Inventaire des installations MICE dans la Broye
Les besoins des touristes d’affaires
Le genre de clients et le type de manifestation influencent les besoins. Pour les clients externes à l’entreprise, les éléments suivants sont des critères de sélection pour les rencontres : « l’image de la destination, l’accès, les infrastructures, la qualité du service, l’hébergement, le rapport qualité/prix » (De Sèze, 2012, p.9). Pour les réunions internes, les facteurs subséquents influencent le choix d’un certain lieu : « bon accès, excellente infrastructure, nourriture de qualité et saine, programme secondaire intéressant, en ligne avec l’identité de l’entreprise, bon service des fournisseurs » (Zuffi, 2017, p.30). En ce qui Corinne Bracher 10 concerne les conférences, les critères ci-dessous peuvent être décisifs pour des organisateurs : Nombre de chambres à coucher disponibles pour accueillir la majorité des participants sous un même toit, capacité maximale de l’espace de conférence (hauteur de plafond incluse), nombre de salles de conférence, mètres carrés de l’espace d’exposition, différents espaces nourriture et boissons, connaissances (anglais), professionnalisme et flexibilité du personnel, situation géographique à l’intérieur d’une destination, équipement technologique (WIFI haut débit), image de la destination (politique et sécurité), processus de responsabilité sociale (gestion des déchets, énergie verte). (Zuffi, 2017, p. 83-84). Selon Graham Hankinson (2005), les attributs clé de l’image de marque pour un touriste d’affaires sont : « environnement physique (architecture, associations historiques), activité économique, installations touristiques d’affaires, accessibilité, installations sociales (commerces, restaurants, bars), solidité de la réputation, caractéristiques des gens et taille perçue de la destination » (p.27). De manière générale, les touristes d’affaires cherchent à être efficaces. Comme le temps est précieux, le respect du programme minutieusement organisé et l’absence de temps mort sont vitaux à leurs yeux. Par conséquent, les moyens de transport doivent être rapides (Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France [CRT], 2012). 1.6. Le tourisme d’affaires dans le monde Les États-Unis étaient le premier pays à reconnaître le potentiel économique de l’industrie des rencontres professionnelles pour une destination locale. C’est en 1896 que le premier bureau des congrès et des visiteurs (CVB) a vu le jour à Détroit (Michigan). Les prochains édifices de ce genre ne se sont pas fait attendre. Alors que le nombre de constructions grandissait en Amérique du Nord, il a fallu attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que l’Europe suive la tendance. Dès les années 1960, les investissements dédiés au tourisme d’affaires ont accru partout dans le monde. En 1990, ce phénomène s’est même Corinne Bracher 11 accéléré. Des projets d’infrastructures à grande échelle ont été entrepris dans une grande partie de l’Asie, dans les anciens pays d’Europe de l’Est, tels que la Hongrie et la République tchèque, au Moyen-Orient, et dans un certain nombre de pays africains, en particulier en Afrique du Sud, et en Amérique du Sud. Les investissements sont payés par les fonds des gouvernements centraux ou locaux et/ou par les fonds du secteur public. Outre les répercussions économiques positives citées précédemment, une autre raison poussait les destinations à investir dans le tourisme d’affaires. Le prestige d’être sélectionné et choisi comme hôte d’une majeure conférence internationale semblait donner crédibilité et reconnaissance aux pays moins développés (Rogers, 2013).
Le tourisme d’affaires en Suisse
Selon le Travel & Tourism Competitiveness Index (TTCI), « la Suisse fait partie des pays les plus compétitifs du monde en matière de tourisme » (BAK Economics, 2018, p.43). En 2017, elle se positionnait au sixième rang du classement (sur 136). Les divers atouts majeurs dont elle jouit font de ce pays également un attrait pour l’industrie des rencontres professionnelles. Premièrement, la Suisse a une situation géographique centralisée en Europe et est facile d’accès. Son réseau aéronautique, qui englobe trois aéroports nationaux (Zurich, Genève et Bâle), dix aéroports régionaux, 43 champs d’aviation et 23 héliports, est un élément clé pour le développement de ce type de tourisme (Office fédéral de l’aviation civile [OFAC], 2016). Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), entre 30% et 35% des visiteurs de la Suisse utilisent l’avion comme mode de transport principal afin d’y accéder (OFAC, 2016). De plus, le réseau de transport au sol est remarquablement développé. Il est constitué de plus de 5’000 km de voies ferrées, de 1’800 km de routes nationales et 17’800 km de routes cantonales (OFS, 2017). Deuxièmement, le pays helvétique est ouvert à l’innovation et dispose de remarquables infrastructures. Le plurilinguisme et son orientation vers les prestations de service sont d’autres qualités (Dernbach, 2016). Il est évident que l’industrie des rencontres d’affaires est un secteur important pour le tourisme suisse. Selon les données récoltées par le Switzerland Convention & Incentive Bureau (SCIB), en 2015, « les meetings sont à l’origine de près d’une nuitée sur six dans l’hôtellerie » (Dernbach, 2016, p.24), soit 17.7% du nombre total de nuits passées dans les hébergements suisses. Le SCIB définit les meetings comme suit : « des événements internes organisés par les entreprises pour leur propre personnel et/ou leurs partenaires » (Dernbach, 2016, p.5). Par ailleurs, le tourisme d’affaires diminue le déséquilibre engendré par la saisonnalité du tourisme de loisirs. Les statistiques démontrent clairement que l’industrie des rencontres professionnelles suit une « saisonnalité anticyclique constante » (Dernbach, 2016, p.8). En effet, la saison haute des meetings en Suisse est définie par les mois de mars et juin, suivis de peu de mai et novembre. La période estivale (juillet et août) et celle des fêtes de fin d’année (décembre) définissent les périodes creuses du tourisme d’affaires (Dernbach, 2016). Grâce à l’étude faite par le SCIB entre 2011 et 2015, il est possible de déterminer quelques tendances suisses dans le milieu des meetings, qui témoignent d’une transformation structurelle de cette industrie (Dernbach, 2016). Comme démontré dans la figure 2 ci-après, il y a une évidente prédominance des réunions destinées aux employés et/ou à leurs partenaires d’une, voire plusieurs Corinne Bracher 14 entreprises. Les événements pour une plus grande audience, tels que les congrès et les conférences, forment une minorité. Il est à noter que les congrès ont diminué de 15% entre 2011 et 2015 (Dernbach, 2016), ce qui impacte le chiffre d’affaires, car ces manifestations rapportent d’importantes entrées d’argent.
|
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Introduction
1. Le tourisme d’affaires
1.1. Définitions
1.2. Les sous-catégories
1.3. La demande et l’offre
1.3.1. Similarités avec le tourisme de loisirs
1.4. Les répercussions économiques, sociales et environnementales
1.5. Les besoins des touristes d’affaires
1.6. Le tourisme d’affaires dans le monde
1.6.1. Les tendances du futur
1.7. Le tourisme d’affaires en Suisse
1.7.1. Statistiques et tendances
1.7.2. Répartitions régionales
1.8. Étude de cas : Développement du tourisme d’affaires au-delà des grands centres urbains.
2. Problématique et méthodologie
2.1. Contexte de l’entreprise mandante
2.2. Présentation de la région de la Broye
2.2.1. Le tourisme dans la Broye
2.3. Objectifs et question de recherche
2.4. Méthodologie
2.4.1. Méthodes utilisées
2.4.2. Limites
3. Inventaire des installations MICE dans la Broye
3.1. Infrastructures actuelles
3.1.1. Hôtels
3.1.2. Salles à grande capacité
3.1.3. Restaurants gastronomiques
3.1.4. Transports
3.2. Projets en cours et futurs
3.2.1. Aéropôle de Payerne
3.2.2. Hôtel à Estavayer-le-Lac
3.2.3. Hôtel à Avenches
3.2.4. Hôtel à Payerne
3.2.5. Récapitulation
3.3. Analyse SWOT de la Broye
4. Benchmark de la concurrence
4.1. Définition et but
4.2. Critères de sélection des concurrents
4.3. Sélection des concurrents
4.3.1. Région lac de Morat
4.3.2. Région d’Yverdon-les-Bains
4.3.3. Région lac de Bienne
4.3.4. Canton de Thurgovie Corinne Bracher 4.4. Récapitulation et bonnes pratiques
5. Les touristes d’affaires dans la Broye
5.1. Statistiques actuelles
5.2. Construction du questionnaire
5.3. Résultats
5.3.1. Définition de la demande actuelle
5.3.1.1. Profil des touristes d’affaires dans la Broye
5.3.2. Le tourisme d’affaires selon les professionnels
5.3.3. Catégorisation des participants
6. Recommandations
6.1. Hébergement
6.1.1. Optimisation des hôtels existants
6.1.2. Agrandissement des hôtels existants
6.1.3. Construction de nouveaux hôtels
6.1.3.1. Hôtels éphémères
6.1.3.2. Hôtels en construction modulaire
6.2. Développement des différents secteurs
6.2.1. Congrès, foires et salons
6.2.2. Réunions et séminaires
6.2.2.1. Offre séminaire santé
6.2.2.2. Offre séminaire vert
6.2.3. Team building et formation
6.2.3.1. Offre team building patrimoniale
6.2.4. Voyages de stimulation
6.3. Gestion
6.4. Promotion
6.4.1. Segmentation
6.4.2. Objectifs
6.4.2.1. Informatifs
6.4.2.2. Persuasifs
6.4.2.3. Rappels
Conclusion
Références
Déclaration de l’auteur
Télécharger le rapport complet