La classification écologique – une revue

LA CLASSIFICATION ECOLOGIQUE – UNE REVUE

Approches
Approche phytosociologique Bien que plusieurs approches existent, on peut diviser la classification écologique en deux grandes écoles. Dans un premier temps, l’approche phytosociologique, dans laquelle les plantes indicatrices du sous-bois sont utilisées pour caractériser des types de forêts, trouve ses origines chez Cajander (1926). Burger (1972), dans sa revue de la classification de sites forestiers au Canada, mentionne les travaux effectués au Québec de Linteau (1955) et de Lafond (1960, 1964) comme deux exemples de cette approche, quoique Lafond utilise l’espèce d’arbre dominant en plus du sous-bois caractéristique pour définir ses types de forêt.

A la base de cette approche demeure la nature « phytomètre » ou « intégratrice » de certaines espèces du sous-bois comme indicateurs des conditions de drainage, texture, pH, richesse en éléments minéraux et de la productivité relative du site. D’une part, son avantage demeure sa simplicité; la facilité relative d’identifier les plantes qui caractérisent un site par rapport à la complexité ou aux subtilités des facteurs édaphiques sousjacents. D’autre part, ses faiblesses ont été signalées par plusieurs auteurs dont Bergeron et al. (1983) et Barnes (1986): Premièrement, les espèces « indicatrices » peuvent être absentes sur un site où « normalement » elles devraient se trouver. De la même manière, des espèces atypiques pourraient être présentes. Deuxièmement, non seulement la végétation est-elle la composante la plus susceptible aux perturbations d’un site, mais sa composition peut changer selon le type, l’intensité et le temps depuis la dernière perturbation. Par conséquent, une classification écologique basée sur la phytosociologie trouve sa meilleure application dans les régions dominées par des forêts matures ayant subies peu de perturbations récentes. La classification écologique pour la ceinture d’argile du nord-est de l’Ontario développée par Jones et al. (1983) en est un exemple.

Approche physiographique et pédologique La deuxième approche de classification prend facteurs pédologiques et physiographiques aussi en compte les bien que la végétation pour établir les unités écologiques. Les faiblesses de l’approche phytosociologique reflètent généralement les avantages de cette approche. Premièrement, la présence ou l’absence de certaines espèces caractéristiques n’empêche pas l’identification de l’unité écologique. Deuxièmement, le sol, par sa nature, est une composante du milieu plus stable que la végétation et restedonc relativement intact dans le temps. Par conséquent, même après une perturbation importante de la forêt, la nature du sol peut être déterminée tandis que la végétation peut changer complètement. Par contre, les paramètres abiotiques du milieu, parfois subtils dans leurs variations, doivent suppléer à l’utilisation des espèces végétales.

La détermination des paramètres du sol exigent donc, non seulement une certaine expertise de la part des personnes qui ont produit la classification et de celles qui s’en servent par la suite, mais aussi la capacité d’interpréter des variations édaphiques sur le terrain.

Approches taxonomique et cartographique L’échelle et les objectifs d’une classification écologique déterminent son approche et le produit final. Bouchard et al. (1985) distinguent les approches taxonomique et cartographique : la première, « verticale », vise à étudier les caractères végétal,pédologique et physiographique du site d’une manière intégrée ou « selon certains critères taxonomiques en dehors de leur contexte 1 spatial » , tandis que la deuxième approche, « horizontale » , est axée sur la délimitation d’unités relativement homogènes pour des fins cartographiques. Certains auteurs (Rowe, 1979, 1980;Gerardin, 1986) considèrent que la cartographie est l’élément central de la classification écologique mais ce point de vue est discutable. Bailey et al. (1978) et Rowe (1979) expliquent qu’une classification taxonomique est une approche abstraite (« placeindependent ») comprenant l’agrégation d’unités.

L’approche cartographique, utilisée pour faire la régionalisation d’un territoire est, par contre, concrète {« place- or abject-dependent ») et comprend généralement la subdivision du territoire. Evidemment, les deux formes de classification servent à des fins différentes et leur intégration dépend des besoins en aménagement. En général, l’approche cartographique est appliquée aux unités écologiques les plus générales couvrant des grandes superficies tandis que l’approche taxonomique s’applique mieux aux petites unités complexes, mais ceci n’est pas toujours le cas.

Applications au Canada La section suivante ne présente qu’un survol des travaux effectués en classification écologique ayant comme objectif l’intégration à l’aménagement forestier. Elle n’est ni exhaustive ni très détaillée dans son traitement. Il est plus facile de simplement identifier les divers programmes de classification écologique à travers le Canada que de faire une analyse critique de leurs applications. L’auteur ne sait pas si les intervenants auxquels les classifications sont destinées les trouvent pertinentes et les utilisent. A l’exception de certains auteurs (Gerardin, 1986; Bouchard et al., 1985) qui décrient l’ignorance des classifications écologiques chez les responsables de l’aménagement (forestier ou autre), on trouve peu d’informations dans la littérature sur l’utilisation actuelle des diverses classifications . Il faut donc se fier aux articles résumés (Burger, 1972; Jones, 1984) et les rares  articles décrivant les applications particulières (Klinka et Feller, 1984; Stanclik, 1986).

Colombie-Britannique Grace au travail de Krajina et Lacate dans les années ’50 et ’60 (Burger 1972), et plus récemment de Klinka et de ses collaborateurs, la Colombie-Britannique est probablement, avec l’Ontario, la province la plus avancée dans le domaine de la classification écologique. Le guide de terrain, produit par Green et al. (1984) pour le diagnostic des sites, la sélection d’essences pour le reboisement et les directives pour le brülagecontrôlé, est un bon exemple d’une application à l’aménagementforestier. Le guide ne contient que les informations essentielles pour le terrain et est, en fait, une version abrégée d’une publication plus détaillée de Klinka et al. (1984). Le guide utilise une combinaison de clefs basées sur des paramètres physiques et des plantes indicatrices pour situer un site dans une grille ayant deux axes, un du régime hydrique et l’autre du régime trophique. Dès qu’un site est localisé, et ceci spécifiquement à l’intérieur d’une sous-unité écologique, l’utilisateur possède un indice relatif de productivité, les essences principales pour le reboisement et des commentaires supplémentaires pour les opérations forestières.

La susceptibilité relative du site au feu est déterminée par une clef utilisant des facteurs abiotiques dont la pente, l’épaisseur et la nature de la couche d’humus. Comme d’autres guides de terrain, celui-ci fournit une section illustrée des plantes indicatrices avec des indices des niveaux trophique et hydrique caractéristiques pour chaque espèce. Un projet pilote au niveau de « subunit » a été effectué par Klinka et al. (1980) pour une région limitée située dans le nordouest de l’île de Vancouver. L’approche « écosystématique » implique une cartographie à 1:20 000 des zones d’aménagement (« management areas »), regroupant des unités de traitement, ellesmêmes composées d’un plus grand nombre d’unités biogéocoenotiques. (Ces dernières ressemblent aux types écologiques de Jurdant et al., 1977.) Les unités de traitement, présentées sur la carte et dans le texte, sont décrites à partir de leurs caractères biophysiques et évaluées pour leurs potentiels forestier, faunique, récréatif et pour la pêche. Les compagnies forestières doivent suivre les prescriptions opérationnelles fournies afin de minimiser les conflits d’utilisation et les dommages environnementaux. La carte présente, en plus des délimitations des unités d’aménagement, des zones de restriction pour l’exploitation, des unités de traitement et un bref texte explicatif. L’intégration des facteurs biophysiques, la présentation cartographique et les textes de ce projet fournissent un encadrement écologique exemplaire pour le niveau opérationnel.

Alberta En Alberta, Corns et Annas (1986) ont produit un guide de terrain pour la région ouest-centrale de la province. Le guide présente 30 « associations écologiques » définies comme des portions du territoire ayant des chronoséquences semblables, appartenant aux mêmes associations végétales mais pouvant représenter plus qu’une famille pédologique. (La définition estdonc un peu plus large que celle du type écologique de Jurdant et al., 1977.) En fait, pour les fins pratiques, les associations écologiques sont traitées comme des groupes opérationnels ayant chacun leurs propres interprétations sylvicoles. Un profil dechaque association, désignée par une combinaison d’essences et d’espèces de sous-bois caractéristiques, comprend les descripteurs suivants: les espèces communes, le régime hydrique, l’orientation, le pH du sol, la variation d’élévation, la pente, les sous-groupes de sol, le drainage, la forme géomorphologique, et la variation de productivité (croissance annuelle moyenne et indice de site à 70 ans).

En dessous d’un dessin montrant les principales espèces d’arbres et le caractère du dépôt, le guide fournit une série d’interprétations pour l’aménagement. Celles-ci incluent la saison et le mode d’exploitation, l’intensité de préparation du site, le risque de compaction du sol, le risque de création de zones hydromorphes (« soil puddling hazard »), le risque d’érosion par l’eau, la méthode de reboisement, les espèces et les limitations pour le reboisement et le risque de déchaussement des semis, le type et la séverité de la compétition végétale, le risque de chablis et, enfin, le risque de dommages par les rongeurs.

A l’exemple du guide de Klinka et al. (1984), l’utilisateur se sert d’abord d’une carte à 1:500 000 (dans ce cas, en pochette), pour repérer la région écologique dans laquelle il se situe et utilise ensuite une clef taxonomique des espèces caractéristiques et des descripteurs abiotiques afin d’identifier l’association écologique.

Manitoba Selon Sims (1985), le Service canadien des forêts n’est pas impliqué dans des projets de classification écologique dans les provinces de Saskatchewan ou de Manitoba, quoiqu’il y ait peut-être d’autres projets menés par les gouvernements provinciaux ou par des équipes universitaires. Mueller-Dombois (1964) a présenté une classification écologique forestière pour le sud-est du Manitoba avec des interprétations pour les pratiques sylvicoles mais son utilisation n’a pas été confirmée.

Ontario En Ontario, le travail de Hills depuis les années ’50 est largement responsable de l’avance dont jouit cette province en matière de classification écologique. Les 13 « forest site regions » de Hills (1960) forment la base écologique régionale des 1 études en classification écologique en cours depuis quelque années. Le guide de terrain de la classification écologique forestière de la ceinture d’argile de l’Ontario (Jones et al., Il 1983) a reçu beaucoup d’attention depuis sa parution, devenant uncadre de référence pour d’autres guides. Basés sur une étude des écosystèmes de forêts matures dans la région, les « types de 1 végétation » (l’unité écologique) de déterminés par une analyse de la classificaton ont été présence/absence d’espèces indicatrices. La clef des types de végétation n’utilise donc que les facteurs de végétation . L’allocation ultérieure à un groupe opérationnel est effectuée par l’intégration dans la clef d’un ou 1 deux facteurs abiotiques. De cette façon, 23 types de végétation sont réduits à 14 groupes opérationnels. Chacun de ces derniers est présenté visuellement par un dessin de la composition typique de la forêt et un profil typique du sol. De plus, les espèces caractéristiques pour chaque strate sont énumérées et une description du sol est fournie. Un chapitre, récemment ajouté au guide, fournit les informations utiles pour la photo-interprétation et la cartographie des groupes opérationnels. Malgré sa base écologique, la classification a quelques limitations parce qu’elle repose surtout sur les données végétales de forêts matures.

La classification n’est pas facilement applicable dans un milieu perturbé, tel l’ouest de l’Abitibi où une bonne partie du territoire a déjà été coupée. Dès qu’une forêt est coupée, brülée ou autrement perturbée, le type de végétation ne peut plus être repéré par la clef. Ceci démontre l’avantage de l’intégration des facteurs édaphiques dans une classification écologique. De plus, le guide ne fournit pas d’interprétations sylvicoles pour les groupes opérationnels. Quoique l’intention originale était de permettre aux intervenants forestiers d’utiliser la classification comme cadre de référence pour une variété d’applications sylvicoles, Stanclik (1986) admet qu’à date, la seule utilisation que lui a trouvée l’Abitibi-Priee est de planifier les périodes d’opération. Il ajoute que la compagnie essaie actuellement de raffiner ses opérations au niveau desgroupes opérationnels individuels, ce qui signifie que leurs opérations d’exploitation sont encore effectuées à grande échelle malgré le cadre écologique qu’offre la classification. Finalement, Stanclik (1986) affirme que l’Abitibi-Priee aura complété une cartographie écologique complète de son territoireopérationnel dans quelques années, cela en utilisant des polygones de l’inventaire des ressources forestières (FRI) pour délimiter les polygones de groupes opérationnels.

La validité d’une telle opération est très douteuse étant donné le fait que le couvert d’un site. d’intérêt forestier ne reflète pas toujours la nature édaphique Malgré tout, cette classification a généré beaucoup dans la région et le Ministère des ressources naturelles ainsi que plusieurs compagnies ont entrepris des ateliers d’apprentissage pour leur personnel de terrain. One autre classification écologique est en cours dans la région nord- centrale de l’Ontario depuis 1983 et une premièreapproximation du guide a été publiée (Wickware et Sims, 1984).L’approche est semblable à celle de Jones et al. (1983) mais met plus d’accent sur l’élément « sol ». Le guide sera doté d’une clef de végétation et des types de sols.

Provinces maritimes Le système hiérarchique de classification de stations forestières développé par van Groenewoud et Ruitenberg (1982) constitue le cadre d’une classification écologique pour le Nouveau-Brunswick. Le système reconnaît quatre niveaux d’information écologique soit: la région climatique, le district système régolithe et le type de site. Ce au type écologique de Jurdant et al. géomorphologique, le dernier est similaire (1977). Le Département des ressources naturelles du NouveauBrunswick développe actuellement une série de guides de terrain pour quatre grandes zones, comprenant chacune plusieurs districts géomorphologiques (Anon., 1985). La classification regroupe les types de site en unité de traitement, correspondant au groupe opérationnel de Jones et al. (1983). En fait, la classification utilise la même méthode d’analyse que ces derniers, pour la détermination des unités écologiques (TWINSPAN de Hill, 1979). Les guides fournissent des clefs pour la détermination des types de végétation et des unités de traitement ainsi que des informations sur chacun de ces dernières: les régimes nutritif et hydrique, un indice de productivité du site (hauteur à 50 ans par espèce), les espèces indicatrices ainsi que les caractéristiques édaphiques et géomorphologiques.

De plus, les guides fournissent un tableau pour la détermination de la traficabilité et les informations pour la description du sol et l’identification des espèces végétales~ Selon Bailey et MacAulay (1976), plusieurs approches de classification écologique ont été entreprises en Nouvelle-Ecosse. Au niveau des grandes superficies de terres publiques, le Département des terres et forêts a lancé un programme de délimitation sur photos aériennes (1:10 000 ou 1:15 840) des ‘1 « land systems » (systèmes écologiques de Jurdant et al. , 1977). A l’intérieur de ces derniers, une reconnaissance, sans cartographie, des « land types » est effectuée. Parmi les informations recueillies sur les « lands types », figurent les suivantes: les  caractéristiques sylvicoles des espèces et des associations d’espèces, les risques de dommages par les insectes, maladies ou animaux, la présence de régénération préétablie, les caractéristiques du sol, l’âge et la densité des peuplements et les intérêts pour la faune et l’établissement des parcs.

Un guide général de terrain (Anon., 1986?), développé par le Ministère, fournit plusieurs clefs pour les interventions sylvi~ coles telles les espèces et le mode de reboisement, le mode de préparation de terrain et l’éclaircissement des peuplements de résineux. Il fournit aussi des tableaux pour l’efficacité des herbicides, les volumes de bois et l’espacement. Le guide se distingue des autres par son application générale pour la province, peu importe la région et par son approche « prescriptive »pour les traitements sylvicoles. Ces dernières étant fondées sur les facteurs biophysiques du site, l’approche demeure « écologique », malgré l’absence de la régionalisation du territoire.

Terre Neuve A Terre Neuve, le travail sur la classification écologique régionale de Damman (1964, 1983) forme le cadre de référence pour d’autres études appliquées à l’aménagement forestier. Wells et Roberts (1973) ont effectué une cartographie à 1:15 840 (sur photos-aériennes) des types écologiques pour une superficie de 67 km carrés. La classification inclut plusieurs interprétations ‘ pour l’aménagement dont l’aptitude pour la production forestière, le risque relatif d’érosion, les espèces propices pour le reboisement, la traficabilité et les restrictions pour la 1 machinerie lourde, la compétition probable après coupe ainsi que le potentiel pour la régénération naturelle. Le territoire touché par ce projet était relativement petit superficie couverte a été élargie rapport en 1973.Dans un projet plus récent, van Kesteren et Meades (1984)ont développé un système de cartographie à 1:33 000 de la susceptibilité environnementale du territoire aux activités d’exploitation.

