructure
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย La superstructure est la deuxiรจme composante de la sociรฉtรฉ concrรจte en plus de lโinfrastructure. Elle dรฉpend, dโaprรจs Karl Marx, de lโinfrastructure. Cela veut dire que la superstructure cโest une idรฉologie qui sโexplique en dernier ressort par lโinfrastructure รฉconomique de la sociรฉtรฉ ร savoir : la religion, la juridique et la morale. Nous avons vu que lโaliรฉnation cโest le fait dโรชtre inconscient de la vรฉritรฉ, dโรชtre รฉtranger ร sa vรฉritable nature. Mais comment la religion ; la morale, la philosophie, la politique peuvent-elles aliรฉner lโhomme ? La plus dangereuse de cette aliรฉnation qui ait frappรฉ Karl Marx, aprรจs Feuerbach, cโest celle de la religion. Puisquโelle faisait miroiter ร lโhomme une problรฉmatique inaccessible, idรฉale et lโentretient dans sa misรจre, car lโhomme invoque Dieu ร cause de son incapacitรฉ pour les petits ouvriers, ร lโaffaire รฉconomique, et les bourgeois inculquent la croyance aux prolรฉtaires pour quโils ne soient pas conscients de leur situation. Karl Marx รฉtait tout ร fait dโaccord avec Feuerbach sur cette aliรฉnation religieuse. Mais Marx avait prรฉcisรฉ lโaliรฉnation non seulement sur lโinfrastructure comme lโรฉconomie, mais aussi sur la superstructure comme la politique, les loi, idรฉologie et la morale ; cโest la que se situe lโaliรฉnation religieuse, comme la deuxiรจme forme dโoppression de la classe exploiteuse, le capitaliste ; dโoรน : ยซ la religion est lโopinion du peuple1 ยป a bien prรฉcisรฉ Karl Marx. Autrement dit, la religion met lโhomme en sommeil. Car lโhomme religieux nโest pas dans son royaume. Il sโabrite sous un รชtre puissant comme Dieu. Dieu est Tout-puissant et il est lโorigine de tout et fin de tout. Selon Feuerbach, les causes de la religion se trouvent dans les rapports sentimentaux entre les hommes. En matiรจre religieuse, Marx reprend lโanalyse de Feuerbach selon laquelle la religion est une aliรฉnation de lโessence humaine. Car selon lui tout dieu est anthropomorphe car cโest lโhomme qui lโa crรฉรฉ ร son image. Dieu est donc le produit de lโimagination humaine car en Dieu lโhomme se reproduit, sโenrichit des attributs de perfection et dโinfini. Tout ce qui manque ร lโhomme, il lโattribue donc ร Dieu. Par exemple : lโhomme est imparfait, il attribue donc la perfection ร Dieu. Lโhomme est impuissant devant les cataclysmes naturels, il attribue la toute-puissance ร Dieu, puisquโil le considรจre comme un รชtre absolu, parfait, fondement de toute vรฉritรฉ et il est la vรฉritรฉ immuable. Dans cette optique Lacroix รฉcrit : ยซ Dieu source de la vรฉritรฉ, est aussi du bien ยป. Cโest pour nous dire que Dieu est la source de notre sagesse et de toute perfection. En effet, tout cela nโest quโune crรฉation imaginaire, une projection de lโhomme, car lโhomme dรฉpend de ce symbole. Il le prend comme solution derniรจre de ses problรจmes, et tout ce que lโhomme ne peut pas faire, il dit que seul Dieu peut le faire. Tout cela signifie que Dieu a รฉtรฉ crรฉรฉ par lโimagination, Dieu nโa dโexistence que dans la pensรฉe et dans la croyance de lโhomme. Lโexistence en soi de Dieu indรฉpendante de la pensรฉe humaine, est donc illusoire. ยซ La conscience de Dieu est la conscience de soi de lโhomme ยป1.
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Table des matiรจres
DEDICACE
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : KARL MARX ET SA PENSEEย
CHAPITRE I : KARL MARX ET SON IDEOLOGIEย
I.- Biographie de Karl Marx
II.- La philosophie marxiste
CHAPITRE II : SOURCE ET ANALYSE DU MOT TRAVAIL
I.- Origine du travail
II.- Tradition chrรฉtienne
CHAPITRE III : ROLES DU TRAVAILย
I.- A travers la sociรฉtรฉ
II.- Dans le domaine รฉconomique
DEUXIEME PARTIE : LE TRAVAIL A TRAVERS LโHISTOIREย
CHAPITRE I : LE TRAVAIL COMME FAIT UNIQUEMENT HUMAIN
I.- Travail et activitรฉ
II.- Caractรฉristique du travail
II.- Caractรฉristique du travail
CHAPITRE II : LA VISON DE KARL MARX SUR LโALIENATION
I.- Dรฉfinition gรฉnรฉrale de lโaliรฉnation
II.- Le travail comme aliรฉnation
CHAPITRE III : PROBLEME DE LโALIENATIONย
I.- Lโaliรฉnation sur lโinfrastructure
II.- Lโaliรฉnation dans la superstructure
TROISIEME PARTIE : LE TRAVAIL FACE A LโALIENATION
CHAPITRE I : LE TRAVAIL COMME INSTRUMENT DE LIBERATION
I.- Le travail comme solution ร lโaliรฉnation
II.- Le travail comme source de libertรฉ de lโhomme
II.- Le travail comme source de libertรฉ politique
CHAPITRE II : LE TRAVAIL COMME SOURCE DโEPANOUISSEMENTย
I.- Source dโรฉpanouissement รฉconomique
II.- Le travail comme source dโรฉpanouissement intellectuel
III.- Le travail comme source dโรฉpanouissement culturel
CHAPITRE III : LโAPPLICATION DU MARXISME A LโEPOQUE CONTEMPORAINEย
I.- Le marxisme occidental
II.- Le marxisme oriental ou russe
III.- Le marxisme du Tiers-monde
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
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