INTOLERANCE A L’EXERCICE CHEZ LES CHEVAUX D’ENDURANCE

INTOLERANCE A L’EXERCICE CHEZ LES CHEVAUX D’ENDURANCE

Aspects biomécaniques

Le système musculo-squelettique doit tolérer des conditions hostiles de terrain et une activité prolongée. De nombreuses forces s’appliquent sur les différentes structures des membres lorsque le pied se pose sur une surface irrégulière, fréquente lors des raids équestres. La résistance et la malléabilité des tissus musculo-squelettiques du cheval d’endurance sont acquis au cours d’un programme d’entraînement spécifique. La conformation de l’athlète joue un rôle important sur les forces dynamiques appliquées. Bien qu’une conformation adéquate soit souhaitable pour la compétition à haut niveau, elle ne garantit pas cependant l’efficacité métabolique.

Pour consommer le moins d’énergie possible, la foulée du cheval en déplacement doit être synchronisée et régulière. Durant le déplacement, lorsque le sabot entre en contact avec le sol, l’impact est transformé en énergie dans toutes les directions (68). Selon sa nature, le sol absorbe plus ou moins d’énergie, transférant au membre une force proportionnelle. Les surfaces dures absorbent peu d’énergie donc les forces appliquées sur les pieds, les os et les articulations sont importantes ; cependant, l’énergie se propage rapidement sur l’ensemble du membre et le mouvement est bref. D’autre part, les surfaces souples absorbent plus d’énergie, les tendons sont alors sollicités davantage : le mouvement est ainsi prolongé ce qui nécessite un coût en énergie supérieur. Ces deux situations sont fréquemment rencontrées au cours d’un même raid donc les systèmes métabolique et musculosquelettique des chevaux d’endurance doivent s’adapter aux conditions extrêmes sans être victimes de lésions ni fatigue. Les différents tissus qui composent le système musculo-squelettique varient et s’adaptent en réponse à des facteurs internes et externes tels que la nutrition, les hormones, la mise en condition et les programmes d’entraînement.

La charge mécanique appliquée sur les os a un effet ostéogènique proportionnel à la charge elle-même (32). La densité osseuse, l’élasticité et la résistance à la tension sont des qualités développées au cours de la mise en condition (58). Des galops rapides augmentent la formation de corticale osseuse et la diversité de travail effectué et de terrains utilisés permet le développement d’un os plus massif (53). Les tendons et ligaments jouent un rôle primordial dans la mobilisation et la stabilisation des articulations ainsi que dans le stockage de l’énergie élastique. La résistance à la tension des tendons et ligaments augmente avec l’exercice (69). Une fatigue des fibres tendineuses peut se produire lors d’efforts répétés de grande intensité avec apparition de microtraumatismes au sein de ces structures tissulaires (38).

Les principales causes de boiteries

Les boiteries chez les chevaux d’endurance sont la plupart du temps liées à des pieds malsains ou mal ferrés (61). Elles sont généralement mises en évidence en début de course. Des pieds asymétriques peuvent prédisposer à une charge anormale sur les articulations, les ligaments, les tendons et les os nécessitant ainsi des mouvements et des efforts compensatoires du cheval. Lorsque l’intensité de l’effort ou de la charge est supérieure à la tolérance de l’animal, des lésions temporaires ou permanentes peuvent apparaître. Ceci peut également se produire chez les jeunes chevaux d’endurance lors du passage à un programme d’entraînement intensif. Les contusions de la sole sont fréquentes en raison des sols durs et irréguliers des courses et ce problème est souvent résolu par l’utilisation de fers à plaques (68).

La desmite du ligament suspenseur du boulet, le syndrome naviculaire et l’arthropathie dégénérative sont communément observés chez les chevaux d’endurance. Une boiterie qui apparaît au tout début d’une course peut indiquer soit un problème orthopédique chronique soit une atteinte récente non encore soignée. Les myosites en début de course ne sont pas rares. Une myosite est suspectée lorsque la foulée est raccourcie, la fréquence cardiaque, le temps de récupération et le tonus musculaire sont augmentés ; le cheval peut avoir transpiré abondamment et une myoglobinurie peut être observée (55).

Les boiteries identifiées en milieu et en fin de course sont souvent associées à un terrain dur, des pieds malsains, des pertes électrolytiques ou une mauvaise gestion du cheval par son cavalier. En effet, la compétition d’endurance implique le couple cavalier-cheval où le cavalier peut occasionner une boiterie de sa monture si sa position en selle est asymétrique ou lorsqu’il est fatigué. Un temps froid ou la pluie favorisent l’apparition de crampes en l’absence de protection adéquate ( par exemple couvrir les muscles gluteus avant le contrôle vétérinaire).

Thermorégulation et appareil circulatoire

La déshydratation est préjudiciable pour les athlètes d’endurance. Au cours de l’exercice, de grands volumes sanguins sont nécessaires aux muscles pour les échanges gazeux rapides, l’approvisionnement en substrats énergétiques et l’élimination des déchets métaboliques (41). L’hyperthermie entraîne une tachycardie donc une augmentation du flux sanguin périphérique superficiel nécessaire aux échanges thermiques. Certains chevaux s’essoufflent plus vite par temps chaud et humide. Ces animaux ont une fréquence cardiaque (FC) plus élevée que la moyenne mais leur temps de récupération (=temps nécessaire pour retrouver la FC initiale) est normal malgré cette « inversion » (i.e., la fréquence respiratoire est supérieure à la fréquence cardiaque). Dans ce cas, il est recommandé de prendre la température rectale et de confirmer la capacité du cheval à contrôler l’hyperthermie et la déshydratation. Les taux de lactates sanguins augmentent en réponse aux demandes énergétiques importantes de la thermorégulation (37).

Ainsi, les modifications des paramètres sanguins peuvent diminuer les déperditions de chaleur et altérer l’efficacité des tissus les plus sensibles . Un exercice intense peut entraîner une baisse du flux sanguin dans certaines zones comme le tube digestif induisant l’apparition de coliques (23). Lors d’une déshydratation durable, la viscosité sanguine augmente donc la perfusion des organes vitaux et des muscles est réduite : cet état peut s’accompagner d’une baisse de l’activité motrice, d’un moindre besoin en énergie et d’une diminution de la transpiration. Si ces premiers signaux d’alerte ne sont pas décelés, l’épuisement peut survenir rapidement. L’état d’hydratation peut être évalué par un examen physique, la quantité de sueur produite, le degré de dépression et l’anorexie.

Les substrats énergétiques

Le glucose et la matière grasse peuvent être utilisés de manière simultanée au cours de l’effort d’endurance (figure 3) mais leur ratio d’utilisation dépend de l’intensité et de la durée de l’exercice aussi bien que de la condition physique de l’animal (33), (59). La fatigue musculaire peut survenir lors d’une diminution des réserves de glycogène ou d’une accumulation d’acide lactique dans le muscle pendant l’exercice. Les chevaux présentent habituellement des réserves importantes de glycogène dans le muscle. Cependant, lors des compétitions d’endurance, le glycogène musculaire peut diminuer de 50% à 100% d’où l’apparition de la fatigue (59). Ainsi, il est important de nourrir l’athlète pendant la course et pendant les périodes de récupération pour lui donner la possibilité de renouveler une partie de l’énergie consommée tout au long de l’épreuve.

Un contrôle vétérinaire bref et objectif est réalisé à chaque période de récupération. Pendant l’exercice, la concentration en glucagon augmente et on note paradoxalement une baisse de la concentration plasmatique en glucose car ses précurseurs tels que le lactate, le pyruvate et le glycérol interviennent préférentiellement dans la glycogénogenèse hépatique (36).

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : INTOLERANCE A L’EXERCICE CHEZ LES CHEVAUX D’ENDURANCE
A . LES BOITERIES
1 . Aspects biomécaniques
2 . Les principales causes de boiteries
3 . Le rôle de l’entraînement
4 . La douleur : détection et conséquences
B . LES PERTES HYDRO-ELECTROLYTIQUES VIA LA THERMOREGULATION
1 . Thermorégulation et sudation
2 . Thermorégulation et fonction respiratoire
3 . Thermorégulation et appareil circulatoire
4 . Les pertes électrolytiques associées à la thermorégulation
4 . 1 . Le sodium
4 . 2 . Le potassium
4 . 3 . Le calcium
4 . 4 . Le magnésium
4 . 5 . Le chlore et les bicarbonates
C . LES PERTES ENERGETIQUES ET L’ACTIVITE MUSCULAIRE
1 . Les substrats énergétiques
2 . Le rôle de l’alimentation
3 . Les fibres musculaires et leur adaptation à l’exercice
D . LA FATIGUE ET LE METABOLISME MUSCULAIRE
1 . Les lactates et le pH musculaire
2 . Les ions dans le métabolisme musculaire
3 . La beta-oxydation des acides gras
4 . La chaîne respiratoire mitochondriale
5 . Les signes de fatigue
E . LES LIMITES RESPIRATOIRES A L’EXERCICE
F . LES LIMITES CARDIOVASCULAIRES A L’EXERCICE
1 . Les facteurs influençant la fréquence cardiaque
2 . Intérêt du monitoring cardiaque
3 . La récupération cardiaque
4 . Les effets de la mise en condition p
G . LE SURENTRAINEMENT
Deuxième partie : REGLEMENTATION ET PLACE DU VETERINAIRE DANS LES RAIDS EQUESTRES D’ENDURANCE
A . OBJET DU REGLEMENT ET CHAMP D’APPLICATION
B . LES DIFFERENTES EPREUVES
1 . Définition
2 . Classification des épreuves
3 . Epreuves nationales
4 . Qualifications et classements
5 . Organisation des épreuves
C . LES CHEVAUX
1 . Documents à produire
2 . Conditions d’âge
D . LES CONTROLES VETERINAIRES
1 . Les vétérinaires présents en compétition
1.1 . La commission vétérinaire
1.2 . Le vétérinaire de service ou traitant
1.3 . Les vétérinaires préleveurs
1.4 . Les vétérinaires d’équipe
1.5 . Les vétérinaires privés
2 . Le suivi vétérinaire
2.1. Les contrôles vétérinaires
2.2. Les différents examens
3.L’ examen cardiaque
3.1. Les normes
3.2. Le test de Ridgway
3.2.1. Principe et réalisation du test
3.2.2. Interprétation
4.L’examen des allures
5.Contrôles des chevaux initial, intermédiaire(s) et final
5.1. Avant l’épreuve
5.2. Pendant l’épreuve
5.3. Contrôle final
E.PRINCIPALES ENTITES PATHOLOGIQUES RENCONTREES AU COURS DES RAIDS EQUESTRES D’ENDURANCE
1.« Coup de chaleur »
2.Myopathies
2.1. Etude clinique
2.2. Etiologie
3.Troubles rénaux
3.1. Etiologie
3.2. Conséquences
4.Flutter diaphragmatique synchrone
4.1. Etude clinique
4.2. Etiologie chez le cheval d’endurance
5.Coliques
6.Fourbure
6.1. Etude clinique
6.2. Etiologie
7.Syndrome du cheval épuisé
8.Boiteries
Troisième partie : ETUDE STATISTIQUE SUR LES PERFORMANCES DES CHEVAUX D’ENDURANCE EN 2001
A.DEFINITIONS
B.MATERIEL ET METHODES
C.RESULTATS
1 . Représentation des chevaux lors des épreuves d’endurance de l’année 2001
2 . Variation des taux d’élimination
3 . Les motifs d’élimination
4 . Etude des performances des chevaux par catégorie
D.DISCUSSION
1 . Analyse des résultats
2 . Discussion
CONCLUSION
ANNEXES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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