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HYPOTHESE SECONDAIRE
L’importance que les femmes accordent ร ce phรฉnomรจne dรฉpend de l’รฉducation qu’elles ont reรงue de leurs parents et du milieu dans lequel elles รฉvoluent. Si c’est une famille ou les valeurs traditionnelles prรฉdominent, la femme sera plus apte ร adhรฉrer ร la reprรฉsentation ยซย faru-rabย ยป.
Si cette croyance traditionnelle demeure toujours dans la culture sรฉnรฉgalaise, c’est parce qu se trouve contenue dans la socialisation. Ce sont des valeurs traditionnelles transmises de gรฉnรฉration en gรฉnรฉration par le biais de l’รฉducation.
HYPOTHESES TERTIAIRES
Les femmes sont celles qui croient le plus ร ce phรฉnomรจne parce qu sont les principales victimes de la reprรฉsentation ยซย faru-rabย ยป.
D’aprรจs la croyance il y’a รฉgalement des femmes-gรฉnies ou corro-rab destinรฉes aux hommes. Toutefois, comme hypothรจse nous avanรงons l’idรฉe selon laquelle les hommes n’accordent pas tellement d’importance ร ces croyances que ce soit celle du ยซย faru-rabย ยป pour la femme ou celle du corro-rab pour l’homme. Mรชme s’ils font des rรชves d’ordre intime, ils trouvent que c’est normal pour un homme.
Si nous avons tenu ร faire une รฉtude sur la reprรฉsentation ยซย faru-rabย ยป ou amant-gรฉnie, c’est pour trouver les rรฉponses ร toutes les questions que nous nous posions sur ce phรฉnomรจne, questions qui demeuraient sans rรฉponses.
Notre choix a รฉtรฉ guidรฉ par le dรฉsir de voir un peu plus clair dans ce mystรจre. Nous avons รฉtรฉ pendant longtemps intriguรฉe par ce sujet.
Quand nous รฉtions petite nous en entendions parler par les grandes personnes, mais nous n’en avions aucune idรฉe.
A l’adolescence, c’รฉtait plutรดt nous qui en parlions avec nos camarades et chacune disait ce qu’elle en savait.
Nous avons รฉgalement constatรฉ que le faru-rab n’est pas un sujet plaisant dont on discute avec les hommes ou avec les grandes personnes. Il demeure tabou tout en รฉtant une rรฉalitรฉ pour de nombreux sรฉnรฉgalais.
Si nous avons dรฉcidรฉ de faire cette รฉtude sur la reprรฉsentation ยซย faru-rabย ยป c’est pour mesurer l’impact de cette croyance sur la sociรฉtรฉ et non pas pour รฉtudier le ยซย faru-rabย ยป en tant que tel qui est une notion purement abstraite.
Nous chercherons ร avoir sur cette question la position des femmes, des hommes, des guรฉrisseurs, des hommes religieux.
Nous n’essayerons pas de prendre position. Nous tenterons tout au long de notre รฉtude d’รชtre le plus possible objective, tache qui s’avรจre difficile car nous somme femme et sรฉnรฉgalaise. Toutefois nous ferons cette รฉtude tout en tentant de demeurer le plus possible observatrice et narratrice. Nous exposerons le problรจme tel qu’il se prรฉsente aux femmes, aux scientifiques, aux chefs religieux, aux guรฉrisseurs. Notre objectif sera de rรฉunir les diffรฉrentes approches pou bien saisir le problรจme.
APPROCHE CENERALE DU CONCEPT RAB
Le concept de reprรฉsentation occupe aujourd’hui une place importante dans de nombreuses disciplines telles que la psychologie, la psychologie sociale, l’Histoire, la sociologie, la psychanalyse, les sciences politiques etc.โฆ
La philosophie et la psychologie l’ont dรฉfinie comme รฉtant l’une des formes de l’activitรฉ symbolique visant ร rendre prรฉsent un objet absent.
C’est une perception, une image mentale dont le contenu se rapporte ร un objet du monde dans lequel vit le sujet, cet objet pouvant รชtre une image, un concept etc.
La sociologie en a donnรฉ la dรฉfinition suivante : << Elle est toujours dรฉfinie par un contenu : informations, images, normes et modรจles, opinions, croyances, attitudes, valeursโฆTous ces รฉlรฉments se rapportent un objet, individus, faits de sociรฉtรฉ, mรฉcanismes politiques ou รฉconomiques. Une reprรฉsentation est aussi de maniรจre insรฉparable la reprรฉsentation de quelqu’un (individu, collectif, famille, groupe, classe) lui-mรชme en rapport avec d’autres sujets. >>
Suivant cette dรฉfinition, nous avons donc des reprรฉsentations sociales ou culturelles et รฉgalement des reprรฉsentations de type individuel.
Les reprรฉsentations sociales recouvrent l’ensemble des croyances et des opinions qui sont produites et partagรฉes par les individus d’un mรชme groupe ร l’รฉgard d’un objet social donnรฉ.
Les reprรฉsentations sociales sont gรฉnรฉralement qualifiรฉes ยซย de connaissance de sens communย ยป ou de ยซย thรฉories naรฏvesย ยป. Toutefois ces ยซย thรฉories naรฏvesย ยป s’opposent ร celles des scientifiques et des experts dans le sens ou elles ne sont pas basรฉes sur la rationalitรฉ.
Les reprรฉsentations sociales interprรจtent la rรฉalitรฉ qui nous entoure tout en entretenant avec elle des rapports de symbolisation pour ensuite lui attribuer des significations.
Durkheim a donnรฉ ร la notion un statut sociologique. Dans un article publiรฉ dans la revue de mรฉtaphysique et de morale en 1898, il avance que : << les reprรฉsentations collectives sont considรฉrรฉes comme un objet d’รฉtude autonome>>, il y expose รฉgalement la spรฉcificitรฉ de la pensรฉe collective par rapport ร la pensรฉe individuelle.
D’aprรจs Durkheim les reprรฉsentations collectives rรฉsultent d’une force impersonnelle, anonyme et diffuse qui รฉmane de la sociรฉtรฉ elle-mรชme, tandis que les reprรฉsentations individuelles ont pour fondement la conscience de chacun. Elles sont particuliรจrement sensibles au changement et peuvent รชtre affectรฉes mรชme par de faibles variations intervenant dans l’environnement physique ou social du sujet.
CONCEPT FARU-RAB OU AMANT-GENIE
Faru-rab est un mot composรฉ wolof. Il est formรฉ de faru dรฉrivรฉ de far qui veut dire amant et de ยซย rabย ยป qui dans sa signification premiรจre signifie animal. Toutefois il peut avoir d’autres connotations telles que gรฉnie, esprit.
Au Sรฉnรฉgal, le wolof est une langue propre a l’ethnie Wolof et lรฉbou, toutefois elle demeure la langue nationale, autrement dit celle en principe qui doit รชtre parlรฉe par tous. Cela n’exclut pas l’existence d’autres langues parlรฉes par d’autres ethnies telles que le sรฉrรฉre, le pulaar, le Diola, le mandingue etc.โฆ
Mรชme si l’appellation n’est pas la mรชme pour des raisons liรฉes ร une variance des langues suivant les ethnies, le contenu devrait รชtre le mรชme partout.
En franรงais nous lui avons donnรฉ la dรฉfinition d’amant gรฉnie. Notre choix a รฉtรฉ guidรฉ par le fait que nous avons jugรฉ cette traduction plus adaptรฉe et surtout plus comprรฉhensive. Toutefois lors de notre enquรชte nous avons rencontrรฉ d’autres appellations du faru-rab telles que mari de la nuit, esprit impur, Asmodรฉe, esprit incube, esprit nocturne, mari spirituel etc.โฆ
Passons maintenant au contenu de la reprรฉsentation. D’aprรจs la croyance, le faru-rab est un esprit mรขle qui aprรจs avoir jetรฉ son dรฉvolu sur une femme devient son compagnon invisible son ombre. ยซย Ilย ยป se manifeste ร elle de diffรฉrentes maniรจres : il commence ร apparaรฎtre dans ses rรชves pour ensuite se manifester dans sa vie en intervenant dans sa vie affective, en lui dictant ses attitudes, ses rรฉactions, en jouant sur sa santรฉ et en influenรงant le dรฉroulement de sa vie.
