Le Pas-de-calais : un contexte particulier
situation du département avant 1956
Le Pas-de-Calais est composé de 897 communes. La population a toujours été forte, atteignant 1 433 203 habitants en 1997. La plus grande densité de population se regroupe dans des villes moyennes et des villages de moins de 200 habitants. Les statistiques de l’INSEE montre que 80% de la population du Pas-de-Calais vit dans des communes urbaines, ne représentant que 28% de la superficie du département. Par contre, 20% de la population vit sur 72% de la superficie du département. L’annexe n°5 permet de visualiser la configuration du Pas-de-Calais. C’est sur cette forte population que la BCP du Pas-de-Calais va centrer son action. Cette population se concentre essentiellement autour du Bassin houillers et sur le littoral( Calais, Boulogne, Montreuil). Dans ces zone, la densité de population s’élève à plus de 2 000 habitants au kilomètre carré. Elle a même été chiffrée à 5 187 habitants par kilomètre carré à Boulogne /mer. Par contre, l’Artois et le Ternois ont une densité inférieure à 50 habs/km.
La population du Pas-de-Calais était essentiellement agricole ou ouvrière. Le taux d’alphabétisation étant faible par rapport à la moyenne nationale de 1950, il a fallu adapter les formations à l’évolution sociale. Et cette élévation du niveau scolaire va passer par le livre en milieu ruraL La poursuite des études est en constante progression mais des disparités demeurent. Malgré le déclin du secteur secondaire, la région reste toujours fortement industrialisée. Le secteur tertiaire offrent 60% des emplois, mais le Pas-de-Calais allié au Nord est la région la plus touchée par le chômage. Alors que la révolution industrielle avait provoqué une explosion démographique, la crise a stoppé la croissance. La répartition de la population a évolué depuis 1956. Entre 1962 et 1968, le phénomène d’exode rural a provoqué le dépeuplement des centres urbains. Entre 1968 et 1975, les communes périphériques se sont accrues. Entre 1975 et 1982, l’urbanisation des campagnes a commencé. Entre 1982 et 1990, s’est développée une périurbanisation concentrée autour des centres clefs comme Arras, Lens ou Boulogne.
Le bilan démographique de 1962-1990 montre que les périphéries s’étendent et l’exode des campagnes se ralentit.
Durant le gouvernement de Vichy, sous l’égide de la délégation de l’Equipement National, un foisonnement d’analyses théoriques, de propositions d’actions, d’expériences, témoigne d’une préoccupation« globalisante» pour l’espace rural, ses fonctions, son avenir, son aménagement.
Un rapport général Sur la politique agricole et rurale de la France, orientation à retenir pour le plan d’Equipement, sorti en juillet 1944, discute les avantages de la dispersion ou de la concentration de l’habitat, repense l’organisation des villages en fonction de l’arrivée de nouvelles catégories de population, préconise une hiérarchie de centres de services destinés à organiser la vie de relation dans les campagnes. On assiste à la première tentative d’établissement d’une doctrine de l’aménagement rural qui s’inscrit dans un aménagement général du territoire faisant le partage entre les domaines urbains et ruraux sans les opposer.
Peu de temps après la Libération, ces préoccupations d’aménagement global s’estompent. Les premières politiques territoriales sont lancées. Comme pour la politiques agricole, 1960 marque un tournant pour la politique d’aménagement rural.
Création de la BCP du Pas-de-Calais
Le 15 mars 1956, la BCP du Pas-de-Calais est née sous une forme associative : 1 ‘association du bibliobus départemental(ABD). Cette association comprend dix membres et un président du Conseil Général. La BCP est alors composée de deux centres : Arras avec un bibliobus indépendant et Boulogne sur Mer. Le bibliobus est attaché à un local central dont la surface varie de 40 à 250 m2 . On y assure le stockage des collections, la manutention pour la préparation des tournées, le travail administratif du directeur et les tâches de catalogage de secrétariat. Ce n’est qu’en 1958 qu’apparut le premier bâtiment de 600 m2 . Mais l’organisation du bibliobus est primordiale pour les bécépistes. Elle repose sur la rotation de caisses de livres préparées à 1 ‘avance et le choix de livres par le dépositaire sur des rayonnages aménagés dans le véhicule. Les annexes n°l et 6 illustrent cette distribution. Pour transporter les ouvrages, on a utilisé des caisses mesurant 0,70m sur 0,185m ou 0,30m sur 0,185m. Elles pouvaient contenir 35 à 50 volumes. Les caisses de peuplier permettent de desservir 14 à 16 dépôts par tournée, mais leur préparation limite le nombre de tournées à deux par semaine. Le document n°6 montre l’arrivée de ce type de crusses.
Par contre, le système des rayons abaisse à 12, le nombre maximal de dépôts visités mais il autorise, 3à 4 tournées par semaine. Tout d’abord utilisées conjointement, ces méthodes vont être débattues. En effet, les « rayons »permettent un meilleur dialogue avec le dépositaire et aussi de mieux tenir compte des goûts des lecteurs. Mais d’autre part, les caisses autorisent un renouvellement plus rapide et nécessite un moins grand nombre de livres.
Au départ, le bibliobus est une fourgonnette sommaire, d’une longueur inférieur à 5 mètres et s’ouvrant par l’arrière, comme on peut le constater sur l’annexe n°l et n°7. Il va devoir être rehaussé à cause du système de rayonnage. On va tenter de le rendre beau et vivable. C’est ce que l’on peut voir à l’annexe n°8. Son parcours est minuté, d’autant que l’essence est chère et les routes sont difficiles. En 1964, on peut considérer que 70% des communes de moins de 15 000 habitants sont desservies dans les départements dotés d’une ABD.
A 1′ origine, la direction des bibliothèques avait prévu un minimum incompressible de un livre par habitant, mais les moyens ne le permirent pas. Les collections augmentèrent de 3 000 volumes par an et par BCP, ce qui permit d’étendre la couverture du territoire. Ces collections sont constituées de livres courants. En 1953, 25% du fonds étaient composés de livres pour enfants, 35% d’ouvrages documentaires et 40%de romans.
L’objectif de la Direction des bibliothèques que rappelle N. Richter est: «C’est parce que le livre et la lecture sont à la base de toute civilisation, c’est parce que le droit à la lecture est un droit absolu et parce que tout citoyen doit avoir librement accès au livre, à tous les livres » que le bibliobus est né.
Les bibliobus sont donc les outils indispensables à la diffusion de la lecture publique en milieu rural. lls sont renouvelés tous les 1 0 ans ou au bout de 100 000 kms.
En 1966, la Bibliothèque Centrale de Prêt prend la suite de l’association du bibliobus départemental, qui devenait alors l’association des amis de la BCP et elle passait sous autorité du Ministère de l’Education Nationale. Chaque bibliobus a sur ses flancs la dénomination officielle de «Ministère de l’Education nationale» et au dessous « BCP de … ». A l’avant et à l’arrière, «Bibliobus de … ».Les bibliobus vont, en l’espace de 15 ans se multiplier et s’imposer comme le mode de distribution de la lecture en zone rurale.
En 1968, le maire de Lillers et le directeur de la BCP ont confié à Charles V andenbusche et
Jean-Michel Gomes l’implantation d’une antenne à Lillers.
De plus, cette année-là, le Pas-de-Calais a été choisi tout comme les départements de l’Eure et du Bas-Rhin pour expérimenter le prêt direct aux adultes. Depuis 1975, la BCP dépendait du Ministère de la Culture mais en 1986, elle passa sous l’autorité des Conseils Généraux des départements.
