Agritourisme, Agrotourisme et tourisme à la ferme : voici trois mots qui reviennent lorsque l’on parle de tourisme rural et qu’il convient de définir. Après plusieurs recherches littéraires sur internet ainsi que dans différents ouvrages on retrouve la même utilisation des mots agritourisme et agrotourisme pour une seule et même définition. Selon le dictionnaire Larousse, il s’agit de : « Ensemble des activités développées à l’intention des touristes dans les exploitations agricoles (gîtes ruraux, chambres d’hôtes, campings, etc.) » (2016). Selon l’association Agridea, développement de l’agriculture et de l’espace rural en Suisse, l’agritourisme est un tourisme à la ferme qui serait englobé dans le tourisme rural mais plus spécifiquement dans un cadre agricole c’est-à-dire, d’une exploitation, d’une activité agricole ou para-agricole géré par les membres de l’exploitation (Flückiger, Gigandet, & Zufferey, 2011,p.4). En effet, une étude effectuée en 2006 en France constate que le tourisme à la ferme ainsi que l’agritourisme font partie du tourisme rural. Celui-ci est pratiqué sur un territoire caractérisé par l’activité humaine, et plus particulièrement l’agriculture. Cette forme touristique est donc plus large et englobe encore d’autres variantes comme l’écotourisme ou le tourisme patrimonial par exemple (Marcotte, Bourdeau, & Doyon,). En 2009, un article publié sur la plateforme « la vie économique » par Thomas Egger, directeur du groupement suisse pour les régions de montagne (SAB), définit l’agritourisme comme « l’ensemble des prestations touristiques proposées par une exploitation agricole. Il comprend ainsi l’hébergement, la restauration et de nombreuses activités de loisirs. Le terme est donc plus restrictif que tourisme rural ou tourisme proche de la nature, bien que l’agritourisme propose aussi des activités en plein air. » Pour des raisons d’uniformisation et de compréhension le terme agritourisme sera utilisé dans ce travail.
LA SITUATION DE L’AGRITOURISME EN SUISSE
La Suisse compte quelques 600 prestataires d’agritourisme qui se regroupent dans des organisations comme « Aventure sur la paille » ou « Vacances à la ferme ». De plus, on dénombre environ 3000 offres indépendantes (Egger, 2009,p.46). Selon les chiffres du tourisme suisse 2015, l’agritourisme a compté 31’000 nuitées réservées avec la plateforme location de vacances online e-domizil, soit 13% de moins qu’en 2014. Toutefois, les catégories comme « Aventure sur la paille » et autres hébergements collectifs réservés directement auprès du prestataire ne sont pas pris en compte (Fédération suisse du tourisme, p.27). Malgré ce nombre important de nuitées, l’agritourisme suisse peine à se développer contrairement à ses voisins. En effet, des pays comme l’Italie et la France sont des pionniers en la matière et doivent servir d’exemple pour la Suisse (Egger, Favre, & Passagla, 2008). En 2011, un article paru dans le journal économique Bilan prévoyait la fin de l’agritourisme. Durant les années 1990, l’agritourisme a connu une hausse dans les offres de vacances à la ferme suite à la création de plusieurs prestataires. Cette évolution s’est ralentie et le nombre de fournisseurs agritouristiques a reculé dans les années 2000, autant pour les vacances à la ferme que le produit « Aventure sur la paille ». Les causes de cette diminution sont, selon l’Union Suisse des Paysans, la trop faible notoriété de l’offre ainsi que l’inefficacité du marketing. De plus, selon Michèle Zufferey, conseillère auprès d’Agridea, l’agritourisme est une activité qui demande beaucoup de compétence et passablement de temps, problème pour les agriculteurs car leur exploitation nécessite déjà beaucoup d’énergie et d’investissements (Bilan, 2011). Cette problématique liée à l’organisation est déjà connue depuis longtemps par les prestataires de l’agritourisme. En 2011, Michel Bessard agriculteur et tenancier d’un swingolf à Cremin dans le canton de Vaud, relevait l’importance d’une collaboration entre prestataires. « Le développement de l’agritourisme passe par des regroupements d’intérêts au sein de coopératives ou d’associations » (Bilan, 2011). De plus, lors d’une interview accordée au journal hebdomadaire Agri, il livre une vision d’une collaboration en réseau. Son idée est de créer une collectivité qui s’occuperait de gérer à la place des agriculteurs les prestations agritouristiques mis à disposition, par exemple : la gestion d’hébergement, de restauration, de loisirs etc … (Bilan, 2011).
En 2016, l’organisation faîtière Agritourisme Suisse est une plateforme regroupant 400 membres répartis sur le sol helvétique. Elle commercialise des offres comprenant des produits d’hébergements avec plusieurs formes possibles : sur la paille, en chambre ou en appartement de vacances. Outre le logement, d’autres offres sont disponibles comme de la vente direct, l’organisation de manifestations ou encore de la restauration à la ferme. Cette plateforme regroupe les labels « Vacances à la ferme », « Aventure sur la paille » et « Tourisme-rural.ch » ainsi que la collaboration de l’Union suisse des paysans. (Association Agritourisme suisse, 2016a) .
Ce regroupement est une étape importante pour l’organisation de l’agritourisme suisse. « Ce partenariat est un atout précieux car il permet d’exploiter les synergies et de renforcer la présence sur le marché. Un logo commun, des offres groupées et des exigences communes en matière de qualité contribuent à faire reconnaître Agritourisme Suisse comme un acteur essentiel, aussi bien par les hôtes que les prestataires. » (Association Agritourisme Suisse, 2016a) .
De plus, un label qualité avec une certification uniformisée a été créé pour tout le territoire Suisse. Ce label prend en compte les différents produits agritouristiques suisses en distinguant les offres du tourisme rural. (Association Agritourisme Suisse, 2016b) Ces démarches entreprises par l’organisation faitière contribuent à l’amélioration de la notoriété ainsi que la visibilité de l’agritourisme suisse sur le plan national et international.
LES CLIENTS DE L’AGRITOURISME EN SUISSE ROMANDE ET LEURS MOTIVATIONS
Il est avant tout important de s’intéresser au client et de connaître ses motivations pour lui proposer des produits agritouristiques appropriés. En 2011, une étude de Flücker, Giandet, & Zufferey qualifie la clientèle du tourisme rural comme étant aussi exigeante voire plus que celle du tourisme traditionnel. En effet, les touristes veulent découvrir quelque chose qui diffère du tourisme traditionnel notamment (p.11) :
– Le contact avec les animaux
– La détente et le calme
– Se faire plaisir et vivre des expériences
– La convivialité, l’authenticité, le terroir
– Donner du sens
– Se voir offrir des activités variées
– Du confort et un service de qualité
Afin de compléter ces informations et d’obtenir plus de renseignements sur les motivations des clients de Suisse Romande, nous avons complété notre recherche en utilisant une base de donnée établie en 2014 par des étudiants de la Filière Tourisme de la HES-So Valais // Wallis lors d’un cours d’analyse de marché.
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Table des matières
Introduction
1 Agritourisme
1.1 Définitions
1.2 La situation de l’agritourisme en Suisse
1.3 Les clients de l’agritourisme en suisse romande et leurs motivations
1.4 Les produits agritouristiques
2 Méthodologie
3 Outil de collaboration
3.1 l’économie Collaborative
3.2 Modèles théoriques
3.2.1 Expansion des groupes Hôteliers
3.2.2 La Destination Management Organization
3.2.3 Les clusters
4 Best Practices
4.1 Matterhorn Valley Hotels à Grächen
4.2 La Cavagne, magasin de vente de produits du terroir
5 Synthèse des modèles
6 Présentation des résultats
6.1 Motivations et produits
6.2 Problèmes et contraintes
6.3 Critique du modèle de collaboration
6.4 Proposition de collaboration
7 Définition du modèle de l’agritourisme
8 Etude de cas
8.1 Présentation du canton de fribourg
8.2 L’agritourisme à Fribourg
8.3 Application du modèle
8.4 Analyse des impacts du modèle
9 Les limites du travail
Conclusion
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