La chute de la personne âgée atteinte de démence en institution

Les facteurs de risque de chutes

   Les études traitant des risques de chutes se déroulent en France, en Malaisie, en Inde et en Espagne (17) (33) (20) (22) (28) . Les résultats de ces études démontrent que les principaux risques de chutes de la personne âgée en institution sont :
– La médication (17) (20) (22) (28) (33)
– L’état de fragilité de la personne (20) (22)
– Être une femme (22) (28) (33)
– Les troubles cognitifs (22) (28) (33)
– Les troubles de l’équilibre et de la marche (28) (33)
– Les troubles visuels (22) (28) (33)
Les résultats de ces cinq études s’accordent sur le fait que la médication, principalement les psychotropes, est un facteur de risque de chute, et ce, dans différents pays (17) (20) (22) (28) (33) . Les résultats de trois études s’accordent sur le sexe féminin, les troubles cognitifs, principalement la démence, et les troubles visuels (22) (28) (33). Les résultats de deux études s’accordent sur l’état de fragilité (20) (22) . Les résultats de deux autres études s’accordent sur les troubles de l’équilibre et de la marche (28) (33) . Ainsi, les résultats des cinq articles s’accordent et se complètent entre eux en termes de facteurs de risque de chutes de la personne âgée en institution, montrant ainsi leur fiabilité. Toutefois, contrairement aux recommandations dans les pratiques professionnelles, je remarque que des facteurs de risques tels que les contentions physiques ou l’oubli des freins sur les fauteuils roulants ne sont pas abordés. Je me demande alors pourquoi ne sont-ils pas abordés ou bien alors considérés comme des facteurs de risque de chutes de la personne âgée en institution ? Cela signifie-t-il qu’ils n’en sont pas ?

Education pour se relever après une chute

   Dans la revue de littérature, il n’y avait pas de donnée sur l’éducation pour se relever après une chute auprès des personnes âgées institutionnalisées. Les résultats de l’enquête complètent alors ceux de la revue de littérature. En effet, d’après les résultats, elle est majoritairement utilisée auprès des résidents sans démence (59%) puis à un degré moindre, auprès des professionnels (38%). Elle est peu utilisée auprès des résidents avec démence (9%). Selon les résultats, les ergothérapeutes sont les principaux professionnels à mener cette éducation. L’essentiel des moyens utilisés sont : les mises en institution, l’utilisation de tapis et de chaise pour le travail au sol et la formation au personnel.

Syndromes démentiels, troubles associés

   Les principaux syndromes démentiels sont la maladie d’Alzheimer (MA), la démence frontotemporale, la démence à corps de Lewy et la démence vasculaire (45). La démence type Alzheimer est le diagnostic étiologique majeur (44). Les troubles qui vont être présentés vont principalement se baser sur ceux de la MA. Dans les démences séniles, et donc dans la MA, la plainte essentielle est celle qui touche la mémoire. La mémoire témoigne d’un ensemble de difficultés intellectuelles dans lesquelles peuvent apparaitre, entre autres, des difficultés d’expression, d’attention et un manque d’intérêt. Il est également évoqué l’anosognosie des troubles cognitifs, plus ou moins intenses selon la forme prise par la maladie. Cette anosognosie est le plus souvent partielle mais peut être complète (44). Selon Vendeuvre Bauters, les troubles mnésiques seraient liés à « l’incapacité à mobiliser volontairement et opportunément une information » (49). De plus, selon Delamarre, les troubles de la mémoire sont multifactoriels. Les facteurs impliqués dans l’altération de la fonction mnésique « ont tous pour effet de diminuer l’estime de soi et la confiance en soi que la personne peut avoir dans ses capacités » (47). D’autres troubles, autres que ceux mnésiques, sont également évoqués dans la démence et dans la MA comme un syndrome pseudo-dépressif, un syndrome confusionnel (désorientation temporo-spatiale, propos confus), un état délirant (marqué par des troubles du comportement), des troubles caractériels et des troubles de la personnalité. Dans la démence type Alzheimer, la personnalité de la personne âgée est modifiée : apathie, manque de dynamisme, indifférence affective, perte brutale d’intérêt pour une activité autrefois essentielle. Dans un second temps, ce n’est pas un changement de personnalité véritable mais plutôt la traduction immédiate du déficit cognitif sur la vie relationnelle (44). Lorsque la MA progresse, des troubles moteurs, d’équilibre et de la marche apparaissent, engendrant des chutes (44) (48). Celles-ci sont d’autant plus provoquées par la prise de psychotropes, utilisés en cas de pathologies démentielles (44) (50). La chute est un évènement fréquent dans cette maladie (49). De manière plus générale, toute démence peut entraîner une altération de la motricité, de l’organisation sensorielle et de l’équilibre, plus importante que les personnes du même âge sans trouble cognitif (50). Ainsi, ces altérations pourraient entrainer une perte d’autonomie dans les déplacements de la personne. L’un des facteurs protecteurs reconnus des TNCM est l’activité physique régulière, comme la marche (48).

Observation des moyens mis en place par les ergothérapeutes

   La totalité des participants mettent en place, dans leur établissement, des moyens pour optimiser la liberté de déplacements des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de maladie apparentées qui présentent un risque de chute. Les moyens mis en place sont principalement : des aides techniques au déplacement (28%), des actions sur l’environnement (23%), des chaussures adaptées (10%) et un accompagnement au déplacement (Plus de 9%). Parmi les aides techniques au déplacement, ce sont principalement des fauteuils roulants en mode podale où le résident peut se déplacer avec ses pieds (27%). Concernant les actions sur l’environnement, cela consiste principalement à sécuriser les zones de déambulation (37,5%). Néanmoins, à plus de 72%, les moyen mis en place ne seraient pas spécifiques aux résidents atteints de démence. Il semblerait donc qu’il n’y ait pas de différence de suivi entre les résidents déments et non déments. Une part de la population interrogée (23%) estiment toutefois que les moyens employés sont spécifiques. De plus, les résultats ne démontrent pas de façon significative si l’intérêt des moyens employés est compris ou non par les bénéficiaires. En effet, plus de 42% estiment qu’il ne serait pas compris alors que plus de 40% estiment qui le serait. Les moyens les moins compris par les résidents seraient le chaussage adapté et le travail des fonctions motrices. Néanmoins, malgré ces 42%, plus de 76% considèrent que les moyens sont acceptés par les résidents, contre 17% estimant l’inverse. Ainsi, les résidents accepteraient les moyens utilisés malgré leur incompréhension. De plus, ils seraient efficaces à plus de 75% pour optimiser la liberté de déplacement. Néanmoins, 17% estiment qu’ils ne le seraient pas. Pour mettre en place ces moyens, 75% des participants estiment considérer à la fois la démence et le risque de chute. De plus, les résultats démontrent que les moyens mis en place dépendent principalement du résident (40,5%), notamment des troubles cognitifs (17%), des équipes soignantes (30%), comme leur implication dans l’accompagnement (18%) et de leur temps (14%), et des moyens financiers (13,5%). En lien avec ces derniers, 51% des participants considèrent avoir les moyens nécessaires pour mettre en place les moyens contre 34% estimant ne pas les avoir. De plus, les 17% ayant estimé que les moyens mis en place n’étaient pas efficaces pour optimiser la liberté de déplacement ont également considéré ne pas avoir les moyens nécessaires ou ne pas savoir. De plus, il est constaté que certains moyens comme le chaussage adapté, le placement en UVP et la prise en charge pluridisciplinaire sont uniquement ou plus évoqués par les ergothérapeutes ayant une ancienneté comprise entre 0 et 5 ans. Le travail de l’équilibre semble plus utilisé par les ergothérapeutes ayant une ancienneté comprise en 5 et 10 ans. L’accompagnement au déplacement semble, lui, plus fréquemment utilisé par les ergothérapeutes ayant une ancienneté de plus de 10 ans. Concernant les actions sur l’environnement, le travail des fonctions motrices et l’évaluation du risque de chute, ceux-ci semblent quasiment autant utilisées par tous les ergothérapeutes, qu’importe leur durée d’ancienneté. Les aides techniques au déplacement, quant à elles, semblent plus utilisées par les ergothérapeutes ayant une ancienneté de plus de 5 ans. Ces AT restent toutefois le premier moyen mis en place par tous les ergothérapeutes de l’échantillon. (Cf. Tableau ci-dessous).

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Contexte 
1.2 Thème 
1.3 Explication terminologique 
1.4 Résonance du thème 
1.5 Revue de littérature 
1.5.1 Les facteurs de risque de chutes
1.5.2 La prévention des chutes
1.5.3 L’éducation pour se relever après une chute
1.5.4 Résonance du thème
1.5.5 Problématisation pratique
1.6 Enquête exploratoire 
1.6.1 Résultats de l’enquête exploratoire
1.6.2 Apports à la problématisation pratique
1.7 Question initiale de recherche 
1.8 Cadre de référence 
1.8.1 La démence
1.8.2 L’institutionnalisation en EHPAD
1.8.3 La personne âgée chutante
2 Matériel et méthode 
3 Résultats 
4 Discussion 
Bibliographie
Annexes

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