(HISTORIENS DU XIXè & XXè SIÈCLES)
L’Église primitive :
Marie Françoise Baslez, est une historienne, professeur d’histoire grecque et professeur d’histoire des religions à l’Université Paris IV-Sorbonne. Elle réalise plusieurs ouvrages sur les sociétés et religions du monde gréco-romain, notamment sur Saint Paul et les origines du christianisme. Dans le premier chapitre de la deuxième partie, consacré au conflit idéologique entre chrétiens et païens, nous ferons référence à quelques-uns de ces ouvrages qui nous renseigneront sur :
– la mission apostolique et la christianisation de l’Empire romain durant les trois premiers siècles après Jésus-Christ.
– La législation romaine et les persécutions menées contre les chrétiens, car ils ne soumettent pas aux règles de la société romaine à travers les cultes religieux de la doctrine païenne. Son analyse axée sur les stéréotypes de la persécution, le martyre et la situation des chrétiens dans l’Empire, permet de mieux saisir les représentations des romains et païens sur la nouvelle religion.
André Pelletier est archéologue et enseignant spécialiste de l’antiquité romaine. Directeur des campagnes de fouilles à Vienne durant les années 1960-1970, il consacre ses publications à l’archéologie gallo-romaine de Lyon. Pour aborder les aspects des cultes païens et l’ornementation monumentale de la cité, dans la deuxième partie de ce mémoire, nous nous appuierons sur ses ouvrages consacrés au Lyon antique. Car ils ont apporté un éclairage important sur les cultes galloromains, orientaux et le culte impérial. Et plus largement sur la société lyonnaise du IIè siècle.
François Richard est un historien membre du conseil scientifique des Sources Chrétiennes, CNRS ISOMA UMR 5189. Il a consacré ses recherches au Christianisme dans l’Empire Romain, le culte impérial et surtout, la mer dans l’Antiquité. Il a également participé à la mise en place du musée de l’Antiquaille à Lyon, unique musée du christianisme en France où se trouve le cachot de Saint Pothin et des mosaïques représentant les 48 martyrs chrétiens de l’an 177. Les résultats de ses recherches sur la communauté chrétienne lyonnaise au IIè siècle seront cités dans plusieurs chapitres de ce mémoire. En effet, ses travaux ont contribué à aborder différents points sur :
– la question de l’unité de l’Église dans l’Empire romain.
– Les missions des deux premiers chefs de la communauté chrétienne lyonnaise, Pothin et Irénée.
– Le déroulement de la persécution et l’analyse onomastique de la liste des 47 martyrs.
Les sources épigraphiques :
Amable Audin (1899 – 1990) était un archéologue français originaire de Lyon, né à la fin du XIXè siècle. Spécialiste de l’histoire gallo-romaine de Lugdunum, il a participé à la découverte de sites archéologiques majeurs de la ville antique romaine de Lugdunum à Fourvière (Théâtre antique, Odéon…) puis l’Amphithéâtre des Trois Gaules où se déroulait la fête annuelle du sanctuaire fédéral des Trois Gaules, réunissant 60 cités. Lieux également marqués par les persécutions de 177. Parmi ses publications, il effectue en 1956 une synthèse de ses notes et plans intitulée La Topographie de Lugdunum, que Michel Lenoble a approfondie dernièrement, et sur laquelle il faut s’appuyer pour connaitre l’organisation et la répartition de la population par secteur dans le Lyon du IIè siècle. L’étude onomastique d’un groupe d’inscriptions d’Amable Audin, mise en comparaison avec les informations de la Lettre des martyrs chrétiens de Lyon, a également permis de reconstituer la chronologie et les lieux des persécutions de 177. Ses travaux cités en référence ont renseigné la partie consacrée à Lugdunum, capitale des Gaule.
Stephen Mitchell, il a été professeur de culture hellénistique de 2002 à 2011 avant de devenir émérite. Il a été nommé compagnon de la British Academy en 2002 et a siégé pendant quelques années à son Conseil. Ses publications portent essentiellement sur l’Asie Mineure dans l’Antiquité. Dans le cadre de ses recherches sur le Christianisme Primitif, il mène son analyse par l’exploration de textes, d’inscriptions et d’archéologie. Ses recherches portent notamment sur le courant Montaniste, dont il sera question dans le deuxième chapitre de la première partie de ce mémoire. Une sélection de ses résultats sur les fouilles archéologiques de Themenouthyrai sera présentée dans la deuxième partie du corpus.
L’article intitulé “An epigraphic probe into the origins of Montanism”, fait référence aux débuts de l’Église en Asie Mineure à travers le courant Montaniste également représenté à Lyon au moment des persécutions contre les chrétiens en 177 après J.C. L’analyse de la lettre des martyrs chrétiens de Vienne et Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie, rapportée par Eusèbe de Césarée dans le livre V de son Histoire Ecclésiastique, – effectuée par l’historien australien Garth Thomas dans son compte rendu intitulé La Condition Sociale de l’Église de Lyon en 177 lors du colloque de Septembre 1977 à Lyon – a notamment révélé l’existence de montanistes à Lyon. Selon lui, les tous premiers chrétiens originaires d’Asie Mineure seraient arrivés dans la colonie romaine de Lugdunum par la Méditerranée en remontant le Rhône à partir de Marseille, grâce aux échanges commerciaux du bassin Méditerranée. Par conséquent, l’étude des pierres funéraires de Temenouthyrai par Stephen Mitchell et ses contemporains, datées entre 180 et 215, est tout à fait pertinente. D’une part, elle permet de mieux comprendre les origines du christianisme en Asie Mineure, et d’autre part en Gaule, car audelà des origines asiates de la communauté chrétienne lyonnaise, ces inscriptions ont été datées à une période associée à plusieurs événements :
– les origines du Montanisme estimées à environ 150 après J.C.,
– l’arrivée de l’évêque Pothin et son successeur Irénée à Lyon sans doute au même moment,
– les persécutions de 177 sous l’empereur Marc Aurèle.
Peter Thonemann enseigne l’histoire grecque et romaine, mais il s’est aussi spécialisé dans l’archéologie et l’étude des inscriptions antiques et médiévales en Asie Mineure. Il s’intéresse particulièrement au christianisme primitif dans un article édité en 2012 sur l’épitaphe d’Abercius, auquel nous ferons référence dans la première partie de ce mémoire, pour expliquer les origines de la communauté chrétienne lyonnaise. Cette inscription constitue le plus ancien témoignage chrétien et nous renseigne également sur les symboles du christianisme primitif.
L’analyse de Thonemann sur la méthodologie du rédacteur de la Vita Abercii est également pertinente. Car l’historien montre l’intérêt de combiner différentes sources, pour restituer une information datant du IIè siècle. D’autant que le rédacteur anonyme de la Vita Abercii l’a produit durant la seconde moitié du IVè siècle, dans un contexte social et politique en pleine mutation. S’agissant de l’epistula de Marcus Aurelius à Euxeinianus Pollio, il est intéressant de voir comment Peter Thonemann a vérifié l’information de la lettre de l’Empereur Marc Aurèle à Euxenianus Pollio de Hiérapolis. C’est à dire à partir de la titulature de l’Empereur, en comparant des lettres en grec et en latin datées de la même période. Établir un relevé des incohérences dans la deuxième partie, lui a permis de conclure à une version interpolée d’une véritable lettre impériale datant de 177/178.
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Table des matières
INTRODUCTION
Cadre historique et géographique
Méthodologie de la recherche
État des sources
Historiographie du sujet
Plan de rédaction
PREMIÈRE PARTIE : L’ÉGLISE PRIMITIVE DE LYON ET SES ORIGINES
Introduction à la première partie
CHAPITRE I : LA MISSION DE POTHIN, LA SUCCESSION D’IRÉNÉE ET LES ORIGINES DE
LA COMMUNAUTE CHRÉTIENNE LYONNAISE
I.A- La mission de Pothin
I.B- La succession d’Irénée
I.C- Les origines sociales et ethniques de la communauté chrétienne lyonnaise
I.C.1- Les chrétiens orientaux de Lyon
I.C.2- Le courant Montaniste
CHAPITRE II : LES SOURCES ÉPIGRAPHIQUES D’ASIE MINEURE
II.A- Une enquête épigraphique sur l’origine du montanisme
II.A.1- Les origines géographiques du Montanisme
II.A.2- La datation des origines du Montanisme
II.A.3- Identification des inscriptions
II.A.4- Analyse épigraphique des pierres funéraires
II.A.5- La représentation du clergé féminin dans le Christianisme primitif et le Montanisme
II.A.6- Le statut social des montanistes
II.A.7- Christianisme Orthodoxe et Montanisme : deux idéologies distinctes
II.B- L’épitaphe d’Abercius
II.B.1- L’épigramme
II.B.2- La Vita Abercii
Conclusion
DEUXIÈME PARTIE : CHRISTIANISME ET LÉGISLATION ROMAINE
Introduction à la deuxième partie
CHAPITRE I : APOLOGIES ET POUVOIR IMPÉRIAL, DE TRAJAN À MARC AURÈLE
I.A- La lettre des martyrs chrétiens de Lyon
I.B- Christianisme et culte impérial : un conflit idéologique
I.C- Les apologistes chrétiens
I.D- Les apologistes païens
I.E- Le règne de l’Empereur Marc Aurèle et le christianisme
CHAPITRE II : LUGDUNUM, CAPITALE DES GAULES
II.A- Lugdunum, capitale politique et administrative
II.A.1- La hiérarchie politique
II.A.2- L’économie de la cité
II.B- Les habitants de Lyon
II.C- Dieux romains et dieux orientaux à Lyon
II.C.1- Les divinités gallo-romaines
II.C.2- Les divinités romaines à Lugdunum
II.C.3- Les cultes domestiques
II.C.4- Les cultes orientaux
II.C.4.a- Le culte de Cybèle
II.C.4.b- Le culte d’Isis
II.C.4.c- Le culte de Mithra
II.D- Le culte impérial
II.D.1- Le culte du sanctuaire des Trois Gaules
II.D.2- Les représentants du culte impérial
II.E- Topographie de la ville
II.E.1- Le sanctuaire fédéral des Trois Gaules
II.E.1.a- Le sanctuaire fédéral du culte impérial
II.E.1.b- L’amphithéâtre des Trois Gaules
Conclusion
CHAPITRE III : LES PERSÉCUTIONS DE 177 A LYON
III.A- Les raisons des persécutions chrétiennes à Lyon
III.B- Le déroulement et le cadre légal des arrestations
III.B.1- Les dénonciations
III.B.2- Les conditions d’emprisonnement
III.B.3- L’influence populaire
III.C- Types de condamnations
III.C.1- Le déroulement des interrogatoires
III.C.2- Trois types de condamnations
III.C.3- Le rôle des martyrs chrétiens de Lyon dans l’expansion du christianisme
Conclusion
CONCLUSION GÉNÉRALE
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