La texture du sol, la pente et le régime hydrique sont les trois facteurs principaux utilisés pour délimiter les unités. Au lieu de fournir une gamme d’interprétations pour l’aménagement forestier, le système ne présente que quelques lignes directrices visant à minimiser les impacts environnementaux de l’exploitation. De plus, il fait référence aux recommandations d’autres auteurs terreneuviens (Case et Rowe, 1978). Roberts et Bajzak (1984) présentent une classification écologique pour la forêt boréale du centre de Terre Neuve, utilisant des critères physiographiques, pédologiques de même que des espèces indicatrices du sous-bois et des données de productivité. Ils soulignent l’importance des facteurs pédologiques dans leur classification, en signalant l’absence ou le manque de fiabilité des espèces indicatrices pendant les cinq premières années suivant la perturbation. Les tendances de succession,l’aptitude pour la production forestière, le drainage ainsi que les types de sols et de formes physiographiques sont décrits pour chaque type de forêt. Des informations sur la productivité sont présentées pour chaque type écologique sous forme de courbes de croissance par espèce et par région.

Québec Au Québec, le Service canadien des forêts n’est pas impliqué dans des études en classification écologique (appliquée ou autre) depuis le départ de Michel Jurdant et du groupe du Service des études Service écologiques régionales (Sims, 1985). des inventaires écologiques du Présentement, le Ministère de l’environnement du Québec effectue la cartographie écologique à1:50 000, ce qui s’avère surtout utile pour les plans d’aménagement au niveau des MRC (Veillette et Ducruc, 1984). Bien que le Service propose l’utilisation d’un cadre écologique à cette échelle pour la foresterie, il semble que le MER favorise plutôt une cartographie au 1:20 000 (Service de l’inventaire forestier, 1986b). Malgré l’immensité du territoire déjà cartographié au niveau des systèmes écologiques (Gerardin et Ducruc, 1979), l’auteur n’est pas au courant des applications en foresterie, au niveau opérationnel, des classifications écologiques au Québec.Pourtant, le Service de l’inventaire forestier lance actuellement une mise en plan pour la classification et la cartographie écologique à 1:20 000 pour la province (Robert et Saucier, 1987).

CLEFS DES TYPES ECOLOGIQUES ET DES GROUPES D’AMENAGEMENT

Méthodologie Le rapport contient plusieurs clefs permettant à l’utilisateur d’identifier l’unité écologique (le type écologique ou le groupe d’aménagement) sur le terrain. En raison du nombre élevé de types écologiques dans la classification, une seule clef s’avère insuffisante et une série de quatre clefs a été développée. Elles ont été construites à partir d’un tri manuel des données brutes de Bergeron et al. (1983) au cours de l’été1986. Les facteurs discriminants utilisés dans les clefs incluent la texture et le drainage du sol, l’épaisseur de la matière organique, la profondeur des marbrures, la présence d’horizons podzoliques ou gleyifiés, la situation topographique et la pente. Les clefs ont été testées sur le terrain à la fin de l’été 1986 et quelques modifications y ont été apportées; d’autres changements seront peut-être encore nécessaires. Leur utilisationexige une certaine capacité interprétative de la part de l’utilisateur. Après l’apprentissage de la reconnaissance des facteurs abiotiques dominants, l’expérience sur le terrain est le seul moyen de développer une expertise, ou du moins une facilité, avec les clefs. Pour les fins sylvicoles, le groupe d’aménagement est une unité plus pratique que caractère plus général et types écologiques les plus le type écologique à cause de son de sa superficie plus étendue.

Les répandus dans le canton d’Hébécourt ont été regroupés en neuf groupes d’aménagement qui pourraient constituer des unités opérationnelles pour l’aménagement. Les neuf groupes sont présentés dans une toposéquence théorique (Figure 1, page 42). Une clef simple des groupes d’aménagement a été développée utilisant certains des paramètres discriminantspour les types écologiques. Cette clef permet à l’utilisateurd’identifier rapidement sur le terrain le elle sera certainement intéressante groupe d’aménagement; pour la plupart des opérations sylvicoles où la précision jusqu’au type écologique n’est pas désirée.