Le concept faru-rab sert ร l’interprรฉtation de beaucoup de phรฉnomรจnes intervenant dans la vie de la femme, phรฉnomรจnes qui ne rรฉpondent pas ร son statut de femme : le cรฉlibat, le veuvage, les difficultรฉs liรฉes ร la fรฉconditรฉ, l’instabilitรฉ dans le mรฉnage Etc.โฆ
D’aprรจs la croyance il y a รฉgalement l’existence des corro-rab qui sont des esprits femmes, elles sont destinรฉes aux hommes et agissent sur eux de la mรชme maniรจre que les faru-rab sur les femmes.
Dans notre รฉtude nous nous en tiendrons au faru-rab pour une dรฉlimitation de notre sujet.
PHASE EXPLORATOIRE
Dans la recherche sociologique, la phase exploratoire occupe une place importante. C’est la premiรจre dรฉmarche ร faire pour avoir un premier aperรงu de l’รฉtude ร faire.
Dans la phase exploratoire, il y’a la recherche documentaire et la recherche exploratoire informelle.
LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Dans notre tentative de recherche documentaire, nous nous sommes heurtรฉe ร un champ plutรดt restreint. Les รฉcrits concernant notre sujet sont limitรฉs pour ne pas dire inexistants. L’unique document que nous avons trouvรฉ et qui se rapporte directement ร notre sujet est un รฉcrit de six pages du professeur Babakar Diop, document intitulรฉ <<Etat maniaque, rab et structure oedipienne. >> Nous avons trouvรฉ ce dossier au centre de documentation du centre hospitalier universitaire de Fann, plus prรฉcisรฉment dans le dรฉpartement de psychiatrie.
Dans ce centre de documentation, nous avons รฉgalement trouvรฉ des documents se rapportant au concept rab (cf. bibliographie)
Dans notre tentative de recherche documentaire, nous avons senti la nรฉcessitรฉ de nous documenter sur certains thรจmes qui pouvaient nous aider car se rapportant ร notre sujet. Parmi ces thรจmes nous avons le surnaturel, le sacrรฉ, la religion, l’animisme, les reprรฉsentations, la socialisation. Nous avons trouvรฉ les documents ร la bibliothรจque universitaire de l’UCAD (Cf. bibliographie)
Nous nous sommes รฉgalement beaucoup inspirรฉe de nos cours d’anthropologie de la licence intitulรฉs<<Magie et Religion>> et de notre cours de socialisation de la maรฎtrise.
Aprรจs nos recherches dans les centres de documentation et ร la bibliothรจque universitaire, nous avons fait des recherches sur Internet concernant les reprรฉsentations, les croyances, le culte des rab, le culturalisme.
Pour la documentation auditive, nous suivions rรฉguliรจrement une รฉmission sur une station F.M. animรฉe par un cรฉlรจbre guรฉrisseur. Cette รฉmission nous a permis de nous plonger dans le problรจme, car les femmes appelaient pour raconter leur expรฉrience personnelle du faru-rab et le guรฉrisseur donnait des explications.
LA RECHERCHE EXPLORATOIRE INFORMELLE
Nous avons fait une recherche exploratoire informelle, en faisant entrer de faรงon innocente le sujet lors de nos causeries entre femmes, pour saisir les rรฉactions fusant de chacune pour mesurer la dimension qu’occupe la reprรฉsentation faru-rab chez les filles de notre gรฉnรฉration. Nous en avons fait de mรชme avec les grandes personnes.
ECHANTILLONNAGE
L’รฉchantillonnage de notre รฉtude nous a posรฉ problรจme au dรฉbut de notre enquรชte, car nous n’avions pas la moindre idรฉe du nombre de femmes pouvant constituer un รฉchantillon reprรฉsentatif pour faire ressortir le phรฉnomรจne. Toutefois, la nature de notre รฉtude qui est une reprรฉsentation, donc nรฉcessitant une รฉtude qualitative nous a guidรฉe dans notre choix de technique d’รฉchantillonnage.
Ainsi notre objectif รฉtait de recueillir le maximum d’informations nรฉcessaires pour saisir le contenu de la reprรฉsentation.
Le total de nos entretiens effectuรฉs en ce qui concerne nos diffรฉrents champs d’รฉtudes (cf. champs รฉtude) s’est fixรฉ ร soixante-trois femmes : trente-huit chez le guรฉrisseur, quinze ร Diokoul, dix parmi nos connaissances.
TECHNIQUES DE RECUEIL DE DONNEES
Dans cette รฉtude portant sur la reprรฉsentation faru-rab nous avons retenu comme mรฉthode d’observation la mรฉthode qualitative.
La mรฉthode qualitative cherche ร expliciter, ร analyser, ร comprendre un phรฉnomรจne, une reprรฉsentation, une stratรฉgie. Dans notre รฉtude, elle nous aidera ร expliciter, ร analyser la reprรฉsentation faru-rab.
Comme technique qualitative de recueil de donnรฉes nous avons utilisรฉ l’entretien semi-directif. A l’aide d’un Dictaphone et de guides d’entretiens, nous avons pu recueillir des informations en faisant une observation participante chez le guรฉrisseur, en nous faisant passer pour une patiente.
DEROULEMENT DE L’ENQUETE ET LES DIFFICULTES RENCONTREES
Concernant le dรฉroulement de l’enquรชte, nous avons dรฉjร brossรฉ le dรฉbut en parlant de la recherche documentaire et informelle dans le cadre de l’enquรชte exploratoire. L’enquรชte d’analyse et de diagnostic a รฉtรฉ effectuรฉ sur le terrain dans nos principaux champs รฉtude.
DEROULEMENT DE L’ENQUETE CHEZ LE GUERISSEUR ET DIFFICULTES RENCONTREES
Aprรจs avoir รฉlaborรฉ des guides d’entretien pour le guรฉrisseur et les patientes nous sommes allรฉe sur le terrain. Suite des conseils d’une amie qui a une fois รฉtรฉ chez le guรฉrisseur, nous รฉtions habillรฉe d’un boubou traditionnel, d’un foulard pour nous couvrir la tรชte et les รฉpaules.
Arrivรฉe sur les lieux, nous avons trouvรฉ une cour grouillante de monde. Cette cour sert de salle d’attente au guรฉrisseur. (Cf. champ รฉtude). Nous nous sommes rendue compte qu’il y avait une rangรฉe pour les femmes et une autre rangรฉe pour les hommes.
Nous nous sommes assise sur les bancs rรฉservรฉs aux femmes. Ce jour lร nous n’avons pas cherchรฉ ร voir le guรฉrisseur, nous nous sommes tout juste mรชlรฉe aux patientes pour observer et tester le terrain.
Elles รฉtaient toutes habillรฉes du mรชme style que nous : habit traditionnel, foulard, voile. En silence, elles attendaient que le secrรฉtaire* du guรฉrisseur les appelle.
Nous faisant passer pour une patiente nous avons entamรฉ la discussion avec nos voisines. Elles รฉtaient rรฉticentes mais nous les avons poussรฉes ร parler en inventant une histoire basรฉe sur ce que nous avions dรฉjร entendu dire du phรฉnomรจne. Elles รฉtaient ainsi plus ร l’aise pour se confier ร une personne qui รฉtait dans la mรชme situation qu’elles.
Avec cette technique nous avons pu recueillir quelques informations se rapportant ร leurs expรฉriences personnelles. Ce procรฉdรฉ รฉtant trop lent ne nous a pas permis de recueillir le maximum d’informations, puisque nous ne pouvions prendre notes ou enregistrer quoique ce soit. Ainsi, la semaine suivante nous avons dรฉcidรฉ de passer ร une nouvelle stratรฉgie et il รฉtait รฉgalement temps de rencontrer le guรฉrisseur.
Nous avons commencรฉ par prendre un rendez-vous au tรฉlรฉphone, en lui expliquant que nous avions besoin de le rencontrer pour un mรฉmoire.
Nous sommes ainsi parvenue ร interviewer le guรฉrisseur au milieu de la cour devant tous les regards. Aprรจs nous sommes retournรฉe nous asseoir sur le banc pour interviewer les femmes. Nous prenant pour une journaliste elles รฉtaient moins rรฉticentes, du moment qu’elle pouvait garder l’anonymat. Ce n’รฉtait toujours pas facile parce qu’elles รฉtaient assises cote ร cote. Cette promiscuitรฉ les empรชchait de parler car รฉtant plutรดt gรชnant, le dictaphone les faisait รฉgalement peur. Nous รฉtions obliger d’arrรชter l’enregistrement, de causer avec elles en leur faisant comprendre qu’elles n’รฉtaient pas les seules et que mรชme nous รฉtions concernรฉe et que nous viendrons suivre un traitement aprรจs le mรฉmoire, nous faisions tout pour dรฉtendre l’atmosphรจre, c’est au milieu d’une discussion trรจs animรฉe que nous leur demandions si nous pouvions mettre la machine en marche parce que ce qu’elles venaient de dire รฉtait trรจs intรฉressant et cela ne posait plus problรจme. Toutefois il y avait toujours le problรจme de la promiscuitรฉ.
Nous ne savions comment faire pour les aborder et les mettre en confiance.
Nous y sommes retournรฉes avec une idรฉe derriรจre la tรชte. Nous avons demandรฉ au guรฉrisseur de nous prรชter une natte et de nous mettre en rapport avec chacune de ses patientes en leur expliquant que c’รฉtait pour une รฉtude faite ร l’universitรฉ.
Nous avons installรฉ notre natte, dรฉcalรฉe un peu en avant pour qu’il y ait de la discrรฉtion. Cette nouvelle stratรฉgie s’est rรฉvรฉlรฉe efficace, car elles sont venues partager notre natte ร tour de rรดle.
Nous avons adoptรฉ la mรชme stratรฉgie pendant les visites suivantes.
DEROULEMENT DE L’ENQUETE ET DIFFICULTES RENCONTREES CHEZ LES FEMMES LEBOU DE DIOKOUL
Dans cette enquรชte nous avions pour guide notre mรฉnagรจre qui habite ร Diokoul. Elle nous a amenรฉe chez ses tantes, amies, et vieilles personnes du quartier.
Ce champ รฉtude ne nous a pas posรฉ de problรจme. Les lรฉbou sont rรฉputรฉs pour leur sensibilitรฉ ร cette croyance, car le lรฉbou par excellence รฉvolue toujours dans l’univers des religions traditionnelles. Le culte des rab est l’un des fondements actifs de la culture lรฉbou. Ainsi nous avons pu avoir des informations sur les caractรฉristiques du faru-rab et sur ses manifestations. Une difficultรฉ mineure notรฉe lors de la transcription des cassettes rรฉside dans l’accent lรฉbou de ces femmes qui posait problรจme pour la comprรฉhension de certains mots. Cependant notre guide nous a รฉtรฉ d’une trรจs grande aide.
DEROULEMENT DE L’ENQUETE AUPRES DE NOS CONNAISSANCES ET DIFFICULTES RENCONTREES
Nous avons รฉgalement enquรชtรฉ des femmes connues : amies, cousines, tantes, connaissances. Dรฉs le dรฉbut de notre รฉtude, lorsque nous en รฉtions au stade projet de recherche, quelques-unes de nos amies nous ont avouรฉ qu’elles รฉtaient concernรฉes et qu’elles รฉtaient prรชtes ร nous aider. Nous avons รฉgalement eu ร enquรชter des cousines, des tantes.
Nous avons eu quelques difficultรฉs avec ces femmes, puisqu’il n’y avait pas d’anonymat, ce qui rendait la discussion difficile, elles รฉtaient un peu gรชnรฉes, elles n’ont pas voulu entrer dans les dรฉtails plus ou moins intimes.
