LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE
LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE :
Ces dernières années, le spectre de la BPCO, requiert une attention particulière, du fait de sa morbi-mortalité élevée .L’état des connaissances actuelles concernant le diagnostic et le traitement est l’aboutissement d’une meilleurs compréhension des mécanismes physiopathologiques de la maladie. Ceci a permit de mieux définir la BPCO. La BPCO a été identifiée il y’a plus de deux cents ans, les premières références correspondent à Bonet(1679) qui a décrit l’emphysème de poumon volumineux ; un siècle plus tard Morgani(1779), a donné la description de 19 cas de malades ayant un poumon turgescents d’air[28]. En 1821, Laennec a merveilleusement décrit l’emphysème dans son traité de maladies pulmonaires, avant que l’épidémie du tabagisme ne soit répondue dans le monde.
A cette époque, il s’agissait de malades avec une prédisposition familiale ou bien quand un facteur de risque environnemental soit responsable de lésions d’emphysème pulmonaire ; « En ouvrant la poitrine, il n’est pas rare de découvrir un collapsus des deux poumons, mais ces derniers combleront complètement les cavités de chaque coté du coeur, ils apparaissent remplis d’air.la trachée et bronches sont remplis de mucus.1821, P89 » L’invention du spiromètre par John Hutchinson en 1846 à été une étape révolutionnaire pour le diagnostic et le traitement de la BPCO. Mais cet instrument a été difficilement applicable, car il mesurait uniquement la capacité vitale. Il a fallu attendre 100 ans pour que Tiffenau, en 1947, intègre la mesure de la capacité vital par unité de temps à la mesure de débit. Gaensler introduit le concept de mesure de la vitesse de débit, basé sur le travail de Tiffeneau et plus tard la capacité vitale forcée, qui est à la base du volume expiratoire seconde et du pourcentage de VEMS / CVF (Gaensler 1950, 1951). l’American thoracic society ATS a été le premier comité scientifique qui avait défini les deux composantes principales de la maladie ; la bronchite chronique et emphysème sur des caractéristiques cliniques et anatomiques, sur lesquelles sont basées et fondées les définitions actuelles.(Committee on Diagnostic Standards for Non tuberculous Respiratory Diseases 1962).
Définition actuelle de la BPCO :
De nombreuses définitions antérieures de la BPCO ont mis l’accent sur les termes «emphysème» et «bronchite chronique» qui ne sont pas inclus dans la définition utilisée dans les derniers rapports de révisions de GOLD. L’emphysème, ou destruction des surfaces d’échange de gaz du poumon (alvéoles), est un terme pathologique qui est souvent utilisé cliniquement et décrit Seulement une des nombreuses anomalies structurelles présentes chez les patients atteints de BPCO(5). La bronchite chronique, ou la présence de la toux et de la production d’expectorations pendant au moins 3 mois au cours de deux années consécutives, demeure un terme cliniquement et épidémiologiquement utile. Cependant, il est important de reconnaître que la production chronique de toux et d’expectorations (bronchite chronique) est une entité de maladie indépendante qui peut précéder ou suivre l’évolution de la limitation du débit d’air et peut être asso ciée au développement et / ou à l’accélération de la limitation du débit d’air. La bronchite chronique existe également chez les patients ayant une spirométrie normale [5].
La BPCO a été définit la comme une « une maladie évitable et traitable caractérisé par une limitation persistante de la fonction pulmonaire qui est habituellement progressive et associée à une réponse inflammatoire chronique accrue dans les voies respiratoires et les poumons à des particules ou de gaz nocifs . Les Exacerbations et des comorbidités contribuent à la gravit é globale chez les patients » [5] En 2017,l’année de la dernière actualisation a définit la BPCO : « comme étant une maladie fréquente qu’il est possible de prévenir et guérir, caractérisée par la persistance de symptômes r espiratoires et une gène à l’écoulement de l’air résultant d’anomalies des voies aériennes et/ou des alvéoles, généralement secondaires à une exposition significative à des particules ou gaz nocifs. »
ÉPIDEMIOLOGIE DE LA BPCO :
La prévalence de la BPCO varie de façon importante avec certains critères démographiques. Ainsi, la BPCO est une pathologie fortement associée au vieillissement : la prévalence de la maladie est inférieure à 3 % chez les moins de 40 ans et serait de plus de 14 % chez les patients âgés de plus de 65 ans [29]. Selon les estimations publiées récemment, en 2010 ; 384 millions de cas BPCO ont été diagnostiqués, qui équivaut à une prévalence globale de 11,7% [IC 95% ; 8,4-15,0%][30,31] Le tabagisme est également étroitement lié à la maladie : la prévalence de la BPCO est estimée à 15 % chez les fumeurs actifs, à 11 % chez les ex-fumeurs et seulement à 4 % chez les non-fumeurs [29]. La prévalence de la BPCO varie également en fonction de la qualité méthodologique des études : elle est de l’ordre de 7 % dans les études employant une méthodologie satisfaisante et de l’ordre de 10 % dans les études ayant une méthodologie jugée faible [29]. Une étude de Halbert RJ et al.[29] réalise une méta-analyse via PubMed, dont l’objectif était d’estimer la prévalence globale de la BPCO dans le monde a partir d’enquêtes de prévalence réalisées chez différentes populations durant la période 1990-2004.
Les articles inclus ont été ceux qui fournissaient d’une part des mesures de prévalence de la BPCO, de l’emphysème et de la bronchite chronique, et d’autres part ceux qui précisaient la méthode d’échantillonnage des différentes populations ainsi que les critères de diagnostic. 62 articles ont été retenus, les enquêtes ont intéressé 29 pays. Dans 37 études ; la prévalence était de 7.6% pour la BPCO, dans 38 études celle de la bronchite chronique était de 6,4% et 1.8% pour l’emphysème seul (8 études). Les populations étaient très hétérogènes, cette hétérogénéité a été incomplètement expliqué par l’analyse de sous groupes concernant âge et statut tabagique. Les résultats avaient conclu à une prévalence de la BPCO de 9 a 10% [Error! Bookmark not defined.]. L’interprétation des résultats était entravée surtout par des différences de démarches méthodologiques des études menées .Les auteurs ont démontré l’intérêt de standardiser les moyens de mesure de la prévalence de la BPCO dans le monde. L’étude BOLD [32], a eu pour objectif de mesurer les variations internationales de la prévalence de la BPCO, en fonction de l’âge, sexe et le statut tabagique. Elle a porté sur 9425 sujets dans 12 pays. Les critères spirométriques retenus pour le diagnostic de BPCO étaient les critères de l’initiative GOLD (VEMS/CVF post-bronchodilatateur < 70 %). La même méthodologie a été réalisée dans l’étude PLATINO [33], qui a étudié la prévalence de la BPCO dans 5 villes d’Amérique Latine situées dans des pays différents, montrent une grande disparité entre les pays.
Ces données indiquent que la prévalence de la bronchite chronique était élevée dans cette population (de 20 à 30 % de la population). La prévalence de la BPCO était de 5 à 11 % pour le stade GOLD I et de 2 à 6 % pour le stade GOLD II. De façon notable, la prévalence des stades sévères était très faible : de 0,5 à 0,9 % pour le stade GOLD III et de moins de 0,3 % pour le stade GOLD IV [33]. Ces données confirment les études antérieures qui indiquaient une plus faible prévalence de la BPCO sévère par rapport aux stades plus modérés de la maladie [34, 35, 36]. L’importante prévalence de la BPCO en Afrique du Sud et aux Philippines peut s’expliquer par l’exposition importante aux principaux facteurs de risque : le tabac, les expositions professionnelles et l’exposition aux fumées de ménage résultant de la combustion de la biomasse. 11 De plus, même si dans la majorité des pays il existe une prévalence supérieure chez les hommes par rapport aux femmes, la situation inverse est constatée, par exemple aux Etats- Unis, en Australie et en Autriche. Cette particularité est liée à l’augmentation de la consommation de tabac chez les femmes vivant dans ces pays [37] (figure 1).