Utilisation des clefs Les quatre clefs des types écologiques sont présentées aux Figures 2 à 5 et la clef des groupes d’aménagement à la Figure 6 (pages 43 à 47). La clef des grandes divisions de dépôts (Figure 2) est utilisée pour différencier les types associés aux dépôts organiques des types associés aux dépôts associés au dépôts grossiers. Cette cleffins et des types sera utile pour introduire ces grandes divisions aux utilisateurs qui ne sont pas familiers avec la classification écologique. Le type écologique, »Organique 1, Pst/Pma » est également distingué par cette clef. Dès que le type général de dépOt est identifié, l’utilisateur se réfère à une des trois autres clefs: « dépôts organiques » (Figure 3). « dépôts fins » (Figure 4) et « dépôts grossiers » (Figure 5), pour identifier le type écologique. Les clefs exigent certaines connaissances pédologiques et une capacité d’interpréter leterrain. Pour cette raison, nous avons inclus, en Annexe, une section de notes explicatives dont la plupart sont tirées de Service de l’inventaire forestier (1986a).

Les notions avec lesquelles le personnel de terrain devrait se familiariser comprennent, entre autres, les suivantes:
1. Texture: il faut être capable d’identifier la texture à la sous-classe. (Un loam, un loam argileux et un loam limono-sableux ne sont pas tous pareils.)
2. Situation topographique: on retrouve à l’Annexe XVI les diverses situations topographiques identifiables sur le terrain. Il est généralement souhaitable d’identifier la situation topographique générale des environs plutôt que celle du point propre.
3. Marbrures et gleyification: la présence et la position verticale des marbrures dans un profil de sol fournit une bonne indication de son état d’aération et de drainage. La présence de marbrures, la texture et la situation topographique sont considérées ensemble afin de déterminer le drainage d’un site. Voir Annexe X et XI.
4. Humus: quoi que la nature de l’humus soit moins importante pour l’identification des types écologiques associés aux sols minéraux, elle discrimine les types associés aux dépôts organiques plus profonds que 40 cm.

Pour cette raison, nous avons inclus l’échelle de Von Post pour la détermination de la décomposition de la matière organique.  Les clefs ont été développées à partir des données récoltées avant l’exploitation, soit dans les forêts plus ou moins matures. Cependant, puisque les unités écologiques peuvent être discriminées par des facteurs édaphiques et physiographiques, les clefs sont aussi utilisables après coupe. A cause de la perturbation majeure occasionnée à la végétation de sous-bois par l’exploitation forestière, l’auteur a choisi de lister les espèces dominantes relevées après coupe, pendant l’été 1986, pour chacun des groupes d’aménagement (Annexes I à IX) au lieu d’intégrer des « espèces indicatrices » dans les clefs.

Cette approche évite d’introduire des erreurs d’identification des groupes d’aménagement à cause du changement de la végétation suite à l’exploitation et à l’envahissement rapide d’espèces héliophiles. Il serait cependant souhaitable de vérifier si des espèces indicatrices existent après coupe. En plus des clefs et des notes explicatives, l’utilisateur a besoin de peu d’équipement: une pelle et/ou une tarière, un ruban à mesurer, un couteau.

L’unité écologique (le groupe d’aménagement ou le typeécologique) est identifiée par la méthode suivante:

1. Faire une reconnaissance des alentours, en mettant l’accent sur la situation et la variation topographique, la pente, la végétation du sous-bois et la présence de pierres en surface ou d’affleurements.
2. Choisir un point typique des environs pour déterminer le type de dépOt et le drainage. Une tarière pourrait être utilisée pour l’inspection rapide du sol, surtout dans les argiles. Déterminer le type de dépôt (organique, argile, sable ou moraine remaniée), la texture et la pierrosité et noter la profondeur des marbrures, si présentes.
3. Suivre la clef selon les descripteurs du site. Lorsque les descripteurs sur les deux côtés d’une flèche semblent correspondre au caractère du site, pour faciliter votre choix. (En avancer raison dans les deux sens de la variation à l’intérieur des unités écologiques, les descripteurs ne sont pas toujours parfaitement discriminants.)
4. Dès que le groupe d’aménagement est identifié, comparer la végétation du site avec la liste des espèces inventoriées pource groupe (ANNEXES I à IX) afin de vérifier votre choix. Noterque la constance et le recouvrement des espèces listées nedevraient servir qu’à confirmer le groupe d’aménagement après coupe. D’autres espèces et les mêmes espèces en abondances différentes peuvent se retrouver sur le site.

