Intoxication
L’intoxication est une maladie provoquée par l’action de poisons sur l’organisme, soit d’origine endogène(auto-intoxication) soit d’origine exogène. Le poison pénètre dans l’organisme humain de différentes manières :
-par voie orale en cas d’ingestion
-par voie parentérale en cas de d’injection
-par voie transcutanée à travers la peau
-par voie respiratoire en cas d’inhalation
-par pénétration dans l’œil
Le produit toxique peut-être naturel, d’origine chimique, alimentaire ou médicamenteuse.
Les produits caustiques forts
Ce sont des acides ou des bases fortes qui se présentent sous forme de solutions concentrées plurimolaires, de cristaux ou paillettes solides. Les solutions sont caractérisées :
-par un pH égal ou inférieur à 1 pour les acides
-par un pH égal ou supérieur à 12 pour les bases.
Le formol concentré à 35% et certains acides faibles concentrés doivent être considérés comme des caustiques forts
Topographie des lésions digestives
-Les substances acides sont constituées de solutions très fluides et très diffusibles et provoquent, en cas d’ingestion de quantité variant de 30 à 100ml, des lésions prédominant au tiers inférieur de l’œsophage et à l’estomac. Dans le cas d’ingestion massive, supérieur à 100ml, les lésions atteignent le duodénum, vire le jéjunum, et sont souvent étendues aux organes de voisinage médiastinaux et abdominaux par diffusion immédiate.
-Les substances basiques, du fait de leur plus grande viscosité qui favorise le contact prolongé avec les muqueuses, provoquent en cas d’ingestion inférieure à 50ml, des lésions le plus souvent limitées à l’oropharynx et à l’œsophage supérieur ou moyen, alors que une ingestion massive est responsable d’une atteinte oesogastrique diffuse à prédominance antrale.
Les bases fortes
a)-La soude caustique : Elle dissout les protéines, saponifie les graisses et permet une pénétration lente et profonde du produit. La thrombose des vaisseaux sous sereux du territoire brûlé aggrave la lésion tissulaire et favorise la diffusion extra digestive du processus caustique.
b)-L’ammoniaque liquide : Elle provoque des lésions hémorragiques sans topographie préférentielle. Les risques des lésions pulmonaires, hépatique et neurologique peuvent survenir lors d’intoxication massive avec inhalation de vapeurs
Complications précoces
-Perforation oesophagienne associée ou non à des brûlures trachéobronchiques
-Perforation gastroduodénale avec ou sans brûlure pancréatique ou splénique
La fibroscopie oesogastroduodénale
Elle constitue l’élément essentiel du bilan initial et doit être réalisée avant la 6 ème heure après stabilisation de l’état clinique du malade. Elle est indiquée également chez le patient asymptomatique ainsi que chez l’enfant pour lequel l’anamnèse est peu fiable. Dans 10 à 15% des cas, il existe des brûlures oesophagiennes sans brûlure buccale.[3] Elle permet de confirmer l’existence de lésions oesophagiennes, gastriques ou duodénales et de préciser leur gravité selon la classification lésionnelle de DI COSTANZO complétée par THYBO CHRISTESEN ET ANDREONI
La fréquence de l’intoxication
D’après les résultats de l’étude, la fréquence mensuelle de l’intoxication est sensiblement stable. Cependant, on a remarqué une légère augmentation le mois de janvier avec 13% de cas enregistrés ainsi qu’au mois de septembre, 17%. D’après des études faites par de nombreux auteurs, un accroissement du taux d’intoxication est constaté d’année en année, cela est aussi retrouvé dans les études effectuées à Madagascar. A Antanarivo, de 1976 à 1983, 112 cas d’ingestions caustiques ont été révélés. De 1985 à 1995, les produits caustiques ont généré 460 cas d’intoxication. A Antsirabe, il y a une progression à la hausse avec 113 cas détectés en 1996 contre 21 cas en 1986.[2] Cette flambée d’intoxication est probablement en rapport avec l’évolution de l’industrialisation visant à améliorer le confort de l’individu par l’utilisation des produits caustiques dans plusieurs domaines et au conditionnement défectueux de ces produits. Dans les pays étrangers, la fréquence de l’intoxication par ingestion caustique reste stable. Ainsi, en France, elle représente 20 à 30% des appels téléphoniques des Centres Antipoison avec prédominance infantile.[40] Aux Etats-Unis, les Centres Antipoison recensent environs 26.000 cas d’ingestions caustiques par an dont 17.000 enfants.[34] Les intoxications par ingestion de caustique se voient à tout âge avec un pic de fréquence entre 21 à 30 ans soit 40% de cas enregistrés. Une étude faite par Rahantarisoa en 2001 a également montré ce même résultat.[2] En France, dans la région parisienne, la moyenne d’âge est de 30 ans.[45] En Algérie, la tranche d’âge la plus touchée est celle de 16 à 25 ans.[44] Concernant le sexe, il y a une prédominance masculine avec 76 % de cas contre 61.1% selon l’étude de Rahantarisoa. Par contre, en Algérie, les intoxications par ingestion de caustique se voient, le plus souvent, chez le sexe féminin dans 78,7% de cas.[44] Les intoxications par ingestion de caustique touchent le groupe d’activité professionnel. Le taux est sensiblement égal sans différence statistiquement majeure. En effet, il n’y a pas de parallélisme entre la fréquence des intoxications et la profession.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1-DEFINITION
1.1-Intoxication
1.2-Les produits caustiques
2-HISTORIQUE
3-CLASSIFICATION DE PRODUITS CAUSTIQUES
3.1-Les produits caustiques forts
3.2-Les produits caustiques moyens
4-PHYSIOPATHOLOGIE
4.1-Topographie des lésions digestives
4.2-Aspect histologique des lésions
4.2.1-Les acides forts
4.2.2-Les bases fortes
4.2.3-Les oxydants
4.3-Evolution histologique des lésions digestives
4.4-Les lésions associées
5-ETUDE CLINIQUE
5.1-Symptomatologies cliniques
5.2-Les complications
5.2.1-Complications précoces
5.2.2-Complications tardives
5.3-Les examens paracliniques
5.3.1-Bilans biologiques
5.3.2-Imageries
5.3.3-Examens endoscopiques
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1-OBJECTIF
2-MATERIELS ET METHODES
2.1-Materiels
2.1.1-Recrutement de patients
2.1.2-Séléction de patients
2.2-Méthodologie
2.2.1-Type de l’étude
2.2.2-Paramètre de l’étude
2.2.3-Analyse statistique
3-RESULTATS DE L’ETUDE
3.1-Fréquence de l’intoxication
3.1.1-En fonction du mois
3.1.2-En fonction de l’âge
3.1.3-En fonction du sexe
3.1.4-En fonction de l’activité professionnelle
3.1.5-En fonction de la circonstance
3.1.6-En fonction du produit ingéré
3.1.7-En fonction des examens complémentaires
3.1.8-En fonction du degré d’intoxication
3.1.9-En fonction de l’évolution
3.2-Fibroscopie des lésions
3.2.1-Dans les premières 24 heures
3.2.2-Au delà de 24 heures
3.3-Degré d’intoxication
3.3.1-Selon l’âge
3.3.2-Selon le sexe
3.3.3-Selon la profession
3.3.4-Selon la nature du produit ingéré
3.3.5-Selon la quantité du produit ingéré
3.4-Etude de produits caustiques ingérés
3.4.1-Selon l’âge
3.4.2-Selon le sexe
3.4.3-Selon l’activité professionnelle
3.4.4-Selon la circonstance
3.5-Geste de désintoxication
3.5.1-Selon l’âge
3.5.2-Selon le sexe
3.6-Etude de circonstance de l’intoxication
3.6.1-Selon l’âge
3.6.2-Selon le sexe
3.6.3-Selon l’activité professionnelle
3.7-Evolution
3.7.1-Selon l’âge
3.7.2-Selon le sexe
3.7.3-Selon l’activité professionnelle
3.7.4-Selon le produit en cause
3.7.5-Selon le degré de l’intoxication
3.7.6-Selon la durée d’hospitalisation
3.7.7-Selon les circonstances
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS, SUGGESTIONS
1-DISCUSSION
1.1-La fréquence des intoxications
1.2-Les circonstances de l’intoxication
1.3-Les examens complémentaires
1.4-Le degré d’intoxication
1.5-Les produits caustiques
1.6-Les désintoxications
1.7-L’évolution
2-SUGGESTIONS
2.1-Prévention
2.2-La création de Centre antipoison
2.3-L’amelioration de la prise en charge
2.3.1-La prise en charge extra hospitalière
2.3.2-La prise en charge hospitalière
2.3.3-La prise en charge des séquelles
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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