Introduction au développement

Introduction au développement

Principes

Plusieurs principes de la discipline positive rejoignent, entre autres, la pensée de deux pédagogues, Carl Rogers et Maria Montessori.
En discipline positive, un élément revient souvent : l’empathie. Cette dernière fait partie des trois attitudes fondamentales de Carl Rogers, docteur en psychologie et professeur à l’université. Grâce à l’empathie, nous pouvons essayer de comprendre ce que vit l’enfant. La congruence et le non-jugement sont les deux autres attitudes fondamentales que ce professeur cite. L’authenticité de l’adulte est également importante en discipline positive tout comme le respect mutuel. Rogers parle également d’accorder une considération positive inconditionnelle aux enfants, c’està-dire de les accepter tel qu’ils sont sans avoir de préjugés. En discipline positive et en autodiscipline on retrouve cela dans l’idée que l’enfant a besoin d’avoir un sentiment d’appartenance au groupe, d’être accepté et important pour le groupe, les parents, les EDE… (M. Luisier, communication personnelle [cours de pédagogie], 2016)
Certaines idées fortes de Maria Montessori peuvent également être mises en lien avec la discipline positive. Tout d’abord, un des rôles de l’adulte pour Montessori était d’aider l’enfant à développer son autonomie grâce à un environnement préparé et adapté, en laissant du libre choix aux enfants et en laissant l’enfant être acteur de son développement. On retrouve le fait d’encourager l’autonomie des enfants en discipline positive ainsi qu’en autodiscipline. Montessori parle également de l’importance de tenir compte des besoins des enfants. En discipline positive, le fait d’avoir créé un lien fort avec l’enfant et l’utilisation de l’écoute active permettent, entre autres, de mieux connaître les besoins profonds de l’enfant et donc de pouvoir y répondre. (M. Luisier, communication personnelle [cours de pédagogie], 2016) Etablir un lien.Pour pouvoir influencer positivement un enfant, il faut tout d’abord avoir créé un lien avec ce dernier. Or, ce n’est pas en punissant et humiliant un enfant que l’on établit une relation saine avec lui. Le lien est créé si un sentiment d’appartenance, de valeur ainsi que de la confiance lient l’adulte et l’enfant. (Nelson, 2014, p.46) De plus, cela montre à l’enfant qu’il a de l’importance aux yeux de l’adulte (Nelson et al., 2018, p.119). Pour ce faire, adultes et enfants doivent changer leur vision des erreurs afin 14 de les percevoir comme des opportunités de progression. De plus, l’adulte doit faire confiance aux enfants, les écouter, les prendre en compte et les impliquer dans la vie du groupe. Enfin, les adultes doivent permettre aux enfants de comprendre lesconséquences qui peuvent découler de leurs choix. (Nelson et al., 2018, p.118-119).Selon la troisième personne que j’ai interviewée, si on ne crée pas ce lien d’abord, « tout ce qu’on essaie de mettre en place par-dessus ne servira à rien » (communication personnelle [Entretien], 4 septembre 2018). Cela rejoint, en effet, ce que dit la théorie sur la discipline positive : le lien est essentiel et tant qu’il n’est pas créé, on ne pourra pas éduquer l’enfant (Nelson, 2014, p.46).
Je suis entièrement d’accord avec cette affirmation. J’ai pu le voir en stage ; avant de pouvoir intervenir auprès des enfants, j’ai toujours eu une période d’adaptation pendant laquelle nous apprenions à nous connaître en créant un lien. Sans cela, les enfants n’auraient pas eu confiance en moi et auraient certainement été déstabilisés.
Attention, je ne dis pas que dès que le lien est créé, tout fonctionne parfaitement ! je trouve juste que sans ce lien il est impossible d’aller plus loin dans l’éducation des enfants.

Communiquer de façon respectueuse

Dans la discipline positive, il est essentiel d’utiliser une communication respectueuse afin de prendre soin de la relation entre l’enfant et l’adulte. La valorisation de leurs capacités et leurs idées leur montre que l’on croie en eux et consolide la relation. (Nelson, 2014, p.134-144)
Pour que le respect règne, il est essentiel de se rappeler que l’enfant n’est pas un adulte, ce qui signifie qu’il n’a pas toujours la maturité nécessaire pour adopter un comportement adéquat face à une situation. L’adulte devrait comprendre et accepter le fait que l’enfant puisse avoir un point de vue différent du sien. L’enfant se sent donc accepté et respecté. (Nelson et al., 2018, p.135-144).L’enfant doit, lui aussi, respecter l’adulte. En effet, pour avoir une communication respectueuse, il faut que ce soit mutuel. Chacun doit donc avoir confiance en lui et en autrui ainsi que reconnaître non seulement les points forts et faibles des autres mais également les siens. De plus, faire preuve d’empathie permet de se mettre à la place de l’autre et de comprendre ses ressentis. (Nelson, 2014, p.227-228)

Faire respecter les règles

L’enfant a besoin d’un cadre de vie stable et réfléchi ; d’avoir des repères. Cela participe à sa sécurité affective. Les règles sont essentielles pour permettre à l’enfant d’apprendre à se comporter de manière acceptable en société. En discipline positive, les adultes impliquent les enfants dans leur élaboration et leur mise en place. Il est intéressant de commencer par parler et réfléchir avec eux de celles dont nous avons besoin, dans quel but, ainsi que comment faire pour les suivre. Les enfants sont donc considérés comme étant importants et sont responsabilisés s’ils peuvent participer à leur conception. Ils les respecteront plus facilement. Pour les plus jeunes, les parents vont décider seuls des règles. Quand un enfant transgresse, le parent peut utiliser les questions de curiosités (cf. point 2.3.7, outils) et rappeler la règle à l’enfant. Ainsi l’adulte agit de manière ferme et bienveillante, point nécessaire pour qu’une discipline soit positive. (Nelson, 2014, p.42-44).
Les enfants testent parfois les limites des adultes. Ils le font car ils ont besoin de savoir jusqu’où ils peuvent aller, jusqu’où leur comportement reste acceptable. D’une fois qu’ils le savent, ils peuvent s’adapter les prochaines fois. Dans le fond, les enfants veulent apprendre à se limiter seuls, en toute autonomie. (Gordon, 2013b, p.203-205)
Je pense que le fait d’allier bienveillance et fermeté dans notre réponse face à un comportement inapproprié d’un enfant l’encourage à faire mieux la fois suivante.

Encourager

« Encourager, c’est savoir se centrer sur les forces et les ressources de l’enfant afin que le versant positif transforme notre regard jusqu’à occuper tout l’espace. »
L’important est donc de se focaliser sur l’évolution de l’enfant plutôt que de viser un idéal. Les enfants ont besoin de temps pour assimiler et intégrer les différents apprentissages. Les adultes doivent le comprendre et laisser ce temps aux enfants.
On ne peut pas tout apprendre d’un seul coup, c’est un processus qui dure toute la vie. (Nelson, 2014, p.235)

Développer l’autonomie

Permettre aux enfants de faire des choix, de s’impliquer dans la vie du groupe et de participer aux décisions développe leur sens des responsabilités et leur autonomie.
Bien sûr, il faut que les options des choix soient respectueuses et encadrées afin qu’elles conviennent à l’adulte. Toutefois, il est également intéressant de laisser l’enfant apporter ses suggestions, il sera d’autant plus motivé ! (Nelson, 2014, p.391- 393)
L’adulte doit faire preuve d’empathie sans pour autant faire à la place de l’enfant. Par contre il peut lui donner des renseignements qui l’aideront à réaliser ce défi. Pour ce faire, nous pouvons utiliser la formule « c’est parfois utile de ». Par exemple, quand un enfant a de la peine à faire son puzzle, on peut lui dire : c’est parfois utile de commencer par les bords. (Faber & Mazlish, 2012, p.198-200)
Il est également intéressant de montrer aux enfants que des ressources extérieures (infirmière scolaire, bibliothécaire, internet…) sont disponibles pour l’aider. L’enfant pourra se tourner vers eux et donc se prendre en main dans certaines situations. (Faber & Mazlish, 2012, p.203)
Enfin, plutôt que de toujours dire non aux enfants et donc de leur paraître comme rentrant dans un rapport de force, nous avons plusieurs alternatives qui leur permettent de faire preuve d’autonomie : leur donner des renseignements, faire preuve d’empathie ou décrire le problème. (Faber & Mazlish, 2012, p.206-207)
Il faut également savoir s’adapter aux besoins et intérêts des enfants, parfois aussi suivre leurs initiatives (communication personnelle [Entretien], 16 août 2018). On voit ici que l’autonomie peut être également liée au fait d’impliquer les enfants. Je trouve qu’il est important de suivre les besoins et intérêts des enfants, dans la mesure du possible bien entendu. Cela demande encore une fois d’avoir créé un lien avec l’enfant afin de reconnaître ses besoins et de savoir ce qui l’intéresse. Quant au fait de ne pas dire non à ses initiatives, je trouve cela génial. De ce que j’ai pu voir lors de mes stages, le fait de partir des idées des enfants et de leurs initiatives les implique, les motive et les rend fiers. De plus, je trouve qu’il faut du courage, mais aussi de la confiance en soi et envers les autres pour oser proposer ses idées. Il est clair que l’on ne peut pas toujours suivre les initiatives des enfants mais dans ces cas-là, je trouve qu’il faudrait valoriser la démarche et expliquer à l’enfant pourquoi son idée n’est pas réalisable à ce moment-là. Les astuces citées dans la théorie, comme donner des renseignements ou faire preuve d’empathie peuvent tout à fait être utilisés dans ce genre de situation.

Se centrer sur le positif

Chaque situation, même problématique, est une opportunité d’apprentissage pour l’enfant si l’adulte arrive à la voir comme telle. Avec cette vision positive, l’adulte s’énervera moins. Il préférera trouver un moyen de transformer un comportement inapproprié en permettant à l’enfant d’en tirer des connaissances. (Nelson, 2014, p.403)

Faire confiance aux enfants

Dans la même idée, on devrait partir du principe que chacun agit comme il le fait car il croit bien faire. Tous les enfants veulent se sentir importants, appartenir au groupe et réussir. Si on se retrouve face à un comportement inapproprié, c’est sûrement que l’enfant n’a pas pris le bon chemin pour atteindre son objectif mais cela ne veut pas dire qu’il voulait mal faire. Cela signifie simplement qu’il n’a pas encore les outils, les connaissances et la maturité nécessaire pour résoudre son problème autrement. A nous de l’aider à y parvenir. (Nelson, 2014, p.405).

Exprimer de l’attention bienveillante (amour inconditionnel)

En discipline positive, tout comme en autodiscipline, la notion d’acceptation est très importante et aide à créer un lien solide. Nelson (2014), confirme :
Faire passer le message d’amour inconditionnel (parents) ou d’attention bienveillante (enseignants) est l’essence même de ce qui construit le lien, dans la fermeté et la bienveillance. Le message ou l’acte qui permet la connexion est souvent ce qui inspire le changement et tourne résolument l’enfant vers les solutions et vers demain. (p.409)
L’enfant a besoin de savoir qu’il a de la valeur pour l’adulte et qu’il sera toujours accepté par ce dernier peu importe ce qu’il fait. (Nelson, 2014, p.406)

Objectifs mirages

En discipline positive, on pense qu’il est vraiment essentiel de changer notre vision afin de voir les comportements inappropriés comme seul moyen que l’enfant a trouvé pour exprimer son besoin d’appartenance. (Nelson, 2014, p.152-153).
Il faut être prêt à accepter que l’adulte a une part de responsabilité quant au comportement de l’enfant, ce qui permet à l’adulte de se remettre en question, de modifier ses réactions par rapport à l’enfant et donc d’aider l’enfant. De plus, les comportements inappropriés sont des opportunités d’apprentissage si nous les transformons comme telles. (Nelson, 2014, p.11-113).
Pour Nelson et al. (2018), quand un enfant a un comportement inapproprié, cela signifie qu’il est découragé. Son but ou « objectif mirage » peut être « accaparer l’attention, avoir le pouvoir, prendre une revanche, confirmer sa croyance d’incapacité ». Ce sont donc ces objectifs qui poussent l’enfant à agir de façon inappropriée. (p.91)
Quand l’objectif mirage de l’enfant est d’accaparer l’attention, il perturbe le groupe, interrompt les autres ou fait l’intéressant. L’adulte est agacé par ces comportements mais, pour y répondre au mieux, il doit chercher à comprendre ce qui se cache derrière cet objectif : l’enfant a besoin qu’on le remarque et qu’on l’implique. L’adulte peut, pour y remédier, prendre un moment avec l’enfant pour trouver une façon acceptable de demander cette attention. Pour prévenir ces comportements, l’adulte peut utiliser le temps dédié ou proposer à l’enfant de s’impliquer dans certaines situations. (Nelson et al., 2018, p.96).
Quand un enfant provoque, cherche à prendre le contrôle des autres ou conteste tout ce que dit l’adulte, il est fort possible qu’à travers ses comportements il cherche à dire qu’il veut aider, qu’il veut pouvoir faire des choix. On est ici dans l’objectif mirage « prendre le pouvoir ». Quand cela arrive, il est important de ne pas se battre ou céder mais plutôt de prendre un temps de pause. L’adulte peut aussi donner un pouvoir positif à l’enfant par exemple en lui demandant de l’aide. Par exemple, si un enfant provoque l’adulte car il ne veut pas participer au rangement, l’adulte peut lui proposer d’être le chef du rangement de l’espace dînette. L’enfant sera encouragé a ranger et son besoin de pouvoir sera comblé. Pour éviter ce genre de comportements, il faut proposer aux enfants de s’impliquer, les laisser faire des choix et développer le respect mutuel. (Nelson et al., 2018, p.96) Ce qui est important ici est de préserver la relation (Nelson, 2014, p.120).
Vient ensuite l’objectif mirage « prendre une revanche », au travers duquel l’enfant cherche à dire qu’il souffre. Il se comporte donc de manière blessante, abusive ou encore grossière. Bien que l’adulte puisse se sentir blessé, il devrait avant tout consolider la relation en validant les émotions de l’enfant et chercher à savoir de quoi il se venge. Si l’adulte est en cause et que des excuses ont lieu d’être, il doit les faire.
Il peut également apprendre à l’enfant à s’excuser. Il est important que l’adulte soit honnête dans ses paroles. Il est aussi important de trouver une solution avec l’enfant pour résoudre le problème. (Nelson, 2014, p.121). Cela peut, par exemple, se faire grâce à la méthode sans perdant (cf. point 2.3.6, outils). Le fait de développer une relation de confiance avec l’enfant, de parler en utilisant le pronom « je » plutôt que le « tu » et de montrer à l’enfant qu’il a de l’importance pour nous prévient ce type de comportements.
Le dernier objectif mirage est « confirmer sa croyance d’incapacité ». Il se manifeste chez l’enfant par du retrait, de l’indifférence, du pessimisme. Face à lui, l’adulte peut se sentir démuni et inefficace. Mais par ce comportement l’enfant cherche à dire à l’adulte de ne pas le lâcher. Rappeler à l’enfant ses succès, lui montrer dans quoi il est fort, lui faire part de la confiance que l’on a en lui sont de bonnes solutions dans ce genre de cas. Comme moyens de prévention, on trouve le fait de donner des responsabilités à l’enfant, lui faire savoir que l’on croit en lui ou encore apprendre aux enfants que la perfection n’est pas le but recherché. Toutes ces astuces vont aider l’enfant à développer une meilleure estime de lui. (Nelson et al., 2018, p.96)

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Table des matières
1 Introduction
1.1 Thématique traitée
1.2 Problématique
1.3 Objectifs de la recherche
1.4 Question de recherche
2 Développement
2.1 Introduction au développement
2.2 Méthodologie
2.3 Recherche
2.3.1 Education
2.3.2 Coéducation
2.3.3 Rôle de l’EDE
2.3.4 Pouvoir de l’adulte
2.3.5 Discipline
2.3.6 Autodiscipline
2.3.7 Discipline positive
3 Conclusion
3.1 Résultats
3.2 Limites du travail
3.3 Réflexions
3.4 Perspectives
4 Table des références

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