Madagascar possède une richesse d’une valeur inestimable du point de vue de sa biodiversité. Plus de 92% des mammifères de l’Ile sont endémiques, tout comme 60% des oiseaux, 90% des plantes et 97% des reptiles et des amphibiens (Goodman et al., 1997) mais cette biodiversité est menacée par la destruction de son habitat. Cette destruction est due à des facteurs naturels mais le plus important est le facteur humain. La grande île a un degré d’endémicité et de diversité de primates incomparable. L’identification et l’analyse des populations sont importants pour la conservation de ces primates
Le littoral Est de Madagascar était couvert autrefois d’une bande continue de forêt du Nord au Sud. Mais à cause des exploitations légales ou quelquefois illicites, il ne reste plus actuellement que quelques vestiges isolés de forêts littorales. Or ces forêts littorales sont des sources de biens et de services car elles abritent beaucoup de richesses en faunes et en flores qui peuvent être exploitées en différentes manières. La forêt classée de Tampolo, le lieu d’inventaire, est un des sites de formation et de recherche, gérés par le Département des Eaux et Forêts de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, de l’Université d’Antananarivo, depuis 1990, en partenariat avec la communauté locale et le Ministère de l’environnement et des Eaux et Forêts. Elle est l’un des derniers vestiges de la forêt littorale orientale de Madagascar. (Ratsirarson et Goodman, 2005).
Un inventaire biologique permet d’apporter des bases de données quantitatives et qualitatives sur la biodiversité d’un habitat donné. Ces données sont très utiles pour nous aider à mieux comprendre les menaces anthropiques ou naturelles qui affectent la distribution, la densité et la diversité de ces espèces. (Ratsirarson et Goodman, 1998). Aucun autre pays n’abrite autant de primates qui ont besoin d’être conservés (Mittermeier et al, 1994). La plupart des lémuriens diurnes présentent une densité relativement faible, résultant vraisemblablement des activités humaines. (Ratsirarson et Goodman, 1998). En plus ces lémuriens diurnes attirent beaucoup de touristes qui constitue une source de revenu pour la population locale.
Présentation du milieu d’étude
Situation géographique
La NAP Tampolo est située sur la côte orientale de Madagascar, à une dizaine de kilomètres de la ville de Fenoarivo Atsinanana, qui se trouve à 100 km au Nord de Toamasina. Elle est localisée dans le District de Fenoarivo Atsinanana, et ses fokontany environnants dépendent de la commune d’Ampasina Maningory et d’Andapa II (Figure 1). Avec une superficie de 675 hectares, Sur le plan géographique, elle s’étend entre 49° 24’ 00’’ et 49° 26’ 30’’ de longitude Est ; entre 17°15’ 00’’et17°17’30’’de latitude Sud, et à une altitude de 5 à 10m au-dessus de la mer (Ratsirarson et al, 2001). La NAP Tampolo est délimitée au Nord par le lac d’eau douce de Tampolo, à l’Ouest par l’ancien tracé de la route nationale RN5A et au Sud par un layon d’exploitation aménagé à l’époque, et à l’Est par les rivages de l’Océan Indien.
Milieu abiotique
a. Climat
Le climat est de type tropical perhumide et chaud. La température moyenne annuelle est de 23°C ; le mois le plus froid est le mois de Juillet avec 19°C et le plus chaud est le mois de Décembre avec 26,5°C. La précipitation est en moyenne 3406mm de pluie par an avec 241 jours de pluies. Le mois le plus arrosé est le mois de Mars avec 516,6mm de pluie. Ces données climatiques sont issues des relevés effectués à Tampolo entre 2001 et 2011 par l’ESSA (Onjalalaina, 2014).
b. Relief et hydrographie
La forêt de Tampolo est située sur un terrain plat (Rabeson, 2001). Le plus important élément du réseau hydrographique est le fleuve Maningory qui se trouve à 4 km au Nord de la NAP. Mais le plus proche est le lac Tampolo qui, en plus de son importance en tant que réserve d’eau, constitue une source de revenus pour les riverains en fournissant les poissons qui alimentent les marchés locaux et même celui de Fénérive Est (Onjalalaina, 2014).
Milieu biotique
a. Flore et végétation
La forêt de Tampolo est une forêt dense humide sempervirente (Ratsirarson et Goodman, 1998). Elle est constituée par quatre types de forêts (Rajoelison, 1997) qui sont : la forêt littorale proprement dite, la forêt d’enrichissement, la forêt des marécages et la forêt temporairement inondée. Chaque type de forêt a sa propre caractéristique :
– Forêt littorale proprement dite : elle se définit par sa spécificité biologique de type forêt dense humide
– Forêt d’enrichissement : elle a été enrichie par des plantations d’espèces exotiques (Eucalyptus robusta et Aucoumea klaineana) ou autochtones (Intsia bijuga et Canarium madagascariensis) entre les années 1958 et 1970.
– Forêt de marécage : qui est la partie de la forêt dans les étangs plus ou moins temporaires.
– Forêt temporairement inondée : Elle se trouve dans la partie Est de la NAP et se caractérise par des arbres de taille réduite. 360 espèces végétales ont été répertoriées dans le site (Ratsirarson et Goodman, 1998) dont trois parcelles aménagées spécialement qui sont l’Orchidarium, de Palmatum et de Pandanarium.
b. Faune
Sept espèces de lémuriens se trouvent dans la NAP dont 2 diurnes et 5 nocturnes. Leur densité généralement très faible rend leur observation encore difficile (Ratsirarson et Ranaivonasy, 2002). La forêt littorale de Tampolo accueille une riche herpétofaune avec ses 56 espèces de reptiles et d’amphibiens. Ce sont des espèces de basses altitudes caractéristiques de la forêt littorale. Tampolo abrite également une avifaune très riche et diversifiée avec 64 espèces d’oiseaux recensées dont plusieurs espèces migratrices et de grands oiseaux forestiers y figurent (Ratsirarson et Goodman, 2005).
Milieu humain
Six villages avoisinent la NAP Tampolo qui sont Tanambao Tampolo, Andapa II, Mahavanona, Ambildozera, Rantolava et Antankobola. Plus de 6000 hommes habitent dans ces villages. La population de ces villages s’approvisionne en bois dans la forêt de Tampolo que ce soit pour leurs propres besoins ou pour être commercialisé à Fénerive-Est.
Le nombre de population et ménages dans les villages voisins se présentent comme suit (Source : Avertem, 2016) :
– Tanambao Tampolo : 1293 habitants et environ 220 ménages
– Andapa II : 762 habitants et environ 180 ménages
– Mahavanona : 607 habitants et environ 170 ménages
– Ambildozera : 805 habitants et environ 190 ménages
– Rantolava : 1594 habitants et environ 230 ménages
– Antankobola : 1069 habitants et environ 200 ménages.
Lémuriens diurnes
Eulemur fulvus
L’Eulemur fulvus vit dans les forêts littorales de Madagascar et dans tous les parcs nationaux et les réserves naturelles. C’est l’espèce la plus répandue de l’Ile. Son poids moyen est de 2kg. La tête et le corps mesurent à peu près 35 à 40cm de long et la queue 40 à 45cm. Il a des yeux très brillants. Le mâle est gris fauve avec une tête noire alors que la femelle est plus claire (Raharison, 2008). Leur structure sociale est variable mais ils vivent toujours en groupe (Johnson, 2007). Concernant leur régime alimentaire ils ont une diversité de nourritures mais sont de 60% à 90% frugivores (Mittermeier et al., 2010).
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Table des matières
1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS ET PROBLEMATIQUE
3. MATERIELS ET METHODES
3.1. Présentation du milieu d’étude
3.1.1. Situation géographique
3.1.2. Milieu abiotique
3.1.3. Milieu biotique
3.1.4. Milieu humain
3.2. Lémuriens diurnes
3.2.1. Eulemur fulvus
3.2.2. Hapalemur griseus
3.2.3. Taxonomie
3.3. Matériels
3.4. Méthode de travail
3.4.1. Etudes bibliographiques
3.4.2. Enquête
3.4.3. Inventaire des lémuriens
3.4.4. Etude de l’habitat
3.5. Traitement des données
3.6. Contraintes
4. RESULTATS
4.1. Enquête
4.2. Etat de l’habitat
4.3. Inventaire des lémuriens
4.3.1. Dans les transects
4.3.2. Méthode par fouille systématique
5. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATION
5.1. Discussions
5.1.1. Par rapport à la méthodologie
5.1.2. Par rapport aux résultats et vérification des hypothèses
5.2. Recommandation
6. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
Webographie