DEFINITION
Les pesticides à effet cholinergique sont des produits capables d’inhiber l’acétylcholinestérase (ACE) des tissus du système nerveux, l’ACE est un enzyme responsable de la désactivation de l’acétylcholine (AC) en empêchant son accumulation aux jonctions synaptiques tout en la rendant disponible pour de nouvelles stimulations des récepteurs cholinergiques.
Quand la quantité d’AC accumulée dans les jonctions synaptiques atteindra un certain niveau, il y aura une stimulation excessive des récepteurs de l’acétylcholine. Ces pesticides à effet cholinergiques sont principalement de type:
– Carbamate
– Organophosphoré .
L’ACETYLCHOLINE
L’acétylcholine est synthétisée dans le cytoplasme de la terminaison nerveuse à partir de l’ACETYL COA et de la CHOLINE. Il est stocké dans les vésicules présynaptiques avec des ions H+, Mg++, Ca++ et de l’ATP.
LES POLES D’ACTION DE L’ACETYLCHOLINE
L’acétylcholine est un neuromédiateur chimique qui intervient sur quatre pôles d’actions :
➤Au niveau du système nerveux central (SNC)
➤Au niveau du système nerveux autonome (SNA) parasympathique (terminaison post ganglionnaire),
➤Au niveau des synapses ganglionnaires du SNA parasympathiques et sympathiques
➤Au niveau de la jonction neuromusculaire (plaque motrice).
LES PRINCIPALES ETAPES DE SYNTHESE
L’acétylcholine est synthétisée en deux étapes :
1° Formation de l’Acétyl Coenzyme A selon la réaction suivante :
Acétate + Coenzyme A → AcCoA
2° Formation de l’AC à partir de la choline grâce à une choline acétylase ou choline acétyl transférase.
AcCoA + Choline → Acétylcholine
L’acétylcholine est stockée dans les vésicules, puis libérée après exocytose dans la fente synaptique pour se lier aux récepteurs post synaptiques. L’arrêt de la communication se fait par hydrolyse dû à l’acétylcholinestérase.
LES RECEPTEURS DE L’ACETYLCHOLINE
Les récepteurs cholinergiques sont :
➤Les récepteurs muscariniques se trouvant à la terminaison des fibres parasympathiques en contact avec les viscères et les glandes endocrines.
➤Les récepteurs nicotiniques se trouvant au niveau de la plaque motrice (jonction neuromusculaire) et des relais ganglionnaires des fibres parasympathique et sympathique.
➤Les récepteurs synaptiques se trouvant essentiellement au niveau du système nerveux central.
LES CHOLINESTERASES
Les cholinestérases sont des enzymes responsables de l’hydrolyse de l’acétylcholine en choline et acide acétique. Ils sont de deux types :
➤les acétylcholinestérases ou cholinestérases vraies sont des enzymes qui hydrolysent spécifiquement l’acétylcholine. Elles se trouvent dans les cellules nerveuses, les hématies et les muscles.
➤les pseudocholinestérases sont des enzymes non spécifiques. Elles hydrolysent l’acétylcholine et d’autres esters et se trouvent notamment au niveau du système nerveux central, du plasma et de différents organes comme le foie ou l’intestin.
PHARMACOTOXICOLOGIE DES PESTICIDES CHOLINERGIQUES
les Organophosphorés
Ils sont très liposolubles, très peu hydrosolubles. Leur résorption peut être digestive, cutanée, et pulmonaire. Ils traversent facilement la barrière hémato-encéphalique. Ils subissent un métabolisme hépatique initial par action des oxydases, hydrolase et transférase. C’est une phase d’activation indispensable à la toxicité. Leur élimination est rénale sous forme de métabolites non toxiques à 80 90%, après 48h.
les Carbamates
Ils sont hydrosolubles, peu liposoluble et rapidement oxydables. Ses métabolites sont dégradés en oximes et nitriles et qui seront décomposés en aldéhydes, en acides, et en alcools. Ils sont d’élimination urinaire.
Mécanismes d’action des pesticides à effets cholinergiques
Mécanismes principaux
Ils inhibent l’activité des CE :
➤Phase 1 : Phase de phosphorylation des CE avec formation de complexe PC-ENZYME avec inactivation fonctionnelle réversible et accumulation de l’AC, la régénération de l’enzyme est possible (par réactivation).
➤Phase 2 : Phase de déalkylation, il y a formation de liaison covalente quasi-irréversible, c’est le vieillissement de l’enzyme, l’activité fonctionnelle imposant une nouvelle synthèse.
Les carbamates diffèrent des organophosphorés par le fait qu’ils sont des inhibiteurs réversibles des acétylcholines ; l’activité enzymatique tend à revenir à la normale en moins de 24 heures.
Autres mécanismes d’action
❖Phosphorylation de la NTE (neuropathy, target, estérase), du SNC et des lymphocytes avec polyneuropathies retardées ou post intervallaire.
❖Inhibition des récepteurs GABA et stimulation des récepteurs au NMDA lors d’intoxication sévère ou surtout intoxication par NOP, entrainant un déséquilibre entre systèmes inhibiteur-excitateur, avec lésions cérébrales et crises convulsives persistantes.
❖L’élimination (urinaire en majorité) est rapide, quasiment complète en 2 à 3 jours après.
❖L’absorption est orale.
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Table des matières
INTRODUCTION
ETUDE PROPREMENT DITE
I – METHODOLOGIE
I.1. CADRE D’ETUDE
I.2.MATERIELS ET METHODES
I. 2.1-Recrutement des patients
I. 2.2-Critères d’inclusion
I. 2.3-Critères d’exclusion
I. 2.4-Paramètres d’étude
I. 3.MODALITES D’ANALYSE
II- RESULTATS
II.1.EPIDEMIOLOGIE
II. 1.1 -Fréquence d’hospitalisation
II.1.2.-Répartition selon le sexe et l’âge
II.1.3-Fréquence des enfants hospitalisées pour intoxication aux PC
II.1.4 .les différents modes d’admissions
II.1.5-Répartition selon la distance par rapport au centre de toxicologie
II.1.6 Répartition selon la présentation des produits
II. 2-TOXICO-CLINIQUE ET DIAGNOSTIQUE
II.2.1- Le motif d’intoxication
II.2.2- La dose supposée ingérée
II.2.3 Les Signes Cliniques à l’entrée
II.2.3.1 Les différents symptômes à l’entrée
II.2.3.2- Les signes oculaires
II.2.3.3- Les signes muscariniques
II.2.3-4- Les signes nicotiniques
II.3- ASPECTS DE LA PRISE EN CHARGE
II.3.1- Délai de prise en charge
II.3.2- Les gestes extrahospitalière
II.3.3-Les Produits utilisés en phase pré hospitalière
II.3.4- Les gestes d’urgences
II.3.5- Traitements spécifiques
II.3.6- Les adjuvants thérapeutiques
II.4 .ASPECTS EVOLUTIFS
II.4.1- Les complications cliniques au cours de l’hospitalisation
II.4.2- Les aspects évolutifs pendant le séjour à l’hôpital
II.4.3 -Issue des patients hospitalisés
II.4.4 – La durée d’hospitalisation
COMMENTAIRE ET DISCUSSIONS
I .ASPECTS EPIDEMIO-CLINIQUES
I.1 Fréquence
I.2 Mode d’admission
I.3 Fréquence selon âge et sexe
I.4 Fréquence selon la distance par rapport au Centre de Toxicologie HJRA
II -ETUDES TOXICOCLINIQUE ET DIAGNOSTIQUE
II.1 Selon le motif d’intoxication
II-2 Les signes d’alerte
II-3 Etat à l’entrée
II-4 Les signes de complication pendant l’hospitalisation
III – LES ASPECTS THERAPEUTIQUES
III.1– Le délai de prise en charge
III. 2 – Prise en charge pré-hospitalière
III.3-Prise en charge a l’accueil
III. 4- Suivis thérapeutiques pendant l’hospitalisation
IV-EVOLUTION
IV.1-La durée de séjour
IV.2 – La réponse thérapeutique
CONCLUSION