Inventaire et caracterisation ethnobotanique, biologique et ecologique des especes de tacca

La flore malagasy est qualifiée comme étant l’une des plus riches et les plus diversifiées du monde (Koechlin et al., 1974). Elle comporte plus de quatorze mille espèces vasculaires dont 85 – 89% sont endémiques (Schatz et al., 1996). Parmi cette diversité floristique, certaines espèces forestières produisant des produits forestiers non ligneux ou PFNL occupent une place importante dans la vie des paysans malagasy surtout pendant la période de soudure car leurs réserves sont épuisées et leur alimentation tourne vers la consommation des fruits et des tubercules (Jeannoda et al., 1996 ). Parmi ces dernières, la famille de Dioscoreaceae représente une importante source de produits alimentaires recherchés.

La famille de Dioscoreaceae se rencontre dans de nombreux pays des régions tropicales, subtropicales et tempérées. Cette famille appartenant au groupe des Monocotylédones comprend actuellement 4 genres à savoir Dioscorea, Trichopus, Stenomeris et Tacca (Caddick et al., 2002). Le genre Tacca est constitué d’environ 15 espèces (Zhang et al., 2011) dans le monde dont sept (7) espèces sont trouvées à Madagascar parmi lesquelles 5 sont endémiques à savoir (http1) Tacca ankaranensis (Bard. Vauc), Tacca birkinshawii, Tacca dorrii, Tacca heterofoliolata et Tacca soalala (Phillipson, Lowry et G.E. Schatz). Selon la classification de Dumortier en 1829, le genre Tacca appartenait à la famille de Taccaceae mais il a été transféré dans la famille de Dioscoreaceae (Caddick et al., 2002 a, b) à cause du fait qu’il partage avec cette famille des nombreux caractères communs connus par exemple les feuilles à nervures réticulées et des étamines recourbées.

Sur le plan thérapeutique, plusieurs espèces de Tacca ont une importante valeur médicinale au niveau mondial. C’est le cas de Tacca chantrieri (André) qui a des propriétés anti-inflammatoires (Keardrit et al., 2010) et anti-cancéreuses (Jiang, 2014). Dansle domaine ethnobotanique, l’utilisation des espèces de Tacca est encore méconnue car les tubercules qu’elles possèdent sont qualifiés comme des tubercules oubliés par les populations (http2). Le genre Tacca a déjà fait l’objet d’autres études au niveau mondial. Il s’agit par exemple d’une étude sur la valeur nutritionnelle de Tacca leontopetaloides dans la région de Fianga au Tchad (Ndouyang et al., 2009) et d’étude morphologique et anatomique de sa feuille au Nigeria (Borokini, 2014) ; des études phylogénétiques et d’évolutions des bractées et des bractéoles ont également été entreprises par Zhang et al. en 2011.

Milieu abiotique

Climat

La région de Sofia est soumise à un bioclimat de type sec tandis que pour le Menabe il est de type subaride (Cornet, 1974). Ces deux régions sont caractérisées par deux saisons distinctes: une saison humide et une saison sèche. La saison de pluie de la région de Sofia est plus longue que celle de Menabe. D’après les données climatiques collectées auprès du service météorologique d’Ampandrinomby entre l’année 2013-2017 : la pluviométrie moyenne annuelle de la région de Sofia est de 1616,84 mm tandis que 503,46 mm pour la région de Menabe. Le diagramme ombrothermique de chacune de ces deux régions permet de mieux caractériser leur climat. La région de Sofia est caractérisée par une saison chaude et humide de cinq mois (novembremars) et une saison froide et sèche de sept mois (avril- octobre) ; par contre la région de Menabe a une saison chaude et humide de quatre mois (décembre- Mars) et une saison plus froide et sèche de huit mois .

Géologie et pédologie

Du point de vue géologique, la région de Sofia présente deux zones: zone sédimentaire à l’Ouest et zone cristalline à l’Est (Besairie, 1973). Quant à la région de Menabe, elle appartient au bassin sédimentaire de Morondava situé sur les marnes du Jurassique et du Crétacé (Chaperon, 1993) et c’est une succession de dépôts d’origine continentale et/ou marine et qui s’étend du carbonifère à l’actuel (Besairie, 1973). Les sols ferrugineux tropicaux couvrent la majeure partie du domaine occidental (Rahantamalala, 1989). Il apparaît aussi qu’à l’exception des sols noirs, la sensibilité à la sécheresse est très élevée (Andriaharimalala, 2005).

Hydrographie

Région Sofia 

La région dispose de grands fleuves répondant au nom de Sofia qui traverse la partie centrale de la région, de Mahajamba délimitant la région au Sud, de Maevarano dans le Nord de la région. La Sofia et Maevarano prennent respectivement leur source dans la partie Est et Nord Est de la région. Ces trois grands fleuves se déversent tous dans le Canal de Mozambique. En ce qui concerne les lacs, la région de Sofia dispose une superficie lacustre de 128 km² que l’on observe surtout dans la partie Ouest (Mampikony – Antsohihy) et Nord Est (http3).

Région Menabe 

La région de Menabe est caractérisée par la présence de deux types de cours d’eau (Razafiarisera, 2000). Les cours d’eau permanents tels que Tsiribihina, Mangoky, Maharivo et Kabatomena et les cours d’eau temporaires qui ne coulent qu’après de fortes pluies de saison pluvieuse : Sakay, Tomitsy, Andrangory et une partie d’Andranomena .

Milieu biotique

Flore et végétation
Selon la classification de Humbert (1965), la végétation dans ces deux régions d’études fait partie du Domaine de l’Ouest. D’après la division en zones écofloristiques de Madagascar la région de Menabe et de Sofia se trouvent dans la zone écofloristique occidentale de basse altitude (Rajeriarison et Faramalala, 1999). La végétation climacique est une forêt dense sèche caducifoliée appartenant à la série à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia (Koechlin et al., 1974). Concernant la forêt de Bongolava Maintso, les types de formation forestière se distinguent en fonction du substrat; ainsi, les forêts ripicoles sont sempervirentes et contiennent des arbres de grande taille; les forêts sur sol sableux ou calcaire se ressemblent et sont constituées d’arbres de petite taille; la forêt sur sol basaltique possèdent des arbres de taille moyenne et les espèces sont caducifoliées. Concernant la biodiversité floristique, la forêt de Bongolava Maintso est caractérisée par un taux d’endémisme élevé. Concernant la forêt de Menabe central, on peut y rencontrer plus de 200 espèces ligneuses (Rakotonirina, 1996). Les familles les plus abondantes sont les Euphorbiaceae, les Ceasalpiniaceae, les Anacardiaceae, les Flacourtiaceae, les Rubiaceae, les Moraceae, les Bignoniaceae et les Meliaceae. (Ranarivelo ,1999). Dans ces deux régions, de nombreuses formes d’adaptation à la sècheresse ont été rencontrées dans la forêt comme la caducité des feuilles pendant la saison sèche (Commiphora famille de BURSERACEAE), la réduction des feuilles (Acacia famille de FABACEAE), la pachycaulie (Adansonia sp), la crassulescence des tiges chez les EUPHORBIACEAE et l’abondance des lianes.

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Table des matières

Introduction
Milieu d’étude
I. Localisation des zones d’études
II. Milieu abiotique
II.1. Climat
II.2. Géologie et pédologie
II.3. Hydrographie
III. Milieu biotique
III.1. Flore et végétation
III.2. Homme et ses activités
Matériels et méthodes
I. Matériels
I.1. Matériel végétal
I.2. Autres matériels
II. Méthodologie
II.1. Etude ethnobotanique
II.2. Collecte de matériel végétal
II.3. Caractérisation morphologique et biologique
II.4. Etude écologique
Résultats et interprétations
I. Caractérisation ethnobotanique
I.1. Profils des informateurs
I.2. Dénomination des Tacca au niveau local
I. 3. Perception par la population locale de la biologie et l’écologie du Tacca
I.4. Listes et critères d’identification des Tacca par les populations locales
I.5. La valeur d’importance du Tavolo
I.6. Niveau de fidélité de l’utilisation de Tacca
I.7. Différentes types d’utilisations des Tacca
I.8. Valeurs socio-économiques de Tavolo
I.9. Importance culturelle des Tacca
II. Liste des espèces de Tacca inventoriées et leur distribution
III. Caractérisation morphologique et biologique
III.1 Description du genre Tacca
III.2. Descriptions morphologique et phénologique des espèces de Tacca
III.3. Clés d’identification des espèces de Tacca des deux zones d’étude
IV. Caractérisation écologique
IV.1. Présentation des sites d’études
IV.2. Fréquence relative
IV.3. Abondance et densité des individus de chaque espèce de Tacca selon leur habitat
IV.4. Flore associée aux espèces de Tacca de Morondava et de Bongolava
Discussions et recommandations
I. Discussions
II. Recommandations
Conclusion
Bibliographie

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