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Origine de la tradition bouddhique
Le bouddhisme est sans conteste, l’une des plus grandes religions vivantes. Apparu au 6ème siècle avant Jésus Christ, il est issu du monde religieux de l’hindouisme ; on ne peut donc le comprendre, sans connaître l’hindouisme, car il reprend un certain nombre d’idées fondamentales de cette religion indienne traditionnelle, principalement la doctrine de la réincarnation et la loi du karma.
Cependant, bien plus qu’un réformateur de l’hindouisme, Bouddha a été le fondateur d’une nouvelle religion issue de l’hindouisme qui est le bouddhisme. C’est une des plus anciennes religions encore largement pratiquées de nos jours. S’étant développé en dehors de sa région d’origine qui est l’Inde du Nord-est, le bouddhisme a touché, à une époque ou à une autre la quasi-totalité du continent asiatique, s’enrichissant d’éléments issus des cultures d’Asie centrale, d’Extrême-Orient, d’Asie du Sud-est, des pays himalayens ainsi que du monde hellénistique1.
Si nous parlons un peu du fondateur de la religion bouddhique, nous allons nous référer à l’encyclopédie électronique, selon lequel Bouddha aurait vécu de 563 à 486 avant Jésus Christ. Le nom de Bouddha Gautama sous lequel le personnage historique est connu, est une combinaison de son nom de famille, Siddhârta Gautama, et de l’épithète « bouddha » qui signifie « éveillé » à la vérité. Il est également appelé Bouddha Sakyamuni, en raison de son nom clanique, Sakya, Sakyamuni signifiant littéralement « le sage du clan Sakya2 ».
Selon la tradition, il est né dans le bois de Lumbini, près de la ville de Kapilavastu, près de la frontière indienne. Les diverses sources bouddhistes affirment unanimement que Bouddha vécut quatre-vingts ans, mais les dates de sa naissance et de sa mort ne sont pas établies avec certitude. Le theravada moderne, qui est une école bouddhiste d’Asie de sud-est prônant l’observation stricte des préceptes traditionnels, indique que sa naissance aurait eu lieu en 623 avant Jésus Christ et sa mort en 543 avant Jésus Christ ; mais ces dates sont rejetées par la plupart des historiens occidentaux et indiens. Les sources anciennes donnent deux chronologies différentes : la chronologie longue, fondée sur des sources cinghalaises, situe le nirvana final du Bouddha environ 218 ans avant la consécration du roi Ashoka1 (vers. 273 av. J.-C.), alors que la seconde, établie par toutes les sources sanskrites et chinoises, place la mort du Bouddha cent ans avant la consécration d’Ashoka.
Les récits conservés de la vie du Bouddha, écrits par ses adeptes, sont émaillés de nombreux mythes et légendes, difficiles à distinguer des faits historiques. La plupart des traditions bouddhistes considèrent que le Bouddha était l’incarnation ultime d’un personnage dont les vies antérieures sont racontées dans un cycle d’histoires édifiantes. La doctrine du Bouddha s’articule autour du thème de la souffrance et des moyens de s’en affranchir.
Cette religion bouddhiste, née en Inde, a pris son plein essor en Chine et s’est répandue au fil du temps au Sri Lanka, en Indonésie, en Birmanie, en Thaïlande et jusqu’en Corée et au Japon.
Les différences et les points communs entre les enseignements hindoue et bouddhique
Comme il a déjà été dit auparavant, le bouddhisme est sans conteste une des plus grandes religions vivantes apparu au 6ème siècle avant Jésus Christ ; issu du monde religieux de l’hindouisme, on ne peut le comprendre sans connaître l’hindouisme car il reprend un certain nombre d’idées fondamentales de cette religion indienne traditionnelle, principalement la doctrine de la réincarnation et la loi du karma. Ce qui signifie que l’hindouisme et le bouddhisme sont issus d’une même source ayant comme fondement les doctrines de la réincarnation et la loi du karma. Toutefois, il convient de signaler que si le bouddhisme et l’hindouisme découlent d’une même source, chacun de ces deux courants religieux possède ses propres valeurs intrinsèques.
De l’hindouisme, on peut dire que cette doctrine est basée sur la réincarnation, migration de l’âme dans un nouveau corps après la mort. En effet, ici subsiste la croyance en l’atman ou âme qui désigna au départ la réalité intérieure qui fait qu’un être subsiste, le principe qui donne vie. Il y a aussi la croyance en la réincarnation, c’est-à-dire la possibilité de renaître afin de purifier son âme. Quant au bouddhisme, la base de sa doctrine ou de sa philosophie est presque identique à celle de l’hindouisme, car il est lui-même issu du monde religieux de l’hindouisme comme il a été dit plus haut. Le fondement de son enseignement se résume comme suit :
• La réincarnation ou plutôt la renaissance1.
• Il n’y a pas de croyance en l’atman ou âme.2.
En outre, le bouddhisme ne précise pas l’existence d’un être créateur. C’est ainsi qu’il parle de l’Absolu qui est le Vide.
D’autres caractéristiques distinguent encore le bouddhisme de l’hindouisme à savoir :
• La non référence à un dieu souverain, alors que l’hindouisme parle de l’ishvara qui est dieu souverain.
• L’existence d’un corpus : le Tripitaka, recueil d’écrits canoniques du bouddhisme, faisant autorité en matière religieuse, qui signifie, « les trois corbeilles ». Cette collection de textes fondamentaux représente pour l’école theravada1 la collection complète des enseignements du Bouddha.
• L’inexistence d’un système de castes
Telle est en somme la base de l’enseignement bouddhique. Le véritable point commun entre le bouddhisme et l’hindouisme se trouve donc dans la notion de « réincarnation ».
Cette parenté entre ces deux religions constitue en même temps le point de départ de leurs différences qui a motivé le choix de notre thème :
« La réincarnation dans la doctrine hindoue et bouddhique ».
Le dharma
Dans son sens classique, le dharma est un mot sanskrit qui recouvre un certain nombre de concepts étroitement liés les uns aux autres et qui jouent un rôle important dans la philosophie hindoue. Le dharma c’est la loi générale, le devoir, la nature du monde, l’ordre social, la loi cosmique et la loi sociale ; tels sont les différents aspects du dharma. Le dharma représente la croyance en la manière selon laquelle s’effectuent les choses.
En analysant et en approfondissant le point de vue bouddhique sur cette question, on peut affirmer que le dharma est la vérité éternelle enseignée par Bouddha en ce qui concerne la nature de l’existence, une constante universelle. Le dharma bouddhiste et en particulier les « quatre nobles vérités », est considéré comme le remède à l’ignorance qui piège les êtres dans le cycle vie-mort et représente la solution aux souffrances humaines qui est le dukkha. Employé également au pluriel, le terme se réfère aussi aux différents éléments qui constituent l’existence.
Dans la tradition bouddhique, il est enseigné que suite au paiement de son karma, la roue du samsara s’arrête. Il existe un état d’illumination ou nirvana, et il se caractérise par une compréhension parfaite de tous les mécanismes du samsara. A partir du nirvana, il y a deux possibilités : soit on est sauvé, on est content et on s’arrête là ; c’est l’objectif du bouddhisme theravada, en Asie du sud-est et qui vise le salut individuel. Sinon, on peut continuer de se réincarner et on reste toujours éclairé. On n’est pas esclave du samsara, on choisit son incarnation afin de guider tous les autres êtres vers le nirvana. Ceci constitue le but du bouddhisme mahayana au Tibet, en Mongolie 1et suppose un désir très fort de sauver tous les êtres, la « compassion », que l’on crée dès le début du travail spirituel2.
En ce qui concerne le dharma comme chemin vers l’illumination, le bouddhisme propose deux voies pour parvenir à l’illumination, toutes deux également valables et ne s’excluant pas mutuellement. Ensemble, elles constituent le dharma. D’un côté, il y a l’enseignement des sutras3, création graduelle du bon karma en pratiquant les nobles vertus, la pensée et l’action juste. C’est une voie sûre mais elle nécessite beaucoup de temps, beaucoup de vies, pour atteindre le résultat final.