Toujours dans le registre des difficultรฉs rencontrรฉes, nous avons rencontrรฉ des difficultรฉs sur le plan psychologique.
Tout au dรฉbut de notre รฉtude nous n’รฉtions pas bien prรฉparรฉe moralement pour entamer pour entamer nos travaux car nous n’avions pas l’appui de notre entourage.
Notre sujet portant sur la reprรฉsentation faru-rab faisait peur ร notre famille qui ne pouvait pas comprendre notre choix.
Nous n’avons pas รฉtรฉ encouragรฉe au dรฉbut et nous nous sentions perdue, mais il รฉtait hors de question de changer de sujet, car comme nous l’avons dรฉjร dit nous รฉtions attirรฉe par ce sujet.
Maman avait peur que nous attrapions ร notre tour un mauvais esprit, elle voulait mรชme nous accompagner chez le guรฉrisseur. Notre soeur quant ร elle voulait que nous fassions une รฉtude au sein d’une entreprise comme nos amies. Nous avons mรชme entendu que notre รฉtude n’avait pas de sens, que nous รฉtions folle.
Nous avouons que ce n’รฉtait pas facile au dรฉbut. Il suffisait que nous disions ร quelqu’un le sujet de notre รฉtude pour qu’il soit surpris, รฉtonnรฉ ou moqueur. Nous nous arrangions chaque fois ร ne pas ramener la conversation ร notre mรฉmoire, de peur que le sujet ne nous soit demandรฉ. Tout cela n’รฉtait qu’au tout dรฉbut, nous avons commencรฉ ร prendre de l’assurance quand notre encadreur a apprรฉciรฉ notre projet de recherche en nous encourageant. Cela nous a beaucoup aidรฉ et motivรฉ pour ce qui allait suivre ร savoir le mรฉmoire. Nous nous sommes rendue compte par la suite que si notre entourage รฉtait un peu rรฉticent cโest que nous nโavions pas bien expliquรฉ le sujet, quand ils ont compris ils nous ont soutenue jusquโau bout.
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Table des matiรจres
*PREMIERE PARTIE
โข PREAMBULE
โข INTRODUCTION
โข PROBLEMATIQUE
โข HYPOTHESE
โข OBJECTIF
โข CHAMP DโETUDE
โข CONCEPTUALISATION
โข MODELE THEORIQUE
โข METHODOLOGIE 3
*DEUXIEME PARTIE : CONCEPTION GENERALE DU RAB DANS LA SOCIETE SENEGALAISE
INTRODUCTION
I/ PLACE DU SURNATUREL DANS LES SOCIETE 40 TRADITIONNELLES
II/ LE SACRE
III/ LE CULTE DES RAB DANS LA SOCIETE TRADITIONNELLE
SENEGALAISE
A/ Le concept rab
B/ Manifestations du rab chez lโindividu
C/ Les consรฉquences
D/ Les rituels thรฉrapeutiques
Conclusion
TROISIEME PARTIE LE FARU-RAB : UNE REPRESENTATION CULTURELLE DU SENEGAL
INTRODUCTION
CHAPITRE I : NATURE, ORIGINE ET CARACTERISTIQUES DU FARU-RAB
I/ NATURE ET ORIGINE DU FARU-RAB
1/ Explications religieuses
1-A/ Explication chrรฉtiennes
1-B/ Explication musulmanes
II/ CARACTERISTIQUES DU FARU-RAB
CHAPITRE II : MANIFESTATIONS DU FARU-RAB
2-A/ Manifestations primaires
2-B/ Manifestations secondaires
2-C/ Manifestations tertiaires
CHAPITRE III : THERAPIEย
CHAPITRE IV : DIMENSION SOCIALE DE LA REPRESENTATIONย
CHAPITRE V : INTERPRETATIONS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIALES DE LA REPRESENTATION
5-A/ Interprรฉtations psychologiques
5-B/ Interprรฉtations sociales
CONCLUSIONย
BIBLIOGRAPHIE
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