LA CONCEPTION MARXISTE DU TRAVAIL

Biographie de Karl Marx

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Karl Marx est le fils dโ€™un avocat dโ€™origine juive allemande qui se convertit au protestantisme en 1824. Il naquit le 5 mai 1818 en Prusse Rhรฉnane. Ses parents vivaient dans lโ€™aisance, mais nโ€™รฉtaient pas rรฉvolutionnaires. Dรจs son enfance, son pรจre a un grand espoir en lui et voudrait le faire un grand avocat. Son directeur de lycรฉe, Willembach, est son parrain philosophique. Dรจs sa pรฉriode dโ€™adolescence, Karl Marx sโ€™inspire dรฉjร  de la vie politique quโ€™il a en lui, cultivรฉ par son pรจre et renforcรฉ par ses professeurs de lycรฉe. Il avait passรฉ son baccalaurรฉat ร  lโ€™รขge de 17 ans. Aprรจs avoir terminรฉ le lycรฉe de Trรจves, et aux dรฉsirs de ses parents, Karl Marx sโ€™inscrivait ร  lโ€™universitรฉ de Bonn, puis ร  celle de Berlin. Il y รฉtudia le droit, mais surtout lโ€™histoire et la philosophie. En 1841, il achevait ses รฉtudes en soutenant une thรจse de doctorat sur la philosophie dโ€™Epicure intitulรฉe : ยซ Diffรฉrence entre la philosophie de la nature de Dรฉmocrite et celle dโ€™Epicure ยป. A cette รฉpoque, ses conceptions faisaient encore de Karl Marx un hรฉgรฉlien idรฉaliste. A Berlin, il fit partie du cercle des ยซ hรฉgรฉliens de gauche ยป (comprenant entre autres Bruno Bauer) qui cherchaient ร  tirer de la philosophie de Hegel des conclusions athรฉes et rรฉvolutionnaires. A sa sortie de lโ€™universitรฉ, Karl Marx se fixa ร  Bonn oรน il comptait devenir professeur. Mais la politique rรฉactionnaire dโ€™un gouvernement qui avait retirรฉ ร  Ludwig Feuerbach sa chaire en 1832, lui avait de nouveau refusรฉ lโ€™accรจs ร  lโ€™universitรฉ en 1836 et, en 1841, avait interdit au jeune professeur Bruno Bauer de faire des confรฉrences ร  Bonn, obligea Karl Marx ร  renoncer ร  une carriรจre universitaire. A cette รฉpoque, le dรฉveloppement des idรฉes de lโ€™hรฉgรฉlianisme de gauche faisait en Allemagne de trรจs rapides progrรจs. Ludwig Feuerbach commence, surtout ร  partir de 1836, ร  critiquer la thรฉologie et ร  sโ€™orienter vers le matรฉrialisme (Lโ€™essence du christianisme). En 1842, paraissent ses principes de la philosophie de lโ€™avenir. A cette รฉpoque, les bourgeois radicaux de Rhรฉnanie, qui avaient certains points de contacts avec les hรฉgรฉliens de gauche, fondรจrent ร  Cologne un journal dโ€™opposition, la Gazette Rhรฉnane qui parut ร  partir du 1er janvier 1842. Karl Marx et Bruno Bauer y furent engagรฉs comme principaux collaborateurs et, en octobre 1842, Karl Marx en devient le rรฉdacteur en chef. Il quitta alors Bonn pour Cologne. Sous la direction de Karl Marx, la tendance dรฉmocratique rรฉvolutionnaire du journal sโ€™affirma de plus en plus, et le gouvernement, aprรจs avoir soumis le journal ร  une double et mรชme triple censure, dรฉcida ensuite, le 1er janvier 1843, de le suspendre complรจtement. A cette date, il se vit obligรฉ de quitter son poste de rรฉdacteur, mais son dรฉpart ne sauva pas le journal qui fut interdit en mars 1843. Deux ans aprรจs son doctorat, cโ€™est-ร -dire en 1843, Karl Marx รฉpousa ร  Kreuznach Jenny Von Westphalen, une amie dโ€™enfance, ร  laquelle il sโ€™รฉtait