La circulation et le stationnement dans la commune de Tavel

Présentation de la commune

Une commune rurale

Tavel est une commune d’environ 2000 habitants du Gard (30) dans le sud de la France. Ce petit village provençal doit sa renommée à son célèbre vin rosé. Le parfum du Tavel guidera même en 1938 le président de la république de l’époque, M. Albert Lebrun, à inaugurer la cave coopérative. Cette cave est aujourd’hui classée au patrimoine national, ce qui est une première pour ce type de structure.

Tavel se situe à mi chemin entre Bagnols (23km) et Avignon (16km). Cette situation fait de la commune un lieu de transit important des automobiles et poids lourds. Une route départementale (D4) traverse le centre de la commune et joint ces deux villes, dont les rôles sont importants au niveau économique pour la région.

La commune s’étend sur 20km². Il n’y a que 4 possibilités pour rentrer ou sortir du village. Toutes ces portes se rejoignent vers un même axe, celui qui traverse le cœur de la commune, la départementale D4. Cette route est donc un passage obligatoire pour les automobilistes circulant dans la commune. Les conséquences, nous le verrons par la suite, sont des congestions et des ralentissements dans les zones sensibles, en particulier dans notre site d’étude.

La problématique de la circulation dans le centre de la commune est connue de tous dans le village. Le nouveau maire a d’ailleurs fait de celle-ci son cheval de bataille lors des dernières élections municipales. Aujourd’hui aucun aménagement n’est encore réalisé, mais les services en charge de l’urbanisme et le maire m’ont assuré  réfléchir activement à des solutions pour résoudre ces problèmes de fluidité du trafic. Toutefois la manière dont ils souhaitent appréhender le sujet est surprenante car basée sur des ressentis personnels pour faire des propositions. C’est pourquoi, en tant qu’habitant et citoyen de cette commune, j’ai souhaité m’emparer de manière indépendante de ce sujet, et le traiter avec une certaine rigueur scientifique.

Les activités 

A Tavel, la diversité des activités est faible. L’agriculture, et en particulier la viticulture, représente 43,7% des emplois de la commune (chiffre INSEE). Il faut dire qu’avec 37 domaines viticoles privés et une cave coopérative regroupant 85 coopérateurs sur 680ha, l’économie de la commune repose très largement sur ce secteur pour parvenir à se développer. Les commerces et services représentent 32% des emplois sur la commune. La pierre de Tavel est également très célèbre : on retrouve à la sortie du village deux carrières d’extraction dans une dépression calcaire. Des légendes provençales racontent que le socle de la Statue de la Liberté serait fait en partie avec du marbre des carrières Tavelloises… Les carrières et la viticulture créent un trafic de poids lourds qui semble assez conséquent pour un si petit village. D’autant plus que ces poids lourds passent dans le centre de la commune, où les largeurs de voirie ne sont pas forcement les plus adéquates pour des engins. Les carrières sont situées à une extrémité de la commune et donc les PL qui les desservent évitent naturellement au maximum de passer par le centre de la commune, c’est également le cas pour la cave coopérative qui se situe à l’autre extrémité du village.

Le reste de la population Tavelloise travaille dans les agglomérations de plus grande envergure dans le voisinage. Les villes de Bagnols et Avignon drainent un nombre important d’habitants de ces communes rurales dont le nombre d’habitants et l’activité économique est faible. Cela crée des flux routiers à certaines heures, sur l’unique route permettant de rejoindre ces deux villes en passant par Tavel. D’après les chiffres de l’INSEE, 85% de la population Tavelloise se rendrait sur les lieux de leur travail via un véhicule individuel. Ceci démontre bien qu’une grande partie de la population doit nécessairement se déplacer vers Avignon ou Bagnols, et donc emprunter la D4 avec un véhicule. Malheureusement les domaines viticoles ne sont plus les seuls lieux où l’on retrouve des embouteillages…

Introduction aux problématiques

La problématique majeure touche la route qui traverse la commune : c’est une départementale qui relie deux villes importantes de la région, à savoir Avignon et Bagnols sur cèze (voir carte ci dessous). La départementale subit des modifications morphologiques importantes dans la commune de Tavel, les voies sont rétrécies (par adaptation au bâti ancien) et serpentent, ce qui rend la visibilité mauvaise (Cf photographies de la voirie en annexes). Il faut ajouter à cela la réduction de la voie de circulation par les stationnements des véhicules sur la chaussée. Les stationnements vont être au cœur de notre étude. Ces contraintes pourraient être perçues comme bénéfiques pour la commune, notamment pour les piétons, car elles permettent de réduire naturellement la vitesse du trafic. Il est impossible de rouler à plus de 50km/h (vitesse maximale autorisée en agglomération). Si l’argument de la sécurité est valable pour certains horaires de la journée comme les heures creuses (9h16h45), il ne l’est pas pour les heures de pointe (6h45-8h30 HPM et 16h45- 18h30 HPS). On pourra le constater lors du calcul du débit routier dans les parties suivantes. Au cours de ces périodes, la capacité (débit maximal) de la route (déterminée dans la partie sur le trafic routier) est parfois atteinte, et on observe alors une congestion du trafic. Il faut donc parfois plus d’une minute pour parcourir 281m au lieu de 25 sec dans le cas optimal en considérant la vitesse maximum 40km/h (Vmax). Nous verrons qu’en réalité cette vitesse n’est quasiment jamais atteinte, car rentrent en jeu de nombreux facteurs. La situation est encore plus compliquée lorsque des poids lourds se retrouvent dans le village à ces heures de pointe, ou lorsqu’ils se croisent dans ces quelques mètres de linéaire. La problématique des poids lourds (PL) est à distinguer de celle des embouteillages ponctuels causés par la surcharge des infrastructures routières. Comme nous avons pu le voir, Tavel est une commune qui voit un nombre relativement important de PL circuler dans son centre. Ce nombre semble important car la largeur de ces engins est inadaptée aux dimensions de la voirie dans cette zone. On considère donc le passage d’un PL comme potentielle source de congestions.

L’incompatibilité entre la circulation et le stationnement dans le cœur de la commune 

L’état des lieux

La chaussée
La mairie, la gendarmerie et la DDTM n’ont pu me fournir aucune information relative à ma problématique, j’ai donc du effectuer un grand nombre de mesures moi même. Cette route est une départementale avec une voie de circulation dans chaque sens et sa largeur oscille entre 4m et 5,50m. La pente de la route est de 1,4% (sur les 281m étudiés, il y’ a une différence de hauteur entre le point le plus haut et le point le plus bas de 4m). Les photographies ci-jointes en annexes ont été prises en suivant le linéaire D4, en partant du haut du village, c’est à dire de la direction « Bagnols » vers « Avignon » . Ces clichés permettent de rendre compte directement de la géométrie de la voirie ainsi que de la visibilité et des stationnements. En faisant le lien avec les parties sur le stationnement et sur les gabarits des véhicules, on pourra aisément comprendre tous les enjeux qui se confrontent sur cette portion de route.

Cette portion du linéaire n’est pas problématique, la route est droite et sans relief, de ce fait la visibilité est excellente. On n’est pas encore dans le vieux village, la voirie est par conséquent plus large et permet le passage de deux véhicules PL (5,20m) ainsi que le stationnement (hors voirie : se référencer à la partie stationnement) et un trottoir d’1,40m. La ligne droite continue et s’élargit jusqu’à la sortie du village direction Bagnols.

On entre dans la portion difficile du village. Il y a un endroit sensible, c’est à l’horizon de la photographie, où il y a une intersection entre 4 directions (avec sens unique) et un virage qui masque la visibilité dans les deux sens de la D4, que l’on peut observer sur la prise de vue aérienne. De part et d’autre de la chaussée il y a des restaurants/bar (3 au total) identifiés dans la partie C) Localisation des commerces. Le long de ces routes il arrive qu’il y ait des arrêts dangereux, réduisant à une voie unique le passage. Ces arrêts très gênants et très dangereux (car en sortie de virage), sont interdits par la loi (se reporter à la partie D sur le stationnement) et relèvent plus de l’incivilité que d’une réelle problématique de stationnement, et sont heureusement assez rares. La voie est suffisamment large pour laisser passer deux véhicules poids lourds (théoriquement, car la marge de manœuvre est minime), mais pas assez pour permettre un croisement au niveau du rétrécissement que constitue le virage décrit précédemment. Si deux poids lourds se rencontrent au niveau de cette portion, la manœuvre devient très compliquée, car un des camions se trouve dans une pente sinueuse et l’autre sort d’un virage à visibilité nulle pour un engin de cette envergure. On note également qu’il n’y a pas de trottoirs accessibles aux piétons.

Table des matières

I) Présentation de la commune
1) Une commune rurale
2) Les activités
3) Introduction aux problématiques
II) L’incompatibilité de la circulation et du stationnement dans le cœur de la commune
1) L’état des lieux
A) La chaussée
B) Les heures de pointe et le temps de parcours
C) La localisation des commerces
D) Les stationnements
2) Le trafic routier
A) Le gabarit des véhicules
B) Le nombre quotidien de poids lourds
C) La fluidité de circulation sur la D4
3) Les éléments de réponse
III) Les propositions de projets d’aménagements
1) Limitation des stationnements dans la zone sensible
2) Interdiction des stationnements et aménagement d’un trottoir
3) Gestion des PL
IV) Conclusion
V) Bibliographie

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