Les informateurs
On ne peut pas faire une étude ou une recherche sans informateur .Alors chaque chercheur a besoin d’un informateur. Nous pouvons dire que l’informateur est le guide d’un chercheur, parce que c’est lui qui fournit des informations au chercheur.A ce propos Thilitte Laburth – Tolra et Jean Thierre écrivent : »Toute personnes acceptant ou cherchant le dialogue est susceptible de fournir des informations utilisable, peut être choisis comme informateur. Une enquête peut se faire auprès d’une personne, d’un informateur unique et exceptionnel (…..) ou auprès de plusieurs dizaines, voire de centaine d’individus ». Nous avons récolté des informations grâce aux enquêtés que ce soit les vieux ou les vielles des deux sexes, soit les jeunes mariés (le marié et la mariée) ainsi les intellectuels. Alors nous avons interviewé les vieux de cette région pour nous raconter ou pour décrire le déroulement de la cérémonie du mariage à la région de « Maillot » dans le passé. Comme nous avons interviewé les jeunes mariés (homme, femme) pour nous faire une description de la cérémonie du mariage aujourd’hui.
La djemaa de M’Chedallah
A M’Chedallah, Le pouvoir appartient à la djemaa ,assemblée de tous les hommes du groupement .au village un honneur (horma) distinct de celui de kharroubas composantes et qu’Ibn Khaldoun ,appelait « la vraie noblesse de l’homme « la cité dispense sa protection (anaia) a ceux qu’elle accueille, Elle possède des biens (mechmel) dont les revenus grossissement le montant des amendes, les impositions et des dons. L’esprit d’union de tous ces citoyens, dit Masqueray, « c’est la matière de l’esprit de cité, de patriotisme « . L’égalité des membres de la djemaa combattue par le conseil prépondérant des notables (oqqal), écoutés en raison du nombre de males composant leur famille, de leurs richesse, de leur jugement, de leur Age .Il forme le Sénat de ce système politique .La djamaa réclame le ju(di) s judicandi. Elle a la charge de faire respecter l’ordre et la paix Elle édicte, à cet effet, une législation quelque fois préventive, le plus souvent défensive, contenue dans les qanun, les règles coutumière transmise par tradition orale, parfois écrite grâce aux soins des marabouts instruit en arabe .les anciens qanoun de la Tribu de Maillot relevés par Hanotaux et Le tourneux, dans l’appendice de leur ouvrage : La Kabylie et les coutumes Kabyles.
Les Marabouts
Le plus célèbre marabout de la plaine de Maillot, celui dont réclament le plus grand nombre de descendants, est sans conteste Sidi Ameur Chérif, les pères de cheurfa _les fils du chérif _ du douar tixiridene .Ce saint personnage ,venu dit –on, de la plaine des Issers ,serait parvenu à exercer un commandement pour le compte des princes Bougiotes .L’un deux,tixiridene fait partie du douar Aghbalou. Les deux autres, cheurfa et Ouled Bou-hou, l’inégale importance, constituent à eux seuls le douar tixiridene. Le pèlerinage au mausolée de Sidi Ameur Cherif est très fréquenté l’occasion des principales fêtes musulmanes .Mais ce qui subsiste de la maamera (école religieuse) fondée par le grand saint se réduit a fort peu de choses, un maitre coranique sans valeur et une quarantaine d’enfant qui annouent le coran .Ce Taleb est entretenu par le village où il enseigne. Sa nomination est donc décidé par l’assemblée des habitants, C’est –à –dire ,En 1947,le poste se trouvant vacant ,une famille importante de cheurfa imposa la candidature d’un jeune cheikh ,frais émoulu de la Zitouna ,la célèbre medersa de Tunis .Imbu des idées réformistes en honneur à cette université musulmane ,le nouveau venu ne tardera pas à prendre pied dans les intrigues politiques à cette époque en pleine floraison .C’est ce qui le perdit .La grande famille qui avait patronné sa nomination lui retira sa confiance dans un but d’apaisement .Mis en minorité ,les partisans du cheikh durent s’incliner .On lui signifia son congé au printemps 1948.L’unanimité de la djemaa se fit alors sur un autre maitre ,sans envergure et respectueux de la tradition .C’est ainsi que les Oulémas se virent évincés de ce maraboutique
Les confréries
La confrérie des Rahmania groupe la quasi –totalité des khouans de la commune mixte de Maillot .Elle fut fondée par Si Mohammed Ben Abd Rahman El Guechtouli, né aux Ait Smail (douar Bou Nouh, commune mixte Draa El Mizan) vers 1728. Célèbre prédicateur, Thaumaturge et savant, il est le sait national de la Kabylie .Il mourut en 1793 et fut enterré aux Ait Smail. Son tombeau devint rapidement au lieu de pèlerinage et les Turcs suspectèrent les fractions belliqueuses de la Kabylie de s’y rencontrer .Aussi, firent –il enlever son cadavre pour l’emmener au Hamma, près d’Alger, où ils pouvaient mieux surveiller ses adeptes .Mais le saint se dédoubla et reprit sa place aux Ait Smail .Le miracle des deux tombeaux valut a l’apporté le surnom de « Bou Qobrine ». La confrérie ,devenue l’âme de l’insurrection de 1871,fut décapitée par la soumission et le sort de son chef ,le vieux cheikh El Haddad et le bannissement d’El Aziz ,son fils .parmi ceux qui demeurèrent fidèles à la maison mère ,il convient de citer la famille Houcini Ben Belkacem ,de la Zaouïa de Bou Djalil, douar de la commune mixte d’Akbou limitrophe des Ath Mansour .Il dirige les dignitaires et les adeptes du département d’Alger (Kabylie et environ)et du département de Constantine .son rayonnement moral s’étend a quelques villages de M’Chedallah (Illiten en particulier)et a la partie Ouest de la commune mixte de Maillot .Il y compte environ deux cents Khouans de Tarîqa . En 1941, à la suite d’un désaccord avec son frère ainé, le cheikh Houcini Mohamed Ben Belkacem rompit avec la zaouïa paternelle et s’établit a Maillot .il se rendit acquéreur d’important immeuble, entre autre un Hôtel –restaurant ou il installa sa maamera, composée d’une trentaine de tolbas. Très actif, le cheikh « Ou Belkacem » s’efforce de maintenir dans la règle des Rahmaniya ses effectifs menacés par l’émancipation des esprits et les coups des Oulémas .Par ailleurs, il adopte une attitude extrême loyale et courageuse vis-à-vis des autorités Françaises, auxquelles il ne ménage pas son concours en toutes occasions. Il se trouve concurrence à Maillot, par trois moqaddems de la même confrérie plus important st la chikh Hamlaoui, de la zaouïa de Château Dun-du-Rhummel.Son représentant au douar At Medour près de Bouira rayonne dans les tribus voisines des At Yala et du Ksar.Le chikh Ousahnoun de la zaouïa Imalliouene des At Oughlis (commune mixte de Sidi Aiche),visite spécialement Cheurfa et Ouakour .Il est difficile de dénombrer les adeptes qui ne doivent pas dépasser la centaine .Enfin ,le chikh El Hammad, authentique descendant du dernier grand maitre de la confrérie ,se déplace lui-même jusqu’au Ksar et tighremt . Il est loin de compter autant de fidèles que les cheikhs Hamlaoui et Hocini.A quelque rares exceptions près, tous les Marabouts de Maillot ont donné depuis de nombreuses années leur adhésion à la Rahmaniya. Cette reconnaissance leur fut dictée par l’opportunité de renforcer leur autorité en la régénérant sous le patronage d’une association unanimement considérée et respectée, fortement hiérarchisée, seul moyen de rompre l’équilibre paralysant des soffs. On en mesura la puissance lors de sa participation massive au soulèvement de 18713.
La période coloniale
Après l’occupation française, une nouvelle fonction de la cité apparaît. A cette occasion, des travaux de construction et d’équipements furent alors entrepris, imprimant à la ville un nouvel aménagement La ville des IMCHEDALLEN est caractérisée par le tracé rectiligne des voies de circulation constituant les axes de la nouvelle cité. Les nouveaux quartiers apparaissent selon une structure nouvelle rompant avec la trame du réseau traditionnel. En 1957, THADARTH GUIGHZER et THADARTH EL DJDID qui composent le douar OUAKOUR sont brûlées et leurs populations déplacées massivement vers la plaine, site actuel de l’agglomération de RAFFOUR pour assurer un meilleur contrôle. Ce camp de toiles fut dressé par la colonisation pour accueillir les populations des deux villages incendiés d’Ouakour. C’est d’ailleurs l’origine de l’appellation de cette cité ‘les toiles’ que conserve actuellement RAFFOUR. Parallèlement, une cité de recasement a vu le jour au lendemain de l’indépendance, sur le site de BOUAKLANE situé à l’Ouest de Raffour, afin d’héberger la population arrachée à son village d’origine BELBARA situé au pied du Djurdjura et incendié également par l’armée française en 1958 et qui se trouvait éparpillée durant la révolution sur plusieurs villages de la commune en raison de son refus d’habiter au camp de concentration.
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1 : Cadre méthodologique de la recherche
Introduction
1 : Le choix du thème
2 : Les raisons du choix du thème
– 2.1 : Les raisons objectives
– 2.2 : Les raisons subjectives
3 : la problématique
4 : Les techniques de collecte ou recueil des données
– 4.1 : La pré – enquête
– 4.2 : L’observation
– 4.2.1 : Les types d’observation
– 4.2.2 : L’observation Directe
– 4.2.3 : L’observation participante
– 4.3 : Les entretiens
– 4.4 : La recherche documentaire
– 4.5 : Le matériel utilisé dans la collecte des données
– 4.5.1 : Le téléphone portable
– 4.5.2 : Appareil photo et le caméscope
– 4.5.3 : Un bloc de notes
– 4.5.4 : Un journal de terrain
– 4.5.5 : Les images
– 4.5.6 : Les informateurs
5 : Les problèmes rencontrés durant la recherche
Conclusion
Chapitre II : Monographique
Introduction
1. Présentation de la Wilaya (Bouira)
2. Présentation de la Daïra (M’Chedallah)
3. Présentation de la commune (M’Chedallah)
3.1 : Le cadre géographique de la commune de M’Chedallah
3.2 : Le climat
3.3 : Géologie
3.4 : Les aléas naturels et risque sismique
a. Zone inondable
b. La Sismicité
4. Evolution contemporaine de la ville
4.1 : Structure urbaine de la commune
4.1.1 : Analyse des entités
o Entités ACL
a. Population
b. Composantes urbaines
c. Equipements
o Entités AS (Raffour)
a. Population
b. Composantes urbaines
c. Equipements
o Entités zone éparse
a. Population
d. Composantes urbaines
e. Equipements
4.2 : Réseau de voirie
4.3 : Analyse Démographique
4.3.1 : Volume et répartition de la population de la commune de M’Chedallah
4.3.2 : La scolarité
a. 1 er et 2eme cycle
b. 3 eme cycle (CEM)
c. Lycée
5. Organisation sociale de la commune
5.1 : La djemaa de M’Chedallah
5.2 : Les soffs
5.3 : Les Marabouts
5.4 : Les confréries
6. Evolution dans le temps
a. Avant la période coloniale
b. La période coloniale
La conclusion
Chapitre III : Théorique
Introduction
1. La parenté
1.1: La filiation
1.2 : Alliance
1.3 : La terminologie de parenté
1.4 : Les relations de parenté
a. Les relations de parenté selon les sexes
b. Les relations de parenté dans la parentèle primaire
c. Les relations dans la parentèle secondaire
2. Le mariage
2.1: Les types du mariage
2.2 : Prohibition de l’inceste
2.3 : Le mariage aujourd’hui
3. Le mariage en Kabylie
3.1 : Un mariage à tendance endogamique
3.2 : La dot
3.3 : Les rituels liés aux mariages
3.3.1 : Le rituel du L’henni et les joutes poétiques – joute poétique entre (aux hommes-femmes et entre les alliée de la famille
3.3.2 : Les rites du seuil pendant les cérémonies du mariage
3.4 : La cérémonie du mariage traditionnel en Kabylie
3.4.1 : Le jour du souper
3.4.2 : La fête des noces humaines et de la nature
3.4.3 : La nuit du Henné
3.4.4 : Le cortège de la mariée
3.4.5 : La nuit des noces et les « sept jours de la mariée »
Chapitre IV : Le mariage traditionnel dans la région de « Maillot »
Introduction
1. Le mariage traditionnel dans la région de « Maillot »
1.1: L’accord de principe
1.2 : Talast
1.3 : Asisti
1.4 : Avant le roulage du couscous
1.5 : Asensi
1.6 : La dot « Taamamt »
1.7 : Le roulage du couscous
2. La préparation de la mariée
2.1 : Le maquillage traditionnel de la mariée
2.2 : Les bijoux traditionnels de la mariée
3. Le départ de « Iqeffafen » du soir chez la mariée
3.1 : L’arrivée de la mariée à son nouveau domicile
3.2 : L’enlèvement du voile
3.3 : Imensi n tmeghra
3.4 : Urar n tmeghra
4. La nuit de noce
4.1 : Les sept jours de la mariée
4.2 : Imensi iḍulan
Chapitre V: Le Mariage d’aujourd’hui dans la région de Maillot
Introduction
1. Le mariage d’aujourd’hui dans la région de Maillot
1.1 : A la recherche d’une fiancée
1.2 : La demande de mariage
1.3 : Les fiançailles
2. Les préparatifs pour la fête du mariage
2.1 : Invitations
2.2 : Les tâches ménagères
2.3 : Le roulage du couscous
3. Les jours de la fête du mariage
3.1 : Le jour du henné
3.2 : La douche de la mariée
3.3 : La coiffure de la mariée
3.4 : Le maquillage de la mariée
3.5 : Les bijoux de la mariée
4. Le jour du mariage
4.1 : La préparation du déjeuner
4.2 : Le déjeuner
4.3 : La préparation du cortège
4.4 : L’arrivé des « Iqeffafen » à la maison de la mariée
4.5 : La dot « Taamamt »
4.6 : La cérémonie de la « Tesdira » dans la maison paternelle
4.7 : Une soirée dansante
5. La deuxième étape :(le jour du mariage)
5.1 : Le jour du mariage
5.2 : La préparation du cortège
5.3 : L’arrivée des Iqeffafen
5.4 : Le diner
5.5 : La Tesdira de la mariée dans sa nouvelle demeure
5.6 : La nuit de noce
6. La troisième étape
6.1 : Le lendemain de la nuit de noce
6.2 : Le repas d’Iḍulan
6.3 : Les sept jours de la mariée
6.4 : L’invitation du nouveau couple
6.5 : La lune de miel et le voyage de noce
7. Les transformations du mariage dans la région de Maillot
7.1 : Le choix de la mariée
7.2 : L’aménagement d’espace cérémonial
7.3 : La variation gastronomique
7.4 : Le cortège
7.5 : La Tesdira
7.6 : La douche de la mariée
7.7 : La coiffure
7.8 : Le maquillage
7.9 : La robe blanche et costume-cravate
7.10 : Asisti
7.11 : La disparition du roulage du couscous
7.12 : Le Henné
7.13 : Ce qui est resté
Conclusion
VI : Conclusion générale
VII : Bibliographie
VIII: Annexes
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