De l’autre côté, il y a l’autoroute vers l’illumination, le tantra4 bouddhiste qui devrait permettre d’atteindre le nirvana au cours de la vie présente. Il se fonde sur l’étincelle de bouddha qui se trouve en chacun de nous : nous sommes tous déjà éclairés, mais nous refusons d’en prendre conscience, de l’accepter, selon l’enseignement bouddhique. Les pratiques tantriques consistent à supposer le résultat déjà atteint, se visualiser en tant qu´être éclairé et en adopter toutes les qualités. En particulier, alors que les soutras mettent l’accent sur la souffrance liée à la vie, le tantra apprend à tout voir comme quelque chose de lumineux, de divin1.
Voici présenté le concept du dharma dans la théorie bouddhique. Abondant dans ce sens, Aïvanhov explicite dans son œuvre L’homme à la conquête de sa destinée, page 10 que le dharma désigne la rémunération des bons actes que l’on accomplit à l’égard des autres. Il désigne simplement la récolte de bonnes actions de l’homme et aussi la conséquence d’une activité ordonnée, harmonieuse et bénéfique. Celui qui est capable d’entreprendre une telle activité échappe à la loi de la fatalité et se place sous la loi de la providence. Telle est la signification du concept de dharma dans son acceptation la plus générale.
Comment se présente effectivement la réincarnation dans les religions hindoue et bouddhiste ? Ce sera là le thème majeur des prochaines parties.
La conception hindoue de la réincarnation
L’hindouisme1 a fondé sa foi sur une croyance originale à propos de la mort. L’hindou croit en une vie après la mort, le corps n’étant qu’une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque le moment de quitter la vie survient, l’âme ou âtman sort du corps et peut enfin atteindre la libération ou moksha. Cependant, si son karma a accumulé le fruit de trop d’actes négatifs, c’est-à-dire les mauvaises actions, l’âtman s’incarne dans un nouveau corps sur une planète analogue à cette terre ou sur cette terre même, afin d’y subir le poids de ses mauvaises actions. Si son karma est positif, il ira vivre comme un dieu ou Deva, sur l’une des planètes célestes. Ayant épuisé son karma, l’âme retournera sur Terre, dans un autre corps, au sein d’une caste. Ce cycle est appelé samsara. Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit vivre de manière à ce que son karma ne soit ni négatif, ni positif, selon ce verset de la Bhagavad-Gita (II.10) : « Ni les vivants, ni les morts, le sage ne les pleure. »
Dans cette perspective, le yoga enseigne à ses fidèles le moyen de parvenir à ce statut de sage. C’est ainsi que l’hindou a la liberté de choisir la méthode qui lui convient le mieux en fonction des écoles de philosophie indienne. Aujourd’hui, le croyant hindou, puisqu’il vit dans une époque matérialiste ou Kali-yoga, préfère choisir la voie du bhakti-yoga ou de la dévotion2.
La culture hindoue, une culture si riche et plusieurs fois millénaire, expose une cosmologie complexe. Les hindous pensent que l’Univers est une grande sphère close, un œuf cosmique, à l’intérieur duquel se trouvent le paradis, les enfers et les océans concentriques, ainsi que des continents avec 1Note : Souvent, les Hindous incinèrent leurs morts, l’incinération accélère la libération de l’âme pour que ce dernier se réincarne le plus vite possible.
l’Inde en leur centre. L’entropie1 détermina l’histoire de l’Univers : après l’âge d’or ou Krita Yuga, suivent deux périodes intermédiaires d’affaiblissement du bien, puis apparaît le Kali Yuga qui est « l’âge de fer » et d’ignorance, dans lequel nous sommes actuellement. Le temps de l’Univers est cyclique : à la fin de chaque Kali Yuga, l’Univers est détruit par le feu et les inondations, puis commence « un nouvel âge d’or ».
