JAXAAY: zone de recasement des populations deplacees de la banlieue dakaroise

Les problèmes sociaux ont pris une ampleur dans les pays en développement, notamment au Sénégal où la pauvreté touche chaque jour davantage de personnes. Ainsi, les fléaux sociaux augmentent, le nombre d’inaptes sociaux et de marginaux qui deviennent de plus e plus importants. Pour une population estimée à 12 millions d’habitants, le Sénégal a un taux de prévalence assez élevé. En effet 57 % de la population vive dans la pauvreté. Suivant cet indicateur ,70% des ménages pauvres sont localisés en milieu rural alors que 44% le sont en milieu urbain.

En milieu rural, la pauvreté est souvent synonyme de faiblesse de revenus, de difficultés d’accès au crédit, de baisse de niveau de vie et de faible couverture de services sociaux. Par ailleurs la sécheresse enregistrée dans les années 70 -80 est un véritable handicap pour l’agriculture Sénégalaise .Ce qui explique dans une large mesure cette crise économique en milieu rural, crise accentuée surtout par les programmes d’ajustement structurel des années 80 marqués surtout par la faiblesse des pouvoirs publics de certains secteurs .Cela a favorisé la précarité dans les campagnes, dans les villes. Devant ces multiples difficultés ,les populations rurales sont alors obligées de migrer vers les centres urbains dans l’espoir de trouver du travail .Ce phénomène appelé exode rural touche l’ensemble des villes africaines d’une manière générale et en particulier Dakar .

Ainsi la ville de Dakar regroupant l’ensemble des fonctions administratives, économiques, politiques, sanitaires, scolaires etc., est confrontée aujourd’hui à une multitude de problèmes liés au manque d’équipements, d’infrastructures et de système d’assainissement. De ce fait avec l’exode rural , ces infrastructures et équipements vont devenir de plus en plus défectueux pour la population dakaroise.Ce phénomène d’exode s’accentue dans la banlieue dakaroise avec l’installation anarchique des populations .Ce qui va expliquer par ailleurs la prolifération des quartiers spontanés habités souvent par ces populations démunies à la limite même pauvres , résident dans des zones pour la plupart non propice à l’habitation . Ainsi la pression démographique cumulée avec l’état de ces zones font en sorte que ces dernières se dégradent au fur et à mesure et surtout avec le retour des précipitations sur le territoire national, ce qui explique alors ce phénomène des inondations observées depuis quelques années dans ces quartiers spontanés des banlieues dakaroises, occasionnant de nombreux dégâts matériels et de sinistrés.

Ainsi pour éradiquer ce phénomène. L’Etat du Sénégal a décidé de venir à la rescousse de ces sinistrés par la mise en place du Plan Jaxaay dans le but d’améliorer leur condition de vie.

Ce projet Plan Jaxaay est une idée du président de la république Maitre ABDOULAYE WADE « J ai décidé de mettre en place un plan spécial que je propose d’appeler Plan Jaxaay qui veut dire Aigle en wolof, l’oiseau qui vole le plus haut » et précise plus loin que « ce concept d’aigle qui symbolise la hauteur ,suggère que les populations ,désormais s’installeront sur les sites élevés et non plus dans les bas fonds ,réceptacles naturels des eaux ». Il s’agit là pour l’Etat Sénégalais de déguerpir et de reloger les sinistrés dans des endroits beaucoup plus favorables à l’épanouissement de ces populations victimes des inondations et des eaux stagnantes .C’est dans ce sens que plus de 22000 sinistrés sont déplacés aujourd’hui d’un endroit précaire à un endroit planifié dans le but d’améliorer leur cadre de vie.

Le Plan Jaxaay est un projet piloté par le projet de Construction de Logement Sociaux et de Lutte Contre les Inondations et les Bidonvilles (PCLSLIB) sous la direction du Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Architecture. Ainsi pour réaliser ce projet, un site d’une superficie de 12 ha a été localisé.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION 

La migration est un phénomène probablement aussi ancien que l’humanité. Les statistiques officielles évaluent entre 185 et 192 millions le nombre de migrants internationaux pour les années 2000, pour les personnes ayant quitté leur pays pour vivre et se fixer dans un autre pays pour au moins un an. Ce chiffre augmente de 2% par an, malgré les restrictions à l’immigration qui ont vu le jour dans de nombreux pays. Ces migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations qui sont également volontaires ou forcés.

Le Sénégal ne fait pas exception à la règle. Dés l’accession du pays à l’ indépendance, la problématique de la répartition de la population avait commencé à préoccuper les autorités et de nombreuses études ont été entreprises sur le thème, de même que celui de la régionalisation du développement comme moyen de lutte efficace contre les distorsions spatiaux-économiques pour mettre un terme aux afflux migratoires qui s’étaient développés au Sénégal pendant la période coloniale. Les circonstances politiques nouvelles ont abouti à de nombreux types de mobilités et à une répartition inégale de la population dans l’espace. Les problèmes majeurs qui en résultent sont bien connus : dépression démographique et paupérisation accentuée des régions émettrices et concentration croissante des populations dans les villes, très souvent dans l’incapacité d’absorber cette masse d’immigrants. C’est l’exemple de la ville de Dakar qui regroupe plus de fonctions économiques, administratives, sanitaires et scolaires et qui est aujourd’hui victime de la présence importante de migrants venant des différentes régions du pays et même des pays limitrophes. Cet afflux de la population par le biais de l’exode rurale qui ne cesse de s’accroître a fait que les équipements et infrastructures deviennent défectueux pour la population de Dakar. La vie très chère dans les centres urbains Dakarois, pousse les populations à s’installer dans la banlieue de la capitale accompagnée d’une installation anarchique, une mauvaise organisation de l’espace dans ces lieux d’accueil. Nous assistons alors à une prolifération de quartiers spontanés dans ces banlieues qui s’expliquent souvent par le manque de moyens de ces populations de se procurer un logement dans les quartiers urbanisés de Dakar. Ainsi ces banlieues seront victimes d’une forte pression démographique associée à une absence totale politique d’urbanisation et d’assainissement qui seraient sans doute une voie idéale pour la manifestation de tous phénomènes naturels dans leur lieu d’habitation. C’est ainsi que nous assistons à des inondations en Aout 2005 dans la banlieue Dakaroise occasionnant des milliers de sinistrés, d’énormes pertes matérielles et de vies humaines. Pour venir en aide à ces sinistrés, le gouvernement Sénégalais met en place le Plan Jaxaay qui consiste à déguerpir et à reloger les populations victimes de ce fléau qu’est l’inondation. Il faudra noter cependant que l’objectif du plan Jaxaay ne se limite pas uniquement à la construction de logements dans la région de Dakar mais concerne l’ensemble du territoire national. Il s’agit là d’une manière très générale et définitive de lutter contre les problèmes liés aux inondations à l’environnement et à la sécurité, mettre en place des villes urbanisées par conséquent régler définitivement les problèmes liés à la pauvreté urbaine, avec des villes sans bidonvilles.

Aujourd’hui le Plan Jaxaay qui est une réalité abrite une population estimée à 22000 habitants. Cependant ces populations sinistrées, déplacées en milliers dans cette zone, étrangère à leurs yeux, vont sans doute connaitre de multiples problèmes.

REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE

Les quartiers spontanés sont souvent des quartiers à la fois irréguliers en termes d’urbanisme et précaires en termes de condition de vie. Ils sont caractérisés par la précarité de l’habitat (absence d’équipement collectif, insalubrité, difficulté d’accès) par l’impossibilité par les habitants de construire des parcours résidentiels dans la ville et surtout, par l’insécurité.

Bon fils Gueye, dans « Stratégie de recasement à Kumasi », explique que longtemps, le gouvernement a eu tendance à vouloir raser ces quartiers et à traiter ces problèmes d’irrégularité sans prendre les attentes et les aspirations de la population. Les différents bailleurs de fonds mettent aujourd’hui l’accent sur une approche intégrée du phénomène des quartiers précaires. Une approche technique et sociale simple et intégrée caractérisée par :
*Une stratégie évolutive avec pondérations des moyens disponibles en fonction des capacités contributives des habitants. L’objectif n’est pas de déboucher sur un quartier modelé ne correspondant pas aux moyens financiers des populations concernées, mais à contribuer à une amélioration progressive des conditions de vie du plus grand nombre.
*Le traitement parallèle des aspects « spatiaux » et « sociaux », ce type de projet requiert une maitrise d’œuvre sociale ayant pour mission de faciliter l’adhésion de la population aux objectifs du programme et de permettre une appropriation par la population des ouvrages réalisés.
* Une démarche pragmatique dans un projet de reconstruction doit privilégier l’existant. Il convient donc de s’adapter aux infrastructures déjà en place, d’étudier les espaces publics non aménagés, de valoriser et sécuriser les voies de circulation empruntées par les usagers, d’adapter et restructurer les réseaux d’assainissement.

En réponse à l’amélioration du cadre de vie dans les quartiers spontanés, l’administrateur et les techniciens proposent des opérations urbaines dont la plus importante et la plus utilisée reste la restructuration-régularisation foncière. Cette opération est généralement menée in situ et sans trop de difficultés. Lorsqu’ elle est menée ex situ, la régularisation intègre l’opération de recasement.

Mais le recasement est une opération qui même bien menée fera toujours des insatisfaits .En partant de l’expérience de KANDAHAR une des villes principales de l’Afghanistan. Cette opération aurait commencé depuis 2OOI. L’opération recasement démolition était menée et supervisée directement par les autorités locales. Selon ces dernières, si on arrivait à régler les problèmes, ce sera une grande réussite. Les autorités rappelaient aussi qu’en 2001 il y’avait seulement une dizaine d’habitations de fortune. On apprendra que lors d’un recasement effectué en 2002, on a enregistré 1200 âmes. Cependant, seuls 880 occupants de ce bidonville ont été considérés comme éligibles, après étude de leurs situations à l’attribution d’un logement. On évoque quelques cas qui pourraient être étudiés plus tard. Les bénéficiaires étaient pris en charges par l’opération de recasement qui a démarré des la réception de quotas de logement d’un programme initié par les autorités. Un programme de 1OOO logements sociaux a été alors mis en place .D’autres part dans ces derniers jours, dés informations font état du mécontentement et des craintes de quelques bénéficiaires non encore relogés.

Nous nous sommes aussi basés sur la thèse REDA BENKIRANE « Dans Bidonville et recasement, mode de vie à kavran Ben M’SIK ». Ce dernier va même de l’hypothèse selon la quelle le recasement vers la cité Moulay Rachid ne correspond pas aux aspirations socioculturelles des habitants. Même si les habitants ont assurés les 75% du financement du recasement Moulay Rachad, ils se sont vus malgré tout largement ignorés quant à la conception du projet. Ceci n’est un constat définitif pour tous les programmes habitat mais il ressort nettement que les autorités n’associent pas les principaux intéressés dans la planification de cette opération complexe et aux impacts socioculturels et économiques profonds.

Les deux premières tranches de l’opération de recasement dans le cas du bidonville el massira au Maroc démontre si besoin en est qu’un programme d’habitat peut devenir efficient et harmonieux pour peu qu’on laisse participer l’habitant à la conception à la construction de sa maison des habitants. Les propos des habitants de Karyan Ben M’sik.la formulation des problèmes qu’ils ont rencontrés lors de La phase initiale du projet Moulay Rachid « recensement et inscription des habitants », la représentation de l’espace et du temps ne sont pas le même selon que l’on se trouve dans la situation des habitants ou dans celle des administrateurs. Ce problème n’est pas propre uniquement au traitement de l’espace bidonville, mais c’est là qu’on le retrouve le plus accentué. Les urgences socio-économiques n’ ont pas la même interprétation d’un coté ou de l’autre .Le concepteur du projet va répondre non pas tant à des demandes spécifiques émanant des habitants mais entreprend plutôt d’inventer des besoins qui puissent être satisfaits par ces choix urbanistes .Il ne connait pas l’ habitat sous l’ angle sociologique , il le perçoit essentiellement d’un point de vue statistique ,taille moyenne ,revenus ménages ,taux d’occupation par baraque , nombre de famille par numéro de baraque , densité à l’ hectare ,densité du cadre bâti .Voila quelques – uns des indicateurs qui permettent aux auteurs du projet Moulay Rachid de mettre définitivement en équation les habitants et nous précisons ici que c’ est le cas en général des Operations urbaines de remembrement. Le social est définitivement occulté au dépend du statistique. Et même à ne retenir que le critère statistique, comment justifier par les chiffres que la population restante de Karyan Ben M’sik (soit environ la moitie des habitants bidonvilles) soit finalement logée dans les immeubles, alors que les premiers recasés (1985- 86) ont pu malgré tout bénéficier de maisons individuelles.

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Table des matières

Introduction Générale
Problématique
Méthodologie
Première Partie : …Cadre de Référence
Chapitre1 : Cadre théorique et conceptuel
Chapitre2 : Cadre Opératoire
Deuxième partie : Cadre de l’étude et présentation du projet jaxaay
Chapitre1 : Etude de quelques zones
Chapitre 2 : Présentation du Projet Jaxaay
Troisième partie : Etude de la population de Jaxaay
Chapitre1 : Caractéristiques de la population
Chapitre2 : Situation socio-économique
Quatrième partie : Les Habitats et Equipements à Jaxaay
Chapitre 1 : Système d’habitat à jaxaay
Chapitre2 : Les infrastructures à Jaxaay
Chapitre 3 : Quelques solutions proposées
Conclusion Générale
Références Bibliographiques
Liste des Tableaux

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