Besoins nutritionnels
Pour leur développement, les levures doivent prélever dans leur milieu de vie les substances organiques nécessaires à leur métabolisme. Elles utilisent les composés carbonés (surtout des composés glucidiques tels le glucose, le maltose et le saccharose) comme source de carbone et aussi d’énergie (Walker et al, 1997). Quelques levures peuvent utiliser les composés azotés oxydés (nitrates) ou organiques pour la synthèse des protéines et des acides nucléiques, et enfin d’éléments minéraux variés. Les besoins en vitamines varient suivant les espèces (Bourgeois et Larpent, 1991).
Caractères physiologiques et biochimiques des levures
Les levures, étant dépourvues de chlorophylle, sont hétérotrophes donc incapables de produire les composés organiques nécessaires à leur croissance à partir de substrats minéraux. Elles sont généralement saprophytes et quelquefois parasites. Pour leur croissance, elles ont besoin de sources organiques de carbone, d’azote minéral ou organique, de divers minéraux, d’une température et d’un pH adéquats. Certaines d’entre elles ont également besoin d’un ou plusieurs facteurs de croissance (Karlson, 1971 ; Leclerc, 1975 ; Walker et al., 1997). Le métabolisme des levures est orienté par la source carbonée et les conditions environnementales pour être oxydatif ou fermentaire. Toutes les levures sont capables de se développer en présence d’oxygène. Il n’existe pas de levures anaérobies strictes mais certaines sont aérobies strictes et d’autres sont aéro-anaérobies facultatives (Rezki-Bekki, 2014 ; Lai, 2010 ; Guiraud et Rosec, 2004). Les levures ne provoquent généralement pas d’intoxications alimentaires et seules les espèces Candida albicans et Cryptococcus neoformans sont connues pathogènes (Bourgeois et al., 1988).
Importance des levures
Leur facilité de culture et l’inocuité d’un grand nombre d’espèce en font des levures les microorganismes les plus utilisés. Dans certaines fabrications, le développement des levures est souhaité pour transformer une matière première. C’est le cas en panification ou les levures sont utilisées pour faire lever les pâtes et dans l’élaboration de certaines boissons alcoolisées par fermentation (bières, vins, cidre….). Elles sont utilisées pour la production d’alcool industriel à partir de jus de betterave, de canne à sucre, de mélasse ou d’hydrolysat de céréales; mais aussi de protéines et de vitamines comme par exemple les vitamines du groupe B sur divers sous-produits industriels comme le lactosérum, les vinasses, etc. Les levures participent également à l’affinage de certains fromages. Enfin, les bonnes connaissances de la biologie moléculaire des levures et les techniques de génie génétique ont permis d’utiliser des levures pour la production de protéines animales et humaines comme la présure, l’hormone de croissance humaine ou le vaccin contre l’hépatite B et des enzymes (Bourgeois et Leveau,1991 ; Crouzet et Sakho, 2009).
L’oranger ou Citrus sinensis
L’oranger est originaire de l’Asie, et plus précisément de Chine, d’Inde, du Vietnam,des régions tropicales de Malaisie et d’Indonésie. Actuellement, comme toutes les agrumes , les orangers sont répandues dans les pays tropicaux et subtropicaux. L’orange, le fruit de l’oranger, est un fruit agrume de forme ronde de 4 à 12 cm de diamètre, avec une peau finement texturée qui est bien entendu de couleur orange tout comme leur chair pulpeuse. La peau de ce fruit peut varier en épaisseur (de très fine à très épaisse) selon les variétés. L’orange est une baie particulière partagée en une dizaine de « quartiers ». Dans chaque quartier, les pépins se trouvent insérés près de l’axe (placentation axile) et le quartier limité par une fine peau transparente. L’intérieur de chaque quartier est formé par des poils gonflés unicellulaires remplis de jus (http ://Levure/FRUITS/Orange/Orange&.htm).
DISCUSSION
Les objectifs principaux de notre travail ont été l’isolement et l’identification des souches de levure de six(06) fruits tropicaux (fruits du Syzygium jambos, du Persea americana, du Dypsis lutescens, du Mangifera indica avec 2 variétés ruby et valencia et du Citrus sinensis) récoltés dans deux régions de Madagascar (Atsinanana et Boeny). D’après les résultats obtenus, les 6 fruits de notre étude, comme la majorité des fruits mûrs, hébergent des souches de levure (Vial, 1992 ; Ahvenainen, 1996 ; Heard, 1999). En effet, à partir de l’extrait de chacun de ces fruits, une ou des souches de levures ont été isolées. La combinaison des résultats des diverses étapes de l’identification a permis de déterminer que les 12 souches pures de levure isolées appartiennent à 4 genres et à 8 espèces de levure différents dont 3 souches de Clavispora lusitaniae, 2 souches de Candida boidinii, une souche de Saccharomycopsis crataegensis, une souche de Candida jaroonii, une souche de Saccharomyces cerevisiae, une souche de Saccharomyces pastorianus, 2 souches de Saccharomyces uvarum et une souche de Saccharomicopsis vini. Ainsi les souches de levure hébergées par les fruits de notre étude sont diversifiées avec des souches appartenant à des espèces déjà utilisées en biotechnologie dont :
– l’espèce Clavispora lusitaniae : c’est une levure qui participe à la production de l’amylase et à la maturation des fromages en améliorant leurs propriétés organoleptiques et contribue aussi à la qualité des boissons alcoolisées (MingoranceCazola et al., 2003 ; Clemente-Jimenez et al., 2004).
– l’espèce Candida boidinii, une levure qui, par sa capacité à se développer sur le méthanol, est classée parmi les levures méthylotrophes. En outre, comme toutes les espèces de levure méthylotrophes, elle est capable de produire des métabolites secondaires de nature protéique qui sont utilisés dans plusieurs domaines d’application tels que la protection de l’environnement (Hristozova et al., 1994).
– L’espèce Saccharomyces cerevisiae qui est l’espèce de levure la plus connue pour la fabrication d’un certain nombre de produits utilisés dans la vie quotidienne dont le pain (d’où son appellation de « levure boulanger ») et des boissons alcoolisées dont la bière (d’où son nom de « levure de bière »).
– L’espèce Saccharomyces pastorianus et l’espèce Saccharomyces uvarum sont aussi impliquées dans la production de boissons alcoolisées (vin, cidre, bière) mais, contrairement à Saccharomyces cerevisiae qui fermente à hautes températures (15- 25°C), elles comptent parmi les levures qui réalisent la fermentation alcoolique à basses températures (4-12°C). La fermentation basse a l’avantage de protéger les boissons produites contre les bactéries et les champignons (mésophiles) et ces boissons ont une durée de conservation supérieure à celle des boissons produites par fermentation haute. En revanche, les levures basses produisent moins d’alcool que les hautes, car leur action est ralentie par l’alcool qu’elles produisent.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1ere partie : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I)- GENERALITES SUR LES LEVURES
1- Habitats
2- Morphologie
3- Besoins nutritionnels
4- Caractères physiologiques et caractères biochimiques des levures
5- Reproduction
a)- Reproduction végétative
b)- Sporulation
6- Classification
7- Importance des levures
II)- GENERALITES SUR LES PLANTES
1- Le zambrosade ou Syzygium jambos
2- L’avocatier ou Persea americana
3- Palmier multipliant ou Dypsis lutenscens
4- Le manguier ou Mangifera indica var Ruby et Valencia
5- L’oranger ou Citrus sinensis
2ème partie : MATERIELS ET METHODES
I)- MATERIELS
1- Matériels végétaux
2- Matériels de laboratoire
II)- METHODES
1- Recolte
2- Isolement des levures
2-1- Préparation de la suspension mère
2-2- Ensemencement de la solution mère
2-3- Observation
3- Purification
4- Conservation
5- Identification
5-1- Etude des caractères morphologiques et culturaux
a)- Observation macroscopique
b)- Observation microscopique
Examen à l’état frais
Observation après coloration Gram
5-2- Etude des caractères physiologiques
a)- Détermination du type respiratoire
b)- Recherche de catalase
5-3- Etude des caractères biochimiques
a)- Test sur le milieu Hajna-Kligler
b)- Test sur le milieu citrate de Simmons
c)- Test sur le milieu lysine-Fer
d)- Test sur le milieu mannitol-mobilité-nitrate
e)- Auxanogramme du carbone
f)- Galerie API 20 C AUX
Préparation de la galerie
Préparation de l’inoculum
Inoculation de la galerie
3ème partie : RESULTATS ET DUSCUSSION
I)- RESULTATS
1- Isolement des souches de levure
2- Purification
3- Conservation
4- Identification
4-1- Etude des caractères morphologiques et culturaux
a) Observation macroscopique
b) Observation microscopique
4-2- Etude des caractères physiologiques
a) Détermination du type respiratoire
b) Recherche de catalase
4-3- Etude des caractères biochimiques
a) Test sur milieu Hajna-Kligler
b) Test sur milieu Citrate de Simmons
c) Test sur milieu Lysine-Fer
d) Test sur milieu Mannitol-Mobilité-Nitrate
e) Auxanogramme du carbone
f) Galerie API 20 C AUX
Lecture de la galerie
Détermination du profil numérique
5- Nomenclature
II)- DISCUSSION
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIES
ANNEXES
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