Organisation et fonctionnement : Quatre pôles, deux co-directeurs
Lors de la mise en place de la co-direction entre Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane, chacun est arrivé avec sa propre équipe : équipe constitutive de leurs compagnies respectives. Cela a donc conduit chacun à se faire sa place parmi les salariés restants de l’ancienne direction de Jean Claude Gallotta.
Ce sont donc trois équipes différentes qui ont dû fusionner lors de ce changement de direction. Celles-ci ont donc dû mettre leurs méthodes de travail, de management et leurs modes de gestion en commun afin de parvenir à un projet de structure cohérent et parvenir également à créer une véritable cohésion d’équipe pour apprendre à travailler avec les deux chorégraphes.
Pour mettre en commun les pratiques et habitudes de chacun, les deux co-directeurs ont fait appel à l’accompagnement d’une entreprise du nom de Bel Ouvrage, qui leur a permis de développer des processus de travail en commun en organisant par exemple des workshops. Ils ont donc pu mettre en commun les compétences de chacun, inventer de nouveaux processus et outils pour arriver à travailler ensemble.
Les quatre pôles du CCN2
Les quatre pôles constituant le personnel permanent salarié du CCN2 sont le pôle territoire, le pôle mobilité, le pôle administration ainsi que le pôle technique. L’équipe est au total composée d’une vingtaine de personnes, dont certaines étant régulièrement en déplacement pour assurer le bon suivi des tournées.
Le pôle administration est composé d’Yves Le Sergent, l’administrateur, de Perrine Cys, la comptable et de Mickaël Glénat, un étudiant alternant en comptabilité. Ensemble, ils s’occupent des payes, des remboursements ainsi que d’autres documents administratifs nécessaires au bon fonctionnement de la structure. Ce pôle est également essentiel à toutes les questions et problématiques administratives concernant l’embauche des artistes, des amateurs et des salariés.
Le pôle technique quant à lui est composé de Pierre Escande le directeur technique, et de Antoine Strippoli régisseur et technicien son qui était également chargé de la création sonore pour les pièces de Jean Claude Gallotta lorsque celui-ci était encore directeur du Centre Chorégraphique.
Ce sont eux qui organisent les transports de matériel, de la location d’un transporteur à l’élaboration de devis, en passant par le remplissage de carnets ATA (voir glossaire) lors d’un transport de décor à l’étranger. Ils coordonnent également l’élaboration des plannings de répétition et de montage, en lien avec les intermittents, les artistes et les chorégraphes. Enfin, ils s’occupent des montages et démontages techniques tout en participant à la coordination de tous les aspects techniques liés à un spectacle.
Le pôle territoire est composé de la directrice du pôle Erell Melscoet, de la chargée de médiation Charlotte Guibert, de la chargée de l’accueil aux compagnies Hélène Azzaro, de la chargée de communication Caroline Brossard et de deux stagiaires, Elisa et Vivien qui auront été présents avec moi durant toute la durée de mon stage.
Le pôle territoire participe à la mise en place d’ateliers et d’actions de médiation avec les partenaires culturels du territoire grenoblois. D’autre part, ce pôle organise le Grand Rassemblement grenoblois qui a eu lieu mi-juin à la Bifurk, et coordonne également l’accueil des compagnies en résidence. Dans le cas de la création 2018 de Rachid Ouramdane, le pôle territoire est chargé en lien avec le pôle mobilité, d’organiser la logistique des résidences techniques et artistiques, notamment avec les enfants mobilisés sur la création.
Le pôle mobilité se constitue de la directrice du pôle et tutrice de stage Maud Rattaggi, de la chargée de production Laura Trappier remplacée par Cécile Reboul, de l’assistante de direction et chargée de logistique tournée Nathalie Malevergne, de la chargée de diffusion des projets de Yoann Bourgeois Geneviève Clavelin, du chargé de diffusion des projets de Rachid Ouramdane Damien Valette, et de Jean Ripahette administrateur de production. Le pôle mobilité participe à l’organisation logistique des tournées, des résidences, des créations, tant d’un point de vue budgétaire que logistique. En effet, ce pôle est en lien étroit avec tous les autres de par sa transversalité : il s’agit d’un gros travail de centralisation d’informations et de coordination pour les déplacements par exemple et pour l’organisation d’un spectacle, du devis à la représentation. De ce fait, le pôle mobilité est également en lien constant avec les structures et équipes organisatrices qui accueillent la venue de Yoann Bourgeois et de Rachid Ouramdane.
Les deux co-directeurs du CCN2
Rachid Ouramdane, chorégraphe contemporain, tente par l’art de la danse de contribuer à des débats de société et questionnement sociologiques au travers de pièces chorégraphiques qui développent une poétique du témoignage et de l’intime. Rachid Ouramdane a commencé la danse à l’âge de 15 ans. Il aimait danser en tant que loisir, et faisait beaucoup de hip hop. A la fin de ses trois années de lycée, il est finalement allé à l’université de Grenoble en biologie en parallèle de ses cours de danse au conservatoire de Grenoble. Puis, il a tenté le concours du CNDC d’Angers (voir glossaire) où il a finalement été sélectionné. Il était important pour lui depuis tout jeune de pouvoir exprimer des choses, et ce également par le biais de la danse.
Le premier spectacle qu’il lui a été donné de voir a été « Le saut de l’ange » de Dominique Bagouet, danseur et chorégraphe français, ce qui a été pour lui une véritable révélation. Ce qui fait vivre la danse, c’est ce qu’elle raconte, ce qu’elle défend. Pour lui, la danse allait finalement être bel et bien un endroit d’expression. Rachid Ouramdane a en effet travaillé en France et à l’étranger avec les chorégraphes Meg Stuart, Christian Rizzo et Alain Buffard, ce qui lui a permis de se former davantage et d’étoffer ses influences pour s’inspirer de multiples horizons chorégraphiques.
De par son parcours de danseur contemporain, il brouille également les frontières entre création et transmission, afin de questionner les rapports d’un danseur chorégraphe à sa discipline elle-même. Il a travaillé notamment avec douze adolescents sportifs de Gennevilliers pour sa pièce Surface de réparationen 2007, et a également travaillé avec des amateurs handicapés pour une commande de la compagnie britannique Candoco intitulée Looking Back. Pour sa prochaine chorégraphie intitulée Franchir la nuit, il travaille notamment avec de jeunes migrants résidant en foyers, et s’attache à leur transmettre le goût du mouvement.
Modèle financier et budget
Le CCN2 est financé par la Drac Rhône-Alpes – Ministère de la culture et de la communication, Grenoble-Alpes Métropole, le Département de l’Isère, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et il est soutenu par l’institut français pour les tournées internationales ainsi que la SACD (voir glossaire) pour le festival Le Grand Rassemblement. Yoann Bourgeois quant à lui, bénéficie du soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets et est en résidence territoriale à la CapiThéâtre du Vellein.
Lors de leur accession à la direction du Centre Chorégraphique, les subventions accordées à la structure n’ont pas été multipliées par deux : le budget reste donc le même, que la structure abrite un ou plusieurs artistes. Néanmoins, Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois souhaitent que le modèle économique du CCN2 soit basé sur « l’interdépendance et la co-responsabilité » . De plus, cette économie devait être pensée en co-construction avec les partenaires avec lesquels le CCN construit ses projets artistiques sur le territoire, sur le modèle de l’ESS (voir glossaire). Cette volonté de s’inscrire dans ce modèle économique s’est développée de par le fait que l’ESS s’est avérée être « un mode de mise en réseau fécond pour les structures culturelles et leur environnement ».
L’objectif était de parvenir à développer les ressources propres du CCN2 pour arriver à un taux de ressources propres de 40%, et ce grâce à la vente de spectacles en France et à l’étranger, ainsi que grâce aux apports en co-productions de leurs projets de créations.
Ainsi, concernant l’aide à la diffusion à l’échelle nationale, il s’agit de travailler avec l’ONDA (voir glossaire) tandis que pour une aide à la diffusion à l’échelle internationale, il s’agit de travailler avec le FIACRE (voir glossaire) et l’Institut Français. Le financement des projets de Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane découle en partie des coproductions, c’est à-dire qu’ils ne ponctionnent pas directement dans les caisses du CCN2 : l’argent utilisé pour créer leurs pièces provient des partenaires multiples, tant publics que privés. L’argent du fond de caisse du CCN2 peut alors servir entre autre auxaccueils studio, ainsi qu’aux autres projets du CCN2.
Le CCN2 : Le grand rassemblement, entre une politique culturelle locale et nationale
Après la fusion du CDNA (voir glossaire) avec la MC2 décidée par le Ministère de la Culture en 2014, il a été question d’une éventuelle fusion entre la MC2 et le CCNG.
Néanmoins, cette fusion du CCN a été refusée par le Ministère de la Culture qui souhaitait conserver l’indépendance du Centre Chorégraphique. Un appel à projet a donc été lancé en 2015 pour reprendre la direction du CCNG, appel à projet impulsé par le Ministère de la Culture auquel Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois ont répondu, Yoann Bourgeois étant jusqu’à lors artiste associé à la MC2.
Une décision de la politique culturelle nationale
L’élection de Yoann Bourgeois et de Rachid Ouramdane au CCN fut décidée par les tutelles, les subventionneurs ainsi que par le Ministère de la Culture (voir Annexe 1) en concertation avec les collectivités territoriales et la région, qui ont voté unanimement afin que les deux chorégraphes co-dirigent la structure ensemble. Cette décision s’inscrit dans un désir croissant de la politique culturelle nationale de favoriser la transversalité au sein du champ artistique français. En effet la tendance actuelle se trouve être en particulier le décloisonnement des disciplines et la recherche de nouveaux modes de création transdisciplinaires.
Ce projet tenait donc à valoriser l’ouverture transdisciplinaire : Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois souhaitaient tous deux des lieux plus partagés pour le CCN2 : Créer des lieux de vie, comme des lieux de travail, pour parvenir à une complémentarité. C’est d’ailleurs ce qui relie les deux co-directeurs : leur complémentarité de penser. Ils se rejoignent tous deux dans une cohérence quant à leur façon de penser les rapports sociaux, humains, mais aussi et surtout artistiques, ainsi que dans leur façon de penser l’art situé dans un contexte. Ainsi, l’appel à candidature s’effectue sur la base d’une note d’orientation préparée par le ou les candidats qui définit les orientations souhaitées pour la structure en tenant compte des évolutions du territoire d’implantation et de son contexte à la fois politique, culturel ou social. Un comité de sélection est alors constituéafin d’établir une short-list (voir glossaire), celle-ci devant respecter par ailleurs le principe de parité.
Une volonté d’ouverture
Pour Yoann Bourgeois, Rachid Ouramdane et leur équipe, la force du Centre Chorégraphique est bel et bien son rayonnement territorial, mais aussi national et international. En effet, de par la direction par deux artistes, il y a donc un renouvellement perpétuel des créations et des propositions de contenus riches et en constante évolution, ce qui permet une diffusion très forte durant toute la saison.
Néanmoins, une de leur volonté est également l’ouverture du Centre Chorégraphique à l’international, et à d’autres artistes par le biais d’accueils studios et de résidences, maiségalement par le biais d’un accueil du public davantage construit et important.
En effet, grâce à la volonté d’ouverture de la co-direction, le rayonnement international du CCN2 se fait de façon plutôt naturelle grâce au réseau qui s’est tissé entre les deux chorégraphes et à la communication digitale du CCN2, permettant aux vidéos sur Facebook de voyager par-delà les continents et les océans. De nombreuses demandes proviennent régulièrement de l’étranger, d’autant plus que tous deux bénéficiaient bien avant leur co-direction d’une certaine renommée internationale avec leurs compagnies respectives qui avaient auparavant tissé des liens avec certaines compagnies étrangères.
Sur l’année 2017, la pièce TORDRE a voyagé autour de 23 pays. Bon nombre de collaborations internationales sont entretenues de saisons en saisons, et de nouvelles envies de collaborer affluent chaque jour. Pour chaque projet, le lien avec l’international est fort : pour le projet de création de Rachid, des enfants migrants seront présents, et d’autres micro-projets sont en cours avec la Grèce, l’Albanie et l’Inde pour créer sur leur sol. Le ballet de Moscou a également sollicité le chorégraphe pour une création de pièce pour l’anniversaire des 30 ans du ballet.
Il y a donc une réelle notion de coopération entre le CCN2 et l’international, qu’il s’agisse de structures privées ou publiques, coopération permettant d’étendre toujours davantage un réseau culturel solide.
Il a également été évoqué que les deux co-directeurs Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane souhaitent ouvrir davantage les portes du CCN2 à de jeunes compagnies, leur permettant de développer une création sur une période plus ou moins longue.
Des entretiens sont effectués chaque début de saison afin de déterminer quels artistes seront choisis pour bénéficier des studios, des installations, ainsi que d’une aide administrative pendant une durée déterminée, ou pour obtenir le statut d’artiste associé du CCN2. Cet accueil studio constituant une des missions principales précisées par le cahier des missions et des charges des CCN, il repose nécessairement sur l’objectif de partage des outils techniques et matériels, ainsi que sur le partage du réseau institutionnel dont fait partie le CCN. Le critère principal de sélection d’un artiste ou compagnie demeure la pertinence artistique et esthétique du travail proposé en regard du projet artistique du CCN. Outre ce critère, la direction du CCN ne peut privilégier des artistes de son territoire car celle-ci doit également favoriser l’ouverture de sa structure.
Dès mon arrivée, une résidence au grand studio du CCN2 a débuté : Yoann Bourgeois a effectué des auditions en amont afin de sélectionner une dizaine de danseurs pour une pièce relevant d’une commande et qui servira à la soirée d’ouverture du théâtre La Scala à Paris en septembre 2018. Cette résidence était donc l’occasion pour les danseurs de commencer à appréhender le décor complexe qui a été construit spécialement pour l’occasion. J’ai également pu rencontrer d’autres chorégraphes durant mes six mois de stages, venus utiliser les locaux pour créer ou répéter leurs chorégraphies : François Veyrunes de la compagnie 47/49 ou encore Milène Duhameau de la compagnie
Daruma. Tous deux connaissent bien les locaux du CCN2 et viennent régulièrement chaque saison pour de courtes durées.
D’autre part, un de leurs objectifs principal est d’entretenir une relation avec la population. Cette relation de proximité est essentielle pour Rachid Ouramdane, qui estime important d’apporter la culture là où se trouve le public, et non pas de forcer le public à venir à la culture.
COMPTE RENDU DES MISSIONS
Le contexte de mon stage
J’ai candidaté au CCN2 au mois d’octobre 2017 suite à une discussion avec une de mes camarades Estelle qui y avait déjà effectué un stage l’an dernier. Son avis très positif m’a poussée à les contacter, et j’ai pu obtenir un rendez-vous avec Maud Rattaggi la directrice du pôle mobilité deux semaines plus tard. Nous avons alors défini ensemble les missions principales qui me seraient accordées, et les projets auxquels j’aimerais participer plus spécifiquement.
Mon intégration au CCN2
J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec Jean Claude Gallotta à l’époque où celui-ci dirigeait le CCNG, et également avec certains de ses danseurs à l’occasion de plusieurs ateliers et flashmob organisés durant mes trois années de lycée. Nous avions d’autre part effectué nos épreuves pratiques du baccalauréat en danse dans les locaux du CCN2, ce qui nous a permis de découvrir ce lieu important et emblématique pour la culture chorégraphique grenobloise.
Ainsi, j’avais également pu assister à plusieurs pièces de Rachid Ouramdane que j’ai découvert durant ces années de lycée. J’avais alors été fascinée par ses mises en scène teintées de pluie et d’eau sur la scène, ainsi que sa vocation à mixer interviews vidéo et danse pour servir la symbolique de ses pièces. Son univers m’a donc directement plu, car c’est un courant de la danse contemporaine qui crée du sens et offre une symbolique engagée dans une volonté de dénonciation de faits sociétaux.
C’est pourquoi ma directrice de stage Maud Rattaggi m’a donnée la chance d’être référente sur la logistique de la résidence de création de ce dernier pour son prochain spectacle qui sera diffusé durant la saison 2018/2019. En effet cette résidence de création s’étale sur plusieurs mois depuis la résidence technique à Rennes début janvier et plusieurs lieux différents, dont la scène nationale de Bonlieu à Annecy en juillet prochain. Il était donc important de pouvoir centraliser les informations sur ce gros projet.
Deux autres stagiaires m’ont ensuite rejointe, eux travaillant au pôle territoire notamment sur l’organisation et la logistique du Grand Rassemblement Grenoblois ainsi qu’en vidéo.
Une autre stagiaire est également arrivée en mai pour un mois de stage au pôle mobilité : Nous étions finalement quatre stagiaires sur des périodes différentes, et accompagnés en février de plusieurs stagiaires de troisième, ce qui nous a permis de tisser des liens amicaux en contexte professionnel mais également de s’entraider.
