Les indicateurs de la sécurité alimentaire
Actuellement les indicateurs destinés à évaluer l’état de la sécurité alimentaire sont regroupés sous la dénomination « Systèmes d’information et de cartographie sur l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité » (SICIAV). Evidemment, ces indicateurs ont évolué au cours du temps, en fonction de l’évolution du concept de la sécurité alimentaire. Jadis, les indicateurs de la sécurité alimentaire sont uniquement des indicateurs macroéconomiques; et encore aujourd’hui, ils restent marqués par cette prédominance. Ainsi, pour définir l’aspect de la sécurité alimentaire, la FAO continue à utiliser en priorité les sept indicateurs élaborés par le Sommet mondial de l’alimentation de 1975 qui ne donnent qu’une idée de la disponibilité alimentaire en termes macroéconomiques et à un niveau mondial, à partir de données agrégées. A savoir :
1. Les stocks céréaliers mondiaux en pourcentage des tendances de la consommation céréalière mondiale ;
2. Le rapport entre les disponibilités et les besoins des cinq grands exportateurs de céréales (qui mesure la capacité des cinq principaux pays exportateurs de céréales à satisfaire la demande d’importations de blé et de céréales secondaires) ;
3. Les stocks de clôture en pourcentage d’utilisation totale pour les principaux exportateurs de céréales ;
4. Les variations de la production céréalière en Chine, en Inde et dans la CEI (Communauté des Etats Indépendants) ;
5. Les variations de la production céréalière dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), à savoir environ 80 pays en développement considérés comme les plus vulnérables aux fluctuations des approvisionnements alimentaires et des cours internationaux ;
6. Les variations de la production céréalière dans les PFRDV, à l’exception de la Chine et de l’Inde (qui ont une forte incidence sur le niveau de l’indicateur 5.)
7. Les mouvements des prix à l’exportation des principales céréales.
Une simple analyse nous permet d’affirmer que ces indicateurs laissent de côté l’aspect qualitatif et individuel de la sécurité alimentaire. En tenant compte de ces faits, 7 indicateurs tels des indicateurs microéconomiques, cherchant à évaluer la situation de l’alimentation, l’accès des plus démunis aux ressources alimentaires (PNB par habitant, part de la population vivant sous le seuil national de pauvreté, etc.), ainsi que l’état de santé et la qualité de la nutrition sont ajoutés lors de la 26èmesession du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) l’an 2000. Cette évolution a été inspirée à partir de la dernière définition en 1996. Il s’agit des indicateurs suivants :
1. Le pourcentage de la population sous-alimentée ;
2. La disponibilité énergétique alimentaire moyenne par personne (DEA);
3. La part des céréales, des racines et tubercules dans la DEA totale (afin d’évaluer la qualité du régime alimentaire moyen d’une population : un pourcentage élevé souligne un régime peu diversifié et donc assez pauvre, et une probabilité plus forte de sous-alimentation chez un grand nombre de personnes ainsi nourries) ;
4. L’espérance de vie à la naissance (qui mesure l’accès aux denrées alimentaires et leur bonne utilisation nutritionnelle) ;
5. La mortalité des enfants de moins de cinq ans ;
6. La Proportion d’enfants de moins de cinq ans présentant une insuffisance pondérale ;
7. Le pourcentage d’adultes ayant un indice de masse corporelle8 (IMC) < 18,5
Profil de consommation alimentaire ou Food Consumption Score (FCS)
Le profil de la consommation alimentaire des ménages ou Food Consumption Score (FCS) a été mesuré à travers la diversité de la consommation alimentaire, la fréquence de la consommation alimentaire sur une période de sept jours et le poids nutritionnel de chaque groupe alimentaire. Les différents groupes alimentaires consommés devraient assurer les apports caloriques et protéiques nécessaires aux membres des ménages. Les ménages ont été classés ensuite en 3 catégories suivant la valeur de leur score :
• ménage classé comme « pauvre » (FCS ≤ 21). C’est un ménage qui consomme quotidiennement un seul aliment de base (riz, manioc ou maïs) avec des denrées d’origine végétale (brèdes ou légumes).
• ménage classé comme « limite » ou « modéré » (FCS compris entre 21,5 et 35). En plus de l’aliment de base, il y a un début de diversification alimentaire avec la consommation de brèdes, fruits, haricots, huile et sucre et, quelquefois, de viande.
