Inventaire des blattes forestières

Les insectes sont très étudiés en raison de leur impact sur la santé humaine et animale, sur les cultures et l’habitat. Ils sont caractérisés par leur abondance, leur diversité et leur étendue géographique (Kaiser, 1999). Parmi ces insectes, les blattes qui appartiennent à l’ordre des Dictyoptères et qui ont évolués à partir d’un plan de base assez simple chez les insectes : yeux à facettes non spécialisées, pièces buccales broyeuses non spécialisées et deux paires d’ailes parfois fonctionnelles. Ce sont des espèces ovipares, leur taille peut atteindre jusqu’à 60 millimètres et leur forme peut être soit aplatie, soit complètement cylindrique (Koehler & Patterson, 1987). Dans tous les cas, elles sont reconnaissables à leur tête repliée sous le corps, front en avant et bouche en arrière (Guthrie & Tindall, 1968 ; Monk & Pembrok, 1987). Elles se sont développées il y a environ 400 millions d’années dont les formes fossiles sont assez comparables aux espèces actuelles et comptent plusieurs milliers d’espèces de par le monde (Koehler & Patterson, 1987). Plusieurs espèces sont adaptées à la vie dans tous les milieux tropicaux et subtropicaux et aux milieux tempérés et d’autres espèces sont fouisseuses dans le sable des déserts (Ebling, 1978).

Les blattes sont abondantes dans les forêts, de formes très variées et largement répandues à travers le monde (Grandcolas, 1998) ; mais restent mal connues (Grandcolas, 2000). Les blattes sont des espèces omnivores, qui s’accommodent à toutes sortes de nourriture (Gordon, 1996). Dans les forêts, elles se nourrissent de débris végétaux et participent ainsi à la décomposition des feuilles et à la formation de l’humus (Habbachi, 2013). Au niveau du bassin méditerranéen Chopard (1951) a recensé 46 espèces forestières.

Seulement une vingtaine des espèces de blattes est identifiée comme des domestiques (Garfield, 1990). Les blattes domestiques que la langue populaire nomme indifféremment « cafards, bakhouche, grelou », vivent la nuit et se cachent le jour dans les endroits obscures. Leur régime est omnivore, elles ont une grande résistance au jeûne, qui peut durer plusieurs semaines, mais par contre, elles ont besoin de l’eau ce qui explique leur préférence des milieux humides (Gordon, 1996 ; Grandcolas, 1998). Les espèces les plus représentatives et les plus adaptées au voisinage de l’homme sont : Blattella germanica (la blatte germanique), Supella longipalpa (la blatte rayée) (Cornwell, 1968 ; 1976 ; Gordon, 1968 ; Guillaumin et al., 1969), Blatta orientalis (la blatte orientale) et Periplaneta americana (la blatte américaine) (Cornwell, 1968).

Inventaire des blattes forestières

Technique de récolte

Le manque d’informations concernant les blattes vivantes dans les forêts algériennes nous a conduits à faire un inventaire de ces espèces courantes que l’on peut trouver dans nos forêts. Les blattes ont été récoltées dans les pinèdes de sud algérienne dans la région de Aflou (El-Khnegue) et la région de Djelfa (Sénalba Chergui) .

La capture se fait périodiquement par fouille par une personne pendant une heure la matinée sous les pierres et dans la litière. Les individus récoltés sont mis dans des tubes en plastique remplis en alcool et emmenés au laboratoire afin d’être déterminé grâce aux clés d’identification de Chopard (1943 ; 1951) puis les résultats sont confirmés par Horst BOHN (Muséum de Collection zoologique, Munich, Allemagne).

Présentation des zones d’étude

Les zones retenues pour la récolte des blattes forestières sont celles de Aflou et de Djelfa. Les deux régions font partie des hauts plateaux du centre algérien. Sont caractérisées par un climat semi-aride avec l’existence de deux saisons, l’une sèche et chaude l’autre pluvieuse et froide.

La région de Aflou est rattachée à la wilaya de Laghouat et distante d’elle de 110 km. Cette ville est à 1400 m d’altitude et se situe au Nord-Ouest du chef lieu de la Wilaya. Elle est limitée entre 34°06’ de latitude Nord et 2°05’de longitude Est (S.A.A, 2010). Cette ville se situe sur les monts de l’Atlas saharien, au cœur de Djebel Amour (d’après le Bureau d’Etude Hydraulique et Génie Rural en 2007) (Fig.1).

La région de Djelfa est le synclinal qui occupe la partie centrale de l’Atlas Saharien. Elle s’étend sur une superficie de 32 311,71 km2 et se situe à 300 km au Sud d’Alger. Djelfa est comprise entre 34°40’ de latitude Nord et 3°15’ de longitude Est. Sa situation géographique lui confère une place privilège ; elle est limitée au Nord par Médéa et Tissemsilt, à l’Est par M’sila et Biskra, à l’Ouest par la Wilaya de Laghouat et de Tiaret et au Sud par Ouargla, El Oued et Ghardaïa (C.F.D, 2015) (Fig.1).

D’après les valeurs de la température enregistrées, la région de Aflou est plus froide que Djelfa. La température moyenne de la région de Aflou est 12,12°C, avec une valeur mensuelle minimale de -3,7°C enregistrée au mois de janvier et une valeur maximale de 35°C enregistrée en août (O.N.M.L., 2015). Par contre, dans la région de Djelfa la valeur mensuelle minimale est de 0,34°C enregistrée en janvier, la valeur maximale est de 34,8°C enregistrée au mois de juillet alors que la température annuelle moyenne est de 15,5°C (O.N.M.D., 2015).

Dans les deux régions d’étude, les pluies sont irrégulières et sont souvent sous forme d’orage. Les précipitations annuelles cumulées dépassent 300 mm par ans dans les deux régions (Tab. 2). A Aflou le mois le plus sec est août et le mois le plus humide est le mois d’avril (Tab.) (O.N.M.L, 2015). Durant les dix dernières années, environ 37 mm de précipitations enregistrée au mois de Mai dans la région de Djelfa (Tab.2) (O.N.M.D., 2015).

Le pin d’Alep (Pinus halepensis) est action de reboisement dans la région de transition entre les piedmonts encroutés de la bordure nord de l’Atlas saharien qui s’inscrit dans le grand projet du barrage vert. Cette bande de reboisement peut être considérée comme zone de transition avec la steppe arborée à Genévrier de phénicie (Juniperus phoenicea), Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus), et le chêne-vert (Quercus ilex) qui provient de la dégradation plus ou moins récente de formations forestières primitives. La zone steppique ouverte est caractérisée par une végétation buissonnante typique, avec la présence de plusieurs faciès (faciès à alfa (Stipa tenacissima), faciès à armoise blanche (Artemisia herba-alba) et faciès à sparte (Lygeum spartum) (Pouget 1980)).

Les sols de la région de Aflou sont peu humifère. Certains sont calcaires, mais la plupart sont dépourvus calcaire et donnent des sols en équilibre ou des sols insaturés sableux et légers. Dans le sud de la région les formations sableuses du tertiaire continental représentent un aquifère intérieur lorsqu’elles atteignent une épaisseur importante (Stamboul, 2004). Selon Pouget (1980), le réseau hydrographique de faible vitalité s’organise en système endoréique dont les eaux de ruissellement sont collectées au moment des pluies. Les principaux oueds occupant la zone d’étude sont :
– À l’Ouest de Aflou, Oued Sebgag reçoit en aval plusieurs affluents pour former Oued Touil.
– Au Sud-Est de Aflou, Oued Seklafa constitue l’affluent le plus important de l’Oued M’Zi.
– Nord-occidentale du Djebel Amour, Oued Sidi Naceur.

La région de Aflou se caractérise par une diversité faunistique importante. Cela a été prouvé par la réalisation des travaux des services de la conservation des forêts en 2008. Parmi la faune sauvage la plus importante on trouve: Lièvre, Sanglier, Herisson, Gerboise, Perdix, Pigeon, Tourterelle, Grive, Merle noir, Lezard, Camillen commun…etc.

La forêt de Sénalba Chergui (Djelfa) :
La forêt de Sénalba Chergui est située à 6 kilomètres au Nord-Ouest de la ville de Djelfa, comprise entre 34° 36′-42′ Nord et 3° 0′-12′ Est (C.F.D., 2015). La forêt de Sénalba Chergui s’étend sur une grande superficie 20 000 ha ; le plan de gestion divise la forêt en 12 séries, chaque série en parcelles et chaque parcelle en sous parcelle. La forêt de Sénalba a une altitude moyenne de 1250 m. Les monts de Sénalba Chergui font partie de la chaine des monts d’Ouled-Nail qui constitue la partie centrale de l’Atlas Saharien (Benchrif, 2010) (Fig.5). L’essence végétale principale de la forêt est le pin d’Alep alors que les essences secondaires sont le chêne-vert, le Genévrier oxycèdre (présente 10% du couvert végétal) et la végétation spontanée qui est très abondante (l’alfa (Stipa tenacissim), le romarin (Rosmarinus tounefortii), turbith (Globularia alypum) et Cistus libanotis). Le sol existant calcimorphe, il est peu profond de type rendzine (B.N.E.F., 1983). La forêt de Sénalba est traversée par un grand Oued principal avec un courant d’eau constant pour une partie de l’année et par de très nombreux Oueds secondaires secs pendant presque toute l’année (Touil, 2005). L’hydrographique est constitué de nombreuses chaabets déversant dans trois directions :
– De l’Ouest vers l’Est : pour alimenter Oued Djelfa.
– De l’Est vers l’Ouest : pour alimenter Oued Oumerdjanie.
– Du Sud vers l’Est : pour Oued El Meguesmat et Oued Amgar.

La faune de la région de Djelfa est constituée par plusieurs espèces, parmi les espèces les plus répandues : la perdrix gambra, le lièvre, le sanglier, le chacal, le renard, le chat sauvage, la gazelle de cuvier, la genette, la caille des blés, le pigeon ramier et la tourterelle des bois (R.C.D, 2002).

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Table des matières

1. Introduction
2. Matériel et Méthodes
2.1. Les blattes
2.2. Inventaire des blattes forestières
2.2.1. Technique de récolte
2.2.2. Présentation des zones d’étude
2.2.3. Les indices écologiques
2.2.4. Analyse en composantes principales (ACP)
2.2.5. Etude de l’habitat naturel des blattes
2.3. Inventaire des blattes urbaines
2.3.1. Technique de récolte
2.3.2. Les sites urbains
2.3.3. Exploitation des résultats
2.4. Etude toxicologique
2.4.1. Blattella germanica (Linnaeus, 1767)
2.4.2. Elevage
2.4.3. Azadirachtine
2.4.4. Peganum harmala
2.4.5. Elevage des adultes isolé
2.4.6. Traitement
2.4.7. Etude du comportement sexuel
Effet du traitement sur l’attractivité sexuelle
Effet du traitement sur les séquences du comportement sexuel
2.4.8. Analyse statistique des données
3. Résultats
3.1. Inventaire des blattes forestières
3.1.1. Les indices écologiques
3.1.2. Analyse en composantes principales (ACP)
3.1.3. Etude de l’habitat naturel des blattes
3.2. Inventaire des blattes urbaines
3.2.1. Les indices écologiques
3.3. Etude toxicologique
3.3.1. Effet de l’Azadirachtine sur la mortalité de B. germanic
3.3.2. Effet des extraits aqueux des fleurs de P. harmala sur la mortalité de B. germanica
3.3.3. Etude du comportement sexuel
Effet du traitement sur les séquences du comportement sexuel
Effet de l’Azadirachtine (0,5 µg/ml)
Effet de l’extrait aqueux des fleurs de P. harmala (700 µg/ml)
Effet du traitement sur l’attractivité sexuelle
Effet de l’Azadirachtine (0,5 µg/ml)
Effet de l’extrait aqueux des fleurs de P. harmala (700 µg/ml)
4. Discussion
5. Conclusion
6. Références bibliographique
Résumé
Abstract

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