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Les Services régionaux
Un service régional est implanté dans chaque chef-lieu de région ; le chef du service régional représente le directeur de l’administration pénitentiaire. Il est chargé de faire appliquer la politique définie par l’administration centrale et d’assurer l’animation, le contrôle et la coordination de l’action des régisseurs des établissements pénitentiaires dont un non fonctionnel : le camp pénal de Kédougou.
Les Etablissements pénitentiaires
L’existence d’un greffe judiciaire constitue au plan administratif l’élément fondateur de la notion d’établissement pénitentiaire.
Les établissements pénitentiaires sont classés par catégories suivantes :
• maison d’arrêt
• maison de correction
• maison d’arrêt et de correction
• et camp pénal
Dans chacune de ces structures sont aménagés des quartiers distincts pour femmes et pour hommes.
La séparation est également requise entre les catégories de détenus :
¾ les inculpés, prévenus, accusés et condamnés justiciables des juridictions militaires ;
¾ les mineurs âgés de plus de 13ans lorsqu’ils sont placés provisoirement dans une maison d’arrêt selon les dispositions de l’article 576 du code de procédure pénale [28] ;
¾ les femmes enceintes sont placées pendant les deux derniers mois de leur grossesse, dans un local séparé où elles resteront durant les deux mois qui suivent l’accouchement.
Même après sevrage, les enfants pourront être laissés jusqu’à l’âge de 3ans aux soins de leur mère par la suite, ils devront être confiés aux soins de leur famille ou d’une institution caritative agréée.
Les Missions de l’Administration pénitentiaire
L’administration pénitentiaire participe à l’exécution des décisions et sentences pénales et au maintien de la sécurité publique. Elle favorise la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées, par l’autorité judiciaire. Elle est organisée de manière à assurer l’individualisation des peines.
Elle a pour fonction d’assurer la mise à exécution des décisions judiciaires prononçant une peine privative de liberté ou ordonnant une incarcération provisoire, et d’assurer la garde et l’entretien des personnes qui, dans les cas déterminés par la loi doivent être placées ou maintenues en détention à la suite de décision judiciaire.
Les Agents de l’administration pénitentiaire
Les agents de l’administration pénitentiaire (hommes et femmes) sont recrutés sur la base d’un concours et subissent la même formation.
Les femmes peuvent occuper tous les postes possibles, de régisseur à gardienne de prison. Elles sont généralement affectées dans les prisons pour femmes.
Les Réceptifs carcéraux de Dakar
Ils sont au nombre de sept :
. le camp pénal de Liberté VI
. la maison d’arrêt pour femmes de Liberté VI (MAF)
. la maison d’arrêt et de correction pour femmes de Rufisque (MAFR)
. la maison centrale d’arrêt de Dakar (MCAD)
. la maison d’arrêt de correction de Hann «fort B»
. la maison d’arrêt et de correction du cap manuel
. la maison de correction de Sébikotane
Le Camp pénal de Liberté VI
Situé au niveau de liberté VI extension, il a pour vocation principale d’exécuter les sentences pénales. Cela appelle les deux remarques :
o C’est un établissement destiné à accueillir les détenus de longues peines.
o C’est le type d’établissement idéal pour mettre en œuvre la politique de réinsertion sociale des détenus.
Le personnel médical est composé d’un infirmier major assisté de deux infirmiers et de deux détenus.
Les soins médicaux et dentaires sont pris en charge par l’administration pénitentiaire à l’exception des prothèses, de détartrage et des traitements radiculaires.
L’absence d’équipement dentaire à l’intérieur de la prison, constitue un facteur aggravant des problèmes de santé bucco-dentaire des détenus. Pour bénéficier des soins, le détenu est obligé d’attendre son tour sur une liste établie à cet effet. Les soins dentaires du camp pénal sont assurés par des services externes.
Les activités des détenus sont variées du fait de la diversification des partenaires extérieurs.
Le suivi post-pénal est assuré pour la plus grande part par l’association « CI-BITI » (en dehors) qui a obtenu des résultats très concluants : trois récidivistes sur une cinquantaine de bénéficiaires.
La maison d’arrêt pour femmes de Liberté VI
Elle est implantée au quartier Liberté VI extension et a pour vocation d’accueillir les inculpées, prévenues et accusées subissant une détention provisoire, ainsi que les contraignables (contrainte par corps) et les condamnées à l’emprisonnement de police. La capacité d’accueil est de cent (100) détenues.
Les activités principales des détenues sont la couture et la coiffure. Certaines y associent des cours d’arabe et d’enseignement coranique. Il n’existe pas de structure dentaire et les besoins exprimés en soins dentaires sont élevés.
