L’initiative de développement, la politique économique de chaque pays ainsi que les relations économiques internationales sont d’une grande pertinence et d’efficience pour le développement durable. A cet égard, la relance et l’accélération du développement supposent un climat économique aussi bien national qu’international dynamique et favorable des politiques mises en œuvre. Ainsi, le développement ne pourra pas s’accélérer si d’une part l’économie mondiale manque à la fois de dynamisme et de stabilité et d’autre part, si chaque pays en question se trouve en difficulté dans les différentes réalisations de projets pour le développement, notamment la mobilisation des potentiels économiques.
Les préoccupations du public à l’endroit de son milieu de vie et de l’environnement en général, juxtaposées aux pressions des groupes environnementaux, font en sorte que les États doivent agir de concert pour bien gérer et protéger l’environnement et les ressources naturelles. L’adhésion de la majorité d’entre eux à la notion du développement durable, surtout dans la foulée du Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992 et de la ratification des Conventions sur les changements climatiques et la biodiversité, renforce la nécessité et la légitimité d’agir rigoureusement en matière d’environnement. A ce propos, nul doute que la corrélation et la pertinence entre la gestion des ressources naturelles et le développement durable reposent principalement sur l’habileté de l’Etat en question.
Depuis bientôt trois décennies, la bonne gouvernance est devenue un concept clé dans les débats internationaux sur le développement et dans les politiques des Institutions Financières Internationales (IFI) sur l’aide aux pays en développement. La bonne gouvernance qui se justifie non seulement au regard de la modernisation qu’elle implique au niveau de l’administration, mais surtout dans la mesure où elle se donne pour objectifs la meilleure gestion des ressources nationales, la consolidation la démocratie, l’Etat de droit ainsi que la promotion du développement humain et économique durable.
En mettant l’accent sur le développement durable, il est nécessaire de savoir que c’est l’un des objectifs majeurs de tout dirigeant car, d’un côté, on s’accorde de plus en plus à penser que le bon fonctionnement des institutions publiques est l’un des grands défis pour atteindre un développement économique et d’un autre côté, la crainte sur l’épuisement des ressources qui alimentent la croissance économique leurs repoussent à s’y intégrer dans la relance du développement durable.
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES RESSOURCES NATURELLES
L’économie des ressources naturelles vit aujourd’hui de répétitions historiques et de résurgences théoriques, notamment sur le développement durable. Les préoccupations de la fin du XIXe siècle concernant l’épuisement probable des ressources naturelles sont revenues audevant de la scène depuis les années 1970, jusqu’à présent. De ce fait, Les économistes de l’environnement sont désormais aux premières loges des débats, notamment sur le développement durable ou plus prosaïquement de ceux sur la valorisation de la biodiversité. A ce propos, la notion de développement durable a fait une entrée remarquée dans le dictionnaire des idées reçues contemporaines. Elle constitue désormais un élément central de la rhétorique des acteurs engagés dans les questions de la gouvernance des ressources naturelles voire de l’environnement et de développement. Par évidence, ce qui dit développement durable en parlera impérativement de toutes les institutions concernées, primordialement l’Etat par la mise en œuvre d’une politique volontariste et objective.
Pour tenter de mettre un peu d’ordre dans cette foisonnante littérature, nous nous proposons de revenir sur les origines et les antécédents de l’idée de développement durable, tout en étant bien conscient que, malgré l’existence d’un certain nombre de travaux sur cette question, l’histoire de cette notion, forgée au croisement des faits, de plusieurs disciplines et traditions intellectuelles, reste encore largement à écrire. Nous allons procéder ici en deux temps.
Approches théoriques des ressources naturelles liées au développement durable
Le concept de développement durable
Le concept de développement durable comporte par nature de très nombreux volets et sont associés de manière systémique. Cependant, La médiatisation croissante du questionnement et la prise en conscience sur l’impératif pour le développement soutenable ont suscité le véritable démarrage des travaux d’économie.
Les bases théoriques du développement durable
Définitions
La notion de développement durable apparait dans les années 1980. Une définition est donnée par le rapport Brudtland « le développement soutenable ou durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (1987). Rendre le développement soutenable signifie prendre en compte les limites de l’exploitation des ressources naturelles et d’une manière plus générale la capacité de charge de l’environnement de façon à faire perdurer cette exploitation. Deux visions s’opposent derrière cette définition avec des conséquences différentes en matière de croissance. La première d’inspiration néoclassique fonde une soutenabilité faible exclusivement environnementale. Elle vise au niveau microéconomique à valoriser monétairement les éléments naturels afin de les analyser dans un calcul coûts-bénéfices. Au plan macroéconomique dans la lignée du modèle de Solow il s’agit de fournir des fondements théoriques à la relation vertueuse entre croissance et qualité environnementale. Il s’agit également de formuler une règle de soutenabilité assurant le maintien de la valeur par tête du stock total de capital de la société en postulant une parfaite substituabilité entre les différentes formes de capital (physique, humain, naturel). La seconde approche dite forte intègre en plus de la dimension environnementale une dimension sociale et économique. Elle est associée au maintien d’un stock de capital naturel dit critique et rejette le principe de la substituabilité des facteurs au profit de leur complémentarité. Elle s’oppose à la valorisation monétaire des éléments naturels. Elle peut déboucher sur l’idée de décroissance.
Le Comité Interdépartemental de Rio définit le développement durable « comme un processus de changement par lequel l’exploitation des ressources, l’orientation des investissements, des changements techniques et institutionnels se trouvent en harmonie et renforcent le potentiel actuel et futur de satisfaction des besoins des hommes » .
Partant d’une approche économique du développement durable, Barde en résume que: « le développement durable est l’ensemble des conditions et éléments qui permettent le maintien de la croissance et du bien être économique dont :
– la maîtrise de la croissance démographique ;
– une tarification des ressources reflétant leur rareté écologique ;
– une modification de la structure de la production et de la consommation de façon à maintenir à un niveau approprié les stocks des ressources rares. » . A cet égard, des règles de gestion durable sont indispensables.
Telles sont les définitions nécessaires à savoir concernant la notion du développement durable.
Le développement durable: incontournable ?
A ces définitions, l’appréhension, ainsi que l’application des attentes du développement durable a trois conséquences : tout d’abord, la reconnaissance du rôle accru de l’environnement naturel, dans la mesure où il contribue de plus en plus à la croissance des revenus réels, et dans la mesure où la qualité de l’environnement fait partie de la revendication d’un objectif plus large qui est celui de l’amélioration de la qualité de la vie. Ensuite, une extension de l’horizon temporel aux générations futures au-delà des critères habituellement reconnus de l’efficacité économique. Enfin, une attention accrue aux problèmes de l’équité inter- et intra-générationnelle .
Le prolongement de l’existence de l’humanité et ses indispensables se tient à cette vision de durabilité. La réalité qui se caractérise par l’accroissement rapide des besoins et l’insuffisance des ressources pour en satisfaire. Le contexte actuel exige et recommande la prise en compte d’une vision à long terme dans toutes les décisions â prendre.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES RESSOURCES NATURELLES
CHAPITRE 1 : APPROCHES THEORIQUES DES RESSOURCES NATURELLES LIEES AU DEVELOPPEMENT DURABLE
I. Le concept de développement durable
II. L’économie des ressources naturelles
CHAPITRE 2 : LA BONNE GOUVERNANCE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE
I. Le cadre conceptuel de bonne gouvernance
II. La bonne gouvernance et le développement économique
PARTIE II: LA GOUVERNANCE DES RESSOURCES NATURELLES POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : ANALYSES ET PERSPECTIVES DES RESSOURCES NATURELLES DE MADAGASCAR
I. Les potentiels économiques en ressources naturelles
II. Etat des lieux : gouvernance dans le cadre du développement durable
CHAPITRE 2 : ATTENTES ET RECOMMANDATIONS : ALLOCATIONS OPTIMALES DES RESSOURCES ET L’ETAT
I. La bonne gouvernance des ressources naturelles en vue d’un développement durable
II. La gestion participative des ressources
CONCLUSION