Inventaire et etudes ecologiques des chauves-souris

Madagascar est reconnu comme l’une des priorités mondiales en matière de conservation de la biodiversité. Puisque, les taux d’endémisme de nombreux groupes d’organismes sont exceptionnellement élevés tel est le cas des chauves souris. En effet, 31 parmi les 43 espèces connues sont endémiques correspondant à 72% (Goodman, 2011). Or l’île verte d’autrefois est actuellement devenue l’île rouge à cause de la déforestation par le tavy, la forêt n’occupant plus que 9,9% de sa surface (Meyers et al., 2000). Cependant, la forêt procure un lieu de perchage et un lieu de chasse pour les chauves-souris (Hutson et al., 2001). La forêt renferme aussi leurs ressources alimentaires (Rajeriarison et al., 2000).

L’Ordre des Chiroptères se divise en deux sous-ordres : Yinpterochiroptera et Yangochiroptera. Le premier regroupe deux familles dont Pteropodidae et Hipposideridae tandis que le second est composé de six familles pour Madagascar: Emballonuridae, Nycteridae, Vespertilionidae, Miniopteridae, Myzopodidae et Molossidae . La famille des Pteropodidae est composée de trois espèces qui ont un régime alimentaire frugivore et jouent un rôle écologique important dans la régénération forestière par la pollinisation et dans la dispersion des graines (Mickelburgh et al., 1992 ; Andriafidison, 2004 ; Andrianaivoarivelo, 2004). Par contre, la famille Hipposideridae et tous les membres de Yangochiroptera sont insectivores, ainsi ils régularisent la population des insectes nocturnes, vu qu’ils ont une mœurs nocturne ou crépusculaire (Hutson et al., 2001). Les chauves-souris utilisent plusieurs variétés de gîtes tels que les dessus des feuillages, les branches, les trous d’arbres, sous les toitures des maisons, les mines abandonnées et les grottes qui leur assurent les conditions nécessaires à leur survie (Kalko, 1998 ; Hutson et al., 2001).

GENERALITES SUR LES CHIROPTERES

Les chauves-souris à écholocation possèdent une expansion de peau en avant du pavillon de l’oreille, c’est le tragus. D’autre espèces ont au-dessus des narines, des replis de peau appelés « feuilles nasales » qui sont des structures feuillues ou en trident. Que ce soit, le tragus ou le trident ont pour fonction essentielle de capter les signaux retours (échos) comme le font les sonars et les radars et ce processus porte le nom d’écholocation (Russ, 1999). Ce système d’écholocation consiste en une émission d’impulsions sonores appelées « ultrasons ». Les ultrasons sont des sons de haute fréquence, supérieure à 20 kHz, inaudibles à l’oreille humaine, produits par la contraction des muscles au niveau du larynx et sont émis par la bouche ou le nez selon les espèces (Fenton, 1999). En effet, cet écho renvoyé par les obstacles est capté par le tragus ou par les feuilles nasales selon les espèces et transféré puis analysé par le système nerveux et forme une image acoustique de leur environnement servant ainsi pour l’orientation (Neuweiler, 2000 ; Taylor, 2000). Les échos renseignent ainsi l’animal sur leur environnement, les obstacles, la nature et la distance de leur proie (Fenton, 1982 ; Garbutt, 1999). Ainsi, le principe de l’écholocation consiste à émettre un son bref par un animal; si les ondes sonores rencontrent un obstacle sur leur trajet, elles réfléchiront vers la source sonore . Les propriétés physiques des sons émis varient de façon caractéristique d’une espèce à l’autre (Fenton, 1999). Les yeux minuscules sont fonctionnels, mais les Yangochiroptera et quelques espèces appartenant au sous-ordre des Yinpterochiroptera se servent de l’écholocation pour s’orienter (Altringham et Fenton, 2003).

Une position systématique est obtenue par la clé de détermination basée sur la structure de la queue, des oreilles, du nez et des pieds et les genres et les espèces par la longueur de l’avantbras, la forme des tragus, le rapport entre les phalanges et la longueur des oreilles (Russ et al. 2003). De plus, selon Neuweiler (2000) la distinction des Chiroptères est basée selon la taille, le crâne et la denture. Mais récemment sur le plan systématique, une étude en phylogénétique fondée sur des données moléculaires ont révélée qu’il y a six familles pour le sous-ordre des Yinpterochiroptera et 12 familles dans les Yangochiroptera (Jones et Teeling, 2006). Concernant la position systématique des chauves-souris Malagasy, elle a deux familles dans le sous-ordre des Yinpterochiroptera et six familles dans le sous-ordre des Yangochiroptera . Au dernier recensement Madagascar possède 43 espèces de chiroptères.

Selon Kunz (1982), lors d’une révision de l’écologie des gîtes des chauves-souris, les étendues de forêts (primaire ou secondaire régénérée) et les zones boisées sont des habitats clés. Les milieux aquatiques et les zones humides sont favorables comme lieux de chasse pour certaines espèces grâce à leur richesse en insectes. Ils utilisent aussi les grands arbres, les fissures, et les grottes comme gîte (Mickelburgh et al., 1992).

Le temps d’émergence des chauves-souris pour la chasse est environ une demi-heure après le coucher du soleil, en étant seul ou en colonie (Vaughan, 1977 ; Rakotondramanana, 2004). Quelquefois, plusieurs espèces de chauves-souris vivent en sympatrie en utilisant des abris protégés tels que les grottes. 75% des chauves-souris à écholocation sont insectivores, pour Madagascar, celles qui appartiennent au sous-ordres des Yangochiroptera et la famille des Hipposideridae du sous-ordre des Yinpterochiroptera sont toutes insectivores (Russ et al., 2003). Mais les espèces de la famille des Pteropodidae, issues du sous-ordre des Yinpterochiroptera, ont un régime végétarien et se nourrissent de pollen, de nectar, de fruit et de feuilles (Andriafidison, 2004 ; Andrianaivoarivelo, 2004). D’autre régime alimentaire existe par exemple, les piscivores qui consomment des poissons (Exemple : Noctilio leporinus, Noctilionidae) (Hutson et al., 2001). Pour les espèces insectivores, à régime et espèces variées, elles ont la potentialité de régulariser la population des insectes nocturnes, comme la densité des moustiques (Kalko, 1998 ; Hutson et al., 2001 ; Goodman et al., 2005b). En effet, une chauve souris peut consommer une quantité d’insectes supérieure à 1,5 fois son poids, en une nuit (Neuweiler, 2000).

PERIODE D’ETUDE 

Deux investigations ont été menées dans le Parc National d’Ankarafantsika : du 13 mars au 6 avril 2004 correspondant à la fin de la saison de pluie et du 16 novembre au 2 décembre 2004 coïncidant avec le début de la saison de pluie. Le taux d’humidité durant les deux descentes sur terrain se trouve au même niveau juste séparé par plusieurs mois secs. La troisième investigation s’est tenue dans le Parc National de Namoroka : du 12 octobre au 2 novembre 2004 durant le début de la saison de pluie. Une seule descente a été effectuée dans le Parc National de Namoroka faute d’accès pour rejoindre cette zone vers la fin de la saison de pluie.

MILIEUX D’ETUDE 

Les sites d’étude se localisent dans l’écorégion de l’Ouest et plus précisément dans la Région Boeny comme le montre la carte . Ils sont caractérisés par une forêt dense sèche caducifoliée. La forêt sèche d’Ankarafantsika pousse sur un sol sableux pauvre en eau (Rendigs et Radespiel, 2003). Le parc fait partie des plus larges étendues de forêts denses sèches caducifoliées restantes de la partie Ouest Malgache (Alonso et al., 2002). Concernant le PN de Namoroka, il est caractérisé par un plateau de type calcaire nommé  » Tsingy bas  » et la présence de nombreuses grottes (Eger et Mitchell, 2003).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I- GENERALITES SUR LES CHIROPTERES
II- PERIODE D’ETUDE
III- MILIEUX D’ETUDE
III-1- DESCRIPTION GENERALE DU PARC NATIONAL D’ANKARAFANTSIKA
III-2- DESCRIPTION GENERALE DU PARC NATIONAL DE NAMOROKA
IV- MATERIELS ET METHODES
IV-1- HABITATS ET SITES D’ETUDE
IV-2- MODE DE CAPTURE DES CHAUVES-SOURIS
IV-3- IDENTIFICATION SYSTEMATIQUE DES INDIVIDUS CAPTURES
IV-4- DETERMINATION DU SEXE ET ETAT DE REPRODUCTION
IV-5- ENQUETE ET OBSERVATION DIRECTE
IV-6- METHODE DE DETECTION ULTRASONIQUE
IV-7- MODE DE CAPTURE DES PROIES
IV-8- ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES
V- RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
V-1- CARACTERISTIQUES DES ESPECES INVENTORIEES
V-2- DIVERSITE DES COMMUNAUTES DE CHAUVES-SOURIS
V-3- ANALYSE DES ACTIVITES DANS LES DEUX PARCS
V-4- DIVERSITES DES PROIES DANS LES DEUX PARCS
V-5- VARIABILITE SELON LES TROIS TYPES D’HABITATS
VI- DISCUSSION
VI-1- EFFICACITE DES METHODES UTILISEES
VI-2- DIVERSITE SPECIFIQUE
VI-3- ABONDANCE RELATIVE DES ESPECES CAPTUREES
VI-4- CHOIX DES HABITATS
VI-5- ACTIVITES DES CHAUVES-SOURIS INSECTIVORES
VI-6- ABONDANCE DES PROIES DISPONIBLES
VI-7- MENACES
VI-8- CONSERVATION
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *