La caracterisation de l’amp

Le Sénégal, 3ème puissance halieutique du c ontinent africain après l’Afrique de Sud et le Maroc (FAO), dispose de 700 k m de côte et d’une zone économique exclusive de 200 000 marins qui sont parmi les plus poissonneuses du monde et bénéficie de bonnes conditions hydrologiques et climatiques. L’économie sénégalaise s’était longtemps appuyée sur les phosphates et l’arachide. Depuis les années de sécheresse (70-80) et la crise du secteur agricole, la pêche est devenue le premier secteur de l’économie. C’est une activité multifonctionnelle fortement intégrée au reste de l’économie et de la société sénégalaise. La pêche joue un rôle stratégique pour assurer une croissance durable de l’économie nationale en contribuant notamment à la réduction du déficit de la balance des paiements et du chômage ainsi qu’à la satisfaction des besoins des populations en protéines .

Malgré son importance, le secteur de la pêche est confronté à de graves déséquilibres socioéconomiques et environnementaux qui résultent de la surexploitation des ressources halieutiques et de l’utilisation de certains modes de d’exploitation néfastes. Il en découle des difficultés d’approvisionnement des marchés locaux et une diminution de l’apport en protéines des populations tributaires de la pêche. De plus, la surpêche induit un appauvrissement d’une majeure partie de la population car la pêche constitue la première source de création d’emplois au Sénégal. La prise en conscience que la générosité de la mer a des limites, a suscité des réactions de la part des décideurs, des institutions, des bailleurs de fonds, des chercheurs et des populations afin de protéger les zones côtières et marines. C’est dans cette dynamique que sont nées les AMP qui sont appelées à jouer un rôle important pour la régénération des ressources halieutiques et de gestion des pêcheries. Les AMP exigent un mode de gestion particulière impliquant la synergie de tous les acteurs.

Fort de ce constat, nous avons choisi le thème de recherche sur les perceptions des acteurs par rapport à la création de l’AMP de Saint-Louis pour comprendre leurs attentes afin de promouvoir de bonnes règles de gestion.

PROBLEMATIQUE

L’Afrique est un continent qui possède d’abondantes richesses naturelles liées à une grande diversité biologique. Les ressources jouent un rôle capital dans l’économie et la vie des populations, aussi la gestion des ressources naturelles doit-elle figurer au premier rang des préoccupations environnementales, économiques et sociales.

La mer qui occupe 70% du globe, est une source considérable de richesses. Il s’agit de richesses économiques, richesses en ressources vivantes ou minérales, réservoirs de biodiversité et d’énergie renouvelable, moyens de transport et ressources pour le tourisme. (Livre Vert de l’UE, 2005). Au Sénégal, la pêche joue un rôle prépondérant dans le développement économique et social car elle génère des emplois, fournit des protéines d’origine animale aux populations et apporte des devises par l’exportation des produits halieutiques (UEMOA, Janvier 2010). Avec la crise du secteur agricole, la pêche surtout artisanale a connu une forte augmentation tant du nombre des pêcheurs (environ 50 000) que du parc piroguier (environ 12 700 embarcations) (Projet PIC-AMP Sénégal, Rapport de sortie Décembre 2009). Les avancées technologiques (motorisation, GPS) ont permis au secteur de connaître des améliorations qui se traduisent par un perfectionnement et une diversification des méthodes de captures surtout avec la senne tournante et la palangre. Cependant, la surexploitation de la biodiversité marine et côtière, suite à u ne augmentation de l’effort de pêche et l’usage des engins de pêche peu respectueux des normes de gestion durable des pêcheries ; a eu comme conséquences une baisse drastique de la productivité des ressources halieutiques et une dégradation avancée des habitats. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), 50% de toutes les ressources en poisson sont actuellement entièrement utilisées, 25% sont encore exploitables, et 25% sont en grave danger d’épuisement et nécessitent d’importantes interventions pour rétablir un rendement durable. Autant de préoccupations qui ont certainement favorisé la prise de conscience des autorités sur le phénomène de dégradation des ressources halieutiques.

Au Sénégal, les rythmes de dégradations et de transformations avancées de la côte, induits par la forte urbanisation très peu contrôlée, entraînent une forte pression sur l’espace et les ressources marines et côtières » (GAYE, 2009). Cette prise de conscience collective de la fragilité des ressources renouvelables face aux impacts du développement implique l’adoption de stratégies de conservation des écosystèmes.

Le Sénégal, en signant la Convention Internationale sur la Diversité Biologique à Rio en Juin 1992, confirme sa volonté de se donner les moyens de gestion de ses ressources naturelles. Il convient de rappeler, que le Sénégal, bien que pays sahélien relativement plat, dispose de richesses floristiques et fauniques d’importance mondiale. Pour la conservation des écosystèmes abritant ces richesses, le pays a érigé un système d’aires protégées (AP) comprenant 6 parcs nationaux, 3 réserves de faune, 20 réserves sylvo-pastorales et 213 forêts classées. Ce réseau d’AP qui occupe 40% de la superficie nationale, compte 4 réserves de biosphère, 2 sites du pa trimoine mondial de l’UNESCO et 4 z ones humides d’importances internationales de RAMSAR (JME 2010).

Dans sa vision prospective de renforcer le régime de gestion intégrée des zones marines et côtières, le Sénégal manifeste une volonté politique de mettre en œuvre les recommandations du Congrès sur les parcs nationaux tenu à Durban en Afrique du Sud en 2003. Ayant constaté que l’essentiel des efforts de protection concerne les écosystèmes continentaux, cette rencontre a recommandé aux Etats de mettre l’accent sur la protection d’au moins 5% de leur espace littoral et marin.

Parallèlement, les Etats se so nt engagés lors du Sommet Mondial sur le Développement Durable de Johannesburg en 2003 à établir d’ici 2012 un réseau représentatif d’Aires Marines Protégées (AMP). Bien avant, la nécessité de définir des aires protégées aux fins de conservation durable des ressources s’était exprimée officiellement par la convention africaine sur la conservation de la nature et de ses ressources (Convention d’Alger en 1968). La Convention des zones humides de Ramsar, considère ces dernières comme particulièrement menacées. Elle recommande la mise en œuvre des p rincipes et lignes directrices relatifs à une gestion intégrée de ces espaces fragiles (DIARRA, 2003).

DEFINITION DES CONCEPTS 

Pour mieux appréhender le champ de l’étude, il y a lieu de considérer ces concepts et de les définir, il s’agit de la perception, de la biodiversité, du dé veloppement durable, de l’écosystème, de partie prenante, de gouvernance, de bonne gouvernance, de cogestion, de restauration, de acteurs « actifs » et acteurs « passifs».

Perception
La perception de l’espace est définie par le grand Larousse comme étant l’ « action de percevoir par les organes de sens…Idée, compréhension, plus ou moins nette de quelque chose ». La perception d’un objet est donc un phénomène à une infinité de faces. Elle devient dès lors sources de connaissance car mettant à la disposition de l’individu des informations transmissibles. Cette notion constitue l’idée centrale de notre étude que nous allons expliquer davantage aux pages 83 et 84.

Biodiversité
Selon L. SIMONS dans le dictionnaire de l’environnement, Armant COLIN « la biodiversité désigne la diversité du vi vant à différents niveaux : diversité génétique qui concernent les différents existants à l ’intérieur d’une même espèce ; diversité spécifique qui s’attache à définir le nombre mais aussi la rareté des espèces présentes en un lieu donné ; diversité éco systémique qui s’intéresse non seulement à l a variété des milieux présents sur un espace donné mais aussi aux interactions entre les espèces qui les composent ».

Développement durable
Evoqué pour la première fois par l’ONU à Stockholm en 1972, le développement durable (sustainable development) a été défini en 1987 pa r la commission mondiale sur l’environnement et le développement c omme le : « développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures ». Ainsi défini, le développement durable est un concept essentiellement macroéconomique. Il réintroduit deux valeurs essentielles au développement économique : la vision à long terme et la vision à l’échelle planétaire.

Ecosystème
C’est un complexe dynamique, formée de communautés de plantes, d’animaux (êtres humains compris) et de micro organisme, et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forme une unité fonctionnelle.

Partie prenante
Une partie prenante d’une aire protégée est toute organisation, groupe social ou individu qui possède des droits, des préoccupations et(ou des intérêts directs, significatifs et spécifiques) vis-à-vis de l’aire elle-même, et qui s’est organisé dans le but de les exprimer et de les défendre.

Gouvernance

Selon YERO Sylla (1997) : « La notion de gouvernance renvoie aux relations entre gouvernants et gouvernés, parce qu’elle est l’exercice du pouvoir de la gestion des affaires nationales (pouvoirs centraux) ou locales (pouvoirs locaux). Elle renvoie également à la capacité des institutions à g arantir le mieux être aux citoyens ». Outre cette dimension institutionnelle, elle désigne la capacité des acteurs à s’organiser collectivement pour la promotion économique et sociale de leur territoire. Elle fait partie intégrante de la dynamique de décentralisation avec son corollaire, la démocratie locale, qui pose les jalons de la responsabilisation et de l’implication effective des populations.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : LA CARACTERISATION DE L’AMP
Chapitre I : LA CARACTERISATION PHYSIQUE DE L’AMP
Chapitre II : LE CLIMAT
Chapitre III : LA CARACTERISATION ECOLOGIQUE DE L’AMP
DEUXIEME PARTIE : LA GESTION DE l’AMP ET LA PERCEPTION DES ACTEURS
Chapitre I : LA GESTION DE L’AMP
Chapitre II : LA PERCEPTION DES ACTEURS
Chapitre III : L’APPLICATION DE LA METHODE MARKETING « SWOT » SUR L’AMP DE SAINT-LOUIS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
TABLE DE MATIERES
ANNEXES

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