La BCP de Dainville se situe au 3 rue du 19 mars 1962 près des Archives. Depuis 1982, la BDP n’est plus dans des locaux provisoires comme le montre la reproduction sur l’annexe n°9. Elle possède 7 bibliobus qui desservent les arrondissement de Lens, Arras et une partie de l’arrondissement de Béthune.
Dans les actes du colloque :Lecture et Bibliothèques publiques , on apprend que seul le Pas de Calais possède une BCP, en 1986. Elle a pris la succession d’un service départemental mis en place par le Conseil Général du Pas-de-Calais. Cette BCP dispose d’un local exigu (450m 2 ) qui fut transféré dans un bâtiment neuf de 1750m 2 , associé à deux annexes( soit plus de 1000m 2 ), de douze bibliobus dont huit en prêt direct et un en prêt mixte, ainsi que trois véhicules de services. A cette date, avec cinq « scientifiques » et seize « techniques »,le personnel comprend en tout quarante-deux agents dont deux sont rémunérés par l’association des amis de la Bibliothèque. Selon les statistiques de 1980, la BCP du Pas-de-Calais possède 517 206 volumes( dont 190 678 volumes pour les jeunes) et reçoit 219 périodiques. Elle dessert 811 communes. En 1980, elle a déposé dans 1043 dépôts, 307 163 volumes dont 276 272 dans les établissements scolaires et 9 102 dans les BM’. Elle a enregistré en prêt direct 503 297 volumes dans 120 communes totalisant une population de 448 618 habitants( soit 1, 12 livres 1 habitant).
A Le Conseil Général : un investisseur particulier
Modernisation des centres de la BDP
Le Conseil Général du Pas-de-Calais est intervenu pour décider de la construction de nouveaux bâtiments, propice au travail. Depuis la décentralisation officialisée par le décret 86-102 du 20 janvier 1986, chaque Conseil Général va gérer le fonctionnement de leur BCP. On constate dès lors un essor budgétaire de ces établissements. Depuis la Loi Sueur de juillet 1992, l’Etat subventionne les investissements que les départements réalisent pour leur propre bibliothèque départementale et pour les communes de leur réseau( aides à la construction et à l’équipement).
En 1993, la Direction de la Lecture Publique départementale a été crée. Elle gère depuis les actions de la BDP, les aides départementales en faveur de la lecture publique et la modernisation du fonctionnement de la BDP. AuparavantGusqu’au 1er juillet 1976), les construction des BCP étaient financées par le ministère de l’Education Nationale. Les architectes des BCP étaient désignés et choisis par ce ministère sur proposition du préfet ou du recteur. Depuis 1979, il existe un concours d’architecture pour la réalisation des constructions des locaux des bibliothèques et des BCP. Ce sont souvent de jeunes architectes qui se sont révélés les plus inventifs dans le traitement architectural des ouvrages, des matériaux utilisés( aluminium, béton, acier … ) sans négliger pour autant les aspects techniques relatifs au fonctionnement d’une bibliothèque.
Les trois pôles de la BDP ont émergé progressivement. Alors que la création de la BCP de Dainville date de 1956, celle du pôle de Wimereux a connu un long cheminement. En effet, en 1957, l’antenne a été installée à Boulogne sur Mer dans des locaux de l’après-guerre, très rustiques. Puis en 1978, 1 ‘antenne emménage rue de Monsigny à Boulogne. Moins anciens, ces locaux vont rapidement devenir exigus face à l’augmentation du fonds de livres et de personneL En octobre 1993, la BDP s’installe sur un terrain situé au nord de Wimereux près de la zone d’activités légères. Ce terrain a été choisi par le Conseil Général pour améliorer les conditions de travail des bécépistes mais surtout pour mettre à disposition de nombreux supports littéraires afin de promouvoir le livre et la lecture sous toutes ses formes. L’architecture même du bâtiment a été longuement étudiée par le CAUE afin de répondre au mieux aux exigences du personnel et aux conditions de stockage des différents supports. Ce centre présente trois ailes distinctes :une pour le stockage des ouvrages, une pour le stationnement des véhicules et une pour les tâches administratives que l’on devine sur le document n°9. Ce bâtiment de forme futuriste est une création de l’architecte Jean-Patrice Goidin. A l’intérieur, il a utilisé des représentations de livres et de CD pour rappeler la fonction de ce lieu.
L’architecture permet d’exprimer la modernité culturelle et la BDP devient le lieu culturel symbolique du territoire. Elle est l’élément fédérateur entre les bécépistes et les lecteurs. La clarté et la luminosité venant de la verrière et des baies vitrées dégagent une atmosphère de calme et de sérénité, allant à l’encontre des préjugés concernant le lieu où travaillent les spécialistes du «Monde du livre», c’est à dire sombre et mystérieux. Le personnel du littoral se compose de 22 personnes: conservateur, bibliothécaires adjoints, chauffeurs, magasiniers, administratifs et agents de services.
En 1993, la BDP de Wimereux dessert 338 dépôts sur les arrondissements de Boulogne, Calais, Montreuil et trois cantons de l’arrondissement de Saint-Omer (Audruicq, Ardres, Lumbres), grâce à ses quatre bibliobus. En 1995, l’antenne du littoral a mis en circulation un bibliobus «new look», plus spacieux, de type intégral puisque profilé pour permettre de rendre de meilleur service à ses lecteurs et correspondants.
L’antenne de Lillers a été crée en 1968. Elle est depuis cette date dans des locaux provisoires bien qu’ayant déménagée plusieurs fois. En 1968, elle est installée dans un deux pièces prêtées par la commune puis dans un ancien garage sous une verrière où la température atteint 3 5° en été et 4° en hiver.
Dix ans plus tard, elle s’est installée dans les locaux d’un ancienne supérette où elle se trouve encore bien que depuis mars 1998, les documents fixant la construction de cette antenne près du rond-point au lieu dit « le Plantin » à Lillers soient signés. Actuellement, le personnel de Lillers travaille encore dans un bâtiment de deux étages, comme on le devine sur le document n° 10.
Au rez-de-chaussée, le personnel inventorie les livres, l’indexation a lieu au premier étage ainsi que le catalogage puis l’équipement des livres se termine au rez-de-chaussée. Etant donné la précarité des locaux, l’informatisation de l’antenne du centre n’a pas eu lieu, elle débutera au même moment que la construction de la nouvelle antenne. Elle a à sa disposition trois bibliobus, desservant une partie de l’arrondissement de Béthune et une partie de l’arrondissement de Saint Omer.
Le personnel est moins important que pour les autres antennes: 16 personnes à Lillers contre 42 à Dainville et 22 à Wimereux, soit un total de 78 personnes pour le Pas-de-Calais. En plus de moderniser le cadre de travail du personnel de la BDP, le conseil Général du Pasde-Calais va suivre l’élan donnée par d’autres, en vue de l’informatisation de la BDP. En effet, à la veille de la décentralisation, une cinquantaine de BCP était connectées au réseau Libra, système de catalogage partagé du Ministère de la Culture. Libra a rapidement été abandonné, laissant orphelines des bibliothèques qui avaient pris goût à l’informatique. Le guide des BCP de 1990 indique vingt établissements informatisés. On atteint les quatre-vingt à la mi-1996. 1996 est une étape importante de l’évolution de la BDP , avec le démarrage de son informatisation sous le progiciel OPSYS, d’autant que la BDP fête son 50ème anniversaire. Mais la composition de la BDP en trois antennes va impliquer une informatisation en trois étapes.
Pendant près d’un an, la BDP a vécu à l’heure de l’informatisation. Jean Brabant, responsable informatique évoque les phases de mise en place de l’informatisation dans le numéro 13 de Signet, Journal de la BDP du Pas-de-Calais. L’ordinateur serveur installé à Dainville communique en « émulation terminal »avec douze micro-ordinateurs et avec onze autres installés à Wimereux. Cet ensemble est complété par douze micro-ordinateurs portables fonctionnant en mode« base embarquée», accompagnant les tournées des bibliobus.
Le système OPSYS est un logiciel qui a permis d’informatiser la plupart des tâches correspondant à l’organisation de la bibliothèque. L’ensemble du système a coûté 1M530 000 francs. Ce travail d’informatisation a nécessité deux lourdes tâches: le catalogage et l’exemplarisation.
Le catalogage consiste à saisir dans la base, la description bibliographique de chaque revue et livre achetés. 187 411 notices bibliographiques furent saisie, 80% des notices ayant pu être récupérées sur le CD ROM de la Bibliothèque Nationale. A l’été 1997, 136 070 notices bibliographiques et 348 618 exemplaires sont stockées dans les mémoires de l’ordinateur.
Parallèlement, l’ exemplarisation a été réalisée. Elle consiste à établir une liaison entre la notice bibliographique et l’ouvrage réellement possédé. 320 843 ouvrages ont été exemplarisés sur le site de Dainville ( traitement entre 2 500 et 4 000 livres par jour) puis 172 293 sur le site de Wimereux. Pendant la durée de l’opération, les services de prêt ont été interrompus, c’est à dire de février à juin 1997 pour l’antenne principale et du huit septembre à décembre 1997 pour l’antenne du littoral car il a fallu récupérer tous les ouvrages prêtés à l’extérieur par la BDP pour leur apposer les codes informatisés. Toutefois les livres antérieurs à 1977 ont été volontairement laissés de côtés. Cette opération a nécessité un dialogue constant entre l’ordinateur central et le poste de travail informatique de l’antenne de Wimereux, rendu possible par l’installation d’une ligne téléphonique spéciale.
Cet ample travail a pu être réalisé par une société, AIC sélectionnée après appel d’offres, mais il a nécessité la collaboration du personnel des antennes pour « alimenter » en ouvrages les cinq opératrices de saisie.
Cette opération a nécessité la réquisition d’un bâtiment supplémentaire, votsm de l’antenne principale pour accueillir les 3 500 livres stockés par jour. Il a fallu utiliser au maximum les périodes de congés scolaires et respecter le planning prévu par la société sous-traitante .
L’opération de saisie, l’exemplarisation a nécessité 1M904 000 francs.
En vue de cette modernisation, tout le personnel de la BDP du Pas-de-Calais a suivi une ou plusieurs formations sur : le catalogage, la gestion des statistiques, la gestion des périodiques, le prêt déporté sur micro-ordinateurs portables, la maintenance des systèmes et la gestion de la base de données. Le but de cette informatisation est de simplifier le travail des bibliothécaires afin de gagner du temps. En effet, grâce au portable embarqué, comprenant une copie complète de la base de données, le tandem chauffeur 1 bibliothécaire va pouvoir gagner du temps dans le cadre du prêt au BM . L’opération fastidieuse du défichage des ouvrages est désormais évitée, de même que le traitement manuel des fiches au retour de tournée. C’est la nuit que la mise à jour des données sur le serveur est effectuée automatiquement par le système , qui compare sa propre base à celle contenue dans le portable, traitant ainsi les entrées et les sorties.
Dans le cas du prêt direct, ce sont le bibliothécaire et le chauffeur qui opèrent la saisie du retour ou de la sortie d’un ouvrage, devant chaque lecteur présentant sa carte informatisée. Le gain de temps du à la facilitation de l’échange de données permet au bibliothécaire d’effectuer des recherches documentaires plus précises pour les lecteurs.
L’informatisation a permis d’avoir à disposition une base de données complète et fiable; et qui peut être utilisée par différents mots clefs: le titre, l’auteur, un mot du titre, le thème. Se système pourra également faciliter les délais de réservation et d’autres parts la BDP pourra mieux connaître les lecteurs et leurs pratiques de lecture et ainsi pouvoir dresser des statistiques reflétant le profil des lecteurs .Au printemps 1998, 560 000 ouvrages sur 800 000 sont catalogués et exemplarisés. Informatisée, la BDP doit maintenant aider les bibliothèques-relais à s’informatiser. Le service d’assistance-conseil en informatique, mis en place dès1996 par Jean Brabant, a pour mission d’assurer une veille technologique et d’aider les bibliothèques à effectuer le choix le plus pertinent en matière d’équipement informatique. Selon les propos recueillis dans le Signet n°9, deux journées animées par Pierre Andricq, Directeur de la Lecture Publique et Jean-Louis Brabant, chef de Projet Informatique sont nécessaires pour que les stagiaires acquièrent le vocabulaire commun qui leur permettra de se positionner en interlocuteurs face aux sociétés informatiques. L’important est de faire saisir aux stagiaires, l’intérêt de s’informatiser et surtout quel matériel acquérir. Il conseille au bibliothèque de choisir un logiciel conforme à la norme ISO 2709 et au format Unimarc car lorsque la BDP prête un lot d’ouvrages à une bibliothèque correctement informatisée, elle fournit une disquette contenant leur descriptif. Il suffit au bibliothécaire de copier la base du fonds reçu en dépôt et de l’ajouter à son propre fonds. L’absence d’importation au format Unimarc l’obligerait à ressaisir les données manuellement. Le logiciel de gestion de bibliothèque permet d’obtenir un suivi de l’activité de la bibliothèque, de connaître le taux de rotation des livres et de cerner les besoins des lecteurs.
Les aides aux communes
Alors que lors de la création de la BDP, l’outil primordial était le bibliobus dans sa fonction de bibliothèque ambulante, à l’heure actuelle, l’objectif du Conseil Général est d’utiliser le bibliobus comme transporteur des ouvrages. En effet, la BDP réduit de plus en plus les dépôts scolaires mais accroît son rôle d’incitation et d’aide à la création de petites bibliothèques publiques en milieu rural et de bibliothèques d’établissements scolaires. La BDP veut que ce soit la bibliothèque qui soit le relais entre elle et les lecteurs.
En effet, le nouvel objectif de la BDP (voulu par le Conseil Général) est d’inciter au développement de la lecture publique dans les communes de moins de 10 000 habitants grâce à l’aide à la création des BM. En 1997, le Conseil Général a alloué un budget de 12 Millions de francs pour ces créations de BM et 14 Millions en 1998. Le désir d’aider financièrement les communes est la conséquence du bilan statistiques rendu sur l’activité des bibliobus. Le pourcentage de la population d’une commune touchée par le bibliobus reste faible et touche principalement des femmes et de personnes âgées.
Il est apparu que 24 % de cette population préfèrent se rendre dans les Bibliothèques Universitaires, les BM, bibliothèques scolaires et que plus de 50% ne fréquentent aucune bibliothèque. En ce qui concerne les actifs qui fréquentent le bibliobus, il s’agit principalement d’enseignants. Le passage du bibliobus reste épisodique: pas plus d’une heure par passage( 1 heure à Houlle sur la place, Y-t heure et 2 fois ~ heure à Isbergue ; 1 heure place de la mairie à Cauchy à la Tour et 1 heure place de l’église et on peut situer ces communes sur la carte n°5 ).Le bibliobus passe dans des communes de moins de 10 000 habitants. Les lecteurs peuvent choisir parmi 3 000 documents et les garder trois semaines. Les usagers semblent satisfaits et 53,3% disent qu’ils se rendraient à la bibliothèque si le bibliobus devait être arrêté. Par contre, 36,6% disent lire moins. Le bibliobus ne touche en fait que 2,5% de la population de la commune contre 15,5% de la population s’il y avait une bibliothèque. Le prêt direct devenant de plus en plus coûteux et peu efficace, la BDP a amorcé une politique de désengagement du prêt direct.
Tout comme pour le prêt direct, le prêt aux établissements scolaires commencent à se réduire, passant de deux fois par an à une fois par an. De ce fait, 1′ ouverture de la bibliothèque doit prendre en compte les horaires des cours pour permettre aux élèves de se rendre à la bibliothèques et ainsi pallier à l’absence de bibliobus.
Toutefois, la création d’une bibliothèque est soumise à des conditions particulières. Selon la loi du 22 juillet 1983, «les BM sont organisées et financées par les communes» et« le département peut apporter aux communes qui le demande son soutien à l’exercice de leurs compétences »(loi du 2 mars 1982). Depuis 1991,le Conseil Général a un fonds d’aides particulier pour la création de nouvelles bibliothèques . Ses aides sont régies selon des critères particuliers et elles complètent l’aide de la DRAC, qui est une aide à la construction du bâtiment.
Ces aides ne peuvent être perçues que si les bibliothèques disposent d’un local spécifique, d’un personnel formé et d’un budget d’acquisition. Toutefois, la répartition des aides nécessite l’initiative des maires, car ce n’est pas une aide généralisée. Le plan de création de la bibliothèque se doit d’être soumis à la BDP qui saura évaluer la bibliothèque idéale pour cette commune. De façon générale, le local idéal doit contenir une section enfants, une section adultes, une salle pour les animations, une salle d’équipements des livres et tâches internes et un espace pour la consultation sur place, le tout au rez-de-chaussée pour une meilleure commodité. A la fonctionnalité du local s’ajoute l’éclairage adéquate à la lecture, le chauffage et le respect des règles de sécurité. Un local plus réduit sera appelé « point lecture», mais il sera soumis à caution de la part de la BDP, qui aide même au choix de la décoration.
Dans les numéros 6 et 10 de Signet, les critères d’attribution de l’aide à la création de BM sont répertoriés sous forme de tableaux ,repris en annexes n°13, 13A et 13B. Entre 1991 et 1996, le Conseil Général a soutenu 76 communes dans leurs projets de création de BM. Le tableau récapitulatif des résultats des enquêtes de 1995 et 1996, en annexe n°14,est paru dans le Signet n°13 et il expose les résultats des 198 établissements sur 211 qu’approvisionne la BCP. Au travers des résultats obtenus, on constate que le Conseil Général a favorisé le développement de « points lecture » dans les communes de moins de 2 000 habitants. Ce dispositif a permis de faire bénéficier huit communes de subventions pour la création de ceux-ci. Depuis sept ans( dès1990), 94 bibliothèques municipales sont nées grâce à 1 ‘aide du département , pour un montant global de 6,2 millions de francs.
Les manifestations annuelles
La BDP prête certes des ouvrages mais de plus en plus elle met sur pied des expositions. Un service spécifique, le service de prêt d’exposition, déployé à partir des trois antennes de la BDP est responsable des expositions. Ces expositions comprennent des modules d’animation et des malles thématiques à destination des établissements « tous publics » , membres du réseau de la BDP ainsi que des collèges du département. Il vise à favoriser le développement d’animations autour du livre et de la lecture au sein de ces équipements.
Depuis septembre 1995, le service Animation de la BDP a pour but d’inciter, de conseiller et de soutenir les bibliothèques du réseau dans leurs projets d’animation. Les supports sont très variés , confectionnés par la BDP du Pas-de-Calais, achetés ou reçus en don. Selon la politique globale de la BD, les expositions sont prêtées en priorité aux BM et au BR des communes de – 10 000 habitants. Ce prêt de matériel, de fonds est gratuit et il est réglementé par les conventions signées lors de l’association entre la BDP et les différentes bibliothèques.
Les bibliothécaires ont accès aux expositions disponibles par la consultation du guide annuel des expositions qui les présente et les décrit, tout en rappelant la valeur d’assurance de chaque support d’animation. Un petit livret rappelle les modalités de prêt. Chaque module d’animation est en un seul exemplaire. Chaque antenne de la BDP le détient pendant six mois et le met à disposition de ses relais pendant cette période. Un guide des expositions itinérantes est disponible pour toute la France. Il comporte environ 800 expositions, que chaque département peut louer. Le guide de 96 97 s’intitulait« Exporégie ». Ces expositions se présentent sous forme de panneaux à suspendre, accompagnés de livres ou d’autres documents sur ce sujet. Le temps d’exposition de ces modules est très variable :2 jours, 7 jours, 15 jours, 30, 68, 86, 127. Le record est détenu par l’exposition «livres sur le théâtre» qui séjourna 365 jours au Kent («exposition spéciale»).
L’annexe n°20A récapitule les prêts d’exposition réalisés en 1998. Selon la réglementation officielle, la durée du prêt peut atteindre au départ trois semaines pour les expositions «panneaux», un mois pour les modules d’animations (ou décor)et trois mois pour les malles de livres. La livraison et l’installation sont assurées par les équipes des trois antennes.
Les thèmes de ses expositions sont très variés et les expositions se répartissent suivant quatre types de modules. La BDP a mis à la disposition des bibliothèques, des communes, dix modules différents d’animation intitulés ainsi :Astérix le Gaulois, Le Cinéma, L’Astronomie …
Onze expositions différentes ont été répertoriées en 1998, telles que :Abracadabra … les sorciers, Jeux et Jouets, Le Racisme au microscope …
Le nombre de malles thématiques s’est élevé à 58: A la découverte de la langue anglaise, Automobile d’hier et d’aujourd’hui, L’Amour toujours l’Amour, Les Vaches, Bistrots et Cafés …
Il existe un ensemble de sept modules ,répertoriés comme « sélection spéciale »dont font partis : Guy de Maupassant, Livres sur le Théâtre, le Goût, Le Canada …
Le Signet n°17 annonce la création d’expositions interactives, «Maison, livre-toi ! »et « Zozo, Fifi et Compagnie ». Le partenariat croisé entre la BDP du Pas-de-Calais et la Médiathèque départementale du Nord va permettre à ses expositions d’être acquises quelque temps par les relais de la BDP du Pas-de-Calais. Ses expositions ont été créés par 1 ‘Enfance de lire, association parisienne aujourd’hui dissoute. Elles ont été données à l’ ADNSEA!Lis avec moi, connue dans la région pour ses séances de contes. Cette année, le Nord a accueilli « Zozo, Fifi et Compagnie» pendant que le Pas-de-Calais recevait« Maison, livre-toi !». En l’An 2 000, ce sera l’inverse!
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Table des matières
Introduction
I La création de la BDP du PAS-DE-CALAIS
A Contexte national de la France
1- les initiatives individuelles
2- création officielle des BCP
B Le Pas-de-Calais : un contexte particulier
1- situation du département avant 1956
2- création de la BCP du Pas-de-Calais
II La BDP et le Conseil Général du Pas-de-Calais : un partenariat nécessaire à la promotion de la lecture
A Le Conseil Général : un investisseur particulier
1- modernisation des centres de la BDP
2- les aides aux communes
B Le Conseil Général : un formateur particulier
1- le plan de formation
2- une formation portant ses fruits
III La BDP du Pas-de-Calais : une lecture à plusieurs visages
A Réglementation du partenariat entre la BDP et les communes
1- la convention régissant le prêt direct
2- les trois autre conventions
B La BDP et les activités culturelles
1-« Une plage à la page » : activités d’été
2-les manifestations annuelles
Conclusion
A la recherche d’informations (UE7)
Glossaire
Annexes
Bibliographie
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