La césarienne en France : représentation

La césarienne en France : représentation 

Actuellement, la césarienne représente 20 % des accouchements (HAS, 2014). Une étude réalisée par Césarine sur les représentations de la césarienne, a montré que pour la plupart des femmes la césarienne représente une « opération », une «intervention », où les femmes se décrivent comme « passives », «spectatrices»,voire pour certaines « éventrées ». Il est remis en cause « l’inconnu », « l’imprévisible », « le manque d’information », « l’urgence », une situation « déshumanisée » (Césarine, 2017). Dans une étude de 2000, les femmes ayant accouché par césarienne manifestaient plus souvent dans le post-partum des signes de fatigue et de dépression que les femmes ayant accouchée par voie basse(D. Subtil, 2000). Les femmes accouchant par césarienne présentaient plus de risques de développer des symptômes post-traumatiques (PTSD). Ces aspects ont eu un impact négatif sur le ressenti des femmes, impliquant des troubles fonctionnels maternels plus fréquents pendant les premières années de post-partum. Face à ces données, un projet de recherche a été lancé en 2016 par les Hôpitaux Universitaires de Genève pour une durée de deux ans afin d’évaluer les facteurs de risques de PTSD (Iselin-Chaves, 2016).

Préparation à la naissance et à la parentalité 

Pour y remédier, le plan de Périnatalité de 2005-2007 a développé la Préparation à la naissance et à la Parentalité afin d’accompagner les femmes à l’accouchement (HAS, 2005). Mais cela semble encore insuffisant au vu des dernières données citées ci-dessus, notamment dans le cadre de la césarienne. Il est retrouvé une volonté des femmes à devenir actrice de leur vie à tous les niveaux : l’émancipation, l’autonomie, l’égalité dans le travail comme dans la maternité (Césarine, 2017; Kouchner). Actuellement, la moitié des césariennes sont programmées, ce qui sous entend une possibilité d’anticipation. L’autre moitié se passe en urgence, c’est-à-dire de façon imprévisible, mais ne reste pas une situation exceptionnelle (HAS, 2014). Est-il possible de se préparer à toutes les situations ? La plupart des couples préparent la naissance via internet, les livres, ou les émissions télévisées, ils y puisent des informations possiblement erronées, orientées voire dépassées. Les sages-femmes sont aptes à répondre aux questions des couples avec des informations adaptées. Pourtant, il semblerait que ce ne soit pas suffisant, en témoigne la demande croissante de « préparations parallèles ». (Césarine, 2017) Au milieu de l’acupuncture, l’homéopathie, la réflexologie, l’hypnose interpelle (INSERM, 2015).

L’hypnose dans l’histoire 

D’un point de vue historique, il est couramment pensé que l’hypnose est née dans les rites, bien qu’il n’y ai pas de trace certaine. 1760, marque le premier tournant qui débute avec Mesmer (1714-1815). Il apporte le « magnétisme animal ». Sa thérapie se base sur le déclenchement de crises jusqu’à atteindre le rétablissement du sujet. Sa théorie a été expérimentée, et le résultat montre que « le fluide magnétique » est la cause des « crises » mais qu’elles sont dues à l’imagination suggéré par le thérapeute. Plus tard, cet aspect « mystique » est remis en question par James Braid (1795- 1860), en 1820. C’est un médecin écossais, emploie pour la première fois le terme « Hypnose », il désigne ainsi l’état décrit par Mesmer. A partir de ce terme «Hypnos », issu du grec qui signifie le sommeil, il définit cet état comme un « sommeil nerveux ». Il note la nécessité de la concentration mentale et le rôle de la suggestion verbale sur les effets recherchés.

Puis au milieu du XIXème avec Charcot, l’hypnose est réservée aux névrotiques, hystériques, car ils sont considérés à tort comme les seules personnes hypnotisables. Face à Charcot, s’impose Hyppolite Bernheim (1840-1919). Ce dernier considère l’hypnose comme un état naturel, où le patient porte une concentration intense augmentant sa suggestibilité. Ivan Pavlov (1849-1936) et Pierre Janet (1859-1947) contribuent au développement scientifique de l’hypnose. Le premier avec la théorie de l’apprentissage et du conditionnement et le deuxième avec « l’automatisme psychologique » qui explique la dissociation (Salem, 2004). Un tournant majeur de l’hypnose se produit au XXème siècle, par Miton Erickson. Ce psychiatre américain puise son savoir, ses approches et ses intuitions en grande partie dans son parcours personnel où il a développé l’autohypnose. Il aborde ses patients de manière novatrice. Les changements qu’il leur apporte ne viennent pas de médicaments, ni de la chirurgie, mais de la manière de communiquer. En prenant en considération la personne dans sa globalité, Erickson ne voulait établir de protocole étant donné la nécessité absolue de s’adapter à son patient. Pour apporter du poids à ce domaine, la Société Américaine d’Hypnose Clinique est créée par ses soins. L’apport est tel, que l’hypnose ayant la plus forte influence sur les praticiens contemporains est l’hypnose Ericksonienne (Haley, 2007). L’hypnose fait encore l’objet de fantasmes relayés par les médias et les croyances. La chaîne télévisée Arte relate dans un reportage la polémique des Faux Souvenirs dans les années 90. Cette découverte reste encore dans les mémoires où les forces américaines pensaient utiliser l’hypnose pour récupérer des informations qui se sont révélées fausses face à des aveux véridiques. Cela a contribué aux croyances négatives sur l’hypnose mais aussi à une avancée : le poids de l’imagination (Arte, 2018).

Perspectives philosophiques 

Deux grands courants autour de la pratique en hypnose nés dans les années 60- 70 sont retenus (Robin, 2013). Les néo-dissociationnistes se basent sur Pierre Janet avec l’hypothèse de la conscience divisée, plus couramment appelée un état dissociatif. Les états hypnotiques témoignent de modifications au niveau des traitements cognitifs, conscients et inconscients. Les socio-cognitifs s’inspirent de la psychologie sociale. Cette théorie tient compte de l’importance de la culture et de ses influences. Elle suggère que les comportements « qualifiés d’hypnotiques » découlent de facteurs liés à la culture (croyances, attentes, motivations). Ces deux théories ne sont pas opposées mais complémentaires et donnent naissance aux théories cognitives. Cette théorie prend en compte le « contexte hypnotique », c’est à-dire la culture de la personne autour de l’hypnose et ses attentes.

Par attentes il est possible d’en distinguer deux types :
• Les attentes sociales dites à la réponses(en observant et expérimentant les comportements validés ou non par la société et les conséquences qui en découlent)
• Les attentes de stimuli (le conditionnement comme expérimenté et décrit par Pavlov). Ainsi les attentes dites à la réponse créent « la réponse hypnotique » et les attentes de stimuli « l’expérience hypnotique ». Les croyances autour de l’hypnose ou phénomène hypnotique (l’expérience) vont créer la « réponse hypnotique », et inversement « la réponse hypnotique » conforte dans l’idée de « l’expérience hypnotique » que ressent le patient. Cette confortation dans l’expérience augmente la suggestibilité, c’est-à-dire la capacité à répondre aux suggestions de l’hypnotiseur, et donc à la réussite de l’expérience.

Définir l’hypnose : une problématique 

L’hypnose est un état de conscience naturelle modifié. Mais comment définir cet état? Quelles sont les composantes ? Pour cela, il est nécessaire de comprendre dans un premier temps l’histoire de cette pratique et d’en comprendre les phénomènes. Au niveau international, beaucoup de thérapeutes et chercheurs en hypnose travaillent à ce sujet, bien qu’en France la recherche soit encore peu développée (INSERM, 2015). Chacun apporte sa définition personnelle, à partir de leurs vécus et de leurs expériences. Ces difficultés mettent en avant les multiples composantes de l’hypnose, dont certaines nous échappent encore ;

L’hypnose est une procédure pendant laquelle un intervenant suggère au sujet des changements au niveau de ses perceptions, sensations, comportements et pensées. Le but étant d’atteindre l’état hypnotique par différentes inductions. Ces dernières sont préférablement en en lien avec le contexte hypnotique. Pour y parvenir, l’hypnothérapeute peut proposer deux types de suggestions (Green, 2005).
• Les suggestions directes qui sont des injonctions.
• Les suggestions indirectes : communications indirects développées notamment par Erickson en prenant en compte l’influence sociale (croyances, environnement). Ces formes de suggestions sont abordées dans cette étude.

Woody et Mc Conkey proposent une nouvelle définition, ils classent les composantes en deux parties (Barnier, 2008).
• Les composantes spécifiques sans qui l’état hypnotique ne peut être atteint sont :
o L’induction hypnotique
o L’imagination
o La dissociation
• Les composantes associées regroupent les paramètres éventuellement présents ou non nécessaires. Elles peuvent être employées pour aider le processus, en s’adaptant aux croyances et à la culture du sujet. Si elles sont absentes, elles n’entravent pas à la réalisation de l’hypnose.

L’hypnose est le processus qui amène à l’état hypnotique. De ce fait l’état hypnotique se définit par (Robin, 2013) :
• Réponse hypnotique (comportement) : Altération de la perception, du contrôle moteur et de la cognition, augmentation de la suggestibilité, Relaxation
• Expérience hypnotique (ressentie) : l’absorption, la dissociation, l’imagination .

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Table des matières

INTRODUCTION
La césarienne en France : représentation
Préparation à la naissance et à la parentalité
L’hypnose dans l’histoire
Le point philosophique
Définir l’hypnose : une problématique
Neurophysiologie et hypnose
L’hypnose contemporaine
L’hypnose d’accompagnement en obstétrique
MATERIELS ET METHODES
RESULTATS
Préparation par l’hypnose
Vécu et ressentis de la césarienne
Mise en pratique de l’autohypnose durant la césarienne
Attentes et besoins
ANALYSE ET DISCUSSION
Limites et biais de l’étude
Préparation avec l’hypnose : influences des représentations de la césarienne et les
croyances autour de l’hypnose
Vécu et ressentis le jour de la césarienne et l’utilisation de l’autohypnose
Demandes et besoins : axe d’amélioration
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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