Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Étage thoracique
De la superficie à la profondeur on retrouve successivement :
• Les deux dernières côtes et un espace intercostal
Le plan costal est recouvert par le muscle dentelé postérieur et inférieur et par le muscle grand dorsal.
• Le ligament lombo-costal
Ce ligament est principalement la zone d’appui du rein ; il est tendu du sommet des processus transverses des deux premières vertèbres lombaires au bord inférieur de la 12e côte (si elle est longue) ou de la 11e côte (si la 12e côte est courte). Il constitue un repère chirurgical important, le récessus pleural restant toujours au-dessus de son bord inférieur (c’est un meilleur repère que la 12e côte, dont la longueur est variable).
• Le récessus pleural costo-diaphragmatique
Il croise successivement :
le bord supérieur de la 1ére vertèbre lombaire ;
la 12e côte (en moyenne à 6 cm de la ligne médiane) ;
la 11e côte (à environ 11 cm de la ligne médiane).
Le bord inférieur du poumon, situé au-dessus du récessus pleural reste à distance du rein.
• Le diaphragme
Les rapports diaphragmatiques se font avec les fibres verticales du ligament arqué médial et du ligament arqué latéral.
En cas de traumatismes de la 12e côte (fracture par exemple), il faudra redouter une lésion du parenchyme rénal. Aussi, en cas d’abord chirurgical postérieur du rein, on peut être amené à traverser le diaphragme, atteignant ainsi le cul-de-sac pleural.
Étage lombaire
Cet étage est important à connaître car le rein y est très souvent abordé sous la forme de ponction diagnostique ; il constitue aussi une voie d’abord chirurgicale.
A l’étage lombaire, le rein par l’intermédiaire de sa loge entre en rapport avec quatre plans musculo-aponévrotiques superposés de la superficie à la profondeur. Ce sont :
• le plan de l’aponévrose lombo-sacrée du muscle grand dorsal et du muscle oblique externe ;
• le plan du muscle dentelé postérieur et inférieur et du muscle oblique interne ;
• le plan de la masse sacro-lombaire et de l’aponévrose postérieure du transverse ;
• le plan du muscle carré des lombes et du muscle psoas iliaque.
Entre ces différents plans musculo-aponévrotiques, il existe deux zones de faiblesse classiques pouvant être à l’origine de hernies lombaires :
Le triangle lombaire (de Jean Louis Petit)
Encore appelé trigone lombal, il est de taille variable et peut manquer chez le sujet adulte. Par contre, il est quasi-constant chez le vieillard. Les limites de ce triangle sont :
o le bord postérieur du muscle oblique externe, latéralement ;
o le bord latéral du muscle grand dorsal, médialement ;
o la crête iliaque en bas.
Vascularisation et innervation
Les artères rénales
Elles sont au nombre de deux : une droite et une gauche, destinées au rein homolatéral. Elles irriguent les reins, la partie initiale des uretères et une partie de la glande surrénale. Ces artères sont de gros calibre (environ 5 mm de diamètre) et ont un débit très important (20 % du débit cardiaque) faisant de la circulation rénale, une circulation privilégiée. Ce sont des artères de type terminal dont les variations anatomiques sont nombreuses.
Origine
Les artères rénales sont deux branches de l’aorte abdominale qui naissent sur le bord latéral de l’aorte, en regard de la 1ère vertèbre lombaire, juste en dessous de l’origine de l’artère mésentérique supérieure.
Trajet
• Artère rénale droite
Longue de 6 à 7 cm, l’artère rénale droite est oblique en bas et en dehors. Elle décrit une courbe à concavité dorsale en se moulant sur la saillie du corps vertébral de L2. Elle croise la face dorsale de la veine cave inférieure. L’artère rénale droite chemine ensuite en arrière et un peu au-dessus de la veine rénale droite en direction du rein homolatéral.
• Artère rénale gauche
Elle a le même diamètre que l’artère rénale droite mais elle est plus courte (3 à 4 cm).
Son trajet est horizontal ou légèrement oblique en haut et en dehors vers le rein gauche.
L’artère rénale gauche est masquée en avant par la veine rénale gauche.
Terminaison
Les artères rénales se ramifient schématiquement en deux branches terminales à distance variable entre leur origine aortique et le hile rénal [27].
• La branche pré-pyélique: ventrale et volumineuse, elle se divise en 3 ou 4 artères qui vascularisent la partie antérieure du rein. De cette branche peut naître une artère polaire destinée à un des pôles du rein (pôle inférieur le plus souvent).
• La branche rétro-pyélique : elle contourne (par en dessus) le rein et se ramifie en 3 à 5 branches qui vascularisent la partie postérieure du rein. Elle peut donner également une artère polaire à l’une des extrémités du rein (pôle supérieur le plus souvent).
Les termes pré-pyélique et rétro-pyélique sont des appellations chirurgicale et radiologique. Il n’existe aucune anastomose entre ces branches de division. Ce sont des artères terminales. Entre les territoires artériels des branches pré et rétro-pyéliques, il existe une zone avasculaire théorique autorisant une bipartition chirurgicale sans hémorragie des reins, le long du bord convexe.
Les vaisseaux rénaux sont situés dans le hile dans un espace conjonctif entre le sinus et le parenchyme rénal. Les branches artérielles terminales issues des artères pré et rétro-pyéliques pénètrent dans la médullaire entre les pyramides, les artères péri-pyramidales qui prennent un trajet arciforme entre médullaire et cortex, les artères arquées. Dans le cortex, les artères se disposent de façon radiaire (artères inter-lobulaires) donnant des branches afférentes qui forment les pelotons vasculaires des glomérules. Les vaisseaux efférents rejoignent le réseau capillaire du cortex qui se draine dans les veines inter-lobulaires, puis arquées, inter-lobaires vers la veine rénale. Dans la médullaire, les artères arquées donnent des artérioles droites qui descendent de façon radiaire jusqu’aux capillaires de la pyramide à partir desquels le sang rejoint les veinules droites puis les veines arquées. .
Branches collatérales
Les artères rénales donnent des branches collatérales importantes :
• l’artère surrénalienne inférieure ;
• l’artère pyélo-urétérique supérieure ;
• les artères capsulo-adipeuses qui vascularisent la graisse péri-rénale.
Ces branches collatérales s’anastomosent entre elles et avec les artères de voisinage (phréniques inférieures, ou lombaires) et forment une arcade exo-rénale.
Segmentation artérielle des reins
Deux périodes peuvent être individualisées dans l’étude des artères rénales et de leur distribution parenchymateuse [28].
La première période dite purement anatomique a été consacrée à l’étude de la morphologie de la ramescence des artères rénales. Après de nombreux énoncés, aussi divers que variés sur la variabilité du mode de division des artères rénales, les auteurs se sont néanmoins accordés sur certains points à savoir :
• la constance de la branche antérieure (pré-pyélique) et de la branche postérieure (rétro-pyélique)
• le caractère terminal des artères rénales ;
• enfin, la réalité de la ligne avasculaire de Hyrtl et Brodel.
La deuxième période, débutée au milieu du 20e siècle est d’inspiration chirurgicale et est basée sur la recherche d’une justification à la technique de néphrectomie partielle. La constatation de complications de type hémorragique après néphrectomie partielle, a conduit à l’étude des branches artérielles segmentaires des différents territoires rénaux. Au terme de ces travaux, trois lobes ont été individualisés : le lobe supérieur, le lobe médio-rénal et le lobe inférieur. Chacun lobe correspond à un segment artériel antérieur et postérieur, définissant ainsi au rein six segments parenchymateux. La recherche d’une corrélation entre la segmentation artérielle et les zones parenchymateuses a permis de reconnaître au rein cinq segments après les travaux de Graves [20. 21].
• Le segment apical : Il correspond à la face médiale et antérieure du pôle supérieur.
• Le segment antéro-supérieur : Il est vascularisé par une branche de l’artère pré-pyélique et correspond à la face antérieure du rein.
• Le segment moyen : Il se situe entre les segments supérieur et inférieur sur la face antérieure.
• Le segment inférieur : Il forme le pôle inférieur et est vascularisé par une branche de l’artère pré-pyélique.
• Le segment postérieur : Il est situé entre le segment apical et le segment inférieur sur la face postérieure.
Il n’existe ni suppléance, ni anastomose entre les branches artérielles irriguant ces différents segments. Par conséquent, la ligature d’une artère segmentaire entraîne l’ischémie du territoire rénal concerné.
Le système collecteur du rein
Les voies d’excrétion du rein commencent dans le sinus rénal par la saillie des papilles dans des tubes courts au sommet des pyramides rénales, les petits calices. Les petits calices se jettent dans des troncs collecteurs appelés grands calices. Ceux-ci se réunissent et de leur confluence résulte la formation d’un élargissement de la voie d’excrétion en forme d’entonnoir, qui a reçu le nom de bassinet. Le bassinet se rétrécit peu à peu de haut en bas et se continue jusqu’à la vessie par un long canal appelé uretère. Notre description se limitera essentiellement au complexe formé par les calices (petits et grands) et le bassinet, le système pyélocaliciel. Ce système constitue le segment initial de la voie excrétrice : c’est la voie excrétrice intra-rénale.
Petits calices
Les petits calices sont des canaux membraneux, longs de 1 cm environ et dont le nombre est égal à celui des papilles. Chacun d’eux, par l’une de leur extrémité s’insère sur la papille par un anneau fibreux inextensible : le fornix. Point d’ancrage du calice, le fornix constitue également son point de faiblesse car à ce niveau, se produisent les effractions calicielles lors des hyperpressions. Le fornix réalise également une frontière vasculaire entre le parenchyme et la voie excrétrice urinaire. Par leur autre extrémité, les petits calices s’ouvrent dans un grand calice. Ils sont parfaitement visibles sur un cliché d’urographie ; leur direction est commandée par celle des papilles correspondantes. Ce dernier point présente un intérêt pratique dans la ponction des cavités par voie percutanée.
Grands calices
Les petits calices se réunissent par groupes de deux à quatre et forment les grands calices. Le nombre des grands calices varie de deux à cinq. On en compte ordinairement trois et ceux-ci se distinguent en supérieur, moyen et inférieur. Le calice supérieur se dirige obliquement en bas et en dedans, le calice moyen a une direction horizontale et le calice inférieur se porte obliquement en haut et en dedans. Les grands calices s’étagent en effet de haut en bas, sur le même plan vertico-transversal. Quelquefois, l’un d’eux s’échappent dans un plan oblique.
La longueur des calices est très variable. Elle est d’autant plus grande que le bassinet est plus petit. En général, quand il existe seulement deux ou trois grands calices, le grand calice supérieur est plus long, mais moins large que l’inférieur. Les grands calices s’ouvrent dans la base du bassinet.
L’aspect des grands calices peut être modifié par des processus pathologiques : hydronéphrose, pyélonéphrite, tumeur rénale.
Bassinet
Le bassinet ou pelvis rénal est un segment élargi de l’appareil excréteur du rein, situé à la jonction des grands calices.
Configuration extérieure
Le bassinet a la forme d’un entonnoir aplati d’avant en arrière ; sa base mesure en moyenne 20 à 25 mm de hauteur.
On lui distingue :
• deux faces, l’une, antérieure, l’autre, postérieure ;
• un bord supéro-interne, convexe, oblique en bas et en dedans ;
• un bord inférieur, à peu près horizontal et légèrement concave ;
• un sommet inférieur, en continuité avec l’uretère ;
• enfin une base située en haut et en dehors, dans le sinus du rein.
Forme et dimensions
La forme et les dimensions du bassinet sont très variables. En réalité, il y a autant de formes de bassinet que de reins ; toutefois, ces formes diverses se rapprochent plus ou moins dans leur ensemble. D’un point de vue pratique, toutes ces variétés de bassinet sont groupées en deux classes : les bassinets renflés ou ampullaires et les bassinets ramifiés. Dans chacun de ces groupes se trouvent échelonnées toute une série de variétés qui sont des transitions entre l’un et l’autre [35].
Quand le bassinet est ampullaire, les grands calices sont très courts. Parfois même ceux-ci font défaut et les petits calices s’abouchent directement à la base renflée du bassinet qui est large. Ce type de bassinet est facilement explorable.
Quand le bassinet est ramifié, et c’est le cas le plus fréquent, les calices sont particulièrement longs. Les deux extrémités de la base du bassinet se continuent, l’une en dehors et en haut, l’autre en dehors et un peu en bas, avec les grands calices supérieur et inférieur. Le grand calice moyen s’ouvre soit directement dans le bassinet entre les grands calices supérieur et inférieur, soit dans l’un de ces grands calices. Les calices se réunissent tardivement à la partie toute externe du sinus rénal.
La capacité du bassinet et des calices est d’environ 3 à 8 cm3. Le bassinet est souvent appelé pyélon par les radiologues. La jonction théorique entre l’uretère et le bassinet se fait sur une ligne située le long du bord inférieur et perpendiculaire au bord interne du bassinet [4].
Structure
L’ensemble de la paroi des calices et du bassinet est essentiellement musculaire. Elle présente aussi un pace-maker qui propage l’onde contractile dans l’uretère. Les fibres musculaires sont séparées en deux plans :
• les fibres longitudinales, principalement internes, sont les plus abondantes ;
• les fibres circulaires ou obliques sont plutôt externes. Elles commencent à la base de la papille et forment à cet endroit un sphincter circumpapillaire.
Rapports
Le bassinet est situé en partie dans le sinus rénal, en partie en dehors du sinus et du hile.
• Partie extra-hilaire du bassinet : Pédicule rénal
En dehors du hile, le bassinet occupe la partie postérieure du pédicule rénal.
Il est en rapport en avant avec :
d’abord l’artère et sa branche antérieure qu’entoure le plexus rénal ;
plus loin avec la veine rénale et ses grosses branches d’origine ;
enfin avec le fascia de rétro-duodénal et la deuxième portion du duodénum à droite ;
avec le corps du pancréas, le muscle suspenseur du duodénum, l’angle duodéno-jéjunal et le segment initial, mobile, du jéjunum à gauche.
En arrière, le bassinet est croisé en haut, et le long du hile, par la branche artérielle rétro-pyélique qui a contourné le bord supérieur du bassinet et longe ensuite le bord postérieur du hile. Elle laisse ainsi accessible au chirurgien toute la face postérieure du bassinet extra-rénal.
Au-delà du fascia rétro-rénal, le bassinet répond au psoas et au processus transverse de la 1ère vertèbre lombaire à gauche. À droite, il répond à l’intervalle qui sépare les processus transverses des deux premières lombaires.
En dedans du bassinet, le pédicule rénal se prolonge jusqu’aux gros vaisseaux pré-vertébraux. Il se compose alors de l’artère rénale placée en arrière de la veine, du plexus rénal qui entoure l’artère, de ganglions et de vaisseaux lymphatiques.
La veine rénale gauche, plus longue que la droite, passe en avant de l’aorte, en arrière du muscle suspenseur du duodénum et de l’artère mésentérique supérieure. C’est surtout la compression exercée sur elle par ce muscle, par cette artère et par les ganglions lymphatiques voisins, qui explique la plus grande fréquence à gauche de varicocèle ainsi que des varices du ligament large.
• Partie intra-rénale
Le plus souvent, le bassinet ne s’enfonce que bien peu dans le sinus rénal, et son segment intra-sinusien ne dépasse pas un demi-centimètre de largeur. Seuls les bassinets ampullaires, volumineux, pénètrent profondément dans la cavité sinusienne.
Dans les sinus, les deux faces du bassinet répondent aux ramifications vasculaires pré-pyéliques et rétro-pyéliques. Ici, l’artère pré-pyélique et la plupart de ses ramifications sont placées en avant des branches veineuses.
Méthodes
Notre protocole d’étude comportait essentiellement les deux principaux temps suivants : le prélèvement et le traitement au laboratoire.
Le prélèvement
Effectué en salle d’autopsie du Laboratoire d’Anatomie Pathologique du C.H.U Aristide Le Dantec de Dakar mais également à l’Hôpital Général de Grand Yoff, nous avions eu recours pour sa réalisation, à la technique de prélèvement sur cadavre, de reins destinés à une transplantation. Elle comprenait les temps suivants :
• On abordait la cavité abdominale par une large incision médiane xypho-pubienne.
• Après refoulement du grêle, deux incisions ouvraient la cavité rétro-péritonéale. A droite, elle partait du croisement des vaisseaux iliaques primitifs par l’uretère, montait latéralement vers le haut le long du bord externe du côlon ascendant jusqu’au bord latéral du rein droit, puis s’infléchissait en dedans, en direction de la veine cave inférieure jusqu’au diaphragme. L’incision gauche partait du même point que la précédente, et montait verticalement, légèrement à gauche de la ligne médiane jusqu’au bord supérieur du rein gauche.
• Après décollement du péritoine pariétal postérieur, les artères mésentériques supérieure et inférieure et le tronc cœliaque étaient liés.
• L’aorte et la veine cave inférieure étaient sectionnées en haut, au niveau de leur traversée diaphragmatique et en bas, au niveau de la fourche aortique et du carrefour veineux (veines iliaques primitives droite et gauche). De même l’uretère était ligaturé et sectionné dans sa portion initiale (5 cm en aval de la jonction pyélo-urétérale).
L’ensemble des reins était ainsi prélevé en bloc avec toute la graisse péri-rénale, puis acheminé à l’aide d’un seau étiqueté au laboratoire d’Anatomie où il était traité de façon extemporanée.
Dans certains cas, nous pratiquions la méthode de Rokitanski, conduisant également au même type de résultat, c’est-à-dire, un prélèvement de reins en bloc accolés à une portion de l’aorte abdominale [6].
Le nombre de reins prélevés à l’H.A.L.D s’élevait à 43 contre 7 prélevés à l’HO.G.G.Y.
Le traitement au laboratoire
Il obéissait au protocole suivant :
• Dissection et préparation de la pièce à l’injection
Par une mise en place adéquate, la pièce était retournée, les deux reins reposant par leur face ventrale sur la paillasse.
Après repérage de l’aorte, elle était incisée verticalement, tout le long de sa paroi postérieure. Les ostia des deux artères rénales, droite et gauche, étaient repérés et faufilés par un surjet d’attente, ensuite on recherchait les autres orifices artériels partant de l’aorte (mésentériques supérieure et inférieure et tronc cœliaque), mais surtout d’éventuels orifices surnuméraires pour des artères rénales ectopiques ou d’autres branches artérielles à destinée rénale.
Les artères rénales était ensuite cathétérisées sur 1 à 2 cm chacune par un cathéter type micro-perfuseur 25 G sur lequel le surjet était noué pour assurer l’étanchéité en veillant toutefois à ce que le nœud ne soit pas trop serré pour ne pas empêcher la progression du fluide. Les uretères étaient eux aussi cathétérisés à leur tour par le même type de cathéter.
On procédait ensuite à l’ablation de la veine cave inférieure au niveau de l’abouchement des artères rénales, des portions aortiques sus et sous-rénales ainsi que des faisceaux diaphragmatiques. Il ne restait que le bloc des reins réunis par un pont aortique au niveau de leur artère respective. La pièce était alors rincée, dans un premier temps à l’eau courante et ensuite à l’acétone.
• L’injection proprement dite
Il est important de rappeler ici, quelques principes généraux inhérents à l’injection :
l’injection doit être faite sur la pièce fraîche avant fixation, après fixation, les vaisseaux durcis et oblitérés par les caillots ne peuvent plus être injectés ;
toute injection doit être précédée d’un lavage minutieux pour éliminer le sang et les caillots ;
l’injection dans le système artériel, faite dans le sens du courant est facile. Selon la viscosité plus ou moins large de la masse employée, elle intéresse des ramifications de diamètre plus ou moins petit ;
le même principe permet d’étudier les canaux et les veines (excepté les territoires veineux à valvules)
l’instrumentation : matériel de dissection et de ligature classique, aiguille ou mieux canules de calibre varié, toujours munies de mandrin, seringues étanches de gros calibre.
Nous avions utilisé comme produit, de la résine polyester. Il s’agissait d’un liquide visqueux, plus ou moins transparent qui dégageait une forte odeur due à son principal composant, le styrène. Ce « sirop » polymérisait sous l’action d’un catalyseur et se transformait en un matériau très dur en dégageant de la chaleur.
La résine dont nous disposions pour notre étude, avait été au préalable mélangée avec un accélérateur chez le fournisseur, permettant d’obtenir un pré-mélange plus précis et plus complet. Ce pré-mélange facilitait ainsi le travail de l’utilisateur qui n’avait plus qu’à y ajouter un catalyseur. L’accélérateur commandait la vitesse de la réaction, mais, sans le catalyseur, l’accélérateur n’avait aucun effet sur la résine. Ainsi, l’addition du catalyseur à la résine préaccélérée constituait la dernière opération avant l’injection proprement dite. Pour réussir cette dernière étape, trois facteurs étaient pris en compte :
Le rapport volume de résine / dose de catalyseur
La température ambiante.
L’épaisseur du moule (cavités vasculaires et urinaires) et sa capacité à évacuer la chaleur. Il fallait souvent avoir recours à 2 à 3 essais avant d’étalonner la quantité de catalyseur en fonction du moule.
Le catalyseur était mélangé à la résine préaccélérée, dans un récipient, à la proportion 1 /5 (par exemple 50 CC de résine préaccélérée pour 10 CC de catalyseur). Le tout était remué avec un manche en bois de préférence pendant 2 à 3 minutes jusqu’à ce qu’on ait obtenu un mélange homogène de couleur jaune, prêt à l’injection. Le mélange obtenu restait fluide pendant environ 30 minutes, ce qui nous laissait une marge de temps suffisante pour injecter aisément les artères et les uretères.
L’injection proprement dite, était faite à la seringue, sous pression manuelle très douce avec une quantité ne dépassant pas 4 CC pour le système artériel et 5 CC pour l’arbre urinaire.
L’injection portait d’abord sur les uretères de chaque rein, après quoi on ajoutait au mélange, un colorant (rouge soudan) que l’on injectait dans les vaisseaux artériels.
La réplétion rénale était appréciée au doigt, et quand l’injection était jugée suffisante, le cathéter était clampé ou bouché à l’aide d’une vis adaptée. La pièce était laissée à l’air libre pendant 30 minutes environ, à une température d’environ 30°C, avant d’être réfrigérée pendant au moins 12 heures pour favoriser une bonne polymérisation du produit.
• La corrosion
Elle consistait à immerger les reins durcis par la résine dans un bain d’acide chlorhydrique dilué à 20 % pendant une durée moyenne de 24 heures, permettant ainsi d’obtenir des moulages tridimensionnels. Les pièces étaient rincées à l’eau courante pour débarrasser le réseau vasculaire et le système collecteur, des débris nécrotiques. Elles étaient ensuite séchées, fichées et finalement prêtes pour l’étude. Après corrosion et obtention des moulages tridimensionnels, l’orientation des pièces se faisait au niveau du pédicule rénal en situant le bassinet en arrière, sachant qu’il est anatomiquement plus postérieur que l’artère rénale. L’orientation tenait également compte de la distribution de l’artère rénale et du caractère de ses branches de division sur les faces du complexe pyélocaliciel (par exemple la branche de l’artère formant une arcade ou une courbe représentait la branche postérieure de l’artère rénale).
Méthodes de recueil et d’utilisation des données
Les paramètres étudiés étaient relevés sur une fiche technique [annexe 1]. Les aspects caractéristiques notés lors de la dissection jusqu’à l’obtention des moulages ont été photographiés à l’aide d’un appareil photo numérique Sony, model DSC-S650 ; 7,2 Megapixels. Toutes les images obtenues ont été traitées sur ordinateur avec le logiciel Adobe Photoshop 7.0.
Nous avions étudié les artères rénales et le système pyélocaliciel (calices et bassinet).
Les paramètres pris en compte pour chaque système étaient les suivants :
• Pour chaque artère rénale :
le nombre,
le mode de division,
les branches pré-segmentaires (branches de l’artère rénale principale),
la distribution des branches pré-segmentaires dans les différents territoires du rein (branches segmentaires).
• Pour chaque bassinet :
la situation,
la forme.
• Pour chaque calice majeur (ou grand calice) :
le nombre,
le nombre de calices mineurs correspondants,
la répartition des groupes caliciels dans les différents territoires du rein.
Tous ces éléments permettaient ainsi d’établir les rapports anatomiques entre artères intra-rénales et système collecteur du rein.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1. ANATOMIE DES REINS
1.1 Anatomie descriptive
1.1.1 Situation
1.1.2 Projections
1.1.3 Configuration externe
1.1.3.1 Morphologie
1.1.3.2 Mensurations et autres caractéristiques
1.1.4 Structure
1.1.5 Le sinus rénal
1.2. Fixité
1.3. Rapports
1.3.1. Rapports postérieurs
1.3.1.1. Etage thoracique
1.3.1.2. Etage lombaire
1.3.2. Rapports antérieurs
1.3.2.1. Rein droit
1.3.2.2. Rein gauche
1.3.3. Rapports latéraux
1.3.4. Rapports médiaux
1.4. Vascularisation et innervation
1.4.1. Les artères rénales
1.4.1.1. Origine
1.4.1.2. Trajet
1.4.1.3. Terminaison
1.4.1.4. Branches collatérales
1.4.1.5. Variations
1.4.1.6. Segmentation artérielle des reins
1.4.2. Les veines rénales
1.4.2.1. Origine
1.4.2.2. Trajet
1.4.2.3. Terminaison
1.4.2.4. Branches collatérales
1.4.3. Les vaisseaux lymphatiques
1.4.4. Innervation
1.4.5. Le pédicule rénal
1.5. Le système collecteur du rein
1.5.1. Petits calices
1.5.2. Grands calices
1.5.3. Bassinet
1.5.3.1. Configuration externe
1.5.3.2. Forme et dimensions
1.5.3.3. Structure
1.5.3.4. Rapports
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
2. MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel
2.2. Méthodes
2.2.1. Le prélèvement
2.2.2. Le traitement au laboratoire
2.2.3. Méthodes de recueil et d’utilisation des données
3. RESULTATS
3.1. Les artères rénales principales
3.2. Les artères polaires
3.3. Les artères pré-segmentaires
3.4. Les artères segmentaires
3.4.1. La branche segmentaire apicale
3.4.2. La branche segmentaire antéro-supérieure
3.4.3. La branche segmentaire antéro-inférieure
3.4.4. La branche segmentaire inférieure
3.4.5. La branche segmentaire postérieure
3.5. Le système collecteur du rein
3.5.1. Le bassinet
3.5.1.1. Situation
3.5.1.2. Forme
3.5.2. Les calices
3.5.2.1. Nombre
3.5.2.2. Calices et segments du rein
3.5.3. Rapports entre calices et branches segmentaires artérielles du rein
3.5.3.1. Au niveau du pôle supérieur
3.5.3.2. Au niveau du mésorein
3.5.3.3. Au niveau du pôle inférieur
3.6. Etude synthétique de la vascularisation artérielle rénale et du système pyélo-caliciel
4. DISCUSSION
4.1. Choix de la méthode
4.2. Difficultés rencontrées dans notre travail
4.2.1. Difficultés rencontrées lors de la dissection du pédicule rénal
4.2.2. Difficultés rencontrées lors de la méthode d’injection-corrosion
4.3. Incidents et accidents
4.4. Variations anatomiques des artères rénales
4.4.1. L’artère rénale principale
4.4.1.1. Origine
4.4.1.2. Le nombre d’artères rénales
4.4.1.3. Mode de division primaire de l’artère rénale : les artères pré-segmentaires
4.4.2. Les artères polaires
4.4.3. Les artères segmentaires
4.4.3.1. Le nombre d’artères segmentaires
4.4.3.2. La distribution des artères segmentaires
4.5. Le système collecteur du rein
4.6. Rapports entre systèmes artériel et collecteur du rein
4.6.1. Au niveau du pôle supérieur
4.6.2. Au niveau du mésorein
4.6.3. Au niveau du pôle inférieur
4.6.4. Au niveau postérieur du rein
4.7. Systématisation
5. APPLICATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet