Les technologies de l’information et de la communication ont modifié très sensiblement nos perceptions d’acteurs , que ce soit dans la stratégie des organisations ou dans la conception des projets économiques liés à la nouvelle économie. La place de l’acteur désigne en sciences sociales, le sujet agissant au cœur des phénomènes, comme interprète et producteur de signes. La formation de pratiques sociales constitue, en ce sens, des processus qui mobilisent le regard du sociologue. Dans les nouvelles communications, ces processus sont au cœur des pratiques quotidiennes, faisant de l’acteur un signe de Loi , en tant qu’interprète et producteur du social. Les interfaces visuelles forment les écrans de nos quotidiens qui nous permettent d’agir. Le rôle des acteurs, dans les processus liés aux transformations sociales, est majeur : « Nos sociétés produisent et reproduisent de manière cumulative et accélérée des biens, des connaissances, des outils et des techniques… », en ce sens, les pratiques émergeantes au sein des nouveaux modes de communication sont des représentations des transformations, créant de nouvelles formes de lien qui mobilisent le regard du sociologue.
Les hommes-images , que nous avons rencontrés, sont des acteurs dispersés sur notre planète formant une des tribus du troisième millénaire à travers la pratique de création d’interfaces-images sur les écrans. Leur pratique sociale et professionnelle liée à la créativité de l’image, forme, dans un rapport avec la société transformée par les technologies de l’information et de la communication, une triade entre altérité/interprétation/mise en commun. L’image sur le Web interfaçant les échanges sociaux. Au sein d’un techno-environnement où l’être est connecté à des interfaces logicielles, des concepts tels que « la place de marché virtuelle », « le site Web intelligent » et autres dispositifs de back office, assurent la compatibilité de l’ensemble des logiciels mis en réseau au cœur de l’organisation humaine pour traiter les données numérisées. Tous ces dispositifs répondent ou tentent de répondre à la problématique des échanges d’acteurs au sein de nos sociétés, pour faciliter la circulation de l’information numérisée par l’usage d’interfaces utilisateurs qui dessinent des images sur les écrans.
Le chercheur étudiant les communications construit des démarches analytiques qualitatives faisant appel à des outils théoriques comme par exemple ici, la Sémiotique Peircienne pour analyser tous ces signes. En effet, après le règne de la communication de masse et des techniques marketing, basées sur le quantitatif et les chiffres, les entreprises ainsi que les organisations dans leur ensemble, se sont appropriées les faveurs du réseau Internet à la fin des années 90, passant ainsi à l’ère de la compréhension ou plutôt de l’Internéité. Les acteurs professionnels s’inscrivent dans la démarche de la gestion des communications, dans ce que l’on nomme communément la numérisation, pour optimiser le fonctionnement d’une organisation en réseau. Deux nouveaux concepts régissent dès lors les échanges entre acteurs socioprofessionnels, créant des valeurs et des croyances diverses, comme celui de la relation clients ou Customers Relationship Management, basées sur le mythe de la personnalisation de l’acteur et de sa relation face à l’écran.
La notion de relation client liée à la compréhension de l’échange, fait alors son apparition dans les préoccupations d’acteurs professionnels qui cherchent des modes d’appropriation dans leur fonctionnement des interfaces technologiques . La philosophie en entreprise, générant des représentations sociales, est d’établir des relations avec ses clients en fonction de leur valeur ; inutile d’investir dans des actions médiatisées (sites Web, bannières publicitaires, lettres mailings électroniques, revues électroniques…) avec des clients qui ne commandent jamais, ou, qui ne s’informent jamais sur les produits, services ou actions qui leurs sont proposés. La connaissance individuelle de l’internaute devient ainsi le support du mythe de l’Internéité ou plutôt la clef de fonctionnement des communications liées au réseau. Certains logiciels de profilage retracent d’ailleurs le comportement de cliquage de l’individu à l’écran, apportant des connaissances individualisées et personnalisées sur le profil des internautes. Le but des entreprises comme des organisations étant d’établir des typologies selon les goûts et les pôles d’intérêts des publics étudiés. L’intérêt est évidemment de proposer des services adaptés au support médiatique qu’est l’écran, correspondant à cette relation qui n’est plus dite «de masse » comme à travers la télévision par exemple, mais personnalisée. L’écran interfaçant le rapport à « l’autre » comme contrainte culturelle et communicationnelle, implique que les acteurs, dans leurs échanges, créent des usages pour réaliser leurs activités.
Aujourd’hui, en 2004, les entreprises comme toutes les organisations (mairies, offices de tourismes, associations…) peuvent trouver sur le marché des packs de logiciels (allant de la comptabilité à la gestion commerciale des données clients, en passant par celle des stocks) modélisables selon l’ergonomie de leur fonctionnalité. La nécessité d’intégrer des catalogues de produits issus de multiples fournisseurs à un système d’informations, d’offrir en ligne des fonctionnalités pour gérer les données clients relatives au processus d’achat, de transmission des commandes et de gestion des stocks par exemple, sont des tâches qui produisent beaucoup de données. C’est la problématique en termes de pratiques sociales du secteur du e business au cœur duquel évolue l’homme-images ; les logiciels s’adaptant progressivement aux nécessités de l’échange. Les agences Web que nous avons visitées, proposent l’élaboration d’un cahier des charges, correspondant à la phase exploratoire d’un terrain afin de modéliser la création d’un site Web approprié à son environnement, et présenter le logiciel de gestion de données le plus adapté aux usages.
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Table des matières
INTRODUCTION
La communication par l’image, l’odyssée d’un nouvel âge
Du terrain vers la théorie, une démarche
L’image, une production sociale de signes à l’écran
PARTIE I : Sur le chemin de l’image, à la rencontre des concepteurs web
Chapitre 1/ l’approche de l’homme – images
111) La recherche de missions en entreprises comme enjeux scientifique
112) Les acteurs professionnels créateurs d’images
Chapitre 2/ Le rituel de l’image
121) Une pratique sociale tournée vers l’interprétation
122) De la pratique à la construction d’un processus
Conclusion de la première partie
PARTIE II : De Weber à Peirce, des conduites
Chapitre 3/ La construction de types de conduites
321) Le statut sociologique des différentes conduites
322) Trois types, les créatifs, les concepteurs et porteurs de projets
Chapitre 4/ Interprétation des signes
421) Modélisation de la pratique de l’image
422) l’analyse peircienne comme outil d’interprétation
Conclusion de la deuxième partie
Partie III : Interprétation des conduites
Chapitre 5 / Le voyage de la forme ou l’image Web
531) L’écran contexte des conduites
532) De l’image à l’hypersigne, une configuration de signes
Chapitre 6/ Lecture des conduites
241) Le type des concepteurs ou porteurs de projets
632) Le type des créatifs
Conclusion de la troisième partie
CONCLUSION
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