fiancรฉ alors quโ€™il poursuivait encore ses รฉtudes. Sa femme รฉtait issue dโ€™une famille aristocratique rรฉactionnaire de Prusse. Le frรจre aรฎnรฉ de Jenny Von Westphalen fut ministre de lโ€™Intรฉrieur en Prusse ร  lโ€™une des รฉpoques les plus rรฉactionnaires 1850 โ€“ 1858. A lโ€™automne 1843, Karl Marx se rendit ร  Paris pour รฉditer ร  lโ€™รฉtranger une revue radicale avec Arnold Ruge (1802 โ€“ 1880), hรฉgรฉlien de gauche emprisonnรฉ de 1825 โ€“ 1830, รฉmigrรฉ aprรจs 1848 ; bismarckien aprรจs (1866 โ€“ 1870). Bien que Karl Marx et sa femme soient tous les deux issus de familles bourgeoises, aristocratiques et mรชme aisรฉes, cela ne les empรชche pas de se situer dans une vie presque misรฉrable et celle-ci est, pour la plupart des penseurs, la faute de Karl Marx qui a choisi et choisira jusquโ€™ร  la fin de sa vie, la vie dโ€™un homme rรฉvolutionnaire. En effet, si on suivait lโ€™histoire de Karl Marx, on voyait quโ€™il รฉtait toujours expulsรฉ dโ€™un pays ร  un autre, et cette vie dโ€™exilรฉ lโ€™a empรชchรฉ de vivre auprรจs de sa famille ; alors que celle-ci a besoin dโ€™aide et de protection. Cette expulsion excessive devient plus tard la cause majeure de la misรจre et de la pauvretรฉ de sa famille, et la mort de ses quelques enfants. Justement, voici ce quโ€™affirme Lรฉnine : ยซ Les conditions de cette vie dโ€™รฉmigrรฉ รฉtaient extrรชmement pรฉnibles, comme le rรฉvรจle la correspondance entre Marx et Engels (รฉditรฉe en 1913). Marx et sa famille รฉtaient รฉcrasรฉs par la misรจre ; sans lโ€™appui financier constant et dรฉvouรฉ dโ€™Engels, non seulement Marx nโ€™aurait pu achever le Capital, mais il aurait mรชme fatalement succombรฉ ร  la misรจre ยป1. Comme lโ€™รฉpoque oรน sโ€™รฉpanouirait la maturitรฉ de Karl Marx (du point de vue philosophique et politique) est le moment oรน le capitalisme en tant que doctrine รฉconomique et politique des bourgeois est en dรฉveloppement sans cesse qui est comme lโ€™exploitation de lโ€™homme par lโ€™homme sur tous els niveaux : politique, รฉconomique, socialโ€ฆ, et que Karl Marx se lance ร  la critique et ร  lโ€™encontre de cette doctrine. Ainsi, il est devenu lโ€™ennemi ยซ numรฉro un ยป des capitalistes et est pourchassรฉ dโ€™un pays ร  un autre. La vie de Karl Marx, en gรฉnรฉral, est comme celle dโ€™un homme rรฉvolutionnaire dangereux et cโ€™est justement ce que son ami Friedrich Engels relate que la lutte, cโ€™est son รฉlรฉment principal. Cette vie de rรฉvolutionnaire va de la pรฉriode de la jeunesse, cโ€™est-ร -dire depuis la fin de ses annรฉes universitaires, jusquโ€™ร  son dernier souffle. Cette vie est, en effet, marquรฉe par la vie dโ€™un homme ร  la fois philosophe, sociologue, รฉconomiste, juriste, politicien et journaliste. Ces caractรจres de la vie de Karl Marx se trouvent dans tous ses รฉcrits et ouvrages, car comme lโ€™on sait, il est avant tout un homme de plume, homme de parole et cโ€™est pourquoi la rรฉvolution faite par Karl Marx touche dโ€™abord le plan รฉthique, cโ€™est-ร -dire la morale. En un sens, sa rรฉvolution exige dโ€™abord la conscience de soi, puis la conscientisation de la masse, mais comme lโ€™unification au sein dโ€™un groupe quelconque demande une conscience de soi et