Les sources d’eau du Parc National d’El Kala ont fait l’objet de notre choix d’étude car depuis ces fontaines naturelles n’ont fait l’objet d’un inventaire ni d’une étude complète. La matière de ce mémoire a été élaborée et travaillée au cours de deux années avec de nombreuses sorties sur terrain à travers le territoire du Parc en compagnie des agents du Parc et ceux de la direction d’hydraulique de la wilaya d’El Tarf. En somme, notre but dans cette étude est de dresser pour la première fois un inventaire complet des sources, leur qualité ainsi que les ressources en eau souterraine et de surface présentes à partir des données climatiques, hydrogéologiques…… malgré leur insuffisance. L’autre aspect est celui de voir l’action anthropique sur un milieu encore vierge épargné des pollutions tel que le Parc National d’El Kala, réserve de la biosphère.
Situation géographique
Le Parc National d’EL KALA est situé à l’extrême Nord-est algérien, il est intégralement inclus dans la Wilaya d’EL TARF. Correspondant presque au tiers de la superficie globale de son territoire. Il est limité :
• Au Nord, par la mer Méditerranée.
• Au Sud, par les contreforts des monts de la Medjerda.
• A l’Est, par la frontière Algéro-tunisienne.
• A l’Ouest, par l’extrémité de la plaine alluviale d’Annaba.
Ses coordonnées géographiques sont : 36°52 Nord et 8°27 longitudes au niveau de la ville d’El Kala.
Les ensembles morpho structuraux naturels
Le Relief
Le relief du Parc National d’El Kala se compose d’une juxtaposition de dépressions dont certaines sont occupées par des formations lacustres ou palustres et des hautes collines de forme variées. Ainsi, on distingue du littoral vers le sud, des formations collinaires basses (dunaires ou non) de 30 à 310 m de haut (Djebel Koursi) avec une moyenne de 100 m de haut, ces collines se prolongent sur 15 km vers le sud et s’interrompent au niveau de la vallée de l’oued Kébir, de grandes dépressions inter collinaires hébergent dans cet ensemble les principaux lacs Tonga, Oubeira et Mellah. Au Sud le relief passe en moins de 40 km de 0 à 1200 m d’altitude (Djebel Ghorra). On distingue les différentes unités morphostructurales suivantes :
Le cordon dunaire littoral
Le cordon dunaire littoral s’étend sur une longueur de 40 Km d’Ouest en Est, et se prolonge vers le Sud jusqu’au pied de Djebel Segleb, formé essentiellement de sable quaternaire. Quatre niveaux de formations dunaires peuvent être identifiés, en se dirigeant du littoral vers l’intérieur des terres :
– Les plages à sable blanc ;
– Les dunes littorales dont la partie occidentale vers Bordj Ali Bey ;
– Les dunes sub-littorales à sable gris à l’Est ;
– Les dunes intérieures à sable rouge dont la couleur est due aux dépôts de fer plus à l’Est.
Tout le système dunaire est fixé par une végétation entretenue par une ressource en eau de surface et souterraine considérable (système de nappes libres dans les dunes). Les dunes mortes ou fixes sont les plus anciennes donc les plus éloignées du rivage. Elles sont fixées par une végétation dense (chêne Kermès, maquis …) bien stabilisées, même en cas de destruction du couvert végétal par le feu. Les principales dunes sont celles de Cap Rosa, de Mezira, et de la Messida.
Les plaines sub-littorales
Elles présentent un relief plat à ondulé et occupent environ 40% du territoire de la région d’El Kala. Au Nord, elles sont caractérisées par les alluvions et permettent des cultures très variées. Au Sud, elles se réduisent à une série de petites vallées drainant les affluents d’oued Kébir-Est. Dans la partie Nord, on rencontre une multitude de cuvettes et de dépressions inter- collinaires occupées par des lacs et des étangs de toutes tailles. L’altitude ne dépasse pas les 300 mètres. La plaine d’Oum Teboul à l’Est et celle de Boumalek à l’Ouest sont les plus importantes. Ces dépressions en relation avec les dunes littorales présentent un intérêt hydrogéologique considérable, d’ailleurs leurs réserves alimentent en eau potable les collectivités d’Oum Teboul, El Gantra El Hamra, Boumalek….etc.
Les montagnes telliennes
Une partie du versant Nord des monts d’El Kala s’élève pour atteindre une altitude moyenne de 1100 mètres. Les monts, dont les lignes de crêtes sont approximativement orientées Ouest, Sud-ouest – Est, Nord-est, ont subi des phénomènes de torsion qui ont brutalement changé leur direction générale vers le Nord-est. Des prolongements vers la mer de ce mouvement du relief sont observés en deux points particuliers : le Cap Rosa et le Cap Segleb. En effet, le relief se caractérise par un pendage important : 09% de pentes faibles, 11% moyennes, 80% fortes à très fortes, ce qui constitue exceptionnellement un paysage montagneux fortement parcouru par un réseau hydrographique bien développé en altitude pour acheminer ses eaux vers le domaine des plaines au Nord.
Le réseau hydrographique
La configuration du terrain de la région d’El-Kala détermine trois systèmes d’organisation hydrographiques:
– la partie Sud-est est drainée par trois Oueds : l’Oued Bougous, Ballouta et El Kebir. Ce dernier constitue le collecteur principal (Apports de 245 Hm3 /an); il alimente les nappes alluviales et dunaires et lors des crues, on assiste à la mise en eau des dépressions interdunaires ;
– La partie orientale est caractérisée par plusieurs oueds en général à faible débit, ils s’écoulent en majorité dans la plaine d’Oum Teboul ;
– La partie ouest est également parcourue par de nombreux oueds (El-Aroug, Mellah, Reguibet, Boumerchen, Dai El-Graa…), qui se déversent pour la plupart dans les lacs Mellah et Oubeira.
Les caractéristiques géologiques
Les études géologiques et géomorphologiques de la région d’Annaba/El Kala faites par L.Joleaud en 1936, Alain Marre en 1987 et J.M.Vila en 1980 montrent que cette dernière présente des séries sédimentaires.
Caractéristiques stratigraphiques de la région d’El Kala
La région fait partie du domaine tellien de la zone Extrême Orientale d’Algérie. Les terraines géologiques essentiels rencontrés sont :
Le secondaire
Cet étage est caractérisé par des formations schisteuses plus ou moins argileuses de couleur bleue ardoise avec des passages calcaireux et une microfaune d’âge Sénonien supérieur. Ces formations affleurent en plusieurs endroits surtout dans la forêt de Djebel Ghorra (Menzel beldi), sur la rive Ouest du lac Tonga (Daia Zitoune) et à El-Aïoun au lieu dit Oued Djenan.
Tertiaire
Il est défini par des formations gréso-argileuses Numidiennes couvrants d’ouest en Est particulièrement la barrière montagneuse du Sud des monts de Cheffia et des monts d’El Kala. Les argiles forment le substratum général de la région, d’ailleurs elles assurent l’étanchéité totale. Les bancs des grés peuvent atteindre les 50 m d’épaisseur.
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Table des matières
Introduction Générale
Chapitre I Les Caractéristiques naturelles du Parc National d’El Kala
1. Situation géographique
2. Les ensembles morpho structuraux naturels
2.1. Le Relief
2.1.1. Le cordon dunaire littoral
2.1.2. Les plaines sub-littorales
2.1.3. Les montagnes telliennes
2.2. Le réseau hydrographique
3. Les caractéristiques géologiques
3.1. Caractéristiques stratigraphiques de la région d’El Kala
3.1.1. Le secondaire
3.1.2. Tertiaire
3.1.2. Eocène inférieur
3.1.3. L’Eocène supérieur
3.1.4. L’Oligocène
3.1.5. Le Miopliocène
3.2. Quaternaire
3.2.1. Quaternaire ancien
3.2.2. Quaternaire moyen
* pléistocène ancien
*pléistocène moyen
* pléistocène récent
3.2.3. Quaternaire récent
3.2.4. Quaternaire actuel
3.3. Aperçu Tectonique
3.4. INTERPRETATION DES COUPES GEOLOGIQUES
3.4.1. Coupe Géologique dans la Plaine d’El Tarf
3.4.2. Coupe Géologique dans la Plaine de Bouteldja
3.4.3. Coupe Géologique dans la Plaine d’Oum Teboul
Chapitre II Les Caractéristiques Hydroclimatiques
1 Rappel sur la circulation atmosphérique en extrême Nord- Est algérien
2. Analyse statistique des Précipitations annuelles
2.1 Ajustement des précipitations annuelles à une loi de Gauss
2.2 Utilisation du test χ² de K. Pearson
2.3 Détermination des paramètres de tendance centrale et de dispersion
2.4 Variation inter-annuelle des précipitations
2.5 Estimation des précipitations annuelles fréquentielles
2.6 Récurrence des précipitations annuelles
2.7 Répartitions mensuelles des précipitations
3 Analyse des facteurs thermiques
3.1 Les températures
3.2 Le Rythme climatique
3.3 Les vents
3.4 Humidité relative de l’air
4. Notion du bilan d’eau
4.1 L’évapotranspiration réelle « ETR »
a) Formule de Turc
b) Formule de Coutagne
4.2 L’évapotranspiration potentielle
4.3 Etablissement du bilan d’eau par la méthode de C.W.Thornthwaite
4.4 Estimation du ruissellement
4.5 Estimation de l’infiltration I (mm)
4.6. Conclusion
Chapitre III Le Parc National d’El Kala (Reserve de la biosphère)
1 Présentation générale
2. Limites et contextes géographiques
2.1. Limites géographiques
2.2. Limites administratives
3. Les Caractéristiques du Parc National D’El Kala
3.1. Les lacs
3.1.1. Le Lac Oubeira
3.1.2. Le Lac Tonga
3.1.3. Le Lac Mellah
3.1.4. Le Lac Bleu
3.1.5. Les Marais de Bourdim
3.1.6. Le Lac Noir
3.1.7. L’Aulnaie d’Ain Khiar
3.1.8. Barrage Mexa
3.2. La Flore du Parc National d’El Kala
3.3. La Faune du Parc National d’El Kala
4. Législation du Parc National d’El Kala
4.1. Secteurs de gestion
5. Milieu Humain du Parc National d’El Kala
5.1. Démographie et répartition de la population
5.2. Systèmes de production et leurs évolutions
5.2.1. L’Agriculture
5.2.2. Elevage et pastoralisme
5.2.3. Forêts
5.2.4. Pêche
5.2.5. Mines et carrières
5.2.6. L’Industrie
5.2.7. Le Tourisme
5.2.8. L’Artisanat et autre activités traditionnelles
Conclusion Générale