La maison d’arrêt et de correction pour femmes de Rufisque
C’est un établissement destiné à accueillir des détenues condamnées. Elle est située en «plein cœur» de Rufisque dans le quartier de Keury Kaw. La spécificité de la prison est l’existence d’une maternité dirigée par une sage femme d’Etat. La population carcérale est constituée de 65 détenues occupant les ¾ des locaux qui leur sont destinés. Il n’existe pas de structure dentaire dans cette prison et pourtant la demande est forte.
LA CARIE DENTAIRE ET LES MALADIES PARODONTALES
la carie dentaire
Définition
Il existe plusieurs définitions de la carie dentaire. Nous en retiendrons essentiellement deux :
Celle de l’OMS qui est universellement acceptée : «la carie est un processus localisé d’origine externe apparaissant après l’éruption des dents qui s’accompagne d’un ramollissement des tissus durs de la dent et évolue vers la formation d’une cavité» [11].
La seconde est celle de FRANK et ses collaborateurs qui mettent l’accent sur l’étiologie. Ainsi pour eux : « la carie est avant tout une maladie bactérienne multifactorielle au cours de laquelle des actions diétético-bactériennes contribuent au développement de différents types de lésions par déminéralisation des tissus par les acides» [33].
Épidémiologie
La carie dentaire est une maladie multifactorielle. Elle touche toutes les tranches d’âge, l’OMS estime à plus de cinq milliards les personnes atteintes par cette pathologie. De nombreuses études révèlent que la carie au début du 20éme siècle était beaucoup plus présente dans les pays industrialisés que ceux en voie de développement. Mais à la fin du 20éme siècle, la tendance a changé avec une prévalence qui a augmenté dans certains pays en voie de développement et elle a diminué surtout chez les enfants dans les pays du Nord [17].
En Afrique, la situation reste préoccupante malgré la rareté des données. Dans certaines régions de la Côte d’ivoire et du Sénégal, la prévalence de la carie dentaire dans les établissements d’enseignement était de 77,2% et 60% [34, 9].
Etiopathogénie
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la carie dentaire est une des maladies chroniques les plus fréquentes chez l’être humain. Elle peut atteindre aussi bien les dents temporaires que les dents permanentes. La carie est une maladie généralisée par l’interaction de quatre facteurs (la plaque dentaire, le terrain, l’alimentation et le temps) et se développe selon quatre étapes [8].
Destruction de l’émail ;
Atteinte de la dentine ;
Invasion de la pulpe ;
Invasion des tissus environnants.
Conséquences et complications
La carie détruit les couronnes dentaires, conduit à la perte du point de contact inter-dentaire, favorisant l’accumulation de débris altérés qui provoquent une inflammation de la papille inter-dentaire. Les «chicots» dentaires résultant de la destruction coronaire peuvent constituer des épines irritatives pour la muqueuse buccale conduisant à des lésions chroniques sous forme tumorale sur la langue, au niveau des joues et des lèvres ou des complications infectieuses.
Elle entraîne également des troubles de l’occlusion et de l’articulation temporo-mandibulaire.
Prévention
Selon le Robert : « la prévention est l’ensemble des mesures, et organisations destinées à prévenir certains risques ». Pour l’OMS la prévention comporte trois niveaux : avant l’installation de la maladie, lorsque la maladie n’a pas été évitée et enfin la limitation des dégâts [14].
De ce fait, la prévention de la carie repose sur les trois niveaux décrits par l’OMS de savoir :
• Avant l’installation de la maladie : consiste à augmenter la résistance du système de défense de l’individu par la promotion des mesures comme une bonne nutrition, un assainissement correct et une bonne hygiène bucco-dentaire par le respect d’un temps de brossage minutieux qui est de trois fois par jour après chaque repas ;
• Si la maladie n’a pas été évitée, il faut l’identification et le traitement précoce pour éviter sa progression ;
• La limitation des dégâts consiste à éviter d’autres complications pouvant entraîner l’extraction de la dent, entraînant des parodontopathies et même de créer un désordre occlusal.
Le parodonte et les maladies parodontales
Le parodonte
La bouche est une cavité composée de plusieurs structures qui contribuent à son rôle fonctionnel et physiologique. Parmi ces structures, le parodonte occupe une place déterminante. Le terme parodonte était utilisé depuis l’antiquité grecque d’où il trouve son origine : «paro» = à coté de, et «odons» ou«odontos» : dent (BERCY et TENENBAUM, 1996) [3].
Il désigne l’ensemble des tissus soutenant et entourant les dents. Du point de vue anatomique, le parodonte est constitué :
De la gencive,
Du ligament alvéolo-dentaire ou desmodonte,
De l’os alvéolaire,
Du cément
Ce sont des tissus labiles aux manifestations inflammatoires, dégénératives, néoplasiques et infectieuses.
