Métabolisme du cristallin (8)
Teneur en eau : le cristallin est pauvre en eau (65%); cette teneur diminue avec l’âge et du cortex vers le noyau.
Sels minéraux : Ils sont en quantité faible par rapport au plasma et l’humeur aqueuse : le potassium (K+), le sodium (Na+), le chlore (Cl-), le calcium (Ca+), le magnésium (Mg++), le phosphore (PO4–).
Protides : l’azote totale du cristallin représente 5,36% ; et est plus élevé dans le noyau que dans le cortex.
Lipides : ils représentent seulement 1% de la substance cristallinienne.
Glucides : il y a 10 fois moins de glucose dans le cristallin que dans l’humeur aqueuse.
Vitamines et enzymes : on a isolé dans le cristallin les vitamines A, B1, B2, PP, C ; le taux de vitamine C baisse avec l’âge et en cas de cataracte.
Le cristallin se nourrit par imbibition. Le métabolisme du cristallin se réalise grâce à des échanges passifs, mais surtout à des transports actifs d’éléments qui diffuse à partir de l’humeur aqueuse. Le glucide est puisé dans l’humeur aqueuse, puis dégradé dans le cristallin. Cette dégradation fournit au cristallin l’énergie nécessaire pour son anabolisme : le maintien de la transparence et les concentrations ioniques, la synthèse de protéines et l’accommodation. Le noyau contient les fibres les plus anciennes, sans activité métabolique. Le cortex, formé des fibres les plus jeunes, est le siège d’une activité métabolique intense contribuant au transport actif de cations au travers de l’épithélium antérieur.
Evolutions et complications de la cataracte (11)
• Evolution
L’évolution se fait vers la bilatéralisation de la cataracte, vers l’opacification totale du cristallin. On distingue 4 stades :
– Stade d’intumescence : le cristallin se gonfle.
– Stade de maturité ou cataracte totale : le cristallin est blanc de volume normal ; la zonule se fragilise avec risque de subluxation du cristallin.
– Stade de la cataracte Morgagnienne : le cortex se liquéfie ; le noyau se durcit de teint foncé, se luxe au centre du fond cristallinien
– Stade d’hypermaturité : la capsule s’amincit, se plisse, devient perméable aux produits de dégradations du cristallin.
• Complications
– La subluxation ou luxation du cristallin soit dans la chambre antérieure, soit dans le vitré.
– L’hypertonie oculaire aiguë : l’intumescence du cristallin bloque l’orifice pupillaire, crée un obstacle de la circulation de l’humeur aqueuse vers la chambre antérieure.
– Le glaucome phacolytique : c’est un phénomène inflammatoire dû à une exsudation des protéines cristalliniennes, à travers une capsule altérée, entraînant un obstacle de l’angle irido-cristallinien.
– L’uvéite phacoantigénique : l’issue des protéines cristalliniennes à travers la capsule altérée vers l’humeur aqueuse déclenche une uvéite auto-immune.
Concernant les techniques opératoires
Pour MILAZZO. S et TURUT. P la phacoémulsification permet d’améliorer les résultats fonctionnels (l’incision est courte, la cicatrisation est rapide) et de diminuer les risques de complications. (22) C’est la méthode de choix dans les pays développés. Les principaux inconvénients sont liés à la machine : son coût, sa maintenance et surtout les difficultés de la technique qui nécessite une bonne connaissance du matériel et une initiation longue. (26) Dans les pays en voie de développement, la CCSS est une alternative à la Phacoémulsification. (26) L’effectif des patients opérés par la méthode EEC est supérieur à celui de la CCSS, car l’EEC a été appliquée dans le service depuis l’an 2000 tandis que la méthode CCSS n’a été introduite qu’en Septembre 2005.Actuellement, seule le Professeur Bernardin Prisca le pratique dans notre service tandis que les autres ophtalmologistes sont encore en cours d’apprentissage. (18) La Chirurgie de la Cataracte Sans Suture est plus difficile à apprendre que l’Extraction Extra- capsulaire car la construction d’un tunnel étroit et le fait de travailler sur ce tunnel nécessite des compétences chirurgicales et des expériences. (27) Les essais cliniques dans le Service ont montré que la CCSS produit de meilleurs résultats à court terme que l’EEC classique, en particulier sans correction. A la longue, toutefois, on n’observait aucune différence entre les deux types d’intervention.
CONCLUSION
La cataracte peut être définie comme la présence d’opacités cristalliniennes responsables d’une diminution de vision de façon significative, entraînant une réduction de l’activité fonctionnelle. Elle touche particulièrement les personnes âgées. Aucune mesure préventive n’a actuellement d’efficacité démontée sur des critères cliniques. Il n’existe aucun traitement médical préventif ni curatif de la cataracte. Il est actuellement démontré que l’EEC, la CCSS et la Phacoémulsification permettent d’améliorer les résultats fonctionnels sur le plan visuel et de diminuer le risque des complications. L’amélioration du rapport bénéfices/risques explique l’augmentation du nombre d’intervention. Les complications postopératoires importantes sont l’endophtalmie et l’opacification de la capsule postérieure. Il faut élaborer des recherches visant à prévenir ou à traiter ces complications. La chirurgie de la cataracte à petite incision manuelle sans suture permet d’obtenir rapidement et à faible coût une bonne récupération visuelle. Il est temps d’apprendre cette technique. Les résultats de notre étude nous permettent de dire que la CCSS semble être la technique de choix pour l’heure actuelle. La formation des chirurgiens ophtalmologistes représente le problème principal lorsqu’on souhaite se convertir à la chirurgie sans suture. Le coût de la phacoémulsification est élevé par rapport aux autres techniques, les résultats sont satisfaisants, alors que les trois techniques ne présentent pas de différence significative en termes de résultats post-opératoires basés sur l’Acuité Visuelle sans correction plusieurs semaines après intervention (J30).
|
Table des matières
Introduction
Partie I : Revue de la littérature
I – Rappel anatomophysiologique du cristallin
II – Physio pathogénie de la cataracte
III – Données épidémiologiques
IV – Etude clinique
V – Les principales étiologies de la cataracte
A. Cataracte congénitale
B. Cataracte juvénile
C. Cataracte sénile
D. Cataracte traumatique
E. Cataracte pathologique
VI – La chirurgie de la cataracte
A. L’extraction extra capsulaire
B. La chirurgie de la cataracte sans suture
C. La phacoémulsification
D. Extraction intra- capsulaire
E. Phakophagie
Partie II : Notre étude
I – Objectif de l’étude
II – Matériels et méthodes
A. Lieu et période
B. Recrutement des patients
C. Sélection des patients recrutés
D. Paramètres d’études
E. Analyse des données
F. Protocoles opératoires
IV – Résultats
A. Répartition des patients selon l’âge et le sexe
B. Répartition des patients suivant leurs antécédents
C. Répartition des patients selon l’acuité visuelle préopératoire
D. Répartition des patients selon les techniques opératoires et leur mode d’implantation
E. Répartition des patients selon l’incident opératoire
F. Répartition selon la pathologie oculaire préexistante
G. Acuité visuelle postopératoire J1
H. Les complications postopératoires à J1
I. Acuité visuelle postopératoire J7 sans correction
J. Acuité visuelle postopératoire J7 avec correction
K. Les complications postopératoires à J7
L. Acuité visuelle postopératoire J30 sans correction
M. Acuité visuelle postopératoire J30 avec correction
Partie III : commentaires, discussions et suggestions
I- Commentaires et discussions
A. Concernant les techniques opératoires
B. Concernant l’incident opératoire
C. Concernant les résultats fonctionnels
C.1. Résultats fonctionnels à J1
C.2. Résultats fonctionnels à J7
C.3. Résultats fonctionnels à J30
D. Concernant les complications
D.1. Complications à J1
D.2. Complications à J7
II- Suggestions
Conclusion
Bibliographie
Télécharger le rapport complet