• ménage classé comme « Bon » (FCS supérieur à 35). Il consomme l’aliment de base tous les jours. Les huiles et le sucre sont consommés fréquemment. Les légumineuses assurent l’apport adéquat en acides aminés essentiels. Les légumes sont consommés 3 à 4 jours par semaine. L’alimentation est plus diversifiée avec au moins 2 produits d’origine animale consommés trois à quatre jours par semaine ou du lait presque tous les jours.
Caractéristiques des ménages enquêtés
Les caractéristiques des ménages enquêtés sur les deux zones ne sont pas identiques. Pour le Fokontany Ambohimandroso appartenant à la commune rurale d’Ambavahaditokana, un ménage comporte en moyenne 4.49 personnes. On y observe une proportion peu élevée (10%) de ménages de grande taille (7 personnes ou plus). Les femmes dirigent presque la majorité des ménages bénéficiaires (80%) du Fokontany. Cette proportion assez élevée provient qu’elles se trouvent obligées d’occuper le poste occuper le poste de chef de ménage du fait que leurs maris ne sont plus membres du ménage. La majorité des chefs de ménages est divorcé ou veuf (60 % des ménages bénéficiaires). Les ménages du Fokontany se caractérisent également par la disponibilité des produits vivriers et par des niveaux de revenu faible. Environ 56 % des ménages ont déclaré avoir un revenu mensuel inférieur à 100.000 Ariary. Seulement 6% des ménages perçoivent mensuellement un montant supérieur ou égal à 100.000 Ariary. Dans ce Fokontany, les ménages dirigés par les hommes ont en général un revenu plus élevé que ceux dirigés par une femme. Quant au Fokontany Andohatapenaka appartenant à la commune urbaine d’Antananarivo, un ménage comporte en moyenne 5.25 personnes. La proportion de ménages de grande taille (7 personnes ou plus) dans ce Fokontany est presque le même que celle du Fokontany d’Ambohimandroso. On observe une moindre différence sur le nombre des femmes et le nombre des hommes chefs des ménages bénéficiaires. Ceci est dans le fait que la majorité des hommes chefs des ménages dans ce Fokontany n’ont pas d’emplois fixe. La majorité des chefs de ménages est en union libre (46 % ou plus des ménages bénéficiaires). La majorité des ménages du Fokontany n’ont pas de stocks des produits vivriers et se caractérisent également par des niveaux de revenu faible qui sont presque identiques que ceux du fokontany d’ambohimandroso. Dans ce Fokontany, les ménages dirigés par les hommes ont en général un revenu presque égal à celui des ménages dirigés par une femme. (Tableau n° 07 et Annexe Tableau n° 05).
Impact sur l’environnement (impact 08)
Nous allons prendre le cas du microprojet « curage canal Andohatapenaka » pour illustrer les impacts sur le secteur environnemental de la réhabilitation et/ou amélioration des infrastructures communautaires. Le microprojet consiste à curer un canal d’évacuation des eaux usées. Avant le microprojet, ce canal était totalement hors usage, il était devenu plus qu’un dépotoir. Cette situation a engendré beaucoup d’effets négatifs sur l’environnement du milieu dont les plus souvent rencontrés par la population sont: la pollution de l’air par des mauvaises odeurs, et lors de la saison de pluie les ordures débordent sur les bords de la route. Après le curage, les populations se sentent plus à l’aise qu’auparavant et affirmant que :
– les mauvaises odeurs ont diminuées rendant ainsi une vie propre et saine à la population ;
– il n’y aura plus de débordement vers les voies d’accès lors de la période de pluie.
Nombre des ménages bénéficiaires directs par rapport au nombre des ménages touchés par l’insécurité alimentaire Si nous optimisons notre visions en supposant que les nombres de travailleurs atteint le maximal (150 personnes) pour chaque microprojet, alors le nombre des bénéficiaire pour les 50 microprojets déjà réalisés, sera égale à 7500 ménages, soit 19.21% des personnes touchés par l’insécurité alimentaire dans la région.
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Table des matières
Dédicace
Remerciements
Préface
Acronymes
Index des tableaux
Index des graphiques
Approches méthodologiques
1. Données à collecter
2. Justification, choix et description du site d’études
3. Méthode de collecte des données et des informations
4. Méthodologie d’analyse des données
Introduction générale
Chapitre I : « LE CADRE CONCEPTUEL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE »
I.I. CONTEXTE HISTORIQUE ET DEFINITION
I.I.1. Termes spécifiques rencontrés en sécurité alimentaire
I.I.2. Evolution du concept de définition
I.I.3. Etat actuel de la sécurité alimentaire dans le monde
I.II. LES ACTEURS ET LES OUTILS D’EVALUATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
I.II.1. Les acteurs en sécurité alimentaire
I.II.2. Les indicateurs de la sécurité alimentaire
I.III. APPORT DE LA SECURITE ALIMENTAIRE SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE LOCAL
I.III.1. Concept et définition du DL et du DEL
I.III.1.1. Définitions de quelques mots utiles autour du DL et DEL
a. Le mot « Développement »
b. Le mot « local »
I.III.1.2. Les concepts du DL et DEL
a. Concept et définition du développement local
b. Concept et définition du développement économique local
I.III.2. Rapport entre DL et SA
Chapitre II : « L’INSECURITE ALIMENTAIRE A MADAGASCAR »
II.I. CONTEXTE HISTORIQUE
II.I.1. Evolution de la situation économique et de l’insécurité alimentaire à Madagascar
II.I.2. Etat actuel de la sécurité alimentaire à Madagascar
II.I.2.1. Pourcentage des ménages touchés par l’insécurité alimentaire
II.I.2.2. Mécanisme de survie adopté par les ménages en insécurité alimentaire
II.II. L’INSECURITE ALIMENTAIRE DANS LA REGION D’ANALAMANGA
II.II.1. Insécurité alimentaire au niveau des ménages
II.II.1.1. Profil de consommation alimentaire ou Food Consumption Score (FCS)
II.II.1.2. Accessibilité alimentaire au niveau des ménages
II.II.2. Profil des ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire et estimation de l’effectif de la population requérant de l’assistance
Chapitre III : « LES PROJETS FID ET PSAR »
III.I. PRESENTATION GENERALE DU FID
III.I.1. Raison d’être
III.I.2. La structure de gouvernance du FID
a. Le Conseil d’Administration
b. La Direction Générale
c. La Direction Inter Régionale Antananarivo
III.I.3. Raison social
III.I.4. Evolution du crédit du FID
III.II. LES PROJETS FID ET PSAR
III.II.1. Contexte Général
III.II.2. Les Composantes
III.II.3. Les indicateurs du projet PSAR
III.II.4. Mode opératoire
Chapitre IV : « ANALYSE DE LA CONTRIBUTION DU FID EN PROJET DE SECURITE ALIMENTAIRE »
IV.I. ZONE D’INTERVENTION
IV.II. TYPE DES MICROPROJETS
IV.III. MODE DE REALISATION
Chapitre V : « IMPACTS DIRECTS »
V.I. IMPACTS DIRECTS SUR LES MENAGES VULNERABLES
V.I.1. Caractéristiques des ménages enquêtés
V.I.2 Analyse temporelle de la situation économique des ménages avant, pendant et après le projet
V.I.2.1 Variation de la source de revenu des chefs de ménages
V.I.2.2. Variation du montant de revenu des chefs des ménages lors de l’injection monétaire faite par le FID
V.I.2.3. Effet de la variation de montant de revenu sur la consommation alimentaire
a. Niveau et profil de consommation alimentaire des ménages sans l’apport du microprojet
b. Variation du niveau et profil de consommation des ménages avec l’apport du microprojet
b. Variation du niveau et profil de consommation des ménages avec l’apport du microprojet
c. Elasticité de la consommation par rapport au revenu
V.II. IMPACT SUR L’AGENCE D’EXECUTION
Chapitre VI : « IMPACTS INDIRECTS »
VI.I. IMPACTS DE LA REHABILITATION ET/OU AMELIORATION DES INFRASTRUCTURES COMMUNAUTAIRES
VI.I.1. Impact sur le secteur agricole
VI.I.2. Impact sur l’environnement
VI.II. MODIFICATION DES MENTALITES, DES HABITUDES ET PRATIQUES DE LA POPULATION
VI.III. GENERALISATION DES RESULTATS
VI.III.1. Nombre des ménages bénéficiaires directs par rapport au nombre des ménages touchés par l’insécurité alimentaire
VI.III.2. Généralisation de la variation de niveau de revenu des ménages
VI.III.3. Généralisation des effets de l’augmentation du niveau de revenu
VI.III.4. Généralisation des impacts de la réhabilitation et/ou amélioration des infrastructures communautaires de base
Conclusion générale
Recommandations
Références bibliographiques
OUVRAGES
RAPPORTS ET REVUES
DOCUMENTS ADMINISRATIFS
WEBOGRAPHIES
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