Interfaces de recherche dans le fonds de Jeanne de Flandre 

Les ressources en lien avec le fonds documentaire du centre de Jeanne de Flandre

Outils

Choix des références

Pour des raisons de contraintes de temps, six semaines de stages ponctuées par les multiples « ponts » du mois de mai, j’ai choisi de ne pas passer plus de temps à la recherche de ressources disponibles. Mon choix s’est donc arrêté sur deux grands types de ressources : dictionnaires et thésaurus du domaine de la santé.

A Les dictionnaires 

Le vocabulaire médical comprend un ensemble de mots particulièrement spécifiques au domaine. Certains termes nous sont plus familiers, tels qu’ « intestin », « médecine » ou « hôpital », car liés à notre environnement. Cependant nombre d’entre d’eux sont beaucoup moins connus par les néophytes en matière de santé, comme par exemple « aménorrhée », « ostéochondrose » ou « dystocie ». N’ayant moi-même pas de connaissances particulièrement approfondies dans le domaine de la santé, le recours à un dictionnaire médical s’imposait. Le centre de documentation possède naturellement ce type d’ouvrage. Il s’agit d’une version certes peu récente (1996) mais faisant partie des références bibliographiques générales incontournables pour les acteurs de la santