L ’EVOLUTION DE LA CACAOCULTURE DOMINICAINE

L ’EVOLUTION DE LA CACAOCULTURE DOMINICAINE

La République Dominicaine

La République Dominicaine, d ’une superficie de 48 511 km2, occupe les 2/3 orientaux de l’île Hispaniola. Elle se situe dans la zone Caraïbes, entre les 17 et 20eme degrés de latitude nord (cf. carte 1). La population est estimée à 7.8 millions d’habitants, soit une densité de 162 hab/ km2, dont 60% réside en zone urbaine (IICA, 1999). La croissance rapide de la population (2%/an) et la pauvreté rurale ont provoqué un fort exode vers les zones urbaines, où quatre villes concentrent la moitié de la population. L ’économie dominicaine connaît une forte croissance, avec une augmentation du PEB de 7.3% en 1998 (cf. figure 1). Son dynamisme repose essentiellement sur les secteurs industriel et agricole (cf. figure 2), avec l’exportation de cultures traditionnelles comme la canne à sucre (Saccharum), le café (Coffea arabica) et le cacao (Théobroma cacao). Mais malgré cette croissance, 60% des foyers ruraux sont encore en dessous du seuil de pauvreté et 39,2% ne satisfont pas les besoins minimums (23.5% en zones urbaines) (SEA, 1999). Ces chiffres, associés aux problèmes de la propriété de la terre (0.8% de la population possède 45 % des terres agricoles – SEA, 1997), au chômage atteignant 24.8% et à l’analphabétisme aggravent le niveau de pauvreté existant dans les zones rurales (BLD, 1997). Depuis le dernier mandat en 1996, les dépenses publiques se sont principalement orientées vers des politiques d’aménagements d’infrastructures dans la capitale. En août 2000, le nouveau président Hipólito doit prendre ses fonctions à la tête de l’Etat. Sa politique est clairement orientée en faveur du secteur agricole.

Le cacao, une culture importante dans l’économie dominicaine

La superficie cultivée en cacao est d ’environ 153 220 ha (SEA,1999) répartis en cinq régions : Nordeste, Este, Central, Norte et Norcentral. Pendant la décennie 1989-98, la production moyenne fut de 53 956 TM (Tonne Métrique) par an, générant des devises de 50,9 millions US$ /an et plaçant ainsi le cacao en troisième position après le sucre et le café en terme de valeur d’exportation. En 1998, la production atteignit son point culminant avec 69 872 TM. La République Dominicaine détenait alors la 8eme place sur le marché mondial. Mais en 1999, suite au passage du cyclone Georges, la production chuta à 25 915 TM. La cacaoculture représente 2% du PIB national et fait vivre 200 000 personnes dont 40 600 producteurs (SEA, 1999). Le cacao dominicain destiné à l’exportation est classé en deux catégories : – Le cacao « Sanchez » non fermenté. Il représente 95% de la production. – Le cacao « Hispaniola » fermenté de grade I et H Environ 90% de la production est exportée (cf. figure 4 et figures 5). Le marché principal est représenté par les Etats-Unis qui absorbent 75% des exportations (SEA, 1999). Ils achètent essentiellement le cacao Sanchez. Le cacao Hispaniola, vendu à un prix plus élevé de 100 à 150 USS/TM par rapport au cacao Sanchez, est surtout destiné au marché européen.

Situation actuelle de la cacaoculture:

(Toutes les données présentées dans ce paragraphe proviennent du SEA) Aujourd’hui, la cacaoculture dominicaine peut se définir ainsi : . Une cacaoculture vieillissante : Depuis l’introduction des hybrides, le SEA estime à seulement 30% les surfaces cultivées en hybrides, les 70% étant de vielles cacaoyères peu entretenues, d ’un âge supérieur à 50 ans. Ces plantations ont de faible densité et des rendements peu élevés de l’ordre de 291 kg/ ha, contre 480 kg/ ha pour des variétés améliorées. Une cacaoculture dominée par des « minifundistes » : Environ 87% des cacaoculteurs possèdent moins de 10 ha et la grande majorité ont entre 1.6 et 3 ha. Ce sont principalement des cacaoculteurs pauvres qui ne peuvent investir dans leur plantation et n’obtiennent que de faibles rendements.

Réflexions sur la cacaoculture dominicaine

Compte tenu de la problématique, suite à une étude bibliographique effectuée en France et en République Dominicaine, et après quelques entretiens préliminaires avec des techniciens sur place, nous avons soulevé les interrogations suivantes : OSelon François RUF, la production cacaoyère africaine repose sur la rente forêt4. Celle-ci présente de nombreux intérêts agronomiques pour le planteur : enherbement moindre par rapport à une cacaoyère après jachère, sols riches en matière organique, environnement forestier participant à la lutte contre le vent, l’érosion, la propagation des maladies et des ravageurs… Cependant, le cacao étant une culture pérenne, il ne permet pas aux surfaces de recouvrir leur fertilité par jachère forestière comme c’est le cas pour les cultures annuelles itinérantes. Ainsi au bout de 20-30 ans, une fois la plantation âgée, il faut migrer plus loin et consommer une nouvelle fois une rente forêt. Par conséquent, ces systèmes cacaoyers ne peuvent survivre que s’ils ont la possibilité de se déplacer. Or, lorsqu’il n ’y a plus d’opportunité de migration, les planteurs doivent envisager le cas de la replantation. Mais de nombreuses études, réalisées essentiellement en Afrique, montrent que la replantation pose des problèmes agronomiques, économiques, sociales et politiques (Petithuguenin, 1995) : augmentations des adventices, des maladies et des ravageurs entraînant une chute accélérée des rendements, d ’où une augmentation des coûts de production pour maintenir les rendements. Par conséquent, la replantation soulève la question d’une cacaoculture reproductible et durable, et remet en cause les systèmes de culture traditionnels. En République Dominicaine, après une première phase d’expansion de la cacaoculture sur front pionnier, la cacaoculture apparaît aujourd’hui comme « sédentaire ». A chaque nouvelle génération, les mêmes cacaoyères sont reprises par les producteurs et réhabilitées. La situation semble différente de celle observée en Afrique. Quelles sont donc les facteurs qui permettent de maintenir la cacaoculture ? Pouvons nous réellement parler d ’une cacaoculture dominicaine reproductible et durable ? Ces questions sont essentielles quand on sait que le gouvernement encourage fortement les replantations sur vieilles cacaoyères. <> Selon les statistiques nationales, la majorité des cacaoyères ont plus de 50 ans et seulement 30% des superficies sont plantées en hybrides, alors que l’introduction s’est réalisée il y a plus de 20 ans. Pourquoi l’introduction des hybrides est faible ? S’agit-il de problèmes : – d’accessibilité du matériel, de diffusion ? – de qualités agronomiques des hybrides (moins résistants) ? – de ressources financières des producteurs ? O Le cacao Hispaniola, considéré de meilleure qualité que le cacao Sanchez grâce à la fermentation qu’il subit et vendu à meilleurs prix, ne contribue qu’à 10% de la production nationale. Quelles sont les raisons qui expliquent cette faible production ? – coût d’investissement du matériel de fermentation élevé ? – augmentation du temps de travail pour le producteur non compensé par le prix du cacao Hispaniola ? – pas d’encouragement de la part des acheteurs ? La commercialisation est caractérisée par trois grandes maisons d ’exportation et une multitude d ’intermédiaires entre les producteurs et les exportateurs (SEA). Dans quelle mesure cette situation influence la production cacaoyère ? Quelles sont les conséquences sur le? pratiques des paysannes, les systèmes de culture et sur la transformation du cacao ?

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Table des matières

IN T R O D U C T IO N
1 L A P R O B L E M A T IQ U E G E N E R A L E E T P R E S E N T A T IO N D E L ’E T U D E
1.1 La Republique D ominicaine
1.1.1 Un pays à deux vitesses
1.1.2 Le cacao, une culture importante dans l ’économie dominicaine
1.2 L ’EVOLUTION DE LA CACAOCULTURE DOMINICAINE
1.2.1- Histoire du cacao
1.2.2- Situation actuelle de la cacaoculture
1.3 PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE
1.4 PRESENTATION DU STAGE :
1.4.1 Réflexions sur la cacaoculture dominicaine :
1.4.2 Nos objectifs
1.4.3 Concepts utilisés :
1.4.4 Le choix de la zone
1.4.5 Démarches et méthodes :
1.4.6 Traitement des données
1.4.7 Déroulement de notre stage :
2 L A P R O D U C T IO N DE C A C A O D A N S L A R E G IO N D E SA N FR A N C ISC O DE M A C O R I S :
2.1 Le DYNAMISME REGIONAL DE SAN FRANCISCO DE MACORIS :
2.1.1 Données sociales et économiques :
2.1.2 L’analyse du milieu
2.1.3 Le zonage agro-écologique
2.1.4 L’histoire agraire de la région
2.2 LES SYSTEMES DE CULTURE PRESENTS DANS LA REGION :
2.2.1 Les cacaoyères dominicaines
2.2.1.1 Les différentes variétés de cacaoyers :
2.2.1.2 Caractéristiques de la structure des cacaoyères :
2.2.2 Les principaux travaux culturaux recommandés par le SEA :
2.2.2.1 Le renouvellement en cacaoyère installée :
2.2.2.2 Contrôle d’ombrage
2.2.2.3 Fertilisation
2.2.2.4 Le contrôle des adventices
2.2.2.5 La taille des arbres
2.2.2.6 L’égofurmandage
2.2.2.7 Contrôle phytosanitaire :
2.2.2.8 La récolte
2.2.2.9 Travaux réalisés pour les autres espèces présentes dans la cacaoyère
2.2.3 La main d ’œuvre :
2.2.3.1 Origine des ouvriers agricoles
2.2.3.2 Coût de la main d’œuvre :
2.2.4 Organisation du travail
2.2.5 Les différents systèmes de culture observés :
2.2.5.1 La cacaoyère-jardin : « SC jardin
2.2.5.2 La cacaoyère native : « SC natif (cf. figure 12 et photo 21
2.2.5.3 La cacaoyère non technifiée en cours de rénovation : « SC NT rénové
2.2.5.4 La cacaoyère technifiée en cours de rénovation : « SC T rénové  » (cf. figure 14 et photo) .
2.2.5.5 La cacaoyère selon le modèle SEA : « SC SEA
2.2.5.6 La cacaoyère approchant le modèle SEA : « SC SEA adapté » (cf. figure 16 et photo 26
2.2.6 Comparaison de l ’efficience des systèmes de culture cacaoyer
2.2.7 Les variations des systèmes de culture
2.3 Etat des rénovations des cacaoyères
2.4 La transformation d u cacao et LE SECHAGE
2.4.1 La fermentation
2.4.2 Le séchage
2.4.3 Cacao frais
2.5 Les DIFFERENTES CATEGORIES DE PRODUCTEURS :
2.5. 1 Les producteurs qui n ’adoptent pas les innovations
2.5.1.1 Les petits cacaoculteurs, salariés agricoles
2.5.1.2 Les cacaoculteurs héritiers :
2.5.2 Les producteurs qui se lancent dans l ’adoption d ’hybride :
2.5.2.1 Les cacaoculteurs avec ressources agricoles limitées
2.5.2.2 Les cacaoculteurs petits négociants
2.5.2.3 Les cacaoculteurs – éleveurs
2.5.2.4 Comparaison des revenus
2.5.3 Les producteurs qui adoptent rapidement les hybrides
2.5.3.1 Les cacaoculteurs avec ressources agricoles diversifiées :
2.5.3.2 Les cacaoculteurs, gros négociants
2.5.3.3 Les cacaoculteurs capitalistes
2.5.3.4 Comparaison des revenus
2.6 Les associations de producteurs
2.7 Les flux de service a la production
2.7.1 Le centre de recherche
2.7.2 La vulgarisation
2.7.3 Les intrants
2.7.3.1. Le Matériel végétal
2.1.h.2. Les produits fertilisants et phytosanitaires
2.7.4 Le financement
2.1 A. 1 La Banque Agricole Dominicaine :
2.7.4.2 Les usuriers :
2.7.4.3 L’aide familiale :
3 L A C O M M E R C IA L IS A T IO N D U C A C A O :
3.1 Rôle de l ’Etat
3.2 Les acteurs de la commercialisation :
3.2.1 Un marché libre :
3.2.2 Une grande diversité d’intermédiaires
3.2.2.1 Les transporteurs :
3.2.2.2 Les collecteurs ambulants
3.2.2.3 Les petits négociants ruraux :
3.2.2.4 Les gros négociants ruraux
3.2.2.5 Les grossistes
3.2.2.6 Les associations de producteurs :
3.2.2.7 Les Maisons d’exportation et les Industriels
3.3 Les circuits de commercialisation : une situation d ‘oligopole :
3.3.1 La première vente du cacao
3.3.1.1 Le déterminisme des stratégies de vente des producteurs
3.3.1.2 Les « contrats » existants entre producteurs et intermédiaires :
3.3.1.3 Les relations entre producteurs et intermédiaires :
3.3.2 Les relations commerciales entre intermédiaires
3.4 Les prix d u cacao :
3.4.1 La formation officielle des prix
3.4.2 La distorsion des prix
3.4.2.1 La connaissance du prix du jour
3.4.2.2 Les unités de mesure :
3.4.2.3 La qualité
4 L A Q U A L I T E
4.1 Les signes d’une mauvaise qualité
4.2 Pourquoi le cacao n’est pas fermente?
4.3 U n cacao fermente de mauvaise qualité
4.4 UN CHANGEMENT DE CAP ET DE MENTALITE
4.5 LA FERMENTATION COMME MOYEN D’AMELIORER LES REVENUS
4.5.1 Dimensionnement des caisses :
4.5.2 Coût de l’investissement
5 P R O S P E C T IV E C A C A O E N R E P U B L IQ U E D O M IN IC A IN E : S C E N A R IO D ’A V E N I R
5.1 SCENARIO 1 : Le SCENARIO TENDANCIEL
5.2 SCENARIO 2 : ACCELERATION DE LA MODERNISATION
5.3 SCENARIO 3 : PRIORITE A L’AMELIORATION DE LA QUALITE
C O N C L U S IO N

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