Gencive
Elle fait partie des tissus mous du revêtement de la cavité buccale. Elle recouvre intimement l’os alvéolaire et est d’aspect rose pâle le plus souvent et sertit le collet de la dent à l’état normal. Elle comprend la gencive marginale, la gencive papillaire et la gencive attachée.
Ligament alvéolo-dentaire (desmodonte)
Il relie le cément à l’alvéole dentaire. Il comporte :
des faisceaux de fibres conjonctives qui s’entrecroisent dans des directions diverses ;
des cellules conjonctives et épithéliales (débris épithéliaux de MALASSEZ) ;
un réseau vasculaire très dense ;
un réseau nerveux complexe.
Os alvéolaire
Il comprend deux parois osseuses, les corticales alvéolaires (internes et externes) formées d’os compact et entre lesquelles on trouve de l’os spongieux. Il subit des phénomènes de résorption compensés par des phénomènes d’apposition et possède une grande plasticité biologique et fonctionnelle. Il est riche en fibrilles et en cellules comme les ostéoblastes, ostéocytes et ostéoclastes.
Cément
C’est un tissu calcifié qui recouvre les racines de la dent et fournit un moyen d’ancrage sur la dent aux fibres desmodontales. On y trouve des fibres de SHARPEY.
Les maladies parodontales
La maladie parodontale est aujourd’hui considérée comme un ensemble, une entité hétérogène très diversifiée. Cette diversification est liée à l’implication de plusieurs éléments qui concourent à l’apparition d’un parodonte malade. C’est un état inflammatoire, traumatique et / ou infectieux touchant la gencive, le desmodonte, l’os alvéolaire ou le cément dentaire.
De nombreux travaux effectués dans le but de comprendre le mécanisme de survenue des maladies parodontales ont permis de modifier le concept de maladie inflammatoire due essentiellement à l’accumulation de la plaque bactérienne qui occasionne une gingivite qui sans mesures prophylactiques rigoureuses, peut évoluer vers une parodontite.
C’est ainsi qu’en 1961 LOVDAL et collaborateurs puis LISTGARTEN, démontrant que la gingivite ne conduit pas obligatoirement à une destruction osseuse ultérieure [12]. Mais la gingivite constituait un passage obligé de la parodontite.
Par ailleurs différents types de facteurs étiologiques peuvent être considérés :
Facteurs étiologiques locaux ou extrinsèques
Facteurs étiologiques systémiques ou intrinsèques
Facteurs locaux
La plaque microbienne (biofilm) agit comme un irritant direct par la production de toxines, d’enzymes ou d’antigènes par les bactéries. Elle est caractérisée par son adhérence et sa complexité.
Sa composition est très variée : micro-organismes, cellules épithéliales, leucocytes, matrices inter bactériennes provenant des protéines salivaires et assurant le lien avec la surface dentaire. Cette plaque se forme sur la pellicule acquise et peut se calcifier formant le tartre qui augmente sa rétention.
Elle a une flore très hétérogène qui se confond avec la flore buccale. Cette dernière comprend de nombreux germes commensaux. Elle peut comporter souvent à l’état de saprophytes, des levures surtout du genre candida et des protozoaires tels que Entomoeba gingivalis et Trichomonas tenax (PAWLAK et HOAD, 1984) [27].
Cependant, il faut noter que cette flore connaît de nombreuses variations, aussi bien quantitatives que qualitatives.
A coté de ces facteurs, on peut avoir des facteurs prédisposants :
Les dépôts calcifiés qui constituent le tartre ; l’action néfaste du tartre réside dans son comportement de rétention de plaque. Il devient du coup un site favorable à la prolifération de bactéries, ce qui peut modifier l’équilibre de l’écosystème buccal ;
Les cavités carieuses qui sont souvent des nids contenant des dépôts mous ;
Le tabac et la cigarette qui peuvent provoquer des modifications gingivales délétères chez les fumeurs et les chiqueurs de tabac ;
L’alcool, la drogue, le café entre autres excitants qui sont aussi des facteurs aggravants ;
Les traitements dentaires qui sont défectueux ou mal effectués: mauvais points de contact ou obturations débordantes ;
Appareils de prothèse qui sont mal faits ou appareils orthodontiques mal réalisés ;
Mauvaise technique de brossage.
Les facteurs locaux fonctionnels également participent aux étiologies :
Dents absentes non remplacées
Malocclusion ou occlusion traumatogéne et facteurs anatomiques
Parafonctions
Facteurs étiologiques systémiques
Des facteurs d’ordre général ayant une répercussion sur l’état général, peuvent aussi perturber la santé parodontale entraînant des effets véritablement nocifs sur les tissus parodontaux.
