LA CECAM AU DEVELOPPEMENT RURAL DE LA REGION DU MENABE

Histoire du peuplement

               Le Menabe historique s’étend entre les fleuves Mangoky et Manambolo. Les groupes humains (famille originaire de la région Vezo du Sud, comme les Finaoky, les Timangaro, les Masikoro) qui y vivent ont des origines très diverses. Mais du XVIIième au XIX ième siècles, ils ont constitué une unité politique et culturelle qui fût un temps, la plus puissante de Madagascar : le royaume Sakalava du Menabe. Pour s’en tenir à une définition d ‘Emmanuel FAROUX, citée dans la série AOMBE-2 : « on appelle Sakalava tout court, l’ensemble des habitants de la côte Ouest, Nord-Ouest et Nord, qui sont des héritiers des groupes autrefois soumis à l’autorité des souverains Maroserana du Menabe. Le terme Sakalava recouvre ainsi des sociétés aux caractéristiques très diverses, qui n’ont guère en commun que la référence à un certain type d’idéologie politique, héritée de leurs anciens souverains, et surtout une idéologie cérémonielle accordant au bœuf une place essentielle dans la médiation entre les ancêtres lignagers et les vivants ». Il faut savoir que parmi les Sakalava du Menabe (par opposition aux Sakalava du Boina et aux Sakalava du Nord), l’usage distingue les Sakalava-masikoro qui se livrent à l’élevage et à l’agriculture à l’intérieur des terres, et les Sakalava-Vezo qui vivent sur le littoral et ne s’occupent que d’activités liées à la mer. C’est l’activité plus que la filiation naturelle qui détermine si on est Sakalava-vezo ou Sakalavamasikoro. Les migrations historiques les plus importantes sont celles des Antesaka (Korao), des Betsileo (Antanandro) et des Bara. Vers les années 1960, on a déjà enregistré un taux de migrants de 55% pour le district de Manja, 49% pour Belo/Tsiribihina, et 40% pour Morondava. Belo/Tsiribihina est le théâtre d’une immigration incessante attirée par les vastes et fertiles les plaines alluviales de la Tsiribihina. Miandrivazo continue de recevoir une immigration saisonnière importante de main-d’œuvre agricole (2.000 personnes/an), pour les cultures de haricot et de tabac, et la pêche en eau douce Le Menabe est réputé pour avoir recueilli et assimilé des groupes originaires de tout Madagascar. En réalité, la Société Sakalava n’est que le produit d’un important brassage de groupes, aux origines les plus diverses. Cependant, tous ces groupes partagent en commun le sentiment d’être Sakalava. La multiethnicité est également perceptible à travers les religions pratiquées : animiste (50%), chrétienne (30%), autre dont musulmane (20%). A part quelques exceptions, les différents groupes ethniques cohabitent dans un même village et entretiennent leur cohésion par le partage des mêmes valeurs traditionnelles et culturelles : l’entraide, le culte des ancêtres, le respect des aînés, coutumes locales Auparavant, seul le Sakalava installait dans la Région, mais actuellement, beaucoup des migrations y arrivent. La Région du Menabe reste toujours une terre d’accueil. Bien sûr, Menabe attire beaucoup des immigrants malgré son économie que nous allons voir dans la section suivante.

La riziculture

                La région du Menabe a un potentiel physique en superficie rizicultrice de 45 345 hectares. La superficie globale des périmètres est de l’ordre de 25 000 à 30 000 hectares (59% du potentiel physique), dont 11 000 à 12 000 hectares (30 à 40%) seulement irrigués de façon convenable. La superficie annuellement cultivée (toutes saisons confondues) tourne entre 30 000 à 40 000 hectares (85% d’exploitation de la superficie cultivable) selon l’année et la source de données. Elle est de 38 000 hectares en 2001, et 39 000 hectares en 2005/2006. Depuis 2005, la production régionale est estimée à 100 000 tonnes paddy environ. C’est un véritable sursaut de progression par rapport aux dix dernières années où la situation était quasi stagnante. L’amélioration est essentiellement due à l’augmentation de rendement qui est actuellement de 2,56 t/ha.

La pêche

             Composant la majorité des pêcheurs dans le Menabe, les Vezo originaires du Sud, occupent les villages situés sur la frange littorale ou sur les bords des chenaux dans l’arrière mangrove. Auparavant, la pêche était une activité économique peu valorisée. Les pêcheurs vivaient en partie de la pêche et trouvaient dans l’agriculture le complément indispensable à leurs besoins alimentaires. Ils étaient à la fois pêcheurs et cultivateurs ou éleveurs. Actuellement, la commercialisation récente et massive des produits halieutiques profite aux pêcheurs et s’accompagne de leur désintérêt pour l’agriculture. Les unités industrielles de pêche (SOPEMO, la Pêcherie du Menabe, Groupe KALETA, Groupe STEDIC), récemment installées à Morondava ont participé à l’apparition de ce phénomène. Le complément alimentaire était cherché jadis dans l’agriculture. Actuellement, le pêcheur est en mesure de se procurer par la vente des poissons, du zanga (concombre de mer), des crabes, des crevettes, d’ailerons de requin, de langoustes,… La pratique de cette activité peut être qualifiée de traditionnelle, étant donné que les équipements utilisés sont les « molanga » (pirogue monoxyle, taillé dans un tronc), appropriée à la pêche en rivière et dans les chenaux ; ou le « laka fiara » (pirogue à balancier et à voile), plus adaptée à la navigation et la pêche au large. Comme matériels de chasse, le pêcheur n’a que sa ligne en bambou souple, ses filets, des « lambahoany » en fin tissu ou des nasses. La pêche en apnée est aussi pratiquée pour les concombres de mer et les langoustes. Les produits ainsi obtenus, qu’ils soient frais, fumés « fia saly », séchés « fia maiky » ou salés « fia sira », sont acheminés au bazar pour assurer l’autoconsommation de la population locale. En outre, une menace plane sur cette activité de survie des gens du littoral ouest. La pêche artisanale, celle qui utilise des moteurs de vingt-cinq chevaux (25 CV) et plus, et la pêche industrielle détruisent la faune et la flore marine de la région. Ils utilisent des filets avec des petites mailles pour attraper les crevettes. En pratique, ils raclent tout, des algues aux poissons. En plus, ils font cela sur des kilomètres, de long en large de la côte. Les pêcheurs « vezo » craignent beaucoup pour leur avenir, car avec de telle pratique, toutes les ressources halieutiques de la région vont disparaître dans quelques années. En plus, l’inexistence de gardes côtes sur le littoral Ouest malgache ouvre la porte à tous les abus. Cela pose un problème pour le contrôle de l’exploitation de ces ressources. « On peut même penser que, dans la réalité, une partie des prises des pêcheurs industriels est directement débarquée en Afrique du Sud (vu que l’Afrique du sud est proche de cette côte), mais pas chez nous » et nous en perdons des devises. L’aquaculture de la société AQUAMEN se trouve à Namangoa dans la zone Sud du delta de Tsiribihina, sur la bordure occidentale d’une immense étendue située en arrière des mangroves et propice au développement de l’aquaculture de crevettes. Les installations pilotes, qui sont étendues sur 2,5 hectares de bassins, ont été mises en place en 1995. La ferme industrielle a démarré en juillet 1996, avec une surface de bassins de 120 ha, une écloserie au sud de Morondava à 150 km de la ferme et une usine de conditionnement. L’objectif de la société est d’aménager 600 à 800 ha de bassins pour une production de 2 500 tonnes de crevettes. En 1999, la société est arrivée à un niveau de production de 297 tonnes de crevettes conditionnées prêtes à l’exportation.

Les productions forestières

                  L’espace forestier exploitable, estimé à 430 700 hectares, reste loin d’être exploité (3 % de taux d’exploitation) selon les chiffres officiels 1998 de la CIREF de Morondava. Les productions sont par contre en baisse, sauf pour les bois d’énergie. L’application des redevances forestières fait diminuer la quantité des produits forestiers. Une grande partie de la production (surtout les bois débités) est acheminée vers les Hautes Terres (Antsirabe, Antananarivo) et Morondava. Le problème que l’on peut évoquer en matière d’exploitation forestière est celui de l’exploitation irrationnelle des essences locales (une cinquantaine d’espèces exploitables).

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Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS, DES ACRONYMES ET DES SIGLES
INTRODUCTION
Première partie : LA CECAM ET SA ZONE D’INTERVENTION
Chapitre I : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
Section 1 : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DEMOGRAPHIQUE
Section 2- SITUATIONS ECONOMIQUES
Section 3 : VOIES D’ACCES ET COMMUNICATIONS
Section 4 : SERVICES SOCIAUX
Chapitre II- LA CECAM DANS LA REGION DU MENABE
Section 1- HISTORIQUE DE LA GENESE DU RESEAU CECAM
Section 2- CARACTERISTIQUES DU RESEAU CECAM
Deuxième Partie : APPROCHE DE LA CECAM ET DE SES ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DU MONDE RURAL
Chapitre I : LES SERVICES FINANCIERS DE LA CECAM ET SON SYSTEME DE GESTION DU PORTEFEUILLE
Section 1 : LES SERVICES FINANCIERS DE LA CECAM
Section 2 : SYSTEME DE GESTION DU PORTEFEUILLE DES CREDITS
Chapitre II- IMPACTS DU CREDIT AGRICOLE
Section 1: IMPACT DE LA CECAM
Section 2 : ETUDE DE CAS
Section 3 : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES CARTES, TABLEAUX ET SCHEMA
ANNEXES

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