Itinéraire technique sur canne à sucre
Objectifs d’une typologie
L’élaboration d’une typologie en sciences agronomiques peut répondre à des objectifs très divers : servir de base à la modélisation (Paillat, et al., 2003),élaborer un conseil adapté à des types d’exploitations (Landais 1996), reformuler un problème (Girard 2006) ou encore orienter des actions de développement pour des catégories précises d’exploitations ou de milieux (Landais 1996). Cet outil n’est pas l’apanage de l’agronomie, il est également très utilisé en sciences sociales et cognitives (Girard 2006), ainsi qu’ en économie par l’étude de la segmentation d’un marché (APCE, 2009).
Un projet comme GIROVAR a pour objectif la gestion collective d’une ressource produite par une grande diversité d’acteurs et sous des formes très diverses, la matière organique. La typologie doit servir ici la compréhension des principales tendances d’utilisation des fertilisants dans le TCO et l’identification de leurs déterminants afin d’envisager « l’élaboration de gammes de solutions adaptées aux besoins et aux moyens des différents types d’exploitations » (Landais 1996). Elle pourra également servir de point de référence au temps 0 du projet pour l’évaluation de l’évolution des pratiques dans les années à venir.
Méthodes de construction des types
A partir de la même approche de base du fonctionnement global de l’exploitation agricole (voir grille d’analyse en Annexe 1 ) se décline une grande diversité de méthodes typologiques utilisées en agronomie (Landais, 1996). La Figure 6 représente quelques grands axes méthodologiques qui existent.
On peut voir que les différentes méthodes se différencient à la fois par la source des données étudiées, par qui établit les critères de la typologie, par les outils aidant à sa construction et enfin par sa forme finale. Ces différents méthodes sont adaptées à des échelles et des objectifs différents. Alors que la méthode de (Perrot, et al., 1993) est appropriée pour résumer la connaissance des acteurs de terrain à l’échelle d’un département et orienter des actions à grande échelle, la méthode de (Girard, 2006) est adaptée à la reformulation d’un problème avec les acteurs d’un projet de développement à plus petite échelle. La méthode formalisée par (Capillon, 1993) exige des enquêtes très développées et longues qui sont difficiles à réaliser à grande
échelle selon (Landais, 1996).
Dans tous les cas, on se pose la question du type d’objet que l’on crée. Il est possible de déterminer des classes délimitées par des seuils dans lesquelles on tentera de placer les exploitations. On affronte alors le problème de la sensibilité de ces seuils en fonction de l’échantillon utilisé pour les construire et de la difficulté de situer des individus très éloignés des centres de classes. Une autre méthode est de former des pôles d’attraction [(Girard, 2006), (Perrot, et al., 1993)] des prototypes d’exploitations, à partir desquels on pourra évaluer la ressemblance des différentes exploitations à cette exploitation type.
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Table des matières
INTRODUCTION
1 La Réunion : des matières organiques à valoriser, des circuits à structurer
1.1 L’agriculture à la Réunion
1.1.1 Un secteur clé dans un mouchoir de poche
1.1.2 La canne à sucre (Saccharum officinarum)
1.1.3 La filière sucre
1.1.4 Un modèle foncier modelé par la canne à sucre
1.2 Une production croissante de matières organiques
1.3 Un oligopole sur le marché des engrais minéraux
1.4 Le projet GIROVAR
1.4.1 Objectif du projet :
1.4.2 La zone d’étude : le Territoire de la Côte Ouest
1.4.3 Actions du projet GIROVAR
2 Problématique et méthodologie générale
2.1 Vers une meilleure valorisation des matières organiques
2.1.1 Quelles sont les pratiques actuelles de fertilisation des planteurs du TCO ?
2.1.2 Quels sont les déterminants des pratiques de fertilisation de la canne dans l’Ouest?
2.2 Les hypothèses
3 Méthodologie
3.1 Typologies d’exploitations : Synthèse bibliographique
3.1.1 Objectifs d’une typologie
3.1.2 Méthodes de construction des types
3.1.3 Le croisement de typologies
3.2 Enquêtes
3.2.1 Connaissances de base sur la population étudiée
3.2.2 Les enquêtes déjà réalisées
3.2.3 Un déficit de connaissance sur les exploitations en canne-exclusive
3.2.4 Un échantillonnage stratifié et répondant à des quotas
3.2.5 Guide d’entretien
3.3 Traitement des données d’enquêtes
3.3.1 Outils de traitement statistique
3.3.2 Gestion de bases de données hétérogènes
3.3.3 Travail initial de préparation des données
4 Résultats
4.1 Caractérisation des pratiques
4.1.1 Itinéraire technique sur canne à sucre
4.1.2 Deux grands types de fertilisation
4.1.3 Des pratiques de fertilisation divisées en trois pôles
4.2 Analyse des caractéristiques fonctionnelles
4.2.1 Les exploitations du TCO : Caractéristiques globales
4.2.2 Quatre pôles fonctionnels
4.3 Identification des déterminants des pratiques .
4.3.1 Répartition des pôles de pratiques dans les différents pôles fonctionnels
4.3.2 Analyse des croisements de variables
5 Discussion
5.1 Qualité des données et pertinence de la méthode
5.1.1 L’échantillonnage
5.1.2 Limites de l’analyse factorielle
5.1.3 Des typologies « situées »
5.2 Une hétérogénéité des pratiques avérée
5.2.1 Des canniers exclusifs pas si homogènes
5.2.2 L’anticipation : un déterminant flou
5.2.3 La perception des matières organiques
5.3 Déterminants fonctionnels des pratiques de fertilisation
5.3.1 Mécanisation des épandages
5.3.2 Réseau social professionnel
CONCLUSION
Table des figures
Table des Tableaux
Bibliographie
Annexes
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