LA COMMUNE DE YEUMBEUL NORD FACE AUX DEFIS DU DEVELOPPEMENT LOCAL

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Définition des concepts et revue de la littérature

Définition des concepts

Décentralisation

Selon le dictionnaire LE GRAND ROBERT, la décentralisation est l’action par laquelle la gestion administrative d’une entité territoriale est remise à des autorités locales élues (et non à des agents nommés par le pouvoir central). Mais aussi dans d’autres vocables, la décentralisation est selon LAROUSSE (2002) un système d’organisation des structures administratives de l’Etat qui accorde des pouvoirs de décision et de gestion à des organes autonomes régionaux ou locaux (collectivités locales, établissements publics). Le concept de décentralisation est polysémique, chargé et parfois plein d’ambiguïté. Dans certains de ses aspects, la décentralisation peut ressembler à la déconcentration, à la délégation dont elle diffère dans les objectifs et la nature. La décentralisation peut être définie par un transfert de compétences à des autorités locales élues. Dans les trois cas de figure, on note un dénominateur commun qui est le transfert de compétences et la dépendance vis-à-vis de l’Etat.
Cependant, cette notion de dépendance doit être nuancée et explicitée. Dans le cas d’autorités déconcentrées, l’émiettement du pouvoir n’a de signification que par la facilitation de l’exercice, à travers des conseillers élus. En ce qui concerne la décentralisation, la dépendance est relativisée par une autonomie dans la gestion des affaires transférées par l’Etat. Cette relative indépendance se manifeste par l’existence d’un budget autonome, des élections au suffrage universel et un personnel de fonctionnement propre. L’indépendance relative d’élus locaux se justifie par la pertinence de l’exercice du pouvoir. L’Etat, en délégant ses pouvoirs, ne renonce pas à ses prérogatives régaliennes. L’autorité de l’Etat apparait aussi à travers tous ces systèmes de transfert (décentralisation, déconcentration, délégation). Sous le bénéfice de ces observations relatives au concept, la décentralisation demeure encore une notion complexe dont la réalité peut varier d’un pays à un autre et dont la réussite dépend des objectifs réalisés et des stratégies mises en oeuvre. L’actualité de la décentralisation au Sénégal ne saurait être mieux élucidée que dans une approche socio-historique.
Le Sénégal depuis son accession à la souveraineté internationale a opté pour une politique de décentralisation progressive et prudente, mais désormais irréversible. Ce processus de décentralisation enclenché depuis l’indépendance en 1960 avec l’élargissement du statut de commune de plein exercice à toutes les communes, a atteint une étape déterminante en 1996 avec la régionalisation et le transfert de compétence aux collectivités locales (loi n°96-06 du 22 Mars 1996 portant code des collectivités locales). Avec cette évolution très volontariste, la région de Dakar compte
 Quatre (4) villes : Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque
 Trois (3) communes : Bargny, Diamniadio, Sébikotane
 Quarante trois (43) communes d’arrondissements.
Cette situation administrative est l’aboutissement d’un long processus de réforme de la décentralisation.

Développement local

Le concept de développement local est apparu dans un contexte où la vision centralisée de l’Etat était critiquée par certains acteurs locaux. Ces derniers considéraient que le développement d’un territoire devait prendre en compte les besoins et les aspirations des habitants. Une nouvelle logique d’autonomie est alors revendiquée vis-à-vis des centres décisionnels, politiques et économiques.
L’approche gestion des terroirs résulte des limites des stratégies de développement adoptées au cours des premières décennies après les indépendances des pays de l’Afrique de l’Ouest francophone. Ces stratégies étaient bâties à partir de la conception selon laquelle c’est l’Etat qui, d’un modèle préconçu, doit définir les orientations et décider des actions les plus appropriées, de même que la manière dont ces actions devaient être menées. Une telle démarche ne laissait aucune place à une participation des populations aux processus de prise de décisions. Cette conception a contribué à modeler les attitudes des techniciens qui ont longtemps agi en fonction des conventions de transfert de technologie dans lesquels ils se posent en pourvoyeurs de connaissances aux populations. Au Sahel, la gestion des terroirs est utilisée comme méthode de recherche par des géographes français dès 1969. Cette méthode essentiellement descriptive était basée sur l’analyse des systèmes de production.
Pour Xavier Greffe « le développement local est un processus de diversification et d’enrichissement des activités économiques et sociales sur un territoire à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies. Il sera donc le produit des efforts de sa population, il mettra en cause l’existence d’un projet de développement intégrant ses composantes économiques, sociales et culturelles, il fera un espace de contiguïté, un espace de solidarité ». Le développement local est une approche volontariste, axée sur un territoire restreint, qui conçoit le développement comme une démarche partant du bas, privilégiant les ressources endogènes. Selon Jacques Mercoiret, des personnes ou des groupes dans une société locale doivent avoir la volonté de modifier la situation, de changer les choses. Cela suppose d’avoir conscience d’un problème, d’un manque, d’un déficit. Le point de départ de cette réflexion est bien souvent provoqué par une rupture dans l’ordre habituel, cela peut être une usine qui ferme, une filière agricole sinistrée, des changements politiques ou des initiatives qui ont de la peine à s’affirmer. La prise de conscience ne suffit pas, il faut des porteurs d’initiatives, des innovateurs émergents. Ensemble, ils vont devoir définir des enjeux, des ambitions pour le territoire sur lequel ils vivent. Là encore, cela ne suffit pas sinon il s’agit des démarches individuelles. Le développement local suppose qu’un maximum de personnes, de groupes sociaux se mettent autour de la table. Certains veulent aller vite, d’autres plus lentement.
Un projet de développement local est un projet qui s’efforce de changer la situation d’un territoire et de ses habitants. Il tente d’en valoriser les qualités (ressources, atouts, valeurs) d’en minimiser les handicaps, d’en contourner les contraintes. Il est initié et mis en oeuvre par les autorités compétentes et avec la participation de ses habitants et leurs « institutions ». Il tente de répondre à leurs aspirations et de valoriser leurs « richesses collectives » (Daniel NeuGret, mai 2003).

Développement territoriale

L’utilisation du terme de territoire marque une évolution méthodologique de la pertinence géographique, le territoire a supplanté l’espace physique mais aussi au construit social. La notion de territoire est centrale. Dans l’acceptation la plus fréquente, le territoire est une production à partir de l’espace (Raffestin, 1980) mettant en jeu des logiques de pouvoir de domination, une marque essentielle de l’Etat. Selon Guy Di Méo « le territoire est une portion d’espace appropriée, y compris symboliquement, par une société donnée ». Le territoire est à la fois réalité matérielle (espace physique) et idéal (fondé sur des valeurs). Le glissement de l’aménagement du territoire au développement territorial s’est opéré en Afrique dans les années 1990 en faveur des politiques de décentralisation. Il recouvre les réalités à la rencontre du développement durable et de la gouvernance territoriale.
Par ailleurs, le développement territorial est ainsi une démarche de mobilisation des acteurs locaux pour l’élaboration et la mise en oeuvre d’un projet commun à un territoire donné en vue de le construire durablement. L’aménagement du territoire (macro) et le développement local (infra) doivent, dans une démarche prospective, anticiper ces différentes formes de mutation. Ce qui semble différencier l’aménagement du territoire au développement territorial, est qu’ils poursuivent les mêmes objectifs à différentes échelles complémentaires, c’est une approche davantage « Bottom-Up » qui consacre l’émergence et le pouvoir des territoires que « Top-down » qui s’effectue selon une vision verticale.
La territorialisation est un processus de construction d’un projet de société. La territorialité est définie par Raffestin comme « l’ensemble des relations qu’une société entretient non seulement avec elle-même, mais encore avec l’extériorité et l’altérité à l’aide de médiateurs, pour satisfaire ses besoins dans la perspective d’acquérir la plus grande autonomie possible, compte tenu des ressources du système ». La territorialisation selon Guy Di Méo (2004) est « une relation individuelle et collective dans un rapport complexe au territoire qui se construit à partir d’un système de relation existentielle, des espaces vécus, perçus et des référentiels représentés d’échelles multiples de formes territoriales».
La territorialisation des politiques publiques dans la perspective d’un développement économique signifie les inscrire de manière coordonnée et complémentaire au sein d’un territoire et doit aboutir à une meilleur appropriation de celle-ci par les acteurs concernés au niveau local. La territorialisation de l’action publique est une tendance à une définition plus localisée ou une relocalisation des problèmes publics et des moyens de prise en charge de ces problèmes publics. Le territoire constitue désormais l’un des lieux privilégiés de construction et de définition des problèmes publics

Les outils de collecte de données

Cette phase nous a permis de collecter des informations relatives aux perspectives du PNDL dans la commune d’arrondissement de Yeumbeul nord, ainsi que ses réalisations, car étant la continuité de l’AFDS. Un certain nombre d’outils tels que le questionnaire, les entretiens et l’observation ont été utilisés.

Le questionnaire

C’est une démarche systématique de collecte d’informations auprès des ménages bénéficiant directement des interventions du PNDL qui a entamé la phase réalisation. Elle s’est basée sur un échantillon représentatif de l’ensemble des ménages de la commune de Yeumbeul Nord.

Les entretiens

Les entretiens nous permettent surtout d’avoir des informations qualitatives sur le travail du PNDL. Ceci consiste à élargir et à rectifier le champ d’investigation des lectures mais aussi d’approfondir les informations recueillies par le biais du questionnaire.
Ils sont réalisés sur la base de questionnaires administrés et des guides d’entretien à des personnes ressources et des structures telles que :
 Les agents du PNDL
 L’ARD de Dakar ;
 La mairie de Yeumbeul nord ;
 Les présidents du comité de gestion des micros projets et du comité technique ;
 Les postes de santé
 L’école élémentaire de Yeumbeul Asecna
Ces outils nous ont permis essentiellement :
 d’analyser le partenariat du PNDL avec la commune de Yeumbeul nord ;
 d’analyser le niveau d’encadrement des populations ;
 d’apprécier l’efficacité de la démarche adoptée par le PNDL pour impulser le développement local.

L’observation

Nous avons également fait usage de l’observation qui sert à compléter les données d’enquête en permettant de connaitre certaines informations et aussi de renforcer notre connaissance dans la commune de Yeumbeul Nord.

Traitement et analyse des données

Cette phase est consacrée au traitement et à l’organisation de l’ensemble des informations recueillies. Ce qui nous permettra à partir d’une approche logique, de procéder à leur analyse qui conduit vers les résultats.
Les données secondaires issues de la revue documentaire et ceux tirés de l’observation directe ou d’interviews seront traitées et utilisées au fur et à mesure de la collecte pour mieux structurer l’étude.
Quant aux données primaires (obtenues à partir des enquêtes) elles seront traitées grâce au logiciel de traitement de données SPHINX ainsi que du tableur EXCEL. L’exploitation des données par ces outils de traitements de données nous permettra de réaliser des tableaux et des graphiques pour une meilleure visibilité de la réalité et des résultats issus de nos enquêtes.

LA COMMUNE DE YEUMBEUL NORD FACE AUX DEFIS DU DEVELOPPEMENT LOCAL

Présentation de la commune de Yeumbeul nord

Situation géographique :

La Commune de Yeumbeul Nord couvre une superficie de 775,15 hectares. Selon le décret n° 96-745 du 30 août 1996 fixant les limites de la Commune de Yeumbeul Nord, elle est délimitée :
 au Nord, par la route du Centre Récepteur de la SONATEL et son prolongement sur la route cité SONATEL et, par la piste reliant la route de Malika au lac Warouwaye.
 à l’Ouest, le littoral à l’Avenue El Hadji Malick Sy, en passant par le mûr occidental de l’ASECNA.
 au Sud, par la Route de Boune et son prolongement jusqu’à celle des Alpoular devant l’Ecole El Hadji Abdoulaye DIOP Malick en passant par l’ancien marché et les puits de Nguadji. Ensuite la section sud de cette route des al poular qui débouche sur l’avenue El Hadji Malick Sy par la lisière est du marché (Diamalaye) à 100m de la route départementale (RD) 103.
 à l’Est, par le Centre Récepteur de la SONATEL à la Route de Boune en longeant la limite orientale du Camp des Transmissions de Yeumbeul.

Milieu physique

La Commune de Yeumbeul Nord est située entre le 17°20 et le 17°22 de longitude Ouest et 14°46 et 14°48 de longitude Nord. Elle se situe dans la zone des Niayes et son relief se caractérise par une succession de dunes et de dépressions. Les parties les plus affaissées constituent les points de convergence des eaux de ruissellement. Les sols y sont noirs. C’est dans ces zones que se pratique le maraîchage, en raison de la disponibilité de l’eau.
Cependant, l’accroissement démographique et la spéculation foncière, font que les populations s’installent progressivement dans ces zones inondables, courant le risque de voir leurs maisons envahies par les eaux pluviales à cause de la nappe phréatique qui affleure.
Yeumbeul Nord est caractérisée par un climat tropical agréable marqué par l’alternance de deux saisons :
 la saison sèche qui dure de Novembre à Juin
 la saison humide appelée hivernage, de Juillet Octobre.
La température moyenne pour une bonne partie de la saison humide est estimée à 26°C. Durant les périodes de fraîcheur, c’est à dire en pleine saison sèche, elle peut atteindre 18°C.

Milieu humain :

Evolution et structure de la population :

D’après le recensement de 2002, la population de Yeumbeul Nord est estimée à 104.199 habitants. Ce chiffre dénote une évolution de plus de 56% en moins de dix ans, d’où l’importance de la croissance démographique. En effet, en 1996 la population était estimée à 58.510 habitants (décret 96.745 du 30 août 1996).
Cette forte poussée démographique qui s’explique par un important flux migratoire interne découle de l’émergence de nouveaux quartiers spontanés. Ainsi, la densité démographique (12 .554 hts/km2) dépasse considérablement les moyennes nationales et régionales.
La pyramide des âges a sa base élargie avec 75 % de la population qui a moins de 35 ans. Les femmes représentent près de 51% de la population contre 49% d’hommes, conformément à la moyenne nationale. Quant à la population active (entre 14 et 54 ans), elle représente plus de 50% de la population totale. La plupart des ethnies du Sénégal se retrouve dans la Commune de Yeumbeul. Parmi celles-ci on peut citer : Lébou, Sérère, Puular, Diola, Mandjaque, etc.

Mouvement de la population :

Le flux démographique est très important et évolue en constante hausse. Cela est dû, d’une part, à l’exode rural consécutif à la sécheresse des années 70 et, d’autre part, aux phénomènes de migration intra urbaine dû aux déguerpissements des quartiers spontanés de Dakar- ville et au surpeuplement de la ville de Pikine.
Au regard du profil des habitants, ces populations proviennent des catégories sociales démunies, ce qui explique leur mode de vie précaire notamment dans ces quartiers flottants qui présentent toutes les formes de pauvreté urbaine.

Education :

Le diagnostic par rapport à l’éducation est fait suivant les ordres d’enseignement que l’on retrouve au niveau de la Commune de Yeumbeul Nord.

Le Développement Intégré de la Petite Enfance (DIPE)

La Commune de Yeumbeul Nord dispose de neuf (09) garderies d’enfants. La prise en charge du Développement Intégré de la Petite Enfance s’opère à travers l’enseignement préscolaire avec comme cible les classes d’âge situées entre 4 et 6 ans. Ce nombre de garderies relativement important n’empêche pas qu’il y ait des problèmes d’accessibilité chez certaines populations notamment dans les zones où elles ne sont pas installées. Certes, la gestion de ces infrastructures reste marquée par son caractère endogène avec l’implication des populations et la valorisation du savoir local certes, mais il reste que les moyens disponibles ne sont pas à la hauteur des défis à relever en termes de gestion et de développement desdites infrastructures.

L’enseignement élémentaire

En ce qui concerne cet ordre d’enseignement, la commune compte trente huit (38) écoles élémentaires dont 6 écoles publiques et 32 écoles privées élémentaires. Cela assure un accès relativement appréciable avec pratiquement une école dans tous les grands quartiers et un rayon de polarisation se situant entre 1 et 2 km.
Toutes ces écoles sont à cycle complet et ont atteint la parité dans leurs effectifs grâce à la sensibilisation sur la promotion de l’éducation des filles. Au niveau de l’enseignement élémentaire public, on dénombre un effectif total de 8079 élèves dont 4003 garçons et 4076 filles, soit une proportion de filles de 50,45 %, tandis qu’au niveau l’enseignement élémentaire privé, l’effectif total est de 5597 élèves dont 2855 garçons et 2742 filles soit une proportion de filles de 49 %.
La présence d’écoles élémentaires privées dans la localité fait que la répartition des écoles existantes est relativement bonne. Pour autant, des besoins de construction d’écoles ont été exprimés par les populations de localités polarisées. Ces besoins s’accroissent chaque année proportionnellement à l’accroissement de la population scolarisable. Une autre raison qui justifie ces besoins est que les élèves des écoles inondées sont redéployés à d’autres institutions scolaires qui voient ainsi leurs effectifs augmentés sans que les espaces des classes et les effectifs des enseignants y répondent. La Commune compte 257 salles de classes physiques pour 263 classes pédagogiques et un corps enseignant de 259 membres.
Il en découle donc une insuffisance de salles de classes et d’écoles sans compter que du diagnostic il est ressorti beaucoup d’autres contraintes et difficultés. Il s’agit de la rareté d’espaces pour implanter de nouvelles écoles, du problème foncier avec un propriétaire de terrain relativement l’implantation d’une école sur ce site, des effectifs jugés pléthoriques, du déséquilibre de la carte scolaire, de la non reconnaissance de certaines écoles privées, de la qualité insuffisante des services éducatifs, de l’insuffisance des commodités, etc.

L’enseignement moyen secondaire

La commune Yeumbeul Nord compte un lycée, neuf(9) collèges dont deux(02) Collèges Publics d’Enseignement Moyen et sept(07) Collèges privés d’Enseignement Secondaires. Cette offre de services éducatifs dans cet ordre d’enseignement est insuffisante, comme l’atteste les demandes de construction d’un autre CEM et d’un autre Lycée, d’après les diagnostics zonaux sachant que certaines populations sont situées à plus de 2 km de ces centres d’enseignement.
La Commune ne disposant que d’un seul lycée, les admis au BFEM sont la plupart en partie orientés aux lycées de Thiaroye ou au lycée de Seydina Limamou Laye de Guédiawaye ou à ceux de la ville de Dakar. Ces élèves sont ainsi de plus en plus confrontés à des difficultés de transport pour rallier ces différentes localités (écoles). L’insuffisance du nombre de lycée dans la commune constitue une entrave pour la promotion des CEM et CES privés de la zone.
Dans le même ordre d’idées, les CEM ne disposent pas de bibliothèques scolaires pour soutenir les activités de formation. L’Association des Parents d’Elèves (APE) participent à l’amélioration de l’accès et de la qualité par la construction de salles de classe et l’achat de fournitures scolaires et de matériels pédagogiques. L’APE est limitée dans les actions par la faiblesse de ses moyens financiers tirés essentiellement des droits d’inscription des élèves.

L’enseignement arabo-coranique

A côté de l’école formelle, d’autres structures éducatives existent à l’instar des écoles coraniques et des écoles franco-arabes et on en trouve presque dans chaque quartier. Il est répertorié une cinquantaine d’unité d’enseignement de ce genre qui accueillent, environ, 1924 pensionnaires dont une forte proportion d’enfants talibés, sous l’encadrement d’une soixantaine d’enseignants. Ces structures d’enseignement arabo-coranique relèvent d’initiatives privées et sont prises en charge dans leur fonctionnement (salaires, nourriture, etc.) par les populations qui paient les services rendus ou participent volontairement à l’entretien des pensionnaires. A ce niveau, le principal problème réside dans l’instabilité des maîtres d’enseignement de l’arabe à cause de la modicité de la motivation financière. Par ailleurs, les maîtres coraniques éprouvent de réelles difficultés à assurer convenablement l’alimentation, les matériels pédagogiques (tablettes et livres coraniques), les soins de santé et les couchages des enfants-talibés.

L’alphabétisation

Dans la commune de Yeumbeul Nord, l’alphabétisation est menée par les Organisations Communautaires de Base telles qu’ANBEP, AJYPROS, COCADY qui ont mis place plus d’une vingtaine d’opérateurs en alphabétisation fonctionnelle. Ces derniers assurent l’encadrement de quatorze(14) classes d’alphabétisation pour six cent quatre vingt trois(683) auditeurs, avec vingt quatre(24) maîtres.
Les ateliers de diagnostic participatifs ont permis de se rendre compte que le contexte plaide largement en faveur de toutes les formes d’alphabétisation (alphabétisation de base et alphabétisation fonctionnelle) même s’il n’existe pas de données quantitatives actuelles sur le taux d’analphabétisme dans la Commune. Dans ce contexte, il faut relever que plusieurs responsables (élus, responsables de GPF) ont besoin d’être alphabétisés en vue de leur permettre de mieux exercer leurs charges, ce qui participerait à la promotion d’une bonne gouvernance locale.
En fait, l’accès à l’alphabétisation demeure insuffisant. Cela s’explique par la faiblesse des moyens des opérateurs d’alphabétisation intervenant dans la Commune. Ces derniers sont confrontés à des difficultés pour mobiliser les matériels didactiques et pédagogiques nécessaires, en dépit de l’appui de l’Etat et des partenaires au développement.
L’alphabétisation est certes une compétence transférée mais elle ne bénéficie pas de tout l’appui attendu du Conseil municipal, ce qui pose la problématique de l’application des compétences éducationnelles et formatrices au sein de la commune. Or, les acteurs concernés ont un réel souci de pouvoir consolider et pérenniser les activités d’alphabétisation et doivent pouvoir compter sur l’exécutif local et les services déconcentrés en charge du Programme Décennal de l’Education et de la Formation(PDEF) pour améliorer quantitativement et qualitativement les services offerts.

Les infrastructures sanitaires

En ce qui concerne la situation de référence en matière de santé, la commune de Yeumbeul Nord dispose d’un plateau infrastructurel composé de (deux) 02 postes de santé publiques, un (01) maternité publique, six (06) dispensaires privés, une (01) unité de santé communautaire, onze (11) pharmacies et une (01) infirmerie militaire.
Ce plateau infrastructurel est administré par un personnel composé de personnel de dix (10) infirmiers chef de poste, deux (02) maîtresses sages femme et trente (30) aides- soignants sans compter une centaine de relais communautaires. Les cas de pathologies les plus fréquentes sont le paludisme avec de forte prévalence et des pics très élevés pendant l’hivernage, les maladies diarrhéiques, les dermatoses, les parasitoses, l’anémie, l’hypertension artérielle, le diabète et les infections respiratoires notamment la tuberculose et les bronchites.
Toujours par rapport à la situation de références en matière de développement sanitaire, il y a de réelles perspectives qui s’offrent à la commune et qui pourraient permettre d’améliorer l’offre publique de services de santé, avec l’existence d’espaces et la disponibilité, entre autres, d’un fonds pour la construction d’une maternité à Aînoumady Sotrac, sans oublier l’engagement des populations à travers les comités de santé.
Sur un autre plan, les ateliers de diagnostic participatif ont fait ressortir des difficultés et contraintes de divers ordres qui plombent le développement sanitaire et social de la collectivité locale. L’insuffisante capacité du plateau infrastructurel notamment pour la santé maternelle, la cherté des soins et l’inexistence d’ambulance deviennent de véritables entraves pour les populations de Yeumbeul Nord. Ces dernières ont encore des difficultés pour faire face convenablement aux coûts sanitaires et devraient être plus informées et sensibilisées sur les stratégies de participation communautaire pour la prise en charge de la santé à la base.
Les groupes vulnérables, notamment les personnes âgées et celles vivant avec un handicap, sont parmi les plus touchées par les difficultés de prise en charge de la santé. Cependant les personnes âgées bénéficient du programme SESAME qui n’a pas réellement pris en charge l’ensemble des cibles concernées. Les personnes vivant avec un handicap, elles ont une organisation faîtière qui regroupe toutes les catégories de ce groupe (handicapés moteurs, handicapés visuels et sourds muets), mais il reste confronté aux contraintes suivantes :
 l’inexistence de financement d’activités génératrices de revenus
 l’insuffisance des appareillages
 l’insuffisance de partenaires d’appui à la réinsertion économique des handicapés
 la faiblesse des moyens de survie.

