La compétitivité des produits locaux transformés dans la Casamance naturelle

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Notion de pauvreté

Trouver une définition unanime du concept de pauvreté est loin d’être effective30. En effet, la pauvreté n’est pas un phénomène homogène ayant en tout temps et en tout lieu revêtue la même physionomie31. Elle est non plus un concept nouveau puisqu’Adam Smith (1776) dans la Richesse des Nations avait noté qu’ : « est pauvre celui qui n’a pas le moyen de participer à la vie sociale ». Cette notion passe alors d’un espace d’équité unidimensionnel à celui multidimensionnel. Ainsi pour mesurer la pauvreté, deux indicateurs du bien-être sont utilisés à savoir les mesures quantitatives (indicateurs monétaires de la pauvreté) et les mesures qualitatives (indicateurs non monétaires de la pauvreté). Ces indicateurs abordent différemment la pauvreté qui reste un terme complexe et qui ne cesse d’évoluer dans le temps et selon les lieux où elle est étudiée.
Ainsi, pour une meilleure compréhension de la question de recherche soulevée dans l’introduction, nous allons discuter en premier lieu du débat entre la pauvreté monétaire et celle non monétaire et en second lieu de celui entre la pauvreté relative et celle absolue.

La pauvreté monétaire et la pauvreté non monétaire

La pauvreté monétaire

La pauvreté monétaire est la première mesure utilisée pour déterminer ou quantifier le niveau de pauvreté. Elle a fait l’objet de débats entre les philosophes, les économistes et les mathématiciens.
Ainsi, les premiers écrits traitant de la question de la pauvreté et de ses manifestations économiques et sociales remontent à la fin du XIXème siècle avec les études de Booth (1889) et Rowntree (1901) sur la situation des ménages les plus pauvres à Londres et en Angleterre. Rowntree a travaillé essentiellement sur l’alimentation, le logement et les articles ménagers comme les chaussures, les vêtements et le carburant (Asselin et Anyck, 2000). Cependant, son approche s’appuyait sur la notion du minimum vital qui peut être étendu à d’autres types de Impact de la transformation des produits fruitiers dans la lutte contre la pauvreté : cas de la Casamance besoins, comme le fait de disposer d’un logement décent, de pouvoir se soigner, s’éduquer ou s’habiller correctement.
L’approche monétaire se base sur un revenu ou une consommation, exprimée en dollars, en parité de pouvoir d’achat (PPA) pour des besoins de comparaison32. Elle permet de fixer des seuils, comme la ligne de pauvreté, de calculer l’indicateur de pauvreté humaine (IPH) ou l’indicateur de développement humain (IDH) (Ruggieri et al, 2003). Toutefois, la plupart des analystes estiment que la consommation est un meilleur indicateur de la pauvreté que le revenu pour plusieurs raisons (Coudouel et al, 2002)33 :
 d’une part, la consommation est un meilleur indicateur de résultats que le revenu. En effet, la consommation réelle est plus directement liée au bien-être d’une personne au sens strict du terme puisqu’il s’agit du fait même de posséder assez de ressources pour couvrir ses besoins essentiels. Alors que le revenu est un élément qui prend aussi en compte les éventuels problèmes liés à l’accessibilité et à la disponibilité ;
 d’autre part, la consommation est mieux mesurable que le revenu. En ce sens que, dans les économies agraires notamment pauvres, les revenus des ménages ruraux peuvent fluctuer au cours de l’année en fonction du cycle des récoltes et des ventes de leurs produits qui ne s’effectuent pas en même temps pour une spéculation analogue. Il en est de même dans les économies urbaines comportant un important secteur informel où les flux de revenus varient souvent à cause de leur irrégularité et deviennent, du coup, difficiles à recueillir car beaucoup de travailleurs ne disposent pas de comptabilité ;
 en outre, la consommation peut traduire plus fidèlement le véritable niveau de vie d’un ménage ainsi que sa capacité à couvrir ses besoins fondamentaux. Tandis que les dépenses de consommation ne reflètent pas uniquement les biens et les services qu’un ménage peut obtenir sur la base de ses revenus actuels, mais aussi sa capacité d’accéder au marché du crédit ou à ses économies lorsque les revenus sont plus faibles, voire négatifs pour des raisons quelconques34.

