LA CASTRATION CHEZ LE CHAT MALE

LA CASTRATION CHEZ LE CHAT MALE

 CONSEQUENCES DE LA CASTRATION CHEZ LE CHAT MALE

La castration de convenance est réalisée à la demande du propriétaire pour diminuer les signes de virilité du chat mâle. Le propriétaire ne veut pas que son chat fugue, qu’il se batte et revienne blessé ou qu’il marque la maison par des jets d’urine fortement odorant. La castration engendre aussi des modifications anatomiques et médico-chirurgicales.

Modifications anatomiques et comportementales

Modifications anatomiques
Conséquences anatomiques de la castration

La morphologie du chat mâle correspond à l’expression des caractères sexuels secondaires. Les matous ont une grosse tête et un corps robuste alors que les mâles castrés ont une tête plus fine, le train antérieur moins musclé. (64)
Des études portant sur les effets de la gonadectomie à 7 semaines et 7 mois sur le développement physique et comportemental du chat ont été réalisées par de nombreux auteurs. (12, 39, 57, 68, 70, 81, 82, 83) Ils ont observé radiographiquement que les cartilages de croissance des épiphyses distales radiales se ferment plus tardivement chez les individus castrés par rapport aux individus entiers. Les chats castrés ont un radius plus long et sont donc plus grands. Les os concernés par le retard de maturation suite à la castration sont les suivants (39) : – l’humérus proximal – le radius distal – l’ulna distal – le fémur distal – le tibia proximal – la colonne vertébrale
Les hormones gonadales facilitent la maturation du cartilage épiphysaire. Les hormones androgènes favorisent la maturation des os en accélérant la dégradation des chondrocytes et en stimulant la prolifération des capillaires et du tissus mésenchymateux périvasculaire qui dépose le calcium. (57) L’absence d’hormones gonadales serait responsable du retard de fermeture épiphysaire et provoquerait aussi une augmentation du nombre de cellules cartilagineuses dans la zone colonne du cartilage de croissance et une diminution du nombre de cellules dans la zone hypertrophiée. (81) Certains auteurs ont suggéré que cela augmente le risque de fracture de type Salter chez les animaux stérilisés avant la puberté (39, 81). Cependant, il n’a pas été démontré comment les modifications histologiques dues à l’absence d’hormones gonadales peuvent altérer la susceptibilité du cartilage de croissance aux blessures traumatiques.
L’étude par SHIROMA et al. de la taille des reins chez le chat en fonction du statut reproducteur a permis de montrer que les chats castrés ont des reins significativement plus petit que les chats entiers, indépendamment du sexe, et que de ce fait, le statut reproducteur doit être pris en compte lors de l’évaluation radiographique des reins chez le chat.
b. Influence de l’âge
Si les propriétaires souhaitent avoir un chat avec une conformation de matou, on devra attendre la puberté avant de le castrer pour que les caractères sexuels secondaires aient pu s’exprimer. La castration à 7 semaines a les mêmes conséquences morphologiques que la castration à 7 mois (83). Pour certains auteurs (12), la longueur du radius serait encore plus grande pour les animaux stérilisés à 7 semaines que pour ceux stérilisés à 7 mois, alors que d’autres considèrent qu’il n’y a pas de différence due à l’âge au moment de la castration. (12, 39, 57, 69, 72, 83)
Conclusion : la castration, pratiquée avant la puberté, empêche l’expression des caractères sexuels secondaires et modifie la morphologie du chat.

Modifications comportementales

Les modifications anatomiques ne sont pas les seules conséquences de la castration : le comportement du chat est aussi modifié.

Le comportement sexuel

Chez le chat mâle européen, la spermatogenèse commence vers 5 mois, mais les spermatozoïdes ne sont présents dans les tubes séminifères qu’à partir de 7 à 9 mois (13). L’activité sexuelle du mâle dépend de celle de la femelle.Lors de la recherche du partenaire, les mâles se battent pour gagner les faveurs de la femelle. L’activité vocale est intense, les mâles délimitent leur territoire par arrosage d’urine. La femelle choisit alors un mâle, lequel doit repousser les autres mâles. (64).Dans l’espèce féline, le comportement des deux partenaires lors du coït est tout à fait stéréotypé : le chat prend contact avec la femelle en lui reniflant le nez puis la région génitale, la femelle s’aplatit en déviant la queue sur le coté. Le mâle la chevauche en lui mordant la nuque. L’intromission ne dure que 1 à 2 secondes. Lorsque le mâle se retire, la femelle crie et se dégage rapidement. Un apprentissage est nécessaire au chat mâle pour mener à bien l’accouplement. Le fait que la femelle se lèche la vulve signifie que la copulation a bien eu lieu.Les propriétaires de chat et leurs voisins peuvent être gênés par les miaulements pour la recherche du partenaire sexuel ou lors des combats qui se manifestent surtout la nuit. Les propriétaires sont aussi gênés par les marques d’urine fortement odorante et par les tentatives de fugue.
La castration par gonadectomie permet de supprimer la fonction de reproduction et la production d’hormones gonadales du mâle. La reproduction est impossible et si le chat garde un comportement de saillies, celles-ci ne sont pas fécondantes. La castration permet de limiter l’accroissement de la population féline (27, 62). Il faut pourtant noter que dans les 6 heures qui suivent la castration d’un chat pubère, le taux sanguin résiduel de testostérone n’est plus détectable alors que les saillies restent fécondantes pendant au moins 5 jours (durée de vie des spermatozoïdes déjà présents).
L’âge et l’expérience du chat au moment de la castration ont une incidence sur les modifications comportementales apportées par la castration. (20) Concernant le comportement sexuel, la castration d’un mâle pubère ayant des habitudes sexuelles permet de voir progressivement diminuer la fréquence d’apparition de ce comportement mais pour certains mâles, le comportement de saillie peut persister toute la vie de l’animal ou pendant de nombreux mois avant de disparaître.

