La compétence communale, point de départ de la redynamisation du centre-ville

Une cité d’histoire depuis le Moyen-âge

  Connue sous le nom d’Aurea Vallis (la vallée d’or) au Xème siècle, la commune d’Airvault a changé plusieurs fois de nom avant d’adopter sa dénomination actuelle en 1704. Appelée successivement Oirevaud (1316), Oireveau (1326), Aureval (1347), Ayrevau (1523) et Hervaut (1565) au cours des siècles, la ville s’est créée au Xème siècle autour de deux bâtiments de pouvoir : l’Abbaye, fondée par Aldéarde d’Aulnay, Vicomtesse de Thouars, entre 969 et 976 et le château fort, construit au cours du même siècle. On note tout de même des traces d’occupation antérieures, grâce à des silex, et surtout la présence attestée d’une villa gallo-romaine dès le Ier siècle à Soulièvres. Quelques bâtiments datant du Moyen-âge sont toujours visibles sur la commune : les Halles, le pont de Vernay, le pont de Soulièvres, le clos de l’Abbaye et la chapelle de l’Aumônerie, tous édifiés entre le XIIème et le XIVème siècle (les Halles ont été restaurées dans leur forme actuelle au XVIIIème siècle). Le XIXème siècle voit Airvault se moderniser. L’industrie se développe avec l’arrivée du chemin de fer : des fours à chaux sont construit, la cimenterie s’installe au sud de la commune et apporte son lot de modifications du paysage avec le terril et les carrières. Au cours du XXème siècle, l’industrialisation de la commune s’intensifie, notamment dans les années 1960 et 1970. Le nord et l’est de la ville sont toujours marqués par l’activité agricole.

Le déclin du centre-ville

   D’après l’étude réalisée par la commune pour l’exposition « Grandes histoires des petits commerces » en 2016 L’existence des deux pôles que nous venons d’identifier est historique. On parle même de ville « du haut » place des Promenades et de la ville « du bas » autour des Halles. Si l’axe commercial le long des Halles s’est développé dès le moyen âge, la centralité autour de la place des Promenades apparaît quant à elle au XIXème siècle. Elle va tout particulièrement profiter d’une activité importante grâce aux foires, à sa position d’entrée de ville et à son accès plus aisé que celui de la ville « du bas ». Ces foires, très renommées, ont grandement participé à l’activité économique d’Airvault. La disparition des foires aux bestiaux, au cours des années 1950, constitue la première phase de déclin du centre-ville. La ville « du haut » en souffre particulièrement, et son activité se ralentit. La quasitotalité de la trentaine de cafés et bistrots que compte la commune ferment suite à cela et à la cessation des marchés aux cochons et aux chèvres. Les années 1980 marquent la deuxième phase de déclin du centre-ville. Cette période précède de peu ou correspond à l’implantation du supermarché et de sa zone commerciale en périphérie. Quelques chiffres permettent de quantifier l’évolution du commerce dans le centre sur la période 1985 – 2015 : dans la ville « du bas », 68,2% des commerces ont disparus sur cette période ; la ville « du haut » a mieux résisté, peut-être parce qu’elle avait été particulièrement frappée par la première phase de déclin, mais 33% de ses commerces ont tout de même fermé. 20% de ces commerces disparus se sont déplacés en périphérie pour gagner en superficie (garages, articles funéraires, etc.), 53% ont été englobé par l’activité du supermarché ou ont totalement disparu (marchand de vin, magasin de vêtement, de sport, etc.), et 27% se sont installés dans la galerie marchande du centre commercial (pressing, bijouterie, etc.). Nous étudierons plus particulièrement l’évolution depuis 2015 dans la partie consacrée au commerce.

Le patrimoine, atout incontournable

   Le patrimoine est l’un des principaux atouts de la commune d’Airvault pour faire face au déclin du centre-ville. Marquée par son histoire, la ville a en effet su préserver son bâti remontant jusqu’au XIIème siècle. Situé sur les rives du Thouet, elle possède en outre des espaces naturels remarquables. Cette volonté de protéger la richesse historique et naturelle de la commune s’exprime dans la labellisation « Petite Cité de Caractère » obtenue en 2011 et par la création d’un périmètre SPR (Site Patrimonial Remarquable), dont le centre ancien fait partie, en 2018. Le patrimoine bâti de la commune est riche et remonte au Moyenâge. Quatre monuments sont inscrits ou classés Monuments Historiques : le château fort, l’abbatiale Saint-Pierre et l’ancienne abbaye, le pont de Vernay et le Logis de Barroux. D’autres bâtiments sont tout aussi remarquables comme les Halles, la chapelle des Trois Maries ou le château des Sénéchaux. L’ancienne abbaye accueille également le musée Jacques Guidez, qui présente au public des collections ethnographiques poitevines en lien avec les thèmes du monde agricole, de l’enfance, de la vie domestique ou encore de l’artisanat. On trouve également des bâtiments dits de qualité selon la classification du SPR. Il s’agit avant tout de maisons du centre-ville qui ont conservé la cohérence architecturale de la commune. Enfin, on trouve des espaces publics remarquables, comme la Place Saint Pierre. La commune cherche à préserver son patrimoine et, le cas échéant, à lui redonner vie. Ainsi, la rénovation du clocher de l’église Saint Pierre s’est achevé en 2014. Actuellement, le Vieux Relais, ancienne auberge emblématique de la commune fait l’objet d’un projet pour devenir un lieu de vie, mêlant loges d’artisans et un restaurant dans un espace ouvert à la déambulation. La commune accueille chaque année entre 5000 et 6000 touristes, soit environ deux fois sa population, d’après les entrées enregistrées à l’Office du tourisme et au musée Jacques Guidez (chaque site reçoit 5000 à 6000 touristes par an). Ce chiffre n’est qu’une évaluation partielle puisque le musée est ouvert d’avril à octobre, alors que l’Office du Tourisme, ouvert toute la semaine en haute saison, ne l’est que le samedi matin en basse saison.

Pour la période 2015 – 2019

   La principale limite à cette analyse vient du fait que les données sont disponibles jusqu’à l’année 2015 seulement. Certains indicateurs permettent toutefois de déterminer si les dynamiques constatées se sont poursuivies. Afin d’étudier l’évolution de la population en âge d’avoir des enfants sur la période 2015 – 2019, nous pouvons nous baser sur les données fournies par les écoles concernant le nombre d’enfants inscrits. Elles permettent de déterminer si la dynamique négative s’est poursuivie, alors que des lotissements ont été créés pendant cette même période avec pour objectif de la contrer en attirant une population plus jeune et avec des enfants. Si ces actions ont potentiellement ralenti ce déclin, elles n’ont toutefois pas permis de repartir sur une dynamique positive puisque les effectifs des écoles de la commune ont diminué de manière régulière sur la période. La rentrée 2018 a vu l’inscription de 65 élèves à l’école maternelle des Corderies contre 71 l’année précédente, 74 en 2016 et 76 en 2015. 130 élèves sont inscrits cette année à l’école primaire Ernest Pérochon, un nombre jugé stable lors du conseil d’école. En effet, on comptait 124 élèves en 2016 et 131 en 2017. Toutefois, ils étaient 162 en 2010, soit une perte de plus de 30 élèves en 8 ans. On peut donc supposer que la diminution de la part des tranches d’âge les plus jeunes s’est poursuivie entre 2015 et 2019, sans pouvoir préjuger d’une accélération ou d’un ralentissement. Il faut également noter que la baisse des inscriptions dans les écoles peut aussi être causée par une diminution du nombre d’enfants dans les communes voisines qui ne disposent pas d’école. C’est pour cela que nous pouvons seulement supposer et non affirmer le constat effectué.

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Table des matières

Introduction : la redynamisation du centre-ville
La commune d’Airvault
Une cité d’histoire depuis le Moyen-âge
Une centralité entre Thouars et Parthenay
La zone d’étude
Le patrimoine, atout incontournable
Des projets qui démontrent une volonté politique
Etude sociodémographique
Une population en baisse et vieillissante
Une population peu qualifiée mais plutôt adaptée au marché
Les actions sur le logement et leur impact sur la démographie
Bilan
Commerces
La compétence communale, point de départ de la redynamisation du centre-ville
Le déclin du centre-ville
Étude de terrain du commerce en centre-ville
Le commerce en centre-ville
L’avis des commerçants
Bilan
L’habitat
Etat actuel de l’habitat à Airvault
Une offre inadaptée ?
Les actions menées en faveur du logement
Etude de terrain
Bilan
Espaces publics et cadre de vie
Le cadre de vie
Rues, ruelles et escaliers : la déambulation
Les places
Espaces végétalisés
Éclairage, signalétique et mobilier urbain
Déplacements / accessibilité
Bilan

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