La pauvreté absolue et la pauvreté relative

Certaines études mesurent la pauvreté en s’appuyant sur les critères de pauvreté absolue et de pauvreté relative.

La pauvreté absolue

Elle fait référence à un niveau de vie défini en termes absolu. Elle consiste à choisir une ligne de pauvreté en fonction d’un certain montant en deçà duquel la population sera considérée comme pauvre. Ainsi, la pauvreté absolue est généralement mesurée par une valeur en termes réels d’un niveau donné de marchandises assurant une forme quelconque de subsistance minimum. Elle reste la mesure de la pauvreté la plus utilisée par plusieurs études portant sur la question. Cependant, elle pose problème à deux niveaux (Bellù et Liberati, 2006) :
 le coût du régime alimentaire minimal peut varier considérablement d’un ménage à l’autre, car tous ne présentent pas les mêmes préférences en matière de schémas nutritionnels ;
 elle ne tient pas compte des composants non alimentaires.

La pauvreté relative

Elle consiste à fixer un seuil arbitraire uniquement lié à la distribution du critère de pauvreté retenu. Elle renvoie à un niveau de vie défini par rapport à la position d’autres personnes dans la distribution revenus/dépenses. Par exemple, on peut définir comme pauvres les personnes dont les revenus sont inférieurs à 50% au revenu moyen de la société (Bellù et Liberati, 2006). Une telle approche ne fournit d’indicateurs ni sur le niveau de privation des besoins, ni sur l’intensité de l’exclusion sociale, mais permet plutôt de repérer dans une population donnée, les plus mal lotis (Razafindrakoto et Roubaud, 2007). La principale insuffisance de cette approche est que si la pauvreté est définie comme un pourcentage fixe d’un indicateur synthétique de la distribution du revenu, il n’est pas possible de l’éradiquer sauf si la distribution du revenu devient parfaitement égalitaire, ce qui est absurde (Ravallion, 1997).
Dans la pratique, on a tendance à favoriser les mesures relatives dans les pays développés tandis que dans les pays en développement où un grand nombre de besoins élémentaires ne sont pas satisfaits, on privilégie la pauvreté absolue. Toutefois, les concepts absolus et relatifs de la pauvreté ont fait l’objet d’amples débats (dans la littérature spécialisée) à l’issue desquels nous pouvons essentiellement retenir que « la pauvreté est un concept, ni strictement absolu, ni strictement relatif » (Bellù et Liberati, 2006, p. 5). C’est ainsi qu’Atkinson et Bourguignon (1999) mettent en avant le fait qu’un seuil relatif tient compte du milieu social de l’individu et un seuil absolu permet d’ordonner les priorités. Ils proposent ainsi de considérer les deux seuils comme des dimensions de la pauvreté à évaluer de façon conjointe dans un indice agrégé. Contrairement à ces deux auteurs, Amartya Sen (1983), réfute le concept de pauvreté relative et soutient que celle absolue peut évoluer au fil du temps en fonction des changements majeurs que subissent la société et l’économie. Le concept de pauvreté absolue peut donc être soumis à des variations dans le temps puisque la pauvreté est une fonction de variables reflétant la situation socioéconomique. Ainsi, certains composants non alimentaires jugés non essentiels à une étape donnée du développement peuvent le devenir quelques années plus tard, ce qui nécessitera leur intégration dans la liste des biens assurant la subsistance minimum.
Pour cette recherche, les définitions de la Banque Mondiale et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) seront retenues. La Banque mondiale (2001) définit la pauvreté comme « l’absence de niveau de vie socialement acceptable ou l’incapacité à l’atteindre »42. Le niveau de vie et la pauvreté peuvent donc être représentés par un indicateur unidimensionnel ou par une approche multidimensionnelle. Dans le premier cas, la pauvreté se définit par la faiblesse du revenu ou des dépenses de consommation et le niveau de vie relève de l’espace du bien-être économique. Dans le second cas, où d’autres indicateurs s’ajoutent au revenu (ou dépenses de consommation) pour définir la pauvreté, elle se rapproche davantage du bien-être.
Le PNUD s’inspirant des travaux d’Amartya Sen élabore l’ « indicateur de pauvreté humaine» 43 (PNUD, 1995). Ainsi, le PNUD (1997) donne une définition en relation avec le concept de développement humain et une approche qui va au-delà de l’aspect strictement monétaire en reliant la pauvreté à la problématique du développement en général et du développement humain en particulier. La définition inclut alors les besoins et la capacité d’exercer certaines fonctions sociales, capacité qui dépend d’un certain niveau de santé, d’éducation, d’insertion sociale dans la communauté, et d’intégration à la dimension genre.
En somme, la pauvreté peut être considérée d’une part, comme une insuffisance de capital humain, un manque de biens matériels, une difficulté à subvenir aux besoins fondamentaux, notamment alimentaires ; d’autre part, elle peut être perçue comme une fragilité des personnes devant la maladie, la sécheresse, le chômage, l’instabilité économique et la violence44. Ce qui revient à la concevoir comme un manque de revenu et de capacités alimentaires et d’accès aux ressources de base devant permettre aux individus de mener une vie saine et convenable (Nations-Unies 1995 in Fahmy et Gordon, 2005).
Il est cependant important de noter que la pauvreté a ses indicateurs tels que :
 l’indice de pauvreté encore appelé l’indice en nombre d’habitants. Il s’agit de la part de la population dont le revenu ou la consommation se situe en dessous de la ligne de pauvreté, c’est-à-dire la part de la population qui ne peut pas se permettre d’acheter le panier de produits correspondant au minimum vital ;
 l’écart de pauvreté ou encore profondeur de la pauvreté. Cette mesure indique la distance à laquelle les ménages se trouvent par rapport à la ligne de pauvreté. Elle enregistre le déficit collectif moyen de revenu ou de consommation par rapport à la ligne de pauvreté pour l’ensemble de la population. La profondeur de la pauvreté est obtenue en faisant la somme de tous les déficits des individus en situation de pauvreté (en supposant un déficit de zéro pour les non-pauvres) et en divisant le résultat par le total de la population. Elle permet ainsi d’évaluer le total des ressources nécessaires pour amener l’ensemble de la population pauvre au niveau de la ligne de pauvreté.
 la sévérité de la pauvreté ou l’écart de pauvreté au carré. Cette mesure tient compte non seulement de la distance séparant les pauvres de la ligne de pauvreté (écart de pauvreté), mais aussi de l’inégalité entre les pauvres. Elle attribue une pondération plus importante aux ménages qui s’éloignent de la ligne de pauvreté.
Toutefois, l’étude de Rostow (1963) a montré qu’il n’était pas nécessaire de mettre en œuvre des politiques de lutte contre la pauvreté puisque celle-ci disparaîtra naturellement avec le retour de la croissance économique45. En revanche, les travaux de Streeten et Stewart (1981) et du bureau international du travail (BIT) montrent que les populations dont les revenus sont les plus faibles ne bénéficient pas de la même façon des fruits de la croissance que les populations les plus riches (Bertin, 2007). D’où la nécessité, contrairement à la thèse de Rostow, de mettre en œuvre des programmes leur permettant d’assurer la satisfaction de leurs besoins essentiels. Des politiques économiques doivent se baser sur la fourniture des biens et services en matière de santé, d’éducation, de logement, d’emploi et de distribution de revenu permettant aux plus pauvres de satisfaire leurs besoins essentiels et immédiats. En se référant aux différentes définitions et mesures de la pauvreté, une telle politique économique d’accompagnement, d’équipement ou de construction des unités de transformation moderne des fruits en Casamance, permettrait non seulement à la population de la Casamance de bénéficier plus nettement de la diversité des fruits que lui offre sa nature mais également de créer de l’emploi, de distribuer des revenus et de lutter contre l’insécurité alimentaire à travers la grande variété des produits qui seront transformés.

L’évolution de l’agriculture et de l’agroalimentaire

La relation entre l’agriculture et l’agroalimentaire

Les profondes mutations techniques, économiques et sociales consécutives à la Seconde Guerre mondiale ont contribué à ébranler les structures traditionnelles des marchés agricoles. Ainsi, l’agriculture et les industries agroalimentaires n’ont pas échappé aux mouvements qui ont marqué la fin des années 1960. Soulignons que la structure du secteur agroalimentaire était, dans les années 60, marquée par la baisse de la part de l’agriculture au profit de l’industrie et des services (Wackermann, 1977). Cela signifie selon Malassis (1973, p. 371) que « les méthodes de production et d’organisation, formées dans les secteurs avancés de l’économie occidentale, se répandent dans toute la chaine agroalimentaire y compris l’agriculture. Distribution et production de masse sous-entend la consommation de masse »47. Cette industrialisation de l’économie agroalimentaire s’est également accompagnée d’un mouvement de concentration puisque 50% de la production agro-industrielle mondiale ont été produites par les cent (100) premières, majoritairement des multinationales (Malassis, 1977). La majorité des agriculteurs ont ainsi cessé leurs activités de transformation à la ferme et de commercialisation directe et sont devenus de simples fournisseurs ou livreurs de matières premières.
Toutefois, il est important d’indiquer que l’issue de la crise alimentaire passe nécessairement par la revalorisation de ces agriculteurs et en raison des rôles sociaux et économiques qu’ils jouent. Les agriculteurs familiaux sont en effet les garants de l’authenticité et de l’ancrage local des pratiques agricoles et des transformations alimentaires. Cette garantie est considérée en général comme un élément de base de l’enracinement territorial de la filière agricole et agroalimentaire. Le plus souvent, la modernisation agricole est réduite à ses dimensions techniques et se confond avec l’adoption d’un modèle productiviste, nécessitant des financements importants et permettant une production de masse à des coûts peu élevés. On constate ainsi que le trait marquant de cette évolution réside dans l’émergence d’une géographie agricole fortement tournée vers la dimension économique. Il en résulte que tous les pays du Nord ont vu se substituer à la culture paysanne un système plus complexe où une agriculture modernisée et bien insérée dans le complexe agro-industriel se taille une place croissante (Saidi, 2011). Quant aux pays du Sud, on assiste au développement des entreprises agricoles exportatrices au détriment de l’agriculture vivrière et d’un complexe agroalimentaire bien raffiné. Ce modèle d’entreprise agricole doit en permanence faire face à l’incertitude et à l’instabilité des marchés dans la mesure où il se caractérise par une situation de forte dépendance des pays importateurs et des spéculateurs.
Ainsi, après s’être substituée à l’agriculture dans les activités de transformation des produits agricoles, la création des industries alimentaires s’est accélérée depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La chaîne alimentaire est totalement industrialisée et fortement capitalisée et internationalisée surtout dans les pays les plus développés. Cette internationalisation de l’économie alimentaire ne résulte pas seulement d’une croissance des échanges internationaux à un taux supérieur à celui de la production alimentaire mais également d’une internationalisation du stade de la production par le canal des multinationales (Malassis, 1988). L’agriculture devient elle-même de type agro-industriel et se trouve insérée dans le capitalisme international en tant que composante de la chaîne alimentaire.
Le dynamisme de l’agriculture depuis la Seconde Guerre mondiale basé sur la démarche « productiviste48 » a été fortement critiqué dans les années 80, en raison de ses dérivés écologiques, par les consommateurs et certains agriculteurs soucieux de la qualité de vie et du développement durable. Aujourd’hui, l’agriculture semble moins centrée sur les seules finalités alimentaires et économiques. En effet, outre la production des denrées alimentaires et le développement rural, l’agriculture est contrainte d’assurer des nouvelles fonctions, notamment la production de l’environnement ainsi que celle des aliments sains avec une logique moins intensive. Ainsi, Delfosse et Vaudois (2000, p. 180) soulignent qu’un « passage progressif de l’agriculture de la période industrielle aux formes plurielles d’une agriculture multifonctionnelle est mise en place pour fournir des réponses appropriées aux aspirations de la société ».

La sécurité sanitaire et la qualité des aliments.

Les micros, petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire rencontrent des difficultés énormes qui pour la majeure partie des cas peuvent se résumer à la sécurité sanitaire et à la qualité des aliments.

La sécurité sanitaire des aliments

La sécurité des aliments est l’assurance que ces derniers n’occasionneront pas de dommages aux consommateurs s’ils sont préparés ou consommés conformément à l’usage auquel ils sont destinés. Elle constitue avec la salubrité des aliments, qui rend l’aliment acceptable pour l’usage auquel il est destiné, les deux composantes de la qualité hygiénique des aliments. Selon Guiro et al (2005), la sécurité sanitaire des aliments (pour ses aspects microbiologiques et chimiques) et la qualité d’une façon générale constituent l’un des secteurs vitaux pour la protection de la santé des populations et le développement cohérent des petites et moyennes industries agroalimentaires. Les produits de transformation artisanale, destinés aux marchés intérieurs, posent des problèmes sanitaires plus graves que ceux de fabrication industrielle ou semi- industrielle, destinés aux marchés d’exportation. Cette situation s’explique par le fait que les entreprises industrielles ou semi-industrielles sont incitées, voire obligées, à se conformer aux normes56 des marchés d’exportation nationaux et internationaux en vue de satisfaire des consommateurs très exigeants.

La qualité des aliments

L’engouement pour la qualité n’est pas nouveau, il date de plusieurs décennies. En effet, si les professeurs américains (Deming et Juan) peuvent être considérés comme « les précurseurs de la recherche de la qualité » (Pascallon et al, 1984), c’est au Japon que ce mouvement a connu le plus grand succès, avec le fameux système des cercles de qualité apparus vers 1960 (Bencharif et Khamassi-El Efrit, 2000). L’intérêt renouvelé dont bénéficie la qualité en cette période semble être lié à deux évolutions interdépendantes : la mondialisation croissante des échanges qui place la compétitivité nationale et internationale au centre des préoccupations des Etats et des entreprises, d’une part, et la qualité comme condition d’accès aux marchés, d’autre part57.
La qualité est à la base de la compétitivité des entreprises à la fois pour résister à la concurrence étrangère sur les marchés locaux et pour dégager des débouchés à l’exportation. Elle est devenue un impératif vital de compétitivité, de pérennité, de développement de l’entreprise et un enjeu stratégique majeur dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus exacerbée (Ouattara, 2005). C’est une variable critique qui a une incidence directe sur la compétitivité des entreprises parce qu’elle génère rareté et différenciation, constituant de ce fait un avantage concurrentiel significatif (De Gramont, 2012). C’est un concept complexe et fondamentalement évolutif parce qu’il est basé sur un état actuel des connaissances techniques et scientifiques. La qualité relève de l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la conception à la mise sur le marché, et elle implique par conséquent l’ensemble des opérateurs.
La qualité peut être définie comme « l’ensemble des propriétés et caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins explicites ou implicites » (ISO, 2000). Elle correspond à la capacité d’un produit, d’un processus ou d’un service à satisfaire ou excéder les attentes/exigences du consommateur. A l’ère du marketing par segmentation, la qualité est liée à chaque segment de marché et la satisfaction de l’acheteur dépendra du degré de concordance entre ses attentes vis-à-vis du produit et sa propre perception de la performance globale de ce dernier. La qualité correspond donc au « degré de conformité de l’ensemble des besoins et attentes de l’acheteur compte tenu du prix que celui-ci est prêt à payer » (Ouattara, 2005, p. 6). Elle peut aussi être définie comme un degré de conformité à une norme ou un standard. Face à la mondialisation des marchés, les acheteurs du monde entier deviennent de plus en plus exigeants en termes de qualité et ils sollicitent des produits et des services répondant de façon précise à leurs besoins, dans des délais toujours plus courts et aux prix les plus bas. En outre, les producteurs doivent démontrer leur capacité à rencontrer ces exigences sur la base des normes internationales, faute de quoi il est impossible d’exporter. Pourtant, les entreprises ne disposent souvent pas de département de contrôle de la qualité, ni de politique de gestion de la qualité qui tiennent compte de l’existence de normes ou spécifications techniques, de la certification des matières premières et des contrôles à la réception.
Dans le secteur de l’agroalimentaire, la qualité recouvre une signification particulière. Les produits agricoles sont caractérisés par l’hétérogénéité et l’irrégularité de la matière vivante, leur caractère périssable et la nature biochimique et biologique des constituants, leur risque potentiel pour la santé (De Gramont, 2012). Les produits alimentaires doivent donc satisfaire à des normes de qualité nutritionnelle, hygiénique, organoleptique et sans nuire à la santé58. Manguy (1989 in Multon et Davenas, 1994) résume ces différentes composantes de la qualité par ses « 4S » : la Satisfaction, qui correspond à l’organoleptique, la Santé, faisant référence à la nutrition, la Sécurité et le Service. Multon et Davenas (1994) ajoutent à ces « 4S » le Symbolique véhiculé par l’aliment ainsi que le S de « Société » afin de souligner l’impact des évolutions sociales sur les mœurs alimentaires.