Les comportements relationnels et sociaux

• Les combats :
L’agressivité entre chats apparaît le plus souvent entre deux chats entiers et pubères. Des études ont montré que les chats entiers manifestaient beaucoup plus d’agression intraspécifique, moins d’affection et un développement plus marqué des caractères secondaires que les chats castrés (17, 83). Les bagarres engendrent des blessures et parfois des abcès qui nécessiteront des soins. (33) L’agressivité envers les hommes s’observe surtout dans les situations de peur, de jeu ou lors d’agressivité redirigée.
En faisant castrer son chat, le propriétaire espère en faire un animal plus doux et plus docile, améliorant ainsi son contact avec son chat. Il espère aussi lui éviter des blessures et donc le protéger. Dans les deux sexes, la castration augmente le comportement affiliatif et diminue les comportements agonistiques. Le comportement agressif est significativement diminué chez le mâle et la femelle suite à la castration, sauf pour les agressions par peur. (17) CHAPMAN a observé que la castration du chat mâle a 90% de chance de stopper ou de réduire les combats, sans corrélation avec l’âge et l’expérience du chat.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA POPULATION FELINE ET CONSEQUENCES DE LA CASTRATION CHEZ LE CHAT MALE…
I. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION FELINE
A. Population animale et population féline
1. En France
a. Animaux de compagnie possédé
b. Evolution de la population féline
c. Répartition raciale et préférence des français
2. A l’étranger
B. Le chat dans son foyer
1. Composition du foyer
a. Profil du propriétaire
b. Habitat
c. Agglomération
2. Alimentation et accessoires
3. Suivi médical
4. Castration de convenance
II. CONSEQUENCES DE LA CASTRATION CHEZ LE CHAT MALE
A. Modifications anatomiques et comportementales
1. Modifications anatomiques
a. Conséquences anatomiques de la castration
b. Influence de l’âge
2. Modifications comportementales
a. Le comportement sexuel
b. Les comportements relationnels et sociaux
B. Modification des risques médico-chirurgicaux
1. Risque d’obésité
a. Facteurs favorisants
i. Facteurs endogènes
ii. Facteurs exogènes
b. Conséquences médicales de l’obésité féline
i. Pharmacocinétique
ii. Tolérance au glucose, hyperinsulinisme et diabète sucré
iii. Lipidose hépatique
iv. Risque chirurgical et résistance aux maladies
v. Autres affections voyant leur risque augmenté chez le chat obèse
c. Evaluation de l’embonpoint
i.Largeur radiographique du ligament falciforme
ii. Notes d’état corporel et silhouettes félines
iii. Estimation de la masse grasse
2. Modifications pathologiques (autre que obésité) et conséquences rares de l’acte chirurgical
a. Pathologie urinair
b. Priapisme
c. Obstruction du côlon
C. Bilan des avantages et inconvénients de la castration du chat mâle
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS DE L’ENQUETE
I. ETUDE DU MODE DE VIE ET D’ALIMENTATION DES CHATS
A. Objectif
B. Matériel et méthode d’étude
1. Choix de l’échantillon
2. Questionnaire
3. Analyse des résultats
C. Résultats
1. Statut physiologique du chat et suivi
a. Age
b. Poids
c. Fréquence de pesée
2. Mode et milieu de vie
a. Accès à l’extérieur
b. Nombre de mois par an passés à la ville et à la campagne
c. Animaux possédés
3. Elimination
a. Lieu d’élimination
b. Nature de la litière
c. Entretien de la litière
4. Alimentation
a. Type d’alimentation
b. Lieu d’achat de l’aliment
c. Type d’aliment
d. Complément minéral
e. Distribution de la ration
f. Nombre de repas
g. Conseil
h. Personnes nourrissant le chat
5. Changements envisagés après la castration
a. Pesée
b. Type d’alimentation
c. Type d’aliment
d. Nombre de repas
e. Quantité d’aliment
II. DISCUSSION ET PERSPECTIVES
A. Mise en place de l’enquête et du questionnaire
B. Résultats de l’enquête
1. Age
2. Lieu de vie
3. Elimination
4. Alimentation
Conclusion de la deuxième partie
CONCLUSION

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