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Table des matières
Premiere partie Revue de littérature
I-Introduction
II-PROBLEMATIQUE
III-LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE
IV-ÉPIDEMIOLOGIE DE LA BPCO
V-PATHOGENIE DE LA BPCO
V.1.1-les lésions des bronches proximales
V.1.2-les lésions des bronches distales
V.1.3- les lésions du parenchyme pulmonaires
V.2.1-L’inflammation pulmonaire
V.2.2-L’inflammation systémique dans la BPCO
V.2.3-le stress oxydant
V.2.4-l’immunité adaptative dans la BPCO
VI -LES RECOMMANDATIONS DANS LA BPCO
VI.2.1-les Recommandations GOLD 2001
VI.2.2-Les recommandations GOLD 2006
VI.2.3-Les recommandations GOLD 2011
VI.2.4-Les facteurs de risques intégrés dans les recommandations GOLD 2011
VI.2.5-Définition de différents groupes dans les recommandations GOLD 2011
VI.2.6-Les limites des recommandations GOLD 2011
VI.2.7-Les recommandations GOLD 2017
VII-LES COMORBIDITES DANS LA BPCO
VIII-LES PHENOTYPES DANS LA BPCO
VIII.1-Le concept phénotype dans la BPCO
IX-LES EXACERBATIONS DE LA BPCO
IX.1-Définition des exacerbations
IX.2-Physiopathologie des exacerbations
IX-2-1-Inflammation systémiques et bronchique
IX-2-2-Les facteurs mécanique
IX.3-Les étiologies des exacerbations
IX-3-1 Les facteurs génétique
IX-3-2 L’adhésion au traitement
IX.4-L’impact des exacerbations dans la BPCO
IX-4-1 Le déclin de la fonction pulmonaire
IX-4-2-Impact sur la qualité de vie des patients
IX-4-3-L’activité des patients
IX-4-4-Les admissions hospitalières
IX.5-La mortalité liée aux exacerbations
IX.6-Les comorbidités cardiovasculaires et les exacerbations de la BPCO
X-LES COMORBIDITES CARDIOVASCULAIRES
X-1-1-L’inflammation systémique
X-1-2-Le lien entre la sédentarité et le risque cardiovasculaires
X-4-1-L’hypertension artérielle
X-4-2-Les arythmies cardiaques et BPCO
X-4-3-Les maladies coronariennes athérosclérosiques(MCAS)
X-4-4-L’insuffisance cardiaque
X-4-5-L’accident vasculaire cérébral
X-4-6-Les thromboses veineuse profondes
X-4-7-L’hypertrophie ventriculaire gauche
X-4-8-Le cœur pulmonaire chronique
X-4-9-Les cardiopathies ischémiques
Deuxieme partie Etude Epidemiologique
I-METHODOLOGIE
1-Objectifs de l’étude
2-Matériels et méthodes
3- Le déroulement de l’étude
4-le recueil de données
5-Le plan d’analyse
6-Analyse statistique
II- RESULTATS DE L’ETUDE
1-Description de la population
2-Description du groupe de malades BPCO avec comorbidités cardiovasculaires.101
3- Etude des paramètres cliniques et fonctionnelles chez les patients BPCO selon la présence ou non de comorbidités cardiovasculaires
4–Le profil des malades BPCO avec comorbidités cardiovasculaires
5–Facteurs explicatifs de survenue d’exacerbations chez les malades BPCO
6- Estimation de la médiane du délai de survenue de la première
III-COMMENAIRES ET DISCUSSIONS
Troisieme partie recommandations et perspectives
I-Recommandations
II-PERSPECTIVES
Conclusion
Références bibliographiques
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