une conscientisation de la masse face du travail ร  faire, par lร , ses mots dโ€™ordre sont รฉquivalents ร  la phrase suivante : ยซ Prolรฉtaires de tous pays, prenez conscience de la rรฉalitรฉ existante ยป. Or, sa rรฉvolution , pour quโ€™elle soit, Karl Marx la repose surtout sur la critique des faits existants. Cette critique est le trait distinctif de Karl Marx parmi tous les philosophes, รฉconomistes, historiens, politiciens, sociologues et รฉcrivains de son temps et mรชme jusquโ€™ร  nos jours. Il faut remarquer quโ€™il ne se contente pas seulement de critiquer, mais surtout, il essaie de trouver des solutions solides aux critiques faites. Karl Marx ne retient pas pour lui seul cette vie rรฉvolutionnaire, mais la partage et lโ€™enseigne non seulement ร  tous les prolรฉtaires et ses adeptes, mais surtout ร  ses enfants. En effet, ces trois filles รฉpousรจrent des socialistes dโ€™Angleterre et de France. Comme la misรจre et la pauvretรฉ sont toujours de son cรดtรฉ, attaquรฉ par une grave maladie et par la fatigue, Karl Marx sโ€™endormit paisiblement dans son fauteuil, du dernier sommeil le 14 mars 1883, cโ€™est-ร -dire deux ans aprรจs la mort de femme qui est dรฉcรฉdรฉe le 2 dรฉcembre 1881. Il fut enterrรฉ ร  cotรฉ sa femme, au cimetiรจre de Highgate ร  Londres. De son vivant, Karl Marx a dรฉjร  posรฉ beaucoup de travaux et dโ€™enseignement comme la philosophie, lโ€™รฉconomie, la politique, etc. Cela rejoint sa doctrine de socialiste scientifique connue sous le nom de marxisme. Ainsi, le marxisme, dรจs son fondement, est une doctrine ร  la fois politique, รฉconomique, philosophique et sociologique. Karl Marx mรชme est un rรฉvolutionnaire. Aprรจs avoir connu briรจvement la vie de Karl Marx, on va essayer dโ€™examiner maintenant la philosophie marxiste.

Origine du travail

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Le terme travail a sa source et a beaucoup dโ€™interprรฉtations. Tout dโ€™abord, รฉtymologiquement, le mot franรงais travail nous renvoie au latin tri-palium ou trepalium qui dรฉsignait un instrument ร  trois pieux destinรฉ ร  maintenir les bล“ufs difficiles pour les ferrer. Le substantif travailleur qui en sort immรฉdiatement, signifie dโ€™abord, non pas artisan, ouvrier, mais bourreau, tourmenteur. On dit encore communรฉment quโ€™une femme qui accouche est en travail. Le mot latin labor dรฉsigne aussi le mot franรงais peine. Le travail, en effet, exprime ร  lโ€™origine la servitude de lโ€™homme qui ne parvient ร  survivre dans la nature que par un effort douloureux. Dans ce sens, le travail est le signe de lโ€™aliรฉnation de lโ€™homme perdu dans la nature indiffรฉrente et hostile ร  laquelle il faut coรปte que coรปte sโ€™adapter pour subsister. Dโ€™ailleurs, pour les Grecs, le travail exprime la misรจre de lโ€™homme, non sa noblesse. Et Platon disait : ยซ Le travail signifie notre liaison au โ€˜monde de la caverneโ€™, cโ€™est-ร -dire au monde de la matiรจre ยป. Jean Touchard ajoute et confirme : ยซ Lโ€™homme a des liaisons intimes et sรฉparables ร  la nature [puisque] lโ€™homme est dans la nature par le plus simple travail : la cueillette ยป Selon la tradition chrรฉtienne, le travail prend-il toujours un sens nรฉgatif?

Travail et activitรฉ

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Le travail est la condition vitale qui attache lโ€™individu ร  la rรฉalitรฉ sociale et ร  la nature. Cโ€™est-ร -dire que, le travail est lโ€™avantage de lโ€™homme. Dans ce sens lโ€™homme a un besoin social et naturel dโ€™exercer son activitรฉ car pour maintenir sa vie, lโ€™homme nโ€™a dโ€™autres sorties possibles que par le travail. Cโ€™est ainsi quโ€™il est considรฉrรฉ comme le seul fait uniquement de lโ€™รชtre humain. Dans cette optique Kant a confirmรฉ : ยซ Lโ€™homme est le seul animal qui soit vouรฉ au travail1ยป. Dans cette perspective, le travail est le critรจre de distinction qui se manifeste par la capacitรฉ de lโ€™homme de produire le moyen dโ€™existence. En dโ€™autres termes, le travail est le moyen de substance de lโ€™homme guidรฉ par son cerveau qui le fait rappeler le passรฉ et reprรฉsenter, imaginer lโ€™avenir, ce dont les animaux sont incapables. ยซ Grรขce ร  lโ€™activitรฉ conjuguรฉe de la main, des organes de la parole et du cerveau, non seulement chez chaque individu, mais aussi dans la sociรฉtรฉ, les hommes furent mis en mesure dโ€™accomplir des opรฉrations de plus en plus complexes, de se poser et dโ€™atteindre des fins de plus en plus รฉlevรฉes. De gรฉnรฉration en gรฉnรฉration, le travail lui-mรชme devient diffรฉrent, plus parfait, plus variรฉ. A la chasse et ร  lโ€™รฉlevage sโ€™adjoignent lโ€™agriculture et ร  celle-ci sโ€™ajoutรจrent le filage, le tissage, le travail des mรฉtaux, la poterie, la navigation ; (โ€ฆ). Devant toutes ces formations, qui se prรฉsentent au premier chef comme des produits du cerveau et qui semblaient dominer les sociรฉtรฉs humaines, les produits plus modestes du travailโ€ฆ, et dโ€™autant plus que lโ€™esprit รฉtablissait le plan du travail, est dรฉjร  ร  un stade du dรฉveloppement de la sociรฉtรฉ1 ยป. Comme nous avons dรฉjร  avancรฉ, tous les travaux sont des activitรฉs de lโ€™homme : les activitรฉs agricoles, industrielles, intellectuelles, commerciales, รฉco politiques. Karl Marx les a dit en un mot la praxis. Ces diffรฉrents travaux sont uniquement ร  lโ€™homme. La vie de lโ€™humaine, lโ€™รฉvolution, le comportement, en autres termes, il est la condition de notre vie, il รฉclaire tout dรฉveloppement, la condition de changement de lโ€™homme en quittant lโ€™absurditรฉ car, ยซ Lโ€™homme absurde est celui qui ne change jamais2 ยป, affirment Auguste Marcelle Barthรฉlemy et Franck Ramarson. Dโ€™ailleurs, lโ€™homme change, รฉvolue, รฉclairci par le travail, il est la condition de notre existence, il est notre source de dignitรฉ, dโ€™honneur, de richesse, de pouvoir. En dโ€™autres termes, le travail est sous tutelle de lโ€™homme, source de notre production et reproduction ou procrรฉation. Dโ€™oรน il est la base de notre vie, de notre valeur. I. Mourral et L. Millet ajoutent : ยซ Le travail est, pour lโ€™homme, un devoir et le seul moyen honnรชte et digne dโ€™assurer son existence1ยป. Comme nous avons dรฉjร  dit plus haut, le travail non seulement fat la valeur de lโ€™homme, mais il est aussi source de vie, fait lโ€™essence de lโ€™homme, cโ€™est par lui que tout activitรฉ peut se produire tant matรฉrielle quโ€™intellectuelle ou rationnelle. Mourral et Millet confirment cette idรฉe : ยซ Le travail a รฉtรฉ unanimement considรฉrรฉ comme la meilleure ressource de lโ€™homme2 ยป. Le travail est la condition fondamentale de toute vie humaine, cโ€™est-ร -dire il crรฉe lโ€™homme absolument, mais non pas la vie animal ou la crรฉation de lโ€™animal. Par ce fragment, on peut dire que le travail est spรฉcifiquement humain. Lโ€™activitรฉ humaine et celle de lโ€™animal sont bien รฉvidemment diffรฉrentes. Malgrรฉ cela, lโ€™activitรฉ est non seulement ร  lโ€™homme mais aussi ร  lโ€™animal. Indubitablement, lโ€™activitรฉ cโ€™et toujours une action, mais cโ€™est lร  que lโ€™homme se distingue de lโ€™animal par les moyens de production, dโ€™existence. Selon Karl Marx, le travail est exclusivement ร  lโ€™homme. Dans cette optique lโ€™animal ne produit que ce dont il a besoin dans la vie immรฉdiate, comme la construction de son nid pour se protรฉger contre les effets, naturels, tels le froid, la pluie ou la tempรชte. On pourrait confirmer sur le mรชme point de vue que cette activitรฉ est partielle, car elle est incomplรจte. Alors lร , lโ€™animal arrรชter son activitรฉ tant quโ€™il trouve la satisfaction de son physique et immรฉdiat sans penser le continuer ni le modifier. ยซ Lorsque les animaux exercent une action durable sur le milieu, cela se fait quโ€™ils veuillent et cโ€™est, pour ces animaux euxmรชmes, en hasard. Or, plus les hommes sโ€™รฉloignent de lโ€™animal, plus leur action sur la nature prend le caractรจre dโ€™une activitรฉ prรฉmรฉditรฉe, mรฉthodique, visant des fins dรฉterminรฉes, connues dโ€™avance. Lโ€™animal dรฉtruit la vรฉgรฉtation dโ€™une contrรฉe sans avoir ce quโ€™il fait, lโ€™homme le dรฉtruit pour semer dans le sol devenu disponible des cรฉrรฉales ou y planter des arbres et des vignes dont il sait quโ€™ils lui rapporteront une moisson plusieurs fois supรฉrieure ร  quโ€™il a semรฉ. Il transfรจre des plantes utiles et des animaux domestiques dโ€™un lieu ร  lโ€™autre et modifie ainsi la flore et la faune de contiennent entiers1ยป. Voulant dire par lร  que, pour lโ€™homme, son activitรฉ est dirigรฉe par lโ€™intelligence, amour et volontรฉ ; cโ€™est une activitรฉ consciente, planifiรฉe, mรฉthodique, voire scientifique avec investigation de toute sorte. ยซ Lโ€™homme est crรฉe pour agir et non pour ratiociner (faire des raisonnements oiseux et interminables), mais prรฉcisรฉment ร  cause de cela, il prรฉfรจre le ratiocinations ร  lโ€™action2ยป. Lโ€™animal aussi produit, construit son nid, semblent ce dont il a besoin brusquement et immรฉdiatement sans modification, il est dรฉpourvu de lโ€™intelligence de reprรฉsenter lโ€™avenir. Cela pourrait dire que en absence de lโ€™intelligence, lโ€™animal ne peut pas viser lโ€™avenir. Et mรชme ร  lโ€™origine, lโ€™homme a obรฉit ร  lโ€™instinct comme des animaux, mais il a vite fait de dรฉpasser ce stade pour รชtre maรฎtre de la nature. Il lโ€™a soumise ร  sa volontรฉ, il lโ€™adopte ร  ses besoins. En effet, lโ€™homme affirme se plus en plus sa maรฎtrise sur le monde. Cโ€™est en ceci quโ€™on remarque la grande distinction de lโ€™activitรฉ animale et celle de lโ€™homme. Karl Marx lโ€™a dรฉjร  signalรฉ dans Les Manuscrits en รฉcrivant : ยซ Certes, lโ€™animal aussi produit ; il construit son nid, son habitation, tels lโ€™abeille, le castor, la fourmi, le singe, le chimpanzรฉ,โ€ฆ ce dont il a immรฉdiatement besoin pour lui et pour sa progรฉniture ; dโ€™une faรงon partielle, quand lโ€™homme produit universelle ; lโ€™animal ne produit que sans son empire du besoin physique immรฉdiat, tandis que lโ€™homme, il produit alors mรชme quโ€™il est libre du besoin physique, et il ne produit vraiment que lorsquโ€™il en est libรฉrรฉ3ยป. Rappelons que lโ€™homme possรจde comme lโ€™animal un instinct, mais sโ€™agitil lร  dโ€™un instinct qui est conscient, car lโ€™homme pour produire, il se dote prรฉalablement dโ€™une finalitรฉ ou dโ€™un projet bien dรฉterminรฉ. En outre, ยซ Lโ€™animal utilise seulement la nature extรฉrieure et provoque en elle des modifications par sa seule prรฉsence ; par les changements quโ€™il y apporte, lโ€™homme lโ€™amรจne ร  servir ร  ses fins, il la domine. Et cโ€™est en cela que consiste la derniรจre diffรฉrence essentielle entre lโ€™homme (si on parle de lโ€™activitรฉ, travail) et le reste des animaux, et cette diffรฉrence, cโ€™est encore une fois au travail que lโ€™home la droit1 ยป, accentuent Marx et Engels. Et Karl Marx en personne, ajoute : ยซ On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par lโ€™amour2ยป.

Lโ€™aliรฉnation dans la superstructure

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  La superstructure est la deuxiรจme composante de la sociรฉtรฉ concrรจte en plus de lโ€™infrastructure. Elle dรฉpend, dโ€™aprรจs Karl Marx, de lโ€™infrastructure. Cela veut dire que la superstructure cโ€™est une idรฉologie qui sโ€™explique en dernier ressort par lโ€™infrastructure รฉconomique de la sociรฉtรฉ ร  savoir : la religion, la juridique et la morale. Nous avons vu que lโ€™aliรฉnation cโ€™est le fait dโ€™รชtre inconscient de la vรฉritรฉ, dโ€™รชtre รฉtranger ร  sa vรฉritable nature. Mais comment la religion ; la morale, la philosophie, la politique peuvent-elles aliรฉner lโ€™homme ? La plus dangereuse de cette aliรฉnation qui ait frappรฉ Karl Marx, aprรจs Feuerbach, cโ€™est celle de la religion. Puisquโ€™elle faisait miroiter ร  lโ€™homme une problรฉmatique inaccessible, idรฉale et lโ€™entretient dans sa misรจre, car lโ€™homme invoque Dieu ร  cause de son incapacitรฉ pour les petits ouvriers, ร  lโ€™affaire รฉconomique, et les bourgeois inculquent la croyance aux prolรฉtaires pour quโ€™ils ne soient pas conscients de leur situation. Karl Marx รฉtait tout ร  fait dโ€™accord avec Feuerbach sur cette aliรฉnation religieuse. Mais Marx avait prรฉcisรฉ lโ€™aliรฉnation non seulement sur lโ€™infrastructure comme lโ€™รฉconomie, mais aussi sur la superstructure comme la politique, les loi, idรฉologie et la morale ; cโ€™est la que se situe lโ€™aliรฉnation religieuse, comme la deuxiรจme forme dโ€™oppression de la classe exploiteuse, le capitaliste ; dโ€™oรน : ยซ la religion est lโ€™opinion du peuple1 ยป a bien prรฉcisรฉ Karl Marx. Autrement dit, la religion met lโ€™homme en sommeil. Car lโ€™homme religieux nโ€™est pas dans son royaume. Il sโ€™abrite sous un รชtre puissant comme Dieu. Dieu est Tout-puissant et il est lโ€™origine de tout et fin de tout. Selon Feuerbach, les causes de la religion se trouvent dans les rapports sentimentaux entre les hommes. En matiรจre religieuse, Marx reprend lโ€™analyse de Feuerbach selon laquelle la religion est une aliรฉnation de lโ€™essence humaine. Car selon lui tout dieu est anthropomorphe car cโ€™est lโ€™homme qui lโ€™a crรฉรฉ ร  son image. Dieu est donc le produit de lโ€™imagination humaine car en Dieu lโ€™homme se reproduit, sโ€™enrichit des attributs de perfection et dโ€™infini. Tout ce qui manque ร  lโ€™homme, il lโ€™attribue donc ร  Dieu. Par exemple : lโ€™homme est imparfait, il attribue donc la perfection ร  Dieu. Lโ€™homme est impuissant devant les cataclysmes naturels, il attribue la toute-puissance ร  Dieu, puisquโ€™il le considรจre comme un รชtre absolu, parfait, fondement de toute vรฉritรฉ et il est la vรฉritรฉ immuable. Dans cette optique Lacroix รฉcrit : ยซ Dieu source de la vรฉritรฉ, est aussi du bien ยป. Cโ€™est pour nous dire que Dieu est la source de notre sagesse et de toute perfection. En effet, tout cela nโ€™est quโ€™une crรฉation imaginaire, une projection de lโ€™homme, car lโ€™homme dรฉpend de ce symbole. Il le prend comme solution derniรจre de ses problรจmes, et tout ce que lโ€™homme ne peut pas faire, il dit que seul Dieu peut le faire. Tout cela signifie que Dieu a รฉtรฉ crรฉรฉ par lโ€™imagination, Dieu nโ€™a dโ€™existence que dans la pensรฉe et dans la croyance de lโ€™homme. Lโ€™existence en soi de Dieu indรฉpendante de la pensรฉe humaine, est donc illusoire. ยซ La conscience de Dieu est la conscience de soi de lโ€™homme ยป1.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela rapport-gratuit.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

DEDICACE
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : KARL MARX ET SA PENSEEย 
CHAPITRE I : KARL MARX ET SON IDEOLOGIEย 
I.- Biographie de Karl Marx
II.- La philosophie marxiste
CHAPITRE II : SOURCE ET ANALYSE DU MOT TRAVAIL
I.- Origine du travail
II.- Tradition chrรฉtienne
CHAPITRE III : ROLES DU TRAVAILย 
I.- A travers la sociรฉtรฉ
II.- Dans le domaine รฉconomique
DEUXIEME PARTIE : LE TRAVAIL A TRAVERS Lโ€™HISTOIREย 
CHAPITRE I : LE TRAVAIL COMME FAIT UNIQUEMENT HUMAIN
I.- Travail et activitรฉ
II.- Caractรฉristique du travail
II.- Caractรฉristique du travail
CHAPITRE II : LA VISON DE KARL MARX SUR Lโ€™ALIENATION
I.- Dรฉfinition gรฉnรฉrale de lโ€™aliรฉnation
II.- Le travail comme aliรฉnation
CHAPITRE III : PROBLEME DE Lโ€™ALIENATIONย 
I.- Lโ€™aliรฉnation sur lโ€™infrastructure
II.- Lโ€™aliรฉnation dans la superstructure
TROISIEME PARTIE : LE TRAVAIL FACE A Lโ€™ALIENATION
CHAPITRE I : LE TRAVAIL COMME INSTRUMENT DE LIBERATION
I.- Le travail comme solution ร  lโ€™aliรฉnation
II.- Le travail comme source de libertรฉ de lโ€™homme
II.- Le travail comme source de libertรฉ politique
CHAPITRE II : LE TRAVAIL COMME SOURCE Dโ€™EPANOUISSEMENTย 
I.- Source dโ€™รฉpanouissement รฉconomique
II.- Le travail comme source dโ€™รฉpanouissement intellectuel
III.- Le travail comme source dโ€™รฉpanouissement culturel
CHAPITRE III : Lโ€™APPLICATION DU MARXISME A Lโ€™EPOQUE CONTEMPORAINEย 
I.- Le marxisme occidental
II.- Le marxisme oriental ou russe
III.- Le marxisme du Tiers-monde
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *