L’agriculture constitue un secteur économique de première importance dans tout les pays. En Afrique, on a constaté qu’à partir de 1939 que l’augmentation globale de la production agricole a diminué par rapport à la croissance démographique (-2,5% par an). Cette fragilité de l’agriculture est liée à sa dépendance vis-à-vis des cultures de rentes, favorisée par la colonisation et destinée à l’exploitation industrielle.
L’agriculture africaine est caractérisée en majorité par de petites exploitations familiales qui regroupent pour l’essentiel les cultures vivrières. Elle est aussi caractérisée par une absence de compétitivité sur le marché international. La production agricole par habitant a diminué au cours des quarante dernières années. Au Sénégal, les efforts de mise en valeur de la vallée du fleuve Sénégal remontent au 19eme siècle avec les plans successifs de colonisation agricole des gouverneurs du Sénégal. En 1945, les travaux de la Mission d’Aménagement du Sénégal (MAS) donnent un début de maîtrise de l’eau de crue pour l’exploitation en régie de quelques cuvettes. Peu avant l’indépendance, vers 1957, débutera la première expérience de culture irriguée avec maîtrise de l’eau sur 400ha dans le colonat de Richard-Toll.
Après l’indépendance, l’Etat décide de continuer sa politique agricole à travers diverses initiatives. La création de la Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta du fleuve et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) en 1965 est le début d’une vaste campagne de transformation de la vallée avec l’introduction massive de la culture irriguée en particulier la riziculture. L’évolution des techniques d’aménagement a permis une maîtrise totale de l’eau dans les aménagements hydro-agricoles à partir des années 70. Dans la même période, une avancée significative est notée en matière de techniques agricoles, car l’Etat intervenait d’amont en aval dans la filière riz.
A partir des années 80, la gestion étatique se heurta à de nombreuses difficultés, l’Etat se désengage de la plupart de ses fonctions et confie la gestion des aménagements aux organisations paysannes. En 1984, l’adoption et la mise en place de la Nouvelle Politique Agricole (NPA) visant le désengagement de l’Etat des structures d’encadrement, la réforme du mouvement coopératif ainsi que la responsabilisation du monde rural.
CADRE OPERATOIRE
Problématique
Contexte
Le Sénégal est un pays du Sahel frappé depuis les années 70 par la sécheresse, caractérisée par un déficit pluviométrique et par une dégradation des sols. Dans beaucoup de pays du Sahel, le développement de l’agriculture constitue un problème d’une grande importance et se heurte fréquemment aux aléas climatiques, et particulièrement à la pluviométrie.
L’agriculture sénégalaise représente 18% du PIB et les 2/3 de l’ensemble du secteur primaire. Ce dernier, connait un taux de croissance en terme réel d’environs de 1,3% par an, inférieur au rythme de croissance de la population qui est de 2,7%. L’agriculture joue un rôle important dans la vie socio-économique du pays. Au Sénégal, la moitié de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, cette dernière est concentrée à hauteur de 70% en milieu rural (DSRP, 2006). Bien que produit à faible échelle par rapport aux autres céréales sur le plan national, le riz constitue une denrée stratégique majeure dans les options de politique macro économique de l’État. Ainsi des investissements en infrastructures hydro-agricoles ont été consentis par l’État pour le développement des cultures irriguées, et notamment la riziculture introduite pour la première fois au Sénégal dans les années 1920. Depuis lors, la croissance de la consommation de riz dans le pays a été très rapide. Le recul des productions céréalières traditionnelles (mil, sorgho et maïs) a rendu nécessaire le recours à des importations massives de riz. La rapide urbanisation, le peu d’amélioration apportée dans les systèmes de production du mil et du sorgho et une politique visant à fournir du riz bon marché, ont fait que les céréales locales traditionnelles ont été supplantées par le riz dans la ration alimentaire des sénégalais. Le riz représente 34 % du volume de la consommation céréalière nationale et compte pour 54 % des céréales consommées en milieu urbain et 24 % en milieu rural (Kite, 1991 ; Kelly et al, 1993 ; Fall et al, 2007). Pour la ménagère, cette denrée présente l’avantage de demander moins de travail et d’énergie pour la préparation tout en offrant une gamme très variée de plats. Ceci constitue un atout non négligeable face aux céréales traditionnelles. En règle générale, le riz est plus associé aux couches sociales aisées, mais les évidences empiriques les plus récentes montrent qu’il est aussi l’aliment des plus pauvres (Fall et al, 2006).
Au Sénégal, l’essentiel de la production du riz est assurée par la vallée du fleuve Sénégal et principalement par son delta. La demande globale de riz au Sénégal est largement supérieure à la production nationale. Dans une perspective de rupture de la forte dépendance du marché extérieur en produits céréaliers, il apparait alors urgent d’intensifier la production agricole afin de satisfaire les besoins nationaux, ce qui suppose donc une relance de la filière riz. C’est dans cette perspective que les autorités du pays cherchent à assurer la sécurité alimentaire de ses populations. La sécurité alimentaire se définit comme « l’accès de tous et à tout moment à une alimentation saine et suffisante pour mener une vie active et saine » et se repose sur le trépied de disponible, de stabilité de cette disponibilité dans le temps et dans l’espace et de l’accessibilité (physique des produits alimentaires et de disponibilité de revenu).
En effet, la vallée du fleuve Sénégal a tiré l’attention des autorités sénégalaises depuis l’indépendance du pays, pour être le lieu d’application des politiques hydro-agricoles. La création de la SAED (Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta et des vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé) en 1965 matérialise cette ferme volonté de la part de l’Etat afin d’assurer un développement économique et social dans la vallée. C’est sur cette lancé que l’Etat du Sénégal et ses deux riverains du fleuve Sénégal, la Mauritanie et le Mali ont entrepris la création de l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal) avec la réalisation de deux grandes infrastructures : le barrage de Diama et le barrage de Manantali.
– le barrage de Diama (1986), a comme fonction essentielle d’empêcher l’intrusion de la langue salée dans le fleuve en saison sèche afin de rendre les terres du delta propices à l’agriculture ;
– le barrage de Manantali (1988), il s’agit d’un barrage réservoir d’eau à but multiples, permettant le développement de la culture irriguée, la production d’énergie et la navigabilité du fleuve.
La CR de Diama a été aménagé au cours de deux périodes : les aménagements du secondaire avec pompage (1968-1972) et les aménagements du tertiaire à partir de 1972. La cuvette de Mboundoum a été la première à être aménagée dans l’ensemble de la CR et occupe la plus grande superficie (3200 ha) . Durant l’aménagement tertiaire, après une phase expérimentale sur 185 ha, on a aménagé encore 700 ha de plus dans le casier de Mboundoum et 400 ha à Savoigne. C’est aussi dans la phase tertiaire que le périmètre de Lampsar-Savoigne a été aménagé. Récemment en 2008 dans le cadre de la GOANA (la Grande Offensive pour l’Agriculture et la Nourriture en Abondance) et du Plan REVA (Retour Vers L’Agriculture), d’importantes superficies ont été aménagées et emblavées, dominées essentiellement par les périmètres irrigués villageois et les périmètres irrigués privés. La CR de Diama abrite le barrage anti sel de Diama situé à 27 Km de Saint-Louis. Du fait de ses potentialités agricoles, d’importants aménagements ont été réalisés dans le souci d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Dans la CR de Diama on rencontre différents types d’aménagements : les GP (Grands Périmètres), les PI (périmètres Intermédiaires), les PIV (Périmètres Irrigués Villageois) et les PIP (Périmètres Irrigués Privés) et l’agro- industrie avec la SOCAS (Société de Conserverie Alimentaire au Sénégal).
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CADRE OPERATOIRE
CHAPITRE I : CADRE OPERATOIRE
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET CADRE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
TROISIEME PARTIE : LA QUESTION FONCIERE, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
CHAPITRE I: LA QUESTION FONCIERE
CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS
COCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES