La bibliothèque IHEID et ses ressources
L’IHEID
L’Institut de hautes études internationales et du développement1 est situé à Genève. Il est issu de la fusion en 2008 de deux instituts universitaires (HEI et IUED) fondés respectivement en 1927 et 1977. Chapeauté par une fondation de droit privé, il est financé par l’État de Genève, par la Confédération, et par des revenus propres, notamment immobiliers (location de locaux dans ses bâtiments et résidences d’étudiants). Depuis 2013, il occupe une partie de la Maison de la paix, bâtiment construit à son initiative à quelques pas de la place des Nations. C’est un « établissement de recherche et d’enseignement supérieur spécialisé dans l’étude des affaires mondiales » (« L’Institut en 2016-2017 », 2017), qui compte cinq départements académiques2. L’approche de chaque sujet est basée sur une vision internationale ou de développement, et les centres de recherche sont généralement interdisciplinaires. En 2016-2017, il comptait 344 doctorants et 167 enseignants et chercheurs pour 553 étudiants en master.
Plan de gestion des données
La gestion des données de la recherche débute par une phase de planification. Celleci s’incarne notamment dans un document nommé data management plan (DMP). Il anticipe les questions et problèmes qui se poseront dans la démarche de traitement et de curation des données du projet, et permet de documenter les solutions envisagées pour au final rendre (ou pas) les données ouvertes et accessibles. L’objectif habituel est de renseigner l’agence de financement sollicitée quant aux mesures prévues par les chercheurs pour garantir un bon traitement de leurs données. Il permet bien sûr au passage de sensibiliser les chercheurs aux bonnes pratiques de gestion des données de la recherche, notamment en matière de conservation, et d’assurer qu’elles seront appliquées aux projets financés.
Pratiques de stockage
Les chercheurs ont paru comprendre les enjeux posés à ce niveau. Les risques de perte d’information étaient généralement pris en compte, et la question de la sécurité était également évoquée. La facilité d’usage et de collaboration reste toutefois la première préoccupation des chercheurs interrogés. Dropbox est très utilisé par les chercheurs, dont plusieurs utilisent une option payante pour stocker leurs données et collaborer avec leurs partenaires. C’est un cas très répandu dans le monde académique, mais il reste relativement étonnant dans le cas de l’IHEID, car l’Institut fournit avec ses adresses e-mail un stockage illimité sur Google Drive, dont les fonctionnalités sont globalement similaires à celles de Dropbox. Les disques réseau de l’Institut (Share Drive ou S:) sont mis en place pour chaque projet par le service informatique, avec une gestion des accès par le bureau de la recherche pour les données sensibles, mais ils sont très peu utilisés. Leur accès à distance n’est pas jugé pratique, même s’ils fonctionnent normalement avec un VPN. Ils seraient peut-être davantage utilisés pour des projets collaboratifs utilisant des données sensibles, mais je n’ai pas été confronté à cette situation : les chercheurs interrogés travaillaient majoritairement soit seuls, soit avec des données peu sensibles. Dans le cas du projet de recherche en science politique, il est exclusivement utilisé pour conserver les PDF originaux des discours étudiés. Les chercheurs conservent peu de données sur leurs disques personnels (ordinateur portable). C’est le cas de la chercheuse en histoire, mais elle effectue aussi des backups réguliers (toutes les deux semaines) sur deux disques durs externes dans deux lieux différents (travail et domicile) afin de limiter les risques de pertes de données. La chercheuse en économie travaillant sur des données massives et nécessitant une protection importante, elle, utilise un coffre-fort numérique, disque externe sécurisé en deux exemplaires. Enfin, le papier reste apprécié par le chercheur ANSO pour la conservation de son matériel d’observation, bien que son travail ultérieur soit numérique. Les documents numériques sont conservés sur son espace disque professionnel sur le réseau de l’Institut. J’ignore si des backups en sont réalisés.
Copyright et propriété intellectuelle, exigence de confidentialité
Dans le cas de la chercheuse en économie, c’est la source des données qui empêche leur publication. Les données douanières détaillées sont confidentielles et empêchent toute divulgation, même sous forme agrégée et anonymisée. Quand un journal exige avant publication les données sur lesquelles l’article est basé, la pratique des économistes utilisant des données couvertes par ce genre de restriction est de proposer explicitement des données simulées permettant de tester les modèles développés et les hypothèses formulées. Aucun obstacle n’a été relevé par la chercheuse en science politique : les données sont basées sur des informations dans le domaine public, ou nécessitant simplement l’ajout d’une mention légale sur l’origine des données. Lors de notre entretien, un inventaire était toutefois en cours pour s’assurer qu’aucun élément n’était couvert par d’autres droits. Le premier projet des chercheurs en droit mine des données publiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont la licence autorise l’exploitation. La redistribution de celles-ci ne pose selon les chercheurs pas de problème particulier.
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Table des matières
Résumé
Remerciements
Table des matières
1. Contexte
1.1. L’IHEID
1.2. Les données de la recherche
1.3. Exigences des organismes de financement
2. Les chercheurs de l’IHEID et leurs données
2.1. Type de données
2.2. Pratiques de stockage
2.3. Pratiques de documentation
2.4. Ouverture des données
2.5. Obstacles à la publication des données
2.6. Bilan des entretiens
3. Services pour les données de la recherche
3.1. Réseau
3.2. Information
3.3. Formation
3.4. Participation
4. La bibliothèque IHEID et ses ressources
4.1. Personnel
4.2. Identifier les besoins en compétences
4.3. Qui, combien, comment ?
4.4. Partenaires potentiels (internes et externes)
5. Propositions de services et priorités
5.1. Sensibilisation
5.2. Documentation de référence
5.3. Ateliers DMP
5.4. Programme de formation
5.5. Expertise et consultation
5.6. Le cas des services techniques
6. Conclusion
7. Bibliographie
Annexes
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