D’autre part, il a été mis en place durant mon stage que le pôle mobilité devait effectuer des réunions de pôle toutes les deux semaines environ, afin de pouvoir mentionner plus précisément les moments et lieux de tournées importants à venir, une réunion d’équipe d’ensemble ne permettant pas d’évoquer des points spécifiques au pôle mobilité. Cela permettrait également de pouvoir réunir les chargés de diffusion de Rachid et Yoann, afin d’échanger autrement que par téléphone ou par mail des informations importantes sur les options à venir et les lieux pouvant potentiellement co-produire certaines pièces.
Je suis finalement arrivée durant une période importante pour la structure avec un renouvellement de l’équipe conséquent qui a donc nécessairement impacté les méthodes de travail et habitudes des salariés. Ce fut donc intéressant à observer afin de comprendre comment se forme une équipe soudée et quels sont les différents rapports sociaux à l’œuvre dans ces périodes de transition et de recomposition.
J’ai pu observer que la structure est donc en perpétuel mouvement, du fait de son équipe relativement conséquente et des méthodes de gestion en constante réflexion.
Pour les permanents salariés, il était néanmoins parfois difficile de s’investir sur les deux projets artistiques différents de façon simultanée. La méthode de gestion choisie a été la transversalité entre les deux projets de Yoann et Rachid, ce qui permettait un décloisonnement entre les équipes et un travail davantage collectif, au détriment d’un investissement plus approfondi envers un projet et un chorégraphe en particulier.
La configuration, répartition des tâches ainsi que la répartition des postes de chacun est donc en réflexion pour les prochaines saisons à venir, afin de repenser une meilleure distribution et organisation du travail pour chaque salarié permanent.
De nouvelles compétences en production, logistique et diffusion
Grâce à mon insertion au sein du pôle mobilité, j’ai pu acquérir un certain nombre de compétences nouvelles nécessaires à la production et diffusion des spectacles de Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane. Ces compétences, essentielles aux métiers d’administration du spectacle et de la culture, me seront utiles pour la suite de mon parcours professionnel.
En ce qui concerne la logistique de tournée, j’ai appris à gérer plusieurs types de documents administratifs indispensables comme :
Le bon de commande SNCF : Document permettant la commande groupée de plusieurs billets de trains.
La rooming-list : Tableau récapitulant les nuitées pour une tournée.
La note de frais :Document permettant le remboursement de frais entraînés par une tournée, un repérage ou des répétitions. (Voir Annexe 4)
L’avis de mission :Document rattaché à la CPAM pour une tournée à l’étranger. (Voir Annexe 5)
D’autre part, j’ai également appris à gérer des tableaux de budget prévisionnel, tableaux comparatifs d’hébergements ou de déplacements, tableaux de défraiements, de per diem, de frais annexes, ainsi que des devis pour les théâtres et lieux d’accueils. Pour cela, il est impératif de maîtriser le logiciel Excel puisqu’une grande partie des tâches du poste de chargée de production nécessitent son utilisation.
J’ai également pu découvrir la constitution d’un dossier en ligne pour solliciter une aide financière liée à la tournée au Canada de la part de l’institut français, ainsi que pour la SPEDIDAM (voir glossaire) où les plannings de répétition et de représentations de tous les artistes doivent être mentionnés et déclarés pour pouvoir bénéficier d’une aide au paiement des salaires artistiques. Aussi, le CCN2 accueillant des artistes parfois étrangers et ne parlant pas couramment français, il faut donc savoir les guider dans leurs démarches administratives et fiscales lors de leur arrivée en France.
De plus, j’ai pu consolider mes compétences relationnelles dans la coordination de travail d’équipe, ainsi que dans les relations avec les partenaires extérieurs. En effet, la négociation est parfois indispensable lors d’élaboration de devis avec les théâtres, ou encore lorsqu’il s’agit d’organiser les conditions d’arrivée des artistes.
J’ai également dû apprendre à être réactive et organisée afin de résoudre les différents problèmes imprévus et urgents lors du déplacement de certains artistes en tournée. Par exemple, la grève SNCF survenue à la fin du mois de mars-début avril nous a fortement impactés dans la fluidité des déplacements d’artistes à travers la France. Nous avons dû réagir vite afin de réserver des billets d’avion à la place du train, lorsqu’Air France n’était pas en grève au même moment. Une grosse partie logistique a également été de devoir réserver des véhicules assez spacieux pour pouvoir y contenir les affaires personnelles des artistes ainsi que certains instruments et autre matériel technique.
Aussi, certains artistes et techniciens ont l’habitude de prendre leur véhicule en de rares occasions, il faut donc pouvoir les rembourser sur la base d’un barème kilométrique prenant en compte la puissance du véhicule et son type de carburant. Cela m’a donc apporté des compétences nouvelles en administration, et m’a permis d’apprendre à trouver des solutions rapidement en cas de problème de dernière minute, notamment suite aux grèves SNCF.
Enfin, j’ai aussi pu apprendre à maîtriser un logiciel de planification et de gestion d’équipe : FileMaker. Ce logiciel est indispensable à l’ensemble de l’équipe salariée du CCN2 puisqu’il recense toutes les dates de représentations et de résidences pour toutes les créations de Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois ainsi que les rendez-vous communs importants comme les réunions d’équipe. Il permet également de visualiser les options en cours de négociation jusqu’à l’année 2020. D’autre part, il permet d’indiquer les plannings artistiques et techniques en mentionnant les indisponibilités de chacun des techniciens ou interprètes. Il est également possible de consulter les informations personnelles de chacun des salariés, artistes ou techniciens comme leur adresse, leur numéro de téléphone, ou encore leur numéro de sécurité sociale lors de l’élaboration de certains documents administratifs. Enfin, la gestion des heures des salariés permanents est également effectuée via ce logiciel où chacun peut indiquer ses horaires, ses jours de congés, de récupération.
J’ai donc pu consolider et développer encore davantage mes compétences en bureautique, tout en apprenant à élaborer un certain nombre de documents administratifs essentiels à la production du spectacle vivant.
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Table des matières
PARTIE 1 : COMPTE RENDU DE STAGE
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL
1. Le CCN2 : Une structure associative culturelle
1.1. Historique de la structure : Le label CCN
1.2. Organisation et fonctionnement : Quatre pôles, deux co-directeurs
1.3. Modèle financier et budget
2. Le CCN2 : Le grand rassemblement, entre une politique culturelle locale et nationale
2.1. Une décision de la politique culturelle nationale
2.2. La valorisation des acteurs locaux
2.3. Une volonté d’ouverture
CHAPITRE 2 : COMPTE RENDU DES MISSIONS
1. Le contexte de mon stage
1.1. Mon intégration au CCN2
1.2. Description du poste de chargée de production
2. Missions et compétences
2.1. Des missions transverses et variées
2.2. De nouvelles compétences en production, logistique et diffusion
3. Bilan du stage
3.1. Difficultés rencontrées
3.2. De nouvelles perspectives d’avenir
CONCLUSION
PARTIE 2 : LA CO-DIRECTION D’UNE STRUCTURE ASSOCIATIVE CULTURELLE PAR DEUX ARTISTES : ETUDE DE CAS DU CCN2
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : ETAT DES LIEUX DE LA DIRECTION D’UN CENTRE CHOREGRAPHIQUE
1. Entre artiste et directeur : une posture complexe à adopter
1.1. Être directeur : des compétences particulières
1.2. Être artiste : un statut particulier
1.3. Des cultures-métiers différentes : une double posture
2. Conséquences d’un changement de direction
2.1. Une nouvelle stratégie de communication
2.2. Un rapport au public différent
2.3. Un mode de gouvernance singulier
CHAPITRE 2 : LA CONSTRUCTION D’UN PROJET DE STRUCTURE COHERENT
1. Des enjeux structurels inhérents au spectacle vivant
1.1. Des partenariats publics et privés
1.2. Entre création et diffusion : quelle économie ?
1.3. Les stratégies de la diffusion
2. Des projets communs nécessaires à la vie de la structure
2.1. Le festival : vecteur d’effervescence collective
2.2. Le public entre spectateur et acteur, un positionnement double
2.3. Un rayonnement et une visibilité médiatique nationale et internationale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe n°1 : Communiqué de presse du 30 septembre 2015
Annexe n°2 : Devis du spectacle Minuitpour le Grec Festival
Annexe n°3 : Conditions de tournée du spectacle Minuit
Annexe n°4 : Modèle de note de frais
Annexe n°5 : Modèle d’avis de mission