Les facteurs systémiques peuvent être :
Endocriniens : puberté, grossesse, ménopause ;
Relatifs aux désordres et déficiences alimentaires : malnutrition, avitaminoses et sous alimentation ou alimentation non équilibrée ;
Psychologiques : émotion, stress, angoisse, fatigue ;
Médicamenteux : anticonvulsifs, contraceptifs oraux ;
Héréditaires : drépanocytose ;
Métaboliques : le diabète non équilibré ;
Hématologique : hémopathies.
L’étiologie des maladies parodontales considérée comme telle est très complexe et consiste en une multitude de facteurs qui prédisposent, déclenchent ou aggravent l’état parodontal.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. ORGANISATION GENERALE DE L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE
1.1-La direction de l’administration pénitentiaire
1.2- Les missions de l’administration pénitentiaire
1.3- Les agents de l’administration pénitentiaire
1.4- Les services régionaux
1.5- Les établissements pénitentiaires
1.6-Les réceptifs carcéraux de Dakar
1.6.1- Le Camp pénal de Liberté VI
1.6.2- La maison d’arrêt pour femmes de Liberté VI
1.6.3- La maison d’arrêt et de correction pour femmes de Rufisque
II.LA CARIE DENTAIRE ET LES MALADIES PARODONTALES
2.1- La carie dentaire
2.1.1-Définition
2.1.2-Epidémiologie
2.1.3-Etiopathogénie
2.1.4-Conséquences et complications
2.1.5-Prévention
2.2-Le parodonte et les maladies parodontales
2.2.1-Le parodonte
2.2.1.1-Gencive
2.2.1.2-Ligament alvéolo dentaire
2.2.1.3-Os alvéolaire
2.2.1.4-Cément
2.2.2-Les maladies parodontales
2.2.2.1-Facteurs locaux
2.2.2.2-Facteurs étiologiques systémiques
2.2.2.3-Classification des maladies parodontales
2.2.2.3.1-Gingivites
2.2.2.3.2-Parodontites
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE
I. PROBLEMATIQUE
II. OBJECTIFS
2.1-Objectif général
2.2-Objectifs spécifiques
III. METHODOLOGIE
3.1-Cadre d’étude
3.2-Type d’étude
3.3-Population d’étude
3.4-Critères de sélection
3.4.1-Critères d’inclusion
3.4.2-Critères de non inclusion
3.4.3-Critères d’exclusion
3.5-Echantillonnage
3.5.1-Type d’échantillonnage
3.5.2-Taille de l’échantillon
3.6-Variables et Indicateurs utilisés
3.6.1-Variables de l’étude
3.6.2-Indicateurs
3.6.2.1-Indicateur de l’état et les besoins de traitements dentaires
3.6.2.2-Indicateur de l’état et les besoins de traitements parodontaux
3.7-Organisation de l’enquête
3.7.1-Procédure administrative
3.7.2-Collecte des données
3.7.2.1-Fiche de collecte
3.7.2.2-Procédure de collecte
3.7.2.3-Autres matériels utilisés pour la collecte
3.7.2.4-Période de collecte
3.7.2.5-Planification de collecte
3.7.2.6-Contraintes
3.8-Analyse statistique
IV. RESULTATS DE L’ENQUETE
4.1-Profil socio-démographique
4.1.1-Le sexe
4.1.2-Les classes d’âge
4.1.3-Le site
4.1.4-Le séjour carcéral
4.2-La méthode d’hygiène orale
4.3-La consommation d’addictions
4.4-L’état dentaire
4.5-Les besoins de traitements dentaires
4.6-Les besoins de traitement parodontaux
4.7-Association séjour carcéral et santé bucco-dentaire: (tableau 2)
V. DISCUSSION
5.1-Limite de l’étude
5.2-Profil socio-démographique
5.2.1-Répartition selon le sexe
5.2.2-Répartition selon le groupe d’âge
5.2.3-Répartition selon le site
5.2.4-Répartition selon le séjour carcéral
5.3- Habitudes d’hygiène et de vie
5.3.1-Méthode d’hygiène orale
5.3.2-Consommation d’addictions
5.4- Profil clinique
5.4.1-Etat dentaire
5.4.2-Besoins de traitements dentaires
5.4.3-Besoins de traitements parodontaux
VI. RECOMMANDATIONS
6.1-A l’endroit des Détenus
6.2-A l’endroit de l’Administration Pénitentiaire
6.3-A l’endroit des Autorités Publiques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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