La chasse au vol en France

PRISE EN CHARGE MEDICALE DES OISEAUX DE CHASSE AU VOL

Pratique moderne de la chasse au vol en France

Espèces de rapace utilisées pour la chasse au vol en France

Les espèces utilisées pour la chasse au vol sont nombreuses. Elles appartiennent à deux grandes familles : les falconidés et les accipitridés.
Parmi les falconidés, on dresse le faucon pèlerin, le faucon gerfaut, le faucon sacre, le faucon lanier, le faucon émerillon, et certains hybrides (gerfaut x sacre, gerfaut x pèlerin,…).
Parmi les accipitridés, l’autour des palombes, l’épervier d’Europe, la buse à queue rousse et la buse de Harris sont éduqués pour la chasse au vol. De façon plus anecdotique, les aigles royaux sont aussi utilisés pour la chasse au vol en France.

Législation de la détention des oiseaux de chasse au vol

Dans tous les pays, la fauconnerie est strictement réglementée dans la mesure où pratiquement toutes les espèces d’oiseaux de proie utilisées à la chasse au vol sont protégées. Les réglementations nationales varient assez peu d’un pays à l’autre car elles sont le plus souvent dictées par des conventions ou règlements internationaux (Convention de Washington – CITES-, Convention de Berne,…).
En France, la détention des oiseaux de chasse au vol, espèces non domestiques, est fondée sur :
– Le code de l’environnement (C.E.) : articles L.411-1 à L.411-3, L412-1, L.413-2 à L.412-4, L415-1 ;
– L’arrêté ministériel du 17 avril 1981 modifié. Il détermine les espèces d’oiseaux protégées en France ;
– L’arrêté du 10 août 2004, inscrit au Journal Officiel de la République Française (J.O.R.F) du 25 septembre 2004, en ce qui concerne l’élevage d’agrément, et au J.O.R.F du 30 septembre 2004 en ce qui concerne les établissements d’élevages. Ils fixent les conditions d’autorisation de détention d’animaux de certaines espèces non domestiques dans les établissements d’élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques.
– L’arrêté du 24 mars 2005 (J.O.R.F du 23 avril 2005).Il modifie le délai d’applications de certaines mesures décrites dans l’arrêté précédent ;
Cette réglementation valable en 2012 est susceptible d’être modifiée. Ces textes sont consultables sur www.legifrance.gouv.fr ou www.developpement-durable.gouv.fr.
De nos jours, la plupart des oiseaux de chasse au vol sont nés en captivité et proviennent d’un élevage. Comme précisé plus haut, il existe deux types d’élevages :
– « L’élevage d’agrément », qui concerne les amateurs, qui détiennent des rapaces pour la pratique de la chasse au vol, et/ou dans le but de reproduire des rapaces destinés au seul usage de la chasse au vol. Ce type d’installation est soumis à déclaration à la préfecture. Il est nécessaire, au préalable, d’obtenir, une autorisation de détention, d’utilisation et de transport (D.U.T, article L.412-1 du code de l’Environnement).
La D.U.T permet la pratique de la chasse, selon les préconisations du département où elle est délivrée, la mise en condition et l’entraînement des oiseaux après la date de fermeture de la chasse sur les animaux classé nuisibles dans le département, l’entraînement des oiseaux entre le 1er juillet et la date d’ouverture de la chasse sur des gibiers d’élevage marqué, la détention et le transport d’oiseaux pour toute activité nécessaire à leur entretien, et la participation occasionnelle et non lucrative à des manifestations à caractère cynégétique (fête de la chasse, démonstrations…).
– « L’établissement d’élevage », qui correspond aux activités de « vente, location, transit ou de présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques » (article L.413-2 du code de l’Environnement (certificat de capacité) et article L.413-3 du code de l’Environnement (autorisation d’ouverture)). Le responsable de cette structure doit posséder un certificat de capacité incessible et personnel, et doit avoir reçu l’aval des autorités, par la délivrance d’une autorisation de détention et d’ouverture au public.
Le tableau 1 présente les conditions de classification de l’élevage.
Un petit nombre de rapaces peut être prélevé dans la nature (désairé*). Ce désairage* est soumis à autorisation préfectorale. Il concerne deux espèces de rapaces : l’épervier d’Europe et l’autour des Palombes. Le fauconnier doit déposer une demande d’autorisation de détention auprès du préfet du lieu de détention, et une demande d’autorisation de désairage auprès du préfet du lieu de désairage. L’administration consulte plusieurs organismes qualifiés (Direction de protection de la nature, Bureau de la Flore et de la Faune Sauvage, Conseil national de la Protection de la Nature, Direction départementale de l’agriculture et de la forêt) afin d’évaluer cette demande (Masson, 2004).
Une fois le rapace prélevé, celui-ci est bagué sous l’autorité d’un agent habilité (article L.415-1 du C.E.), et doit être identifié.
Remarque : Le hibou grand-duc (Bubo bubo) est le seul rapace nocturne autorisé dans le cadre de cette législation. Il était déjà utilisé au Moyen-Âge : présent sur le terrain de chasse, il attirait les corvidés, que l’on pouvait alors attaquer avec des oiseaux de haut-vol (Boyer et Planiol, 1948).
Actuellement quelques spécimens sont affaités*, pour voler* le lapin (Oryctolagus cuniculus) ou le lièvre (Lepus europaeus).
Pour plus de détail sur la législation liée à la détention de rapaces et aux activités connexes, on peut se reporter à l’ouvrage de Masson (2004).

La chasse au vol en France : pratique et législation

Techniques de chasse au vol

Il existe deux grands types de chasse au vol : le « bas-vol » et « le haut-vol ». On en décrit ici les principes généraux.

Le « bas-vol »

Le « bas-vol » est un type de chasse qui consiste à faire partir le rapace du poing du fauconnier, ou bien d’un endroit où il est perché. Cette méthode est aussi appelée « vol au poing » ou « autourserie ». Le terrain est battu par un chien ou le fauconnier, et, au départ du gibier, l’oiseau s’élance à sa poursuite.
Les rapaces utilisés appartiennent à la famille des accipitridés : autour des palombes, buse à queue rousse, buse de Harris, épervier d’Europe, aigle royal, …Ils ont une anatomie particulière : les ailes sont courtes et arrondies, et la queue est large, leur permettant de brusques changements de direction. Les proies d’un oiseau de bas vol sont multiples : à plumes (faisan de Colchide (Phasianus colchicus), perdrix grise (Perdix perdix), perdrix rouge (Alectoris rufa), canard colvert (Anas platyrhynchos), corbeau freux (Corvus frugilegus)…) et à poils (lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), lièvre d’Europe (Lepus europaeus), voire renard roux (Vulpes vulpes), chevreuil (Capreolus capreolus) pour les aigles royaux, …).
Une fois la prise réalisée, le fauconnier doit intervenir, pour abréger les souffrances de la proie et éviter que le rapace ne se blesse

Le « haut-vol »

Le terme « haut-vol », aussi appelé vol aux leurres, caractérise le mode de chasse où le rapace est déjà en vol lors du départ du gibier.L’oiseau est lâché du poing du fauconnier et prend de l’altitude, en se servant des courants ascensionnels. Il reste stabilisé à la verticale du fauconnier et de son chien à l’arrêt (appelé « chien d’oysel *»). Dès qu’une proie est levée par le chien, il fond en piqué, à très grande vitesse sur sa proie.Les rapaces utilisés pour ce type de chasse sont des falconidés : faucon émerillon, faucon lanier, faucon pèlerin, faucon sacre, faucon gerfaut, et leurs hybrides.Cette technique de chasse reproduit celle utilisée dans la nature par les falconidés qui ont en commun des ailes effilées et une queue fine. Les proies chassées sont constituées de gibier volant : faisan de Colchide, perdrix grise, perdrix rouge, canard colvert, corbeau freux, …

La réglementation de la chasse au vol

Conformément à l’article L. 424-4 du code de l’environnement, la chasse au vol est avec les chasses à tir, à l’arc et à courre, l’un des quatre modes de chasse autorisés en France. Ses dates d’ouverture et de fermeture sont comparables à celles de la chasse à tir en fonction des espèces de gibier. Des conditions particulières sont applicables, dans le cadre de la D.U.T, pour l’affaitage* des rapaces et leurs usages à des fins de destruction des espèces nuisibles.Ainsi, pour les mammifères et les espèces d’oiseaux sédentaires, la chasse au vol est autorisée de la date de l’ouverture générale prévue pour le département, au dernier jour de février.Pour les oiseaux de passage et le gibier d’eau, ce sont les dispositions des arrêtés ministériels spécifiques fixant la période de chasse à tir de ces espèces, qui s’appliquent également pour la chasse au vol.

Oiseau de chasse au vol : de la naissance à l’âge adulte

Comme présenté plus haut, la plupart des rapaces utilisés pour la chasse au vol proviennent d’un élevage. Plusieurs méthodes d’affaitage* existent :
– le jeune poussin est laissé avec les parents jusqu’à l’âge de 16 semaines. C’est souvent le cas pour les espèces grégaires comme les buses de Harris : le poussin développe des interactions sociales avec la nichée et ses parents. Les inconvénients de cette pratique sont l’impossibilité de surveiller l’état sanitaire de la nichée, le caractère sauvage du rapace juvénile lors du premier contact avec l’homme : l’apprentissage du rapace pour la chasse au vol est un peu plus long, et doit être plus intensif (Jones MP, 2008).
– le poussin est élevé par l’homme, et est imprégné, c’est-à-dire qu’il crée un lien « filial » avec l’humain qui s’en occupe. C’est aussi le cas des rapaces désairés. La littérature décrit l’âge auquel l’imprégnation est la plus efficace, pour chaque espèce. Cette méthode d’élevage est utile dans une optique d’élevage, pour le prélèvement de semence en vue d’insémination artificielle notamment.
Le rapace élevé à la main sera aussi moins peureux et plus à l’écoute. Néanmoins, ce type de socialisation prend du temps, et on peut voir apparaître des troubles du comportement (vocalises, agressions), lors des restrictions alimentaires pendant la saison de chasse. Cette méthode n’est pas recommandée pour les accipitridés de grande taille (Jones MP, 2008).
Le dressage a lieu en général pendant l’été. Il consiste à habituer le rapace non imprégné à tolérer l’homme, et ne pas le considérer comme un prédateur.
Tout d’abord l’oiseau est équipé de lanières de cuirs autour de ses membres postérieurs, appelées bracelets*, afin de l’attacher avec des jets*, et de le reprendre facilement dans la volière (figure 9).
Le dressage d’un rapace pour la chasse au vol nécessite beaucoup de temps. Il doit être manipulé quotidiennement, plusieurs heures par jour. Une fois que le rapace se nourrit sur le poing, le dressage utilise la méthode du renforcement positif : on lui propose une récompense sous la forme d’un petit bout de viande pour l’encourager à faire une action ou le récompenser lorsqu’il a répondu positivement à une demande du fauconnier (Parry-Jones, 2008). Par cette technique, on l’habitue à se poser sur le poing ganté du fauconnier, à monter sur une balance équipé d’une perche, à supporter un chaperon*, à être manipulé (palpation du bréchet, …). Le rapace, comme un carnivore domestique, doit être mis en contact avec un grand nombre de stimuli, afin de diminuer la fréquence des situations d’inconfort: chien et furet, futurs compagnons de chasse, jeunes enfants, voitures,…Le suivi du poids du rapace a une grande importante dans ce processus : l’oiseau est pesé quotidiennement afin d’adapter son poids et son régime alimentaire, pour qu’il montre de l’intérêt lorsqu’on le stimule en présentant de la nourriture (Parry-Jones, 2008).Une fois que le rapace répond à un rappel d’une distance d’un mètre à peu près, on utilise une filière, longue longe d’au moins 10 mètres, à laquelle sont attachés les jets du rapace, pour continuer les exercices de rappels. Progressivement, la récompense n’est plus donnée systématiquement sous forme de nourriture (Parry-Jones, 2008). C’est à partir de là que le dressage des oiseaux de haut-vol et de bas-vol diffère.Pour les oiseaux de bas-vol, la Buse de Harris, par exemple, on augmente de jour en jour la distance de rappel, jusqu’à ne plus utiliser la filière. Progressivement, le rapace se perche dans les arbres, et suit le fauconnier de branche en branche.Pour les oiseaux de haut-vol, un faucon pèlerin par exemple, on utilise un leurre*, un simulacre de proie (ailes d’oiseau gibier ou forme de cuir) auquel est fixé un morceau de viande. Le fauconnier fait tournoyer le leurre dans le ciel, pour mimer le vol d’un oiseau. Il laisse le rapace s’en saisir après plusieurs tentatives de capture, pour le récompenser.La fin de l’affaitage aboutit à la présentation d’une proie vivante, que le rapace est encouragé à attaquer.Pendant la saison de chasse, le rapace doit être volé le plus fréquemment possible, l’idéal étant une sortie quotidienne.Afin d’éviter de perdre son oiseau, celui-ci est équipé, au moment de la chasse, d’un émetteur, fixé au métatarse par un bracelet, ou sur la base d’une rectrice. Le fauconnier dispose d’un récepteur qui permet de localiser et de retrouver le rapace (techniques de radiogoniométrie).À la fin de la première saison de chasse, le rapace est placé en volière de mue. Son poids est suivi moins régulièrement. Il est nourri de façon plus abondante, afin que la mue* se passe dans de bonnes conditions. À la fin de l’été, l’oiseau est de nouveau manipulé quotidiennement. Son poids est surveillé : la ration alimentaire et la charge d’exercice physique sont progressivement modifiées afin que le rapace retrouve le poids qu’il avait lors de la période de chasse précédente. La reprise de la chasse est rapide, du fait de la conservation des apprentissages acquis l’hiver précédent.
Les saisons de vol et les saisons de mues se succèdent ainsi. Un rapace de chasse au vol peut ainsi chasser plusieurs dizaines d’années en main d’homme.

L’Association Nationale des Fauconniers et Autoursiers français

L’ANFA est une association française à but non lucratif, régie par la loi du 1er juillet 1901.
Elle regroupe la quasi-totalité des fauconniers et autoursiers pratiquants, amateurs et professionnels (environ 100 équipages*), ainsi que des membres non pratiquants, soit environ 300 membres. Elle a été créée en 1945, par Abel Boyer. Elle fait partie de l’IAF (International Association of Falconry and conservation of Birds of prey). Les objectifs de l’association sont d’assurer la pérennité de ce mode de chasse (figure 10), de participer à la conservation des rapaces sauvages (rôle dans l’épidémio-surveillance) et à la reproduction en captivité. Elle est aussi chargée de promouvoir la sauvegarde de ce patrimoine en France et à l’étranger.
L’A.N.F.A. a participé activement à la promulgation de la fauconnerie comme patrimoine immatériel mondial auprès de l’UNESCO. Les pennes sont les plumes de vol des oiseaux. Cette devise est double : elle témoigne de l’implication personnelle que demande cette passion, et notamment de la nécessité de bien entretenir son oiseau de chasse au vol.

La pathologie des oiseaux de chasse au vol

Au Moyen Âge, la chasse au vol est un loisir très prisé de l’aristocratie et des cours royales. Les soins consacrés à ces oiseaux de valeur, ainsi qu’aux chiens de chasse, se développent pendant cette période. Des ouvrages cynégétiques décrivent l’entretien de ces oiseaux, leur dressage, leur pathologie et la pharmacopée disponible pour les soigner.
Mais, à la création des premières écoles vétérinaires en Europe à la fin du XVIIIe siècle, la fauconnerie est une pratique moins en vogue. L’étude des soins à apporter aux rapaces passent en second plan par rapport à ceux des animaux de rente, et notamment d’autres oiseaux comme les volailles de basse-cour ou les pigeons voyageurs.Comme l’évoque Van den Abeele (1994), la médecine vétérinaire des oiseaux de proie ne s’est réellement développée de manière scientifique à partir de 1980.

La pathologie des oiseaux de chasse au vol à travers la littérature du Moyen Âge

Les maladies des rapaces et les moyens thérapeutiques utilisés pour les combattre sont évoqués dès l’Antiquité, et plus particulièrement au Moyen Âge. Van den Abeele (1994) répertorie dans son étude quinze ouvrages médiévaux « sources » (du Xe au XIVe siècles), repris dans des oeuvres postérieures:
– l’Anonyme de Vercelli (milieu du Xe siècle) ;
– Liber accipitrum de Grimaldus (XIe siècle) ;
– De avibus d’Adélard de Bath, (XIIe siècle) ;
– Epistola Aquile, Symachi et Theodotionis ad Ptolomeum (XIIe siècle) ;
– Dancus Rex (milieu du XIIe siècle) ;
– Guillelmus falconarius (XIIe siècle) ;
– Gerardus falconarius (XIIe siècle) ;
– Alexander medicus (XIIe siècle) ;
– Grisofus medicus (XIIe siècle) ;
– Pratica avium du « Pseudo-Hippocrate » (XIIe siècle) ;
– Incipit tractatus optimus de austuribus (première moitié du XIIe siècle) ;
– Liber medicaminum avium (XIIIe siècle) ;
– De falconibus d’Albert le Grand (milieu du XIIIe siècle) ;
– Liber avium viventium de rapina, d’Egidius de Aquino (seconde moitié du XIIe siècle) ;
– Tractatus de sperveriis (XIIIe siècle) ;
– Liber ruralium commodorum, X, de Petrus de Crescentiis (XIVe siècle).
L’exploitation des données fournies par ses ouvrages est complexe, du fait des modifications de termes employés au fil du temps pour décrire l’anatomie des rapaces ou les traitements utilisés.
Van den Abeele (1994) rapporte l’usage d’un lexique restreint pour décrire les symptômes, et d’une « terminologie fluctuante ». Certains termes sont repris par analogie avec la médecine humaine.
On peut noter que la théorie des « humeurs » qui prévaut alors dans les traités de médecine humaine n’est que très rarement reprise pour expliquer la pathologie des rapaces.
En ce qui concerne la fréquence des affections, il est difficile d’établir un panorama des maladies rencontrées lors des différentes périodes. Van den Abeele (1994) liste les thèmes les plus souvent évoqués dans les textes médiévaux cités précédemment, par ordre de fréquence décroissant:
– « tinea », qui correspond à un parasite du calamus des plumes (peut être Cnemidocoptes spp) ;
– « pediculi », les poux ;
– des« recettes pour la mue » ;
– « podagra », la pododermatite ;
– « lumbrici », les vers endoparasites ;
– « febris », la fièvre. Le rapace est décrit dans les ouvrages comme tremblant, avec les ailes abaissés, chaud au toucher, les yeux clos, ou encore dysorexique (Van den Abeele, 1994) ;
– « fastidium », qui correspond au« dégoût » ou dysorexie ;
– « lapis », la constipation parfois nommée « petra ». L’oiseau qui en est affecté n’émet pas de fientes, digère mal et se mordille le cloaque (Van den Abeele, 1994) ;
– « vomitus », les vomissements ;
– « gutta », la goutte aviaire qui correspond à une douleur articulaire au niveau des ailes ou des cuisses selon Pierre de Crescenzi (Van den Abeele, 1994).
Les remèdes utilisés sont simples, la plupart étant des recettes pharmaceutiques, administrées per os, ou en onguent Quelques régimes sont mentionnés, ainsi que des interventions chirurgicales.
Van den Abeele (1994) répertorie plus de 420 substances, végétales, animales, ou minérales, à partir des quinze ouvrages sources cités plus haut. Les plus fréquemment utilisées sont le miel (67 citations), l’huile (47 citations), le vin (45 citations), le vinaigre (36 citations), l’aloès (35 citations) ou encore le poivre (34 citations). Le miel et les huiles sont plus souvent utilisés comme excipients.
Les viandes permettent de faciliter l’administration des préparations. Les « recettes » utilisent le plus souvent trois ingrédients dans le Liber accipitrum de Grimaldus, mais certaines font appel à une dizaine d’ingrédients dans le traité de Moamin.
La figure 11 présente un exemple de préparation issue de Liber accipitrum de Grimaldus (milieu du
XIe siècle) (Smets, 1999).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA CHASSE AU VOL EN FRANCE
1. La chasse au vol : histoire et patrimoine culturel
1.1. La chasse au vol : des origines au XXIe siècle
1.2. Patrimoine linguistique de la chasse au vol
2. Pratique moderne de la chasse au vol en France
2.1. Espèces de rapace utilisées pour la chasse au vol en France
2.2. Législation de la détention des oiseaux de chasse au vol
2.3. La chasse au vol en France : pratique et législation
2.3.1. Techniques de chasse au vol
2.3.1.1. Le « bas-vol »
2.3.1.2. Le « haut-vol »
2.3.2. La réglementation de la chasse au vol
2.3.3. Oiseau de chasse au vol : de la naissance à l’âge adulte
2.4. L’Association Nationale des Fauconniers et Autoursiers français
3. La pathologie des oiseaux de chasse au vol
3.1. La pathologie des oiseaux de chasse au vol à travers la littérature du Moyen Âge
3.2. La pathologie des oiseaux de chasse au vol de nos jours
3.2.1. Données apportées par une étude sur la fréquence des différentes affections chez des falconidés au Moyen-Orient
3.2.2. Données apportées par le questionnaire réalisé en travail préliminaire à cette thèse
3.2.2.1. But de l’enquête
3.2.2.2. Choix du public
3.2.2.3. Présentation du questionnaire
3.2.2.4. Résultats du questionnaire
DEUXIEME PARTIE : PRISE EN CHARGE MEDICALE DES OISEAUX DE CHASSE AU VOL
1. Matériel nécessaire à la prise en charge des rapaces
2. Déroulement de la consultation d’un oiseau de chasse au vol
2.1. Anamnèse et commémoratifs
2.2. Examen à distance du rapace
2.3. Examen de la cage de transport du rapace
2.4. Manipulation des rapaces
2.5. Examen clinique d’un rapace
2.5.1. Poids et embonpoint
2.5.2. Appareil visuel
2.5.3. Audition
2.5.4. Tractus digestif
2.5.5. Appareil cardio-respiratoire
2.5.6. Système musculo-squelettique
2.5.7. Peau et plumage
3. Les examens complémentaires chez les oiseaux de chasse au vol
3.1. Analyse sanguines
3.1.1. Réalisation d’une prise de sang
3.1.2. Préparation du prélèvement
3.1.3.1. Glucose
3.1.3.2. ASAT (aspartate aminotransférase)
3.1.3.3. CK (créatinine kinase)
3.1.3.4. LDH (lactate déshydrogénase)
3.1.3.5. PAL (phosphatase alcaline)
3.1.3.6. Γ-GT (gamma-glutamyl-transférase)
3.1.3.7. ALAT (alanine amino-transférase)
3.1.3.8. Acides biliaires
3.1.3.9. Cholestérol
3.1.3.10. Calcium
3.1.3.11. Phosphore
3.1.3.12. Acide urique
3.1.3.13. Paramètres rénaux : urée et créatinine
3.1.4. Évaluation des protéines sériques
3.1.4.1. Protéines totales
3.1.4.2. Albumine
3.1.4.3. Fibrinogène
3.1.4.4. Électrophorèse des protéines
3.1.5. Numération formule-sanguine
3.1.5.1. Lignée érythroïde
3.1.5.2. Lignée leucocytaire
3.1.5.3. Variations attendues en fonction de la pathologie
3.1.6. Frottis sanguin
3.2. Analyse du tractus digestif
3.2.1. Écouvillon du jabot
3.2.2. Analyse des fientes
3.3. Autres examens de laboratoire
3.4. Radiographie
3.5. Échographie
3.6. Endoscopie
3.7. Scanner et IRM
4. Attitudes à tenir en cas d’urgences
4.1. Détresse respiratoire aiguë
4.2. Choc hypovolémique
4.3. Émaciation
TROISIEME PARTIE : PRINCIPALES AFFECTIONS DES OISEAUX DE CHASSE AU VOL
1. Pathologie du système respiratoire
1.1. Principaux signes cliniques d’une atteinte de l’appareil respiratoire des rapaces
1.2. Diagnostic différentiel de quelques signes cliniques de l’appareil respiratoire
1.2.1. Le jetage
1.2.2. Le gonflement périorbitaire
1.2.3. La dyspnée d’apparition aiguë
1.2.4. La dyspnée d’évolution chronique
1.3. Principales affections de l’appareil respiratoire des rapaces : pronostic et démarche thérapeutique
2. Pathologie du tractus digestif et des annexes
2.1. Principaux signes cliniques d’une atteinte de l’appareil digestif et de ses annexes des oiseaux de chasse au vol, et leurs diagnostics différentiels
2.1.1. Anomalies de l’aspect des fientes des rapaces
2.1.2. Anomalies de la préhension et du transit digestif des rapaces
2.2. Principales affections du tractus digestif des rapaces et de ses annexes
2.2.1. Pathologie de la cavité buccale des rapaces
2.2.2. Pathologie du jabot des rapaces
2.2.3. Pathologie de l’estomac des rapaces
2.2.4. Pathologie du tractus intestinal des rapaces
2.2.5. Pathologie du cloaque des rapaces
2.2.6. Pathologie du foie
2.2.7. Pathologie du pancréas
3. Pathologie de l’appareil urinaire
3.1. L’appareil urinaire des rapaces et les techniques d’explorations
3.2. Principales affections du tractus urinaire des rapaces
4. Pathologie neuromusculaire des rapaces
5. Pathologie de la peau et des plumes
5.1. Pathologie des plumes
5.2. Pathologie de la peau
5.2.1. Diagnostic différentiel des principaux signes cliniques dermatologiques
5.2.2. Principales caractéristiques de quelques affections dermatologiques
6. Parasites du sang : les hémoprotozoaires
QUATRIEME PARTIE : MONOGRAPHIES
1. Maladies bactériennes
1.1. Entérotoxémies à Clostridium perfringens
1.2. Pasteurellose
1.3. Chlamydiose
1.4. Mycoplasmose
2. Maladies virales
2.1. Grippe aviaire (Orthomyxovirus Influenza A)
2.2. Poxvirose
2.3. Paramyxovirose
2.4. Adénovirose
2.5. Herpèsvirose
2.6. Infection à virus West-Nile
3. Maladies parasitaires
3.1. Affections fongiques
3.1.1. Aspergillose
3.1.2. Candidose
3.2. Protozooses
3.2.1. Trichomonose
3.2.2. Cryptosporidiose
3.2.3. Coccidiose
3.2.4. Hémoprotozooses
3.2.4.1. Infection par Plasmodium spp.
3.2.4.2. Infection par Leucocytozoon spp.
3.2.4.3. Infection par Haemoproteus spp.
3.2.4.4. Babésiose
3.3. Nématodes
3.3.1. Syngamose
3.3.2. Capillariose
3.3.3. Serratospiculose
3.4. Parasites externes
3.4.1. Parasites des plumes des rapaces
3.4.1.1. Poux broyeurs mallophages
3.4.1.2. Acarien des pennes : Harpyrhynchus spp
3.4.1.3. Mouches Hippoboscidés
3.4.2. Parasites de la peau des rapaces
3.4.2.1. Les acariens
3.4.2.2. Les diptères
4. Maladies métaboliques et nutritionnelles
4.1. Amyloïdose
4.2. Carence en vitamine B1 (thiamine)
4.3. Goutte viscérale
4.4. Hypovitaminose A
5. Intoxications
5.1. Intoxications par voie respiratoire
5.1.1. L’intoxication au monoxyde de carbone
5.1.2. L’intoxication au polytétrafluoroéthylène (PTFE) ou téflon
5.2. Saturnisme
6. Maladies de la peau et des plumes des rapaces
6.1. Maladie des plumes des rapaces
6.1.1. Barre de stress
6.1.2. Hémorragie des follicules plumeux
6.1.3. Folliculites
6.1.4. Troubles comportementaux autodestructeurs
6.2. Maladie de la peau des rapaces
6.2.1. Dermatite des ailes
6.2.2. Pododermatite
6.2.3. Sécheresse
6.2.4. Syndrôme « WTONS » : nécrose et oedème du bout de l’aile
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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