Comme il a été déjà signalé antérieurement, la vie humaine est également cyclique : après la mort, l’âme passe dans un nouveau corps, qu’il soit humain, animal, végétal ou minéral. Ce processus ininterrompu de morts et de renaissances est appelé samsara comme nous l’avons dit plus haut. Cette nouvelle existence est déterminée par les mérites et les erreurs accumulés, conséquence de toutes les actions commises durant les vies antérieures ou plus généralement de ce que les hindous appellent le karma2. Tous les hindous pensent que le karma résulte des actions passées. Il est possible d’en contrer les effets par des rituels, des pratiques expiatoires, d’en sortir grâce à l’expérience de la sanction et de la récompense mais surtout par la libération (moksha) du processus global de samsara, qui s’obtient par le renoncement à tous les désirs mondains.
Le concept bouddhique de la réincarnation
En explorant la philosophie et la doctrine bouddhique, on arrive à conclure que le bouddhisme est une autre forme de spiritualité. Ce qu’on connaît sous le nom de bouddhisme est une partie de l’héritage et de la sagesse de l’humanité par lesquels les hommes ont réussi à dominer ce monde, à atteindre l’immortalité, ou une vie non assujettie à la mort.
A ce propos, le bouddhisme enseigne que l’immortalité d’un principe ou d’une force anime le corps durant sa vie. Ce principe ou cette force peut être considéré(e) comme une action permanente de l’âme qui se purifie en se réincarnant maintes fois sur la Terre, en prenant une nouvelle forme. Dans la doctrine bouddhique, la réincarnation signifie qu’une force invisible, qui anime une personne migre successivement dans différents corps sous l’emprise de l’ignorance et d’actions contaminées ; ainsi, par la réincarnation, les êtres prennent naissance d’une manière répétitive mais selon différentes formes d’élévation ou de dégradation, jusqu’à ce qu’ils puissent se libérer de l’ignorance et de l’illusion pour parvenir en fin de parcours au nirvana ou à la libération totale. Tant que l’homme est en vie, corps et âme sont liés, mais à la mort, ils se séparent. Chacun d’eux a son propre continuum, le corps devient cadavre, et l’âme continue son chemin en s’établissant dans un autre corps. Cette pérégrination de l’âme à travers différents corps est à l’origine du cycle de vie.
Dans le bouddhisme, les consciences sensorielles qui voient, entendent, sentent, goûtent et ressentent les sensations, et la conscience mentale qui est occupée à penser, fonctionnent activement, tant que nous sommes vivants. Au moment de la mort, elles cessent de fonctionner et sont absorbées dans la « conscience mentale subtile », et finalement dans la « conscience mentale extrêmement subtile ». Cette conscience mentale subtile est souvent appelée « âme » et désigne une force extrêmement subtile qui porte les empreintes de nos actes constitutifs du karma, lesquels actes peuvent être bons ou mauvais.
Après la mort, le continuum de l’âme subtile, entité qui n’est ni statique, ni indépendante, quitte le corps humain et entre dans l’état intermédiaire, puis prend renaissance dans un autre corps. L’état intermédiaire est le cycle de l’âme après la mort physique. Après que l’âme subtile se soit jointe à un autre corps à l’instant de la conception, les consciences sensorielles et la conscience mentale se remettent en activité, et de nouveau la personne voit, entend, pense, et ainsi de suite.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
I. PROJET DE THESE ET BIBLIOGRAPHIE
II. DEVELOPPEMENT POUR LE D.E.A
INTRODUCTION :
PREMIERE PARTIE : L’ORIGINE DE LA DOCTRINE HINDOUE ET BOUDDHIQUE
DEUXIEME PARTIE : LA CONCEPTION HINDO-BOUDDHIQUE DE LA REINCARNATION
TROISIEME PARTIE LA REINCARNATION ET SON UNIVERSALITE
Conclusion:
Glossaire
Index
Adresse bibliographique
Table des matières
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