L’hydraulique :

Les populations de la Commune de Yeumbeul Nord reconnaissent le bon maillage du réseau de la SDE avec un taux de 75% de ménages connectés à ce réseau et l’aménagement de 164 bornes fontaines publiques. Toutefois, des ménages n’ont pas encore accès à ce réseau pour deux raisons principalement à savoir la cherté de l’abonnement et la distance qui sépare ces ménages du réseau de la SDE. Ils s’y ajoutent d’autres problèmes liés à la consommation d’eau de puits ou de pompes manuelles et à la qualité, en général, mauvaise de l’eau fournie par la SDE, une situation qui découle de la mauvaise configuration urbanistique des quartiers spontanés où il est quasi-impossible d’assurer le maillage du réseau.
Par conséquent, les populations préconisent les mêmes solutions en vue d’améliorer considérablement le niveau et la qualité de service. Dans ce sens, il est préconisé de :
 apporter les corrections nécessaires aux dysfonctionnements constatés dans le réseau,
 étendre le réseau d’adduction dans tous les quartiers,
 promouvoir les branchements individuels dans les concessions,
 mettre en place une coalition intercommunale sur la qualité de l’eau,
 tenir une assise sur la qualité de l’eau en zone périurbaine.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
Chapitre 1 : Problématique de recherche
1. Contexte
2. Justification
3. Objectif de recherche
3.1. Objectif général
3.2. Objectifs spécifiques
Chapitre 2 : Définition des concepts et revue de la littérature
3. Définition des concepts
1.1. Décentralisation
1.2. Développement local
1.3. Développement territorial
4. Revue de la littérature
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche
4. Revue documentaire
5. Les outils de collecte de données
2.1. Questionnaire
2.2. Les entretiens
2.3. L’observation
6. Traitement et analyse des données
DEUXIEME PARTIE : LA COMMUNE DE YEUMBEUL NORD FACE AUX DEFIS DU DEVELOPPEMENT LOCAL
Chapitre 1 : Présentation de la commune de Yeumbeul nord
9. Situation géographique
10. Milieu physique
11. Milieu humain
3.1. Evolution et structure de la population
3.2. Mouvement de la population
12. Education
4.1. Le développement intégré de la petite enfance (DIPE)
4.2. L’enseignement élémentaire
4.3. L’enseignement moyen secondaire
4.4. L’enseignement arabo-coranique
4.5. L’alphabétisation
13. Les infrastructures sanitaires
14. L’hydraulique
15. Le conseil municipal
7.1. Administration municipal
16. La société civile
8.1. Structures informelles
8.2. Structures formelles
Chapitre 2 : Présentation du Programme National de Développement Local (PNDL) et de l’Agence Régionale De Développement (ARD)
3. Présentation du PNDL
1.1. Principe de base
1.2. Les objectifs de développement du programme
1.3. Durée et étendue du programme
1.3.1. Durée et phasage
1.3.2. Couverture du programme
1.4. Principes d’intervention
1.4.1. Complémentarité entre décentralisation, déconcentration et responsabilisation des populations
1.4.2. Subsidiarité
1.4.3. Approche multisectorielle
1.5. Les composantes du programme
1.6. Le financement du programme
4. Présentation de l’ARD
2.1. Décret de création
2.2. Les missions de l’ARD
2.3. Les organes de l’ARD
2.3.1. Le conseil d’administration
2.3.2. Le président du conseil d’administration
2.3.3. Le directeur de l’agence
2.4. Les ressources de l’agence
2.4.1. Provenance des ressources de l’agence
2.4.2. Utilisation des ressources de l’agence
Chapitre 3 : Le partenariat du PNDL avec les Collectivités Locales
5. Hydraulique
6. Education
7. Santé
8. Autres secteurs
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 
Chapitre1 : Analyse de l’intervention du PNDL dans la commune de Yeumbeul Nord
5. Le secteur de la santé
1.1. Le poste de santé de Darou Salam 6
1.1.1. Les services offerts par le poste de santé
1.1.2. La gestion, l’entretien et la maintenance
1.1.3. Les insuffisances constatées dans le fonctionnement
6. Le secteur de l’éducation
2.1. L’école élémentaire Yeumbeul Asecna
2.1.1. La gestion, l’entretien et la maintenance
2.1.2. Les difficultés constatées dans le fonctionnement de l’école
7. Le secteur de l’hydraulique
Chapitre2 : Les difficultés et les contraintes de l’intervention du PNDL dans la commune Yeumbeul Nord
Chapitre 3 : Recommandations générales
1. Sur l’approche
2. Sur le financement du développement local
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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