La circulation des eaux dans la mangrove

La zone d’étude s’étend entre 14° 20’ et 13° 37’ de latitude et 16° 50’ et 16° 20’ de longitude (Bâ et al.1999). Elle constitue un véritable écotone entre la mer et le continent. C’est une zone écoculturelle où l’homme vit en fonction de sa propre culture. La zone est marquée par une extension des tannes et une réduction considérable des aires à palétuviers (Sow et al, 1994). L’extension des tannes est beaucoup plus importante dans les îles Gandoul et les îles de Bétenti que dans les îles de Fathala.

Localisation des unités d’échantillonnage

Les quatre zones ont été choisies pour la présente étude (Fig. 8a). Elles sont réparties dans le Delta du Saloum ce de la manière suivante :
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée à l’Ouest et au Nord par le Saloum, au Sud et à l’Est par le bolon Gohekor ;
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée à l’Ouest par le bolon de Diogane, à l’Est par le bolon Labor, au Sud par le Diombos et au Nord par le bolon qui mène à Nghadior ;
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée au Nord par le Bandiala, à l’Ouest par le bolon Massarinko, le bolon Léba et le bolon Ba et à l’Est par le bolon Missirah, le bolon qui mène à Bakadadji et la Forêt de Fathala ;
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée au Nord par le bolon Sanghako, à l’Est par la terre ferme, à l’Ouest par le bolon qui mène à Toubacouta.

Ces unités d’échantillonnage font partie du domaine « amphibie » constitué des grandes îles du Gandoul au Nord, des îles de Bétenti au centre et des îles de Fathala au sud (UICN et MEPN, 1995). Elles sont parcourues chacune par un réseau dense de chenaux bordés par des formations de mangrove qui occupent les zones de fluctuation des marées. Les amas coquilliers et les rares cordons sableux sont occupés par de la végétation ligneuse de terre ferme très peu fournie.

Le climat

Le climat est l’un des facteurs principaux qui déterminent l’évolution des groupements littoraux(mangrove et végétation des cordons sableux). Considéré comme un climat sub-guinéen par Trochain (1940), il a été désigné comme un climat soudano-sahélien par Marius (1977 ; 1984), soudanien par Diouf (1996). Ces différentes classifications sont liées principalement au glissement des isohyètes vers le Sud caractérisant une baisse de la pluviométrie dans la zone. Toutefois, la situation climatique actuelle de cette zone peut être établie, en analysant la variation des éléments météorologiques que sont la pluviométrie, la température, le vent, l’humidité relative et l’évaporation.

La pluviométrie 

La saison des pluies chaude et humide dure de juillet en octobre. Cependant, elle a tendance à s’écourter ces dernières années (entre juillet et septembre) selon Diouf (1996).

L’hydrologie du Delta du Saloum 

Le réseau estuarien

L’estuaire du Saloum est parcouru par trois principaux bras de mer : le Saloum au nord et nord-est, le Bandiala au Sud et au Sud-est et le Diombos entre les deux. La rupture de la flèche de Sangomar en 1987 fait que le Saloum est séparé partiellement de la mer par deux ouvertures dont l’une de 1800 m de large se situe à Sangomar et l’autre d’environ 5000 m à Lagoba (Diaw, 1997; Dacosta et al., 1998). Le suivi de la rupture de la flèche de Sangomar par télédétection a permis d’estimer la progression de l’ouverture à une vitesse de l’ordre de 1,29 m. j-1. Par ailleurs, les travaux de Mage (1863), Minot (1934), Tromeur (1939) et Le Fur (1953) permettent de constater que l’embouchure du Lagoba aurait déjà fonctionné en 1860 puis en 1928 (Thomas et Diaw, 1997).

Le Saloum rencontre le Sine en amont de Foundiougne et devient très sinueux avec une profondeur souvent inférieure à 8 m et une largeur dépassant rarement 500 m. Cependant de Sangomar à Foundiougne, le Saloum est relativement profond ; les valeurs mesurées se situant entre 13 et 25 m (Diouf et al., 1998). Le Diombos est le bras où l’influence de la mer se fait le plus sentir du fait de la largeur (4 km) de son ouverture sur l’océan Atlantique. Il se divise en plusieurs chenaux à la hauteur de Diofandor et un peu plus en amont. Des profondeurs variant de 10 m à 25 m y sont notées (Diouf et al., 1998). Le Bandiala est moins large que les deux premiers chenaux. Des fonds de 10 m y sont rarement atteints.

Le Diombos et le Bandiala se caractérisent par un réseau dense de chenaux contrairement au fleuve Saloum. Le fonctionnement actuel du Delta du Saloum ne correspond pas à celui d’un estuaire normal selon Pritchard, 1967 cité par Diouf et al.,1998. C’est ainsi qu’il proposa pour ce type d’estuaire le terme « d’estuaire inverse ». Les raisons de ce fonctionnement inverse sont : la faiblesse de la pente de l’estuaire, la supériorité du flot par rapport au jusant et le bilan hydrique déséquilibré (volume entrant à Djifère supérieur au volume sortant) au cours d’un cycle de marée (Saos et Pagès, 1982 ; 1985) cités par Diouf et al.,1998. Toutefois, il a été noté de sensibles modifications du fonctionnement hydrodynamique par une pénétration plus profonde de l’eau de mer dans l’estuaire suite à la rupture de la flèche de Sangomar. Ces modifications se résument en de nouvelles tendances morphologiques (érosion des rivages) et sédimentologiques (ensablement des chenaux et des vasières). Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’essentiel des lits majeurs de ces chenaux (bolons) aussi bien que ceux des bras de mer sont constitués de vasières intertidales occupées par la végétation de mangrove. L’ensablement de ces vasières qui constituent l’unité géomorphologique et sédimentologique la plus importante de l’estuaire du Saloum est préjudiciable à la navigabilité de certains chenaux à marée basse et aux groupements littoraux (Diaw, 1997 ; Thomas et Diaw, 1997).

La circulation des eaux dans la mangrove 

Le régime hydrique des sols de mangrove est assujetti aux mouvements des eaux de mer, au régime des pluies et à l’intensité de l’évaporation au niveau des vasières. Les apports d’eau en mangrove ont trois origines. Il s’agit de la mer, de la pluie et des cours d’eau temporaires à pérennes.

L’eau de mer pénètre périodiquement à l’intérieur des mangroves lors des marées hautes et en ressort à marée basse. Ce mouvement oscillatoire du niveau de la mer résulte de l’attraction de la lune et du soleil sur les molécules liquides. Le phénomène est donc une conséquence de la gravitation universelle (Gougenheim, 1935) cité par Diaw et Thiam, 1992. La fréquence et la hauteur de submersion des mangroves sont fonction de l’amplitude de la marée et de la topographie du milieu. Les différences de hauteur d’eau entre les mouvements de montée et de baissée des marées conditionnent l’organisation de l’espace intertidal. Lors des marées de faible amplitude, les tannes autrefois inondées peuvent présenter sous l’effet de l’évaporation intense des micros boursouflures en forme d’assiettes nées de la dessiccation des sols. Ce phénomène d’hydratation suivi d’une longue période de dessiccation aboutit à la fissuration des vasières par rétraction des argiles. Ces fentes de retraits sont dues à une variation du volume des sols de vasières (Diaw et al., 1992). D’une part, les eaux de pluies alimentent directement les zones de mangrove par écoulement au niveau des vallées mortes et des bassins versants ou par infiltration au niveau des cordons sableux et des îlots de mangrove. D’autre part, elles alimentent les nappes phréatiques continentales par infiltration au niveau des zones de recharge en zone continentale. Les vallées mortes appelées à tord «vallées fossiles» selon Lake et al., 2000 sont considérées comme telles en raison de leurs caractères hydro-climatiques relativement à leur écoulement temporaire pendant la saison des pluies. Elles charrient les eaux de pluie vers l’estuaire et participent temporairement à l’évolution hydrologique et hydrodynamique du milieu (Dacosta et al., 98). Ces principales vallées mortes sont la vallée du Sine, la vallée du Saloum, la vallée du Car-Car et la vallée du Bao-bolong.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 – matériel et méthode
1.1- matériel et équipe
1.2- METHODOLOGIE
1.2.1- la revue bibliographique
1.2.2- le plan de sondage
1.2.3- dispositifs de collecte de données
1.2.4- collecte de données sur les caractéristiques de la mangrove
1.2.5- collecte de données sur la biomasse des peuplements
1.2.6- collecte de données sur la dynamique des peuplements
1.2.7- collecte de données sur les facteurs structurants
1.2.8- collecte de données pour l’élaboration des tarifs de cubages
1.3- le traitement et l’analyse des données
2 – PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1 – localisation des unités d’échantillonnage
2.2 – le climat
2.2.1 – la pluviométrie
2.2.2 – la température
2.2.3 – les vents
2.2.4 – l’humidité relative
2.2.5 – l’évaporation
2.3 – l’hydrologie du delta du Saloum
2.3.1 – le réseau estuarien
2.3.2 – la circulation des eaux dans la mangrove
2.4 – la géologie du milieu
2.4.1 – la géomorphologie
2.4.2 – la pédologie
2.5 – la faune sauvage
2.6 – l’avifaune
2.7 – les ressources halieutiques
2.7.1- les ressources halieutiques estuariennes
2.7.2 – les ressources marines
2.8 – la végétation du delta du Saloum
2.8.1 – la végétation des zones non submersibles
2.8.2 – la végétation des zones submersibles
2.9 – la population et les activités socioéconomiques
2.9.1 – l’agriculture
2.9.2 – l’élevage
2.9.3 – la pêche et la cueillette des fruits de mer
2.9.4 – le tourisme
2.9.5 – le commerce
2.9.6 – l’organisation sociale
3. LES RESULTATS AU NIVEAU DES UNITES D’ECHANTILLONNAGE
3.1. Les résultats au niveau de l’unité U1
3.1.1. Occupation de l’espace
3.1.2. Biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U1
3.1.3. Dynamique de la mangrove au niveau de U1
3.1.4. La phénologie des espèces de rhizophora mangle
3.1.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières de mangrove de U1
3.1.6. Les coupes de bois vert au niveau de U1
3.2. Les résultats au niveau de U2
3.2.1. La végétation de mangrove de l’unité U2
3.2.2. La biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U2
3.2.3. Dynamique de la mangrove au niveau de U2
3.2.4. La phénologie des espèces de mangrove au niveau de U2
3.2.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières de mangrove de U2
3.2.6. Les coupes de bois vert au niveau de U2
3.3. Résultats au niveau de U3
3.3.1- la végétation de mangrove de U3
3.3.2. La biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U3
3.3.3. Analyse de la dynamique de la mangrove au niveau de U3
3.3.4. La litière produite au niveau de U3
3.3.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières au niveau de U3
3.3.6. Les coupes de bois vert au niveau de U3
3.4. Résultats au niveau de U4.
3.4.1. La végétation de mangrove au niveau de U4
3.4.2. La biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U4
3.4.3. Dynamique de la mangrove au niveau de U4
3.4.4. Analyse de la phénologie des espèces de mangrove
3.4.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières au niveau de U4
3.4.6. Les coupes de bois vert au niveau de U4
3.5. Tarifs de cubage des espèces du genre rhizophora du Delta du Saloum
3.5.1. Tarifs de cubage de l’espèce rhizophora mangle des peuplements de hauteur moyenne
3.5.2. Tarifs de cubages de l’espèce rhizophora sp.
3.6. DISCUSSIONS
3.6.1. Sur les caractéristiques de la mangrove
3.6.2. Sur la dynamique de la mangrove
3.6.3 Sur les facteurs physiques du milieu
CONCLUSION GENERALE

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