La méthodologie de recherche

C’est la partie qui permet d’avoir une meilleure approche du thème abordé. Dans ce chapitre, les approches quantitatives et qualitatives sont utilisées afin de renseigner la recherche. Ainsi, nous allons présenter la méthode de collecte et de traitement des données en passant par l’échantillonnage.

La méthode de la collecte des données

Dans le cadre de cette thèse, la méthode de la recherche explicative sera utilisée. Elle permet de mesurer la compétitivité et l’avantage comparatif statique des unités de transformation des fruits en Casamance. Toutefois, la recherche documentaire, à travers l’exploitation des ouvrages, des articles, des revues, des rapports, etc., a permis d’avoir une meilleure approche de la problématique posée et la réalisation de la partie théorique de ce travail. Concernant la collecte des données, l’approche mixte sera utilisée. Il s’agit de combiner la méthode qualitative et celle quantitative pour approfondir ce travail.
Quant à la méthode quantitative, elle consiste à quantifier les données recueillies sur le terrain. Pour ce faire, le questionnaire sera utilisé comme technique de recherche. Il consiste à poser à un ensemble d’unités de transformation de fruits en Casamance une série de questions relatives à leurs profils, à leurs coûts, à leurs recettes, et à leurs contraintes. Cette approche permet de mesurer la compétitivité et l’avantage comparatif statique des unités de transformation de fruits en Casamance à travers la Matrice d’Analyse des Politiques (MAP). Cette technique ne pouvant à elle seule nous informer convenablement sur notre sujet, nous nous appuierons aussi sur les données qualitatives.
Pour ce qui est de la méthode qualitative, ce sont des discours qui seront recueillis. Ce qui amène à utiliser l’entretien comme technique de recherche. Il consiste à élaborer sous forme d’un guide un ensemble de thématiques pour le soumettre à des agents spécialisés dans la transformation au niveau de certaines ONG, des structures étrangères et des unités de transformation des fruits59. Pour aboutir à des réponses exhaustives aux questions qui seront posées, une des variantes de l’enquête par entretien sera utilisée. Il s’agit de l’entretien semi-directif. Il est semi-directif en ce sens qu’il n’est ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de questions fermées. En effet, nous « laisserons venir » l’interviewé afin qu’il puisse parler ouvertement, avec les mots qu’il souhaite et dans l’ordre qui lui convient. Néanmoins, nous nous efforcerons simplement de recentrer l’entretien sur les objectifs chaque fois qu’il s’en écarte et de poser les questions auxquelles l’interviewé ne vient pas par lui-même, au moment le plus approprié et de manière aussi naturelle que possible. L’approche qualitative permet de mieux comprendre les explications théoriques de l’impact économique et social des unités de transformations des fruits en Casamance. L’échantillonnage permet ainsi de déterminer le processus du déroulement de l’enquête.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Présentation de la zone d’étude et revue de littérature
Section 1 : Présentation de la Casamance
Section 2 : notion de compétitivité et de filière
Section 3 : notion de pauvreté
Chapitre 2 : La compétitivité des produits locaux transformés dans la Casamance naturelle
Section 1 : L’évolution de l’agriculture et de l’agroalimentaire
Section 2 : La méthodologie de la recherche
Section 3 : Présentation, analyse et discussion des résultats
Chapitre 3 : La contribution de la transformation fruitière à l’amélioration du revenu et à la réduction des inégalités
Section 1 : Le rôle de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans la lutte contre la pauvreté
Section 2 : La méthodologie de recherche
Section 3 : Présentation, analyse et discussion des résultats
Conclusion générale
Bibliographie

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