L’informatisation
La bibliothèque a informatisé le prêt en 1993. C’est le logiciel Liber qui a été choisi. Un écran de consultation est à la disposition des usagers sur lequel des recherches peuvent être effectuées selon trois modes : simple, moyen et complexe. Le mode de recherche simple, le plus largement usité, permet de réaliser des recherches par auteur, par sujet, ou par titre. L’affichage des résultats se présente sous la forme d’un tableau indiquant l’auteur, le titre de l’ouvrage (ou du CD car le mode de recherche est identique pour ceux-ci), la cote et la disponibilité ou non de l’objet convoité. Il est également possible de faire des suggestions d’achats sur ce même écran ainsi que de consulter les 100 dernières acquisitions par support. De plus, des catalogues papier sont à la disposition des usagers : un listing des livres adulte et jeunesse (y compris les BD) classés par année (à partir de 1994 jusqu’en 1998 -dates d’acquisition- ), et un listing des CD, l’intégrale classée par genre. Ces catalogues permettent d’avoir une meilleure connaissance du fonds de la bibliothèque.
Le budget
Le budget de la bibliothèque se présente comme suit :
– sorties culturelles : 80 000 frs
– billetterie spectacle : 110 000 frs
– animations culturelles : 25 000 frs (ce budget a été baissé car il n’était jamais dépensé dans sa totalité, faute de temps pour mettre en place des animations ou expositions plus importantes).
– réparations diverses (excluant les plus importantes) : 15 000 frs
– achats périodiques : 35 000 frs
– achats livres et CD : 175 000 frs.
La bibliothèque dispose donc d’un budget très confortable qui pourrait faire pâlir d’envie la majorité des autres BCE se voyant la plupart du temps dans l’obligation de faire avec un budget très modeste.
Le bibliobus
Le bibliobus a été mis en place en 1985. Un ordinateur portable permet d’y enregistrer les prêts et les retours et d’effectuer des recherches. Pour cette gestion informatique, il est interdit de passer en salle et en bibliobus le même jour. Les ouvrages et CD empruntés en salle peuvent être rendus au bibliobus et inversement. Par contre, un problème peut survenir lors des recherches effectuées en salle. En effet, un produit étant indiqué disponible à l’écran peut ne pas se trouver, ayant été mis dans le bibliobus.
Le bibliobus contient approximativement 800 livres et 650 CD. Il n’y a pas de périodiques, le manque de place étant l’obstacle majeur. Les livres y sont classés selon les catégories suivantes : arts, histoire générale, histoire contemporaine, jardinage/nature, zoologie, tourisme/géographie, romans, sciences et techniques, sciences sociales, BD jeunesse, BD adulte, chasse/pêche, loisirs, décoration/bricolage, romans jeunesse, albums jeunesse, sports, vie pratique/santé, contes et poésie, cuisine/diététique, mécanique automobile. Les CD sont classés selon cinq genres : variété internationale, chanson française, classique, jazz, et autres genres.
Ceux-ci sont régulièrement renouvelés et remis en salle après chaque sortie. Par contre, les livres restent en permanence dans le bibliobus. Ils ont donc tendance à s’abîmer quelque peu puisque le bibliobus reste à l’extérieur (aucun abri ne lui a été attribué) et doit donc supporter le gel, l’humidité et la chaleur, ce qui a entraîné une rapide dégradation du véhicule. Mais il n’est pas question pour la direction de le remplacer, d’autant plus que sa fréquentation a baissé considérablement. Effectivement, depuis le changement du rythme de travail de l’usine, les modifications d’horaires ont entraîné la suppression de la pause de midi pour les équipes du matin et de l’après-midi. Le bibliobus circulant entre llh. et 13h.20 selon les jours de passage, sa fréquentation a sensiblement chuté et certains secteurs ne sont plus desservis. Actuellement, le bibliobus continue de desservir certains bâtiments de l’usine aux jours et horaires suivants :
– le lundi de llh.15 à llh.55 (bât. A) et de 12h.25 à 13h.20 (PI).
– le mardi de 12h.20 à 13h.20 (bât. DA).
– le jeudi de 12h.20 à 13h.20 (PI).
Auparavant, jusqu’à 20 personnes et plus pouvaient se rendre au bibliobus lors d’un même passage. A présent, la moyenne est d’environ 6 personnes. Cela représente une fréquentation mensuelle de 70 à 80 personnes, avec quelques hausses enregistrées en hiver (en janvier 1999, 92 personnes ont été enregistrées).
Le bibliobus souffre donc de sa vétusté et de l’aménagement des horaires de travail de l’usine. Trouver des solutions pour améliorer son fonctionnement ne sera pas aisé.
Le fonds de la bibliothèque ; sa composition
La discothèque
Elle est riche d’environ 8500 CD. Le prêt des CD a démarré en 1989 et a immédiatement suscité l’engouement des adhérents. Il est d’ailleurs à noter qu’un certain nombre de personnes fréquente la bibliothèque uniquement pour sa discothèque et n’emprunte donc que des CD. Il est indéniable qu’une partie du succès de la bibliothèque doit être directement renvoyée à la discothèque qu’elle comprend.
Le catalogage des CD, leur mise en circulation et leur rangement nécessitent beaucoup de temps. Ils sont placés dans une pochette correspondant à leur numéro et rangés par ordre sur les étagères en casiers disposées derrière le bureau de prêt. Les boîtiers, quant à eux, se trouvent dans les bacs à la disposition des usagers. L’opération de remplissage des boîtiers (lors de leurs emprunts), de désemplissage (lors de leurs retours) et de leurs remises en circulation successives constituent donc une activité quotidienne à part entière. Une cote Dewey leurs est attribuée en fonction de leur genre.
La discothèque se compose également de vinyles pour enfants (le précédant fonds vinyles de la discothèque avait été mis en vente pour l’arrivée du support CD). Ceux-ci ont été conservés car ils n’ont pas fait l’objet de réédition en CD.
( Remarque : une liste complète de l’offre de la discothèque en fonction des différents genres musicaux se trouve en annexe 5 ).
Le kiosque’
80 abonnements à divers périodiques constituent le ‘kiosque’, ce qui représente approximativement 5000 numéros tenus à disposition des adhérents. Il faut y ajouter depuis janvier 1999 quatre quotidiens consultables sur place : ‘La voix du Nord’, ‘Le Monde’, ‘Nord éclair ‘ et ‘Libération ‘.
En ce qui concerne les périodiques, un désherbage doit être effectué assez régulièrement car la place vient à manquer rapidement sous les trappes, surtout bien sûr pour les hebdomadaires. Les plus anciens sont donc retirés, déparamétrés et offerts aux adhérents. Quant aux quotidiens, les numéros sont conservés durant une semaine puis jetés. Il n’est malheureusement pas possible de les stocker et de les inclure ainsi dans le fonds de la bibliothèque (ainsi que les périodiques) par manque de place.
( Remarque : une liste thématique complète des périodiques qui permettra de prendre connaissance de sa nature et de sa diversité se trouve en annexe 6 ).
La bibliothèque
Elle se compose au total d’environ 22 000 ouvrages. C’est la classification Dewey qui a été adoptée. Les romans ne sont pas classés par genre mais par ordre alphabétique. Pour les BD, les ouvrages documentaires divers et les albums jeunesse, il n’y a pas de classement particulier (notamment alphabétique) au sein de leur catégorie. Cela ne présenterait pas en effet d’intérêt, surtout pour les albums jeunesse. Quant aux romans, leur classification par ordre alphabétique permet aux usagers un repérage plus facile. Une classification par genres aurait notamment pour désavantage de ‘sectoriser’ les goûts des usagers et sous-entendrait une bonne connaissance des genres eux-mêmes. En outre, cette classification est plus délicate à gérer, certains genres étant proches les uns des autres, certains romans utilisant plusieurs genres etc. ( Remarque : un liste complète des ouvrages en fonction de la classification Dewey adoptée se trouve en annexe 7 et permettra de prendre connaissance de l’offre globale de la bibliothèque).
Le multimédia fles CD-ROM
Un ordinateur supplémentaire peut être utilisé par les usagers pour la consultation de CD-ROM. Ceux-ci sont au nombre de quarante. Cependant, cette initiative rencontre assez peu de succès.
D’une part, l’ordinateur est situé à proximité du bureau de prêt qui représente un lieu de passage et donc de plus grande concentration de personnes. Un endroit plus au calme serait mieux adapté à la consultation de CD-ROM. D’autre part, et surtout, la majorité des adhérents voudrait que les CD-ROM soient empruntables pour une consultation plus tranquille à domicile. Mais cela peut poser quelques problèmes, notamment de compatibilité entre les CD-ROM et certains types d’ordinateur. Néanmoins, leur prêt semble envisagé par le responsable de la bibliothèque et ce projet sera vraisemblablement soumis à la prochaine commission culturelle qui aura lieu en septembre. ( Remarque : une liste des CD-ROM dont dispose la bibliothèque est présente en annexe 8 ).
La billetterie spectacle
La billetterie spectacle a rapidement fait partie de la bibliothèque. Elle propose des tickets cinéma de différentes salles de la région, des concerts et spectacles divers à des tarifs avantageux. Elle a en fait développé et diversifié son offre au fur et à mesure de l’ouverture de salles nouvelles (comme le Zénith de Lille ou plus récemment le Gayant expo de Douai). Le responsable de la bibliothèque a tenu à ce qu’elle y soit incluse, même si cela a bien évidemment engendré du travail supplémentaire, car elle présente certains avantages : elle entraîne ai effet la venue d’autres personnes, particulièrement celles qui ne sont pas inscrites à la bibliothèque et qui n’y aurait jamais pénétré si le service de la billetterie ne s’y trouvait pas.
Cette ‘intrusion’ leur permet alors de prendre connaissance de la bibliothèque, de son contenu, de son cadre général, et peut les amener à s’y inscrire. J’ai pu observer un couple venu pour l’achat de tickets cinéma qui visiblement n’avait pas connaissance de son offre culturelle (ils ignoraient notamment l’existence de la discothèque). Après qu’une rapide présentation des lieux leur ait été faite, ils ont paru très enthousiastes et une inscription s’en est suivie. La billetterie spectacle possède donc une influence bénéfique sur la bibliothèque.
La politique d’achats
Le budget de la bibliothèque permet l’achat d’environ 1000 ouvrages et 800 CD par an. Les adhérents pouvant effectuer des suggestions d’achat, le responsable essaie au maximum de les satisfaire. Dans la grande majorité des cas, les suggestions concernent les CD. Voici les critères d’achat retenus en matière de livre : les ouvrages pouvant poser des problèmes moraux sont à juste titre exclus d’office. Par exemple, il est arrivé qu’un usager réclame l’achat de Meirt Kampf ; un tel ouvrage n’a pas facilement droit de cité dans une bibliothèque. Les livres ne coûtant pas très chers (comme les livres de poche) ne sont pas systématiquement achetés . Le responsable préfère enrichir le fonds de la bibliothèque d’ouvrages onéreux (comme par exemple certains livres d’art coûtant 500 ou 600 francs voire plus). En effet, la grande majorité du public de la bibliothèque ne peut avoir accès, d’un point de vue financier, à ce type d’ouvrage. Cela leur donne alors la possibilité d’accéder à une culture qui ne leur est pas destinée au départ, de découvrir des choses nouvelles.
Globalement, qu’il s’agisse des livres ou des CD, il y a 70% d’achats quasi obligés (pour les produits répondant aux attentes des usagers). Les 30% restants permettent d’introduire dans la bibliothèque des ouvrages plus ‘recherchés’, moins populaires, mais qui peuvent favoriser la découverte de nouveaux horizons. La même chose est réalisée en musique : même s’ils ne font pas l’objet de beaucoup de prêts, le classique et le jazz sont régulièrement enrichis pour également favoriser la découverte et susciter la curiosité.
Les achats sont effectués en grande majorité à la FNAC de Lille pour les CD et à la librairie Brunet de Douai et Arras pour les livres. Une réduction de 20% sur les livres est accordée, quant aux CD aucune remise particulière n’est effectuée. Les livres et CD ne sont achetés qu’en un seul exemplaire sauf exception, dans le cas d’un fort engouement du public (par exemple le dernier roman de Mary Higgins Clark, les derniers albums de C. Dion, P. Obispo ou encore F. Cabrel). Mais le maximum est de trois exemplaires. On peut constater qu’une fois leur ‘période de gloire’ passée, ils ne sont pratiquement plus empruntés et il est donc inutile d’investir dans plusieurs exemplaires trop fréquemment.
Remarque : Ayant eu l’opportunité d’assister à la commission culturelle du 3/06/99 (celle-ci se déroule tous les 2 mois), j’ai pu relever quelques réflexions intéressantes de la part de certains élus, particulièrement en ce qui concerne les achats et donc la constitution du fonds de la bibliothèque ; il s’agit d’une question délicate : il est en effet difficile de faire admettre que la bibliothèque ne doit pas uniquement répondre (aveuglément) aux attentes des usagers. Le rôle du bibliothécaire est aussi d’apporter une certaine diversité dans l’offre culturelle qui permette de faire découvrir aux adhérents des choses qui leur étaient jusqu’alors inconnues car selon le responsable, ‘les gens ne sont pas assez curieux et se fient trop aux annonces publicitaires ‘. Il est donc important d’essayer de les amener vers d’autres choses. Pour le fonds, il est nécessaire d’introduire de ‘l’indémodable’ car le produits qui connaissent du succès auprès du public sont bien souvent des phénomènes de mode, éphémères donc par définition, qui ne seront plus empruntés ensuite. Il faut ainsi parvenir à un certain équilibre entre répondre aux attentes des usagers – car il est bien sûr important que personne ne se sente exclu – et l’apport d’une offre culturelle aussi diversifiée que possible, tout en prenant soin d’alimenter régulièrement chacun des différents secteurs car un fonds qui n’est pas enrichi est condamné à mourir à petit feu.
La gestion
La bibliothèque ne fait pas l’objet d’un désherbage régulier. Il serait pourtant nécessaire d’en effectuer un dans certains secteurs, spécialement les albums et romans jeunesse car certains sont très anciens, quelque peu ‘dépassés’ et ne sont donc plus empruntés.
Un inventaire n’a pas encore été réalisé pour les livres, mais il est effectué tous les ans pour les CD. Quant aux réparations, les livres ayant subit des dommages (quelque soit leur nature) sont retirés de la bibliothèque et stockés en annexe dans l’attente d’une nouvelle jeunesse. Pour le moment, ces ouvrages s’accumulent dangereusement, le temps nécessaire manquant pour réaliser les réparations. En ce qui concerne les CD, un simple nettoyage pour la poussière et traces diverses suffit parfois. Mais lorsque des griffes nuisent à leur bon fonctionnement, ils sont envoyés en réparation moyennant 30 francs par CD (cette solution n’est connue que depuis peu).
La politique culturelle
Des expositions sont assez régulièrement mises sur pied et installées à l’entrée de la bibliothèque. Ces expositions consistent en l’achat et la mise en valeur d’ouvrages et de CD ainsi que d’éventuelles photos ayant une thématique commune, le plus souvent en liaison directe avec une manifestation culturelle se déroulant dans la région. Par exemple, une exposition avait été mise en place sur Goya en février dernier, suite à l’exposition au palais des Beaux-arts de Lille qui a connu un vif succès (une sortie y ayait d’ailleurs été organisée pour les salariés de l’usine). Plus récemment, une exposition a été organisée autour de Cuba (livres, CD et photos prises par un salarié de l’usine lors d’un séjour dans ce pays) sous l’impulsion d’un spectacle cubain donné à l’Hippodrome de Douai. Cette exposition sera présentée de nouveau au public un peu plus tard, enrichie notamment de commentaires écrits des livres et CD permettant ainsi une présentation détaillée.
La bibliothèque organise également de nombreuses sorties culturelles, très diversifiées, répondant ainsi aux goûts les plus variés du public. Voici, à titre d’illustration, quelques unes des sorties effectuées durant l’année 1998 : ‘La Mésopotamie au Louvre’, ‘Honfleur et côte normande’, ‘Château de Beloeuil et environs’, ‘Paris temps libre’, ‘Amiens’, ‘Traversée de Paris’, ‘Château de Versailles’, ‘Puce de Saint Ouen’. Et au cours de cette année : ‘Les stades’, ‘Découverte du Kent’, ‘Paris à pied’ ou encore ‘Van-Dyck à Anvers’.
Le partenariat de cette BCE avec d’autres bibliothèques ou certains organismes en matière d’animation est inexistant. Le responsable a connaissance d’organismes tels que l’AICE , ‘TEC’, ou le CELIC et a déjà participé à quelques réunions, mais les résultats lui ont paru décevants. Les animations proposées sont en effet plus souvent en adéquation avec les structures les plus importantes disposant de plus de moyens. De ce fait, les bibliothèques plus modestes, même majoritaires, ne peuvent s’adapter. Il est dommage de constater que les partenariats sont difficiles à mettre en place entre les bibliothèques de même nature ainsi qu’entre les BCE et les BM, ces dernières disposant de moyens plus considérables (les contacts entre cette BCE et la BM de Douai sont inexistants).
En conclusion
Il apparaît ainsi de façon incontestable au sein de cette description détaillée que la BCE de Renault Douai possède de nombreux atouts. Comparativement à la plupart des autres bibliothèques de CE, elle mérite d’être citée en exemple, tant par son succès que par son efficacité. Sa bonne gestion et son budget confortable en sont les principaux attributs. Nous avons pu cependant mettre en valeur quelques zones d’ombre que représentent essentiellement la vétusté des locaux et le ‘déclin’ du bibliobus. Ce dernier point montre que le CE, même en possédant une totale indépendance par rapport à l’usine, ne peut se dégager complètement des événements bons ou moins bons qui touchent cette dernière. Dans le cas de la bibliothèque, des modifications de rythme de travail influent sur le fonctionnement du bibliobus, tout comme des facteurs divers entamant un chômage technique dans l’usine peut engendrer la fermeture du CE et donc de la bibliothèque (en fonction de l’ampleur et de la durée de celui-ci). Quoi qu’il en soit, des solutions concrètes visant à leur amélioration ne seront pas faciles à trouver et / ou à réaliser.
LE DISPOSITIF D’ETUDE
L’observation
La prise en connaissance du lieu
L’étude d’un public déterminé au sein d’un lieu précis ayant ses particularités ne peut s’effectuer correctement sans une bonne intégration de soi dans ce même lieu afin de le maîtriser. Il est indéniable que l’étude des usagers d’une bibliothèque ne peut être envisagée clairement et démarrée sans au préalable étudier la bibliothèque même, observer son fonctionnement et comprendre ses spécificités. La première partie de ce rapport consacrée à sa description détaillée a permis d’en connaître toutes les caractéristiques. Il faut que le lieu de stage, d’abord inconnu, devienne familier. Pour cela, j’ai consacré la première semaine du stage à, d’une part, la prise de notes soutenue de renseignements divers concernant la bibliothèque que me fournissait au fur et à mesure le responsable m’aidant ainsi à ai connaître les caractéristiques, et d’autre part, afin de maîtriser correctement les lieux, au rangement des livres à leur retour ainsi que celui des rayonnages – les romans en avaient d’ailleurs particulièrement besoin – . Cette activité présentait aussi d’autres avantages : cela me permettait de prendre connaissance du fonds de la bibliothèque, de son offre culturelle, des modes de classification adoptés, de l’organisation spatiale de l’ensemble et, lors du rangement des livres à leur retour, de constater la nature des ouvrages qui étaient le plus fréquemment empruntés.
Les premières observations globales
Cette activité de rangement m’a également permise de me fondre d’une certaine manière dans l’ensemble, c’est-à-dire de foire en sorte que le public m’assimile progressivement aux membres du personnel et d’avoir une fonction crédible au sein de la bibliothèque à leurs yeux. Dans le cadre des observations, il n’est pas préférable en effet de ‘s’afficher’ comme observateur mais plutôt de dissimuler son activité véritable. Qu’un usager se sente ‘surveillé’, et ce sont toutes les observations suivantes qui s’en trouveront faussées car cela influera nécessairement sur son comportement. En me trouvant dans les rayonnages, j’avais donc la possibilité d’être parmi les usagers et ainsi de tirer quelques observations globales concernant notamment leurs comportements, leur évolution dans la bibliothèque, les recherches effectuées et offrir mon aide en certains cas pour tenter de comprendre les raisons de leur échec dans le cadre de leurs recherches. Ces remarques générales m’ont ainsi permises d’établir ensuite une grille d’observations plus détaillées.
Le questionnaire
La technique adoptée
(Remarque préalable : au même titre que le travail d’observation, l’explication de la méthodologie adoptée quant à la construction de ce questionnaire font notamment l’objet des pages consacrées à l’U.E. 7 ‘action de recherche’).
Pour mettre en oeuvre une enquête par questionnaire, plusieurs techniques sont envisageables ; celles-ci sont à choisir en fonction de l’enquête effectuée et des moyens dont on dispose. Dans le cadre de l’étude qui est à l’origine de ce rapport, deux possibilités s’offraient à moi : mettre les questionnaires à la disposition du public pour que celui-ci le prenne et le remplisse à son gré avant de le rendre lors d’un autre passage à la bibliothèque, ou questionner moi-même directement quelques usagers et donc adopter la technique du questionnaire par enquêteur. La première solution m’a tout d’abord séduite car il me semblait que, de cette manière, les usagers désirant répondre au questionnaire disposeraient d’autant de temps nécessaire qu’ils voudraient bien lui accorder avant de le remettre à la bibliothèque. Mais après mûre réflexion et après avoir pris connaissance de certains ouvrages traitant des techniques d’enquête par questionnaire, il est apparu que cette possibilité possédait bien plus d’inconvénients que d’avantages. Dans son ouvrage intitulé ‘Babel à Beauboure -i-, Jean-François Barbier-Bouvet précise en effet que ‘les enquêtes effectuées selon cette méthode [le questionnaire auto-administré] obtiennent généralement des taux de réponse très faibles et difficilement contrôlables’. De plus, les personnes répondant au questionnaire seront les plus motivées, celles ne possédant aucune réticence à dévoiler leurs pratiques de lecture et donc en grande majorité les gros lecteurs ou se considérant comme tel. Au contraire, le questionnaire par enquêteur permet de limiter les refus de répondre et d’avoir un certain contrôle sur le questionnaire et son déroulement. J’ai donc opté pour cette méthode qui s’est effectivement avérée efficace.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. LES BCE
1.1. Quelques indications historiques
I. 2. La BCE de Renault-Douai : description
I. 2. 1. Présentation de la bibliothèque
I. 2. 1. 1. Situation géographique
I. 2. 1. 2. Les locaux
I. 2. 1. 3. Son histoire
I. 2. 1. 4. Organisation générale de l’espace
I. 2. 2. Le personnel
I. 2. 3. Le public
I. 2. 4. Le fonctionnement de la bibliothèque
I. 2. 4. 1. Les horaires d’ouverture
I. 2. 4. 2. Les modalités d’inscription
I. 2. 4. 3. Le règlement intérieur
T. 2. 4. 4. L’informatisation
I. 2. 4. 5. Le budget
I. 2. 4. 6. Le bibliobus
I. 2. 5. Le fonds de la bibliothèque : sa composition
I. 2. 5. 1. La discothèque
I. 2. 5. 2. Le ‘kiosque’
I. 2. 5. 3. La bibliothèque
I. 2. 5. 4. Le multimédia (les CD-ROM)
I. 2. 5. 5. La billetterie spectacle
I. 2. 5. 6. La politique d’achats
I. 2. 5. 7. La gestion
I. 2. 6. La politique culturelle
I. 2. 7. L’avenir de la bibliothèque (les projets)
Conclusion
II. LE DISPOSITIF D’ETUDE
II. 1. L’observation
II. 1. 1. La prise en connaissance du lieu
II. 1. 2. Les premières informations globales
II. 1.3. Les observations détaillées
II. 2. Le questionnaire
II. 2. 1. La technique adoptée
II. 2. 2. Le test du questionnaire
II. 2. 3. Les personnes interrogées (quelques précisions sur l’échantillon)
III. RESULTATS D’ENQUETE ET D’OBSERVATION : ce Que l’on peut dire des pratiques de lecture en entreprise
III. 1. Les résultats détaillés du questionnaire et leurs interprétations
III. 2. Les résultats détaillés du travail d’observation.
III. 3. Conclusion générale sur les pratiques de lecture en entreprise
CONCLUSION
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