L’IMMIGRATION DANS LES REGIONS COTIERES
La première leçon concerne le développement des régions côtières. Au cours des quelques décennies de mondialisation dominée par le marché, le respect de la fragilité et de la vulnérabilité des écosystèmes côtiers a été sacrifié au profit d’hôtels et de villages de vacances, d’élevages de crevettes et de raffineries. Les mangroves et les récifs coralliens ont été impitoyablement exploités, supprimant ainsi les barrières protectrices contre les tempêtes, les cyclones, et les ouragans. L’impact positif de ce développement est la diversification des activités. Les gens ne concentrent plus sur la pêche, mais ils ont d’autres activités à s’impliquer. Par contre, les conséquences induites aux rejets des industries affectent beaucoup le rendement des prises mises à terres des crevettes.
LA SANTE
Bien que Madagascar soit en mesure de garantir l’autosuffisance alimentaire, la malnutrition modérée et sévère touche toujours respectivement les 40% et 9% des enfants âgés de 0 à 5 ans. Depuis 5 ans environ, un programme élargi de vaccinations a été mis en place en collaboration avec l’UNICEF et le taux de couverture vaccinale a atteint les 75% pour certaines régions. Malgré les campagnes d’information, il y a eu encore de nombreuses femmes, surtout en brousse, qui ont peur à se faire vacciner et à faire vacciner leurs enfants. Les maladies infectieuses et parasitaires, étroitement liées aux conditions de vie, à la salubrité de l’environnement et à la pauvreté en général, représentent toujours une proportion majeure de la mortalité dans toutes les tranches d’âge. D’après l’enquête faite par l’OMS en 1995, le paludisme est la première cause de mortalité, notamment sous sa forme neurologique. La prise de chloroquine comme traitement prophylactique est loin d’être généralisée. Beaucoup de malades attendent trop longtemps avant de consulter un médecin. Ils préfèrent s’adresser d’abord à des guérisseurs aux potions peu efficaces. Lorsqu’ils arrivent finalement à l’hôpital, le temps perdu s’avère le plus souvent irréversible. Nombreuses sont les personnes, voire même les intellectuels, qui ignorent toutes les mesures d’hygiènes les plus élémentaires.
L’EROSION
L’archive des documents de la FAO montre que le déplacement des particules se fait à courte distance et ensuite par le ruissellement en nappe. La battance des gouttes de pluie envoie des gouttelettes et des particules dans toutes les directions mais, sur les pentes, la distance parcourue vers l’amont est inférieure à la distance parcourue vers l’aval, si bien que dans l’ensemble, les particules migrent par sauts vers l’aval.. Ce n’est qu’après la formation des flaques et le débordement de l’eau non infiltrée d’une flaque à l’autre, que naît le ruissellement en nappe. Celui-ci s’étalant à la surface du sol va garder une faible vitesse même sur des pentes de 5 à 10 % à cause de la rugosité du sol qui sont les mottes, les herbes, les feuilles, les racines, et les cailloux qui l’empêchent de dépasser la vitesse limite de 25 cm par seconde. Au-delà de cette limite, le ruissellement, peut non seulement transporter des sédiments fins, mais aussi attaquer le sol et creuser les rigoles hiérarchisées où la vitesse augmente rapidement. C’est le cas de l’investigation menée. Sur les Hautes Terres de Madagascar, l’augmentation de la pression démographique et la saturation des bas-fonds rizicoles entraînent une surexploitation des collines aux sols fragiles. Les techniques de culture traditionnelle, telles que le labour manuel marquent une érosion intense, une baisse de la fertilité et des rendements, qui condamnent à terme l’agriculture de subsistance. Le sol soumis aux feux de brousse et aux labours successifs, va subir une érosion qui ensable les rizières et détruit les aménagements. En revanche, les méthodes appropriées ne sont plus respectées car l’insuffisance des moyens matériels et financiers indispensables à l’aménagement manque lamentablement. De plus, l’exploitation de la végétation a entraîné le phénomène d’érosion qui induit beaucoup de problèmes non seulement sur le sol mais aussi sur les animaux qui y vivent. Ainsi, la sédimentation a formé au cours de la battance des pluies qui est très forte, que des particules ou même des agrégats, en particulier des grosses gouttes d’orage, tombent sur des mottes sèches pour sédimenter dans les creux et y former des croûtes de sédimentation à trèsfaible capacité d’infiltration. Ce phénomène va détruire les espèces aquatiques des rivières et estuaires. Evidemment, d’après la théorie comptable, il vaut mieux changer l’activité tant qu’on envisage déjà une perte probable au cours de l’exploitation. Dans le cas de l’étude, la caractéristique sableuse de la zone côtière ne favorise plus l’agriculture. Les gens n’ont qu’un seul moyen de subsistance et se tournent vers la mer à travers les activités de pêches, une économie de cueillette. Cette première partie a permis d’identifier et d’expliquer les différentes problématiques en général. On étudie les interrelations induites des conditions de vie de la population malgache en fonction de l’écosystème. On en déduit que la pauvreté est la source de la destruction de cet écosystème. Les gens tendent à utiliser l’environnement comme un moyen pour combattre la famine. C’est l’une des raisons primordiales pour expliquer la diminution de l’exportation des crevettes de Madagasikara, qu’on va essayer de voir dans la deuxième partie de ce document.
RELATION ENTRE L’HOMME ET LES MANGROVES
A l’exclusion de l’exploitation tannifère au début du 21ième siècle, les mangroves demeurent encore peu exploitées. Néanmoins, la menace semble provenir aujourd’hui de l’exploitation du bois de palétuvier pour alimenter les centres urbains en bois de feu, en charbon et en bois de construction pour le cas de Madagascar. Même s’il est formellement interdit de couper les mangroves sans avoir des permis, ils le font toujours pour lutter contre la famine. Le nombre des gardes forestiers est très insuffisant faute du paiement des coûts de leurs fonctions. Alors, seulement les DINA au niveau de chaque région sont le principal barrage pour la population de limiter l’action de l’exploitation. Il coupe les mangroves pour avoir des charbons de bois, des matériaux de construction, des bois de chauffage, faciles à faire et adéquats à leurs outils. C’est une technique d’exploitation simple qui ne demande pas besoin beaucoup d’investissement. Tout le monde peut la faire. D’ailleurs, la demande est trop élevée parce que le prix de ces produits sur le marché est largement très bas par rapport au prix des gaz combustibles. C’est le cas de la source d’énergie. D’ailleurs, ils sont à bon marché au contraire des bétons et des matières plastiques indispensables à la construction. D’une part, de point de vue économique, cette attitude va augmenter les revenus des producteurs qui sont les seuls bénéficiaires. Ils gagnent des profits en transformant et en vendant ces produits obtenus. Il paraît comme dans une situation où seulement le coût d’exploitation s’évalue, et le coût de revient de matières premières est nul. Autrement dit, il semble qu’on gagne toujours quelque soit le prix donné. La théorie comptable dit que la sous-évaluation du coût entraîne un résultat erroné. Cela induit également une fausse prise de décision. Cette théorie annonce aussi qu’on développe autant que possible l’activité lors qu’on gagne du profit. Tel est le cas ici. C’est pour cette raison que les environnementalistes ont peur de l’état des mangroves si des mesures d’accompagnements ne sont pas prises pour une politique appropriée. D’autre part, les valeurs écologiques de l’écosystème ont été sous-évaluées. Les impacts de l’exploitation des mangroves affectent beaucoup la diversité biologique de l’écosystème marin et côtier. A titre d’exemple, la faculté d’élever les vers de soie disparaissait, car les conditions n’étaient pas suffisantes : le système de reproduction n’est pas adéquat. L’abri et les nourritures de ces espèces ne sont plus satisfaisants. Finalement, le démarrage récent de l’aquaculture de crevettes dans les mangroves est encourageant pour l’économie surtout dans la région de Mahajamba. Néanmoins, le principal danger consiste en la destruction massive de la mangrove pour assurer l’aménagement des bassins d’élevage. On constate ici une dichotomie entre le développement et la protection. Certes, les mangroves fournissent à l’homme des pâturages pour leurs zébus, des bois de chauffage, des bois de construction qui sont utiles dans leur vie quotidienne. Cependant pour le cas des pays à faible valeur ajoutée comme Madagascar, l’environnement devient un outil pour combattre la pauvreté. La surexploitation persiste toujours.
LA COMPETITIVITE MONDIALE DES CREVETTES MALGACHES DANS LE MARCHE
La libéralisation progressive des marchés et l’augmentation du commerce mondial des produits de l’aquaculture, posent de nouveaux problèmes aux producteurs. Par ailleurs, les consommateurs sont de mieux en mieux concernés par les problèmes de qualités sanitaires des produits. Tout cela implique une amélioration constante de la qualité des produits et un contrôle rigoureux à toutes les étapes de la production et du conditionnement. La tendance dans le pays les plus avancés comme la Chine en matière d’aquaculture est d’intensifier à outrance les élevages pour satisfaire une demande toujours croissante (FAO-ORG ,2002). Le marché de la crevette aux Etats-Unis a été très vigoureux en raison de l’expansion de l’économie et de la valeur élevée du dollar EU. La forte demande intérieure liée à des disponibilités limitées sur le marché mondial a conduit à une hausse record des prix. En une année, la demande a augmenté de 20 pour cent, avec une tendance encore plus marquée pour la crevette de grande taille. En 2000, les importations ont progressé de 10 % à destination des Etats-Unis. Le marché américain est devenu la première fois le principal marché mondial de la crevette devant le Japon. L’Asie, dans son ensemble, a conservé sa part du marché des Etats-Unis, alors que les petits pays exportateurs de la région, comme l’Indonésie (12 800 tonnes, +29%) et la Chine (12 900 tonnes, +68 %) ont enregistré de bons résultats. (FAO-ORG ,2002). Concernant les produits de Madagascar, les normes exigeantes ne sont pas suffisantes, en terme de quantité et de qualité. La gabarie des produits malgaches est au dessous des normes internationales. Ceci implique les exportateurs malgaches à diminuer leur prix non seulement sur le marché international, mais surtout au niveau des producteurs. Le problème vient après car cette dévaluation risque les producteurs à faire une capture trop importante en terme de volume qui réduit encore la qualité et le rendement des produits capturés. Depuis l’année 1997, la Chine a beaucoup investi sur l’aquaculture. Cette situation va diminuer le cours de la crevette sur le marché international. Cette fluctuation de prix a entraîné le déroutement des consommateurs. Nos produits ont été abattus en terme de qualité et de quantité. D’où cette diminution d’exportation est la conséquence actuelle sur les cours mondiaux du prix des crevettes.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : METHODOLOGIE D’APPROCHE et IDENTIFICATION DES PROBLEMATIQUES METHODOLOGIE D’APPROCHE
Chapitre 1 : LES EFFETS DE L’ACTION HUMAINE
Section 1 : L’IMMIGRATION DANS LES REGIONS COTIERES
Section 2 : LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE
Chapitre 2 : L’HOMME
Section 1 : LA CULTURE MALGACHE
Section 2 : LA DEGRADATION DES REVENUS
Section 3 : LES BESOINS PHYSIOLOGIQUES INSTABLES
Section 4 : LA CORRUPTION
Section 5 : LA SANTE
Section 6 : L’EDUCATION
Chapitre 3 : LE CATACLYSME NATUREL
Section 1 : LE CYCLONE
Section 2 : LA SECHERESSE
Section 3 : L’EROSION
PARTIE II : ANALYSE SUR LES CREVETTES
Chapitre 1 : L’ANALYSE SUR LES ELEMENTS
Section 1 : LES MANGROVES
Section 2 : LES CREVETTES
A .LE CYCLE VITAL DES CREVETTES
B .LES TYPES DE CREVETTES
C .LES SOURCES DE CREVETTES
Section 3 : L’HOMME
Chapitre 2 : LA RELATION ENTRE LES ELEMENTS
Section 1 : RELATION ENTRE L’HOMME ET LES MANGROVES
Section 2 : RELATION ENTRE LES MANGROVES ET LES CREVETTES
A. LA MANGROVE, ZONE DE NURSERY
B. L’HABITAT
Section 3 : RELATION ENTRE L’HOMME ET LES CREVETTES
Chapitre 3 : L’ANALYSE SUR LES FILIERES
Section 1 : LES PRODUCTEURS
A. LA PECHE INDUSTRIELLE
B. LA PECHE ARTISANALE
C. LA PECHE TRADITIONNELLE
Section 2 : LES COLLECTEURS
A. LES COMMISSIONNAIRES
B. LES PETITS COLLECTEURS SAISONNIERS
Section 3 : LA COMPETITIVITE MONDIALE DE NOS CREVETTES DANS LE MARCHE
Section 4 : LES CONSOMMATEURS
Chapitre 4 : L’ANALYSE FONCTIONNELLE
Section 1: GAPCM
Section 2 : INVESTISSEURS
Section 3 : EVOLUTION DES POLITIQUES
A. LA POLITIQUE NATIONALE EN 2003
B. LA POLITIQUE NATIONALE EN 2006
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLEAUX
ANNEXES
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