REGENERATION ET COMPETITION APRES COUPE

Méthodologie

Régénération en feuillus recherchés Un aspect intéressant pour l’aménagement forestier de la région est l’existence des usines de déroulage et de fabrication de panneaux gauffrés. Par conséquence, le bouleau blanc et le tremble, surtout de haute dimension, sont aussi des espèces recherchées par l’industrie. L’histogramme du coefficient de distribution pour ces deux espèces (Figure 10) montre que les groupes de dépôts grossiers (les sables et les moraines remaniées) ainsi que les sols organiques xériques ont un coefficient de distribution de 50% à 60% sept à huit ans après coupe. Ce sont les mêmes groupes qui ont les coefficients de distribution relativement élevés en résineux. Les argiles ont le plus faible coefficient de distribution en feuillus recherchés, comme pour les résineux. Il faut souligner que ce sont surtout des sapinières à bouleau blanc et épinette noire ou blanche qui ont été coupées et que c’est probablement pour cette raison, qu’on trouve une forte régénération en bouleau.

Régénération naturelle L’étude met en évidence plusieurs tendances en ce qui concerne la régénération naturelle après coupe rase dans le canton d’Hébécourt. Premièrement, elle est surtout constituée de sapin déjà établi avant la coupe. Deuxièmement, la régénération est généralement meilleure sur sur les dépôts organiques. les dépôts grossiers et ensuite Troisièmement, la meilleure régénération en épinette noire s’est manifestée sur les sables tandis que sur les argiles bien à imparfaitement drainées la régénération résineuse est très faible. Le coefficient de distribution des résineux en général diminue sur une période de huit ans après coupe, suggérant une élimination de la régénération préétablie. Le bouleau blanc se régénère très bien sur les groupes d’aménagement associés aux dépôts grossiers et représente la majorité de la régénération en feuillus après coupe rase dans les sapinières.

L’utilisation de la classification écologique Ce projet démontre que la classification écologique présente un bon cadre de référence pour l’étude de la compétition et de la régénération après coupe. L’approche met enévidence le rapport entre les unités écologiques et la végétation. Des analyses ultérieures devraient permettre de révéler les facteurs abiotiques les plus importants contrôlant le développement de la végétation. De plus, étant donné les connaissances des caractéristiques abiotiques des unités écologiques (drainage, texture, pente, pierrosité, épaisseur de la matière organique, etc.) et de l’évolution de la végétation, il sera possible de choisir les interventions sylvicoles appropriées. Parmi les études ultérieures qui pourraient profiter du cadre de référence fourni par la classification écologique figurent entre autres: l’effet des différentes préparations de terrain et le succès et la croissance des plantations. En outre, les possibilités d’étendre l’application de la classification écologique à d’autres territoires sont envisagées. Enfin, la production d’une carte écologique pour le canton d’Hébécourt à l’échelle de 120000 pourrait servir à expérimenter l’utilisation du cadre écologique produit par le Service de l’inventaire forestier du MER.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
RESUME
TABLE DES MATIERES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
1. INTRODUCTION
2.OBJECTIFS DU PROJET
3.HISTORIQUE DU PROJET
4. LA CLASSIFICATION ECOLOGIQUE – UNE REVUE
4.1 Approches ..
4.1. 1 Approche phytosociologique
4.1.2 Approche physiographique et pédologique
4.1.3 Approches taxonomique et cartographique
4.2 Applications au Canada
4.2.1 Colombie-Britannique
4.2.2 Alberta
4.2.3 Manitoba
4.2.4 Ontario
4.2.5 Provinces maritimes
4.2.6 Terre Neuve
4.2.7 Québec
5. LA CLASSJFICATION ECOLOGIQUE DE BERGERON ET AL. (1983)
5.1 Localisation et description du territoire
5.2 Base de données
5.3 Limitations de la classification pour les
applications sylvicoles
6. CLEFS DES TYPES ECOLOGIQUES ET DES GROUPES D »AMENAGEMENT 
6.1 Méthodologie
6.2 Utilisation des clefs
7. REGENERATION ET COMPETITION APRES COUPE
7.1 Méthodologie
7.1.1 Stratégie d »échantillonnage
7.1.2 Prise de données
7. 1.3 Analyse des données
7.2 Résultats
7.2.1 Régénération résineuse
7.2.2 Régénération en feuillus recherchés
7.2.3 Compétition
8. CONCLUSION 
8.1 Clefs de terrain
8.2 Régénération naturelle
8.3 Compétition
8.4 L’utilisation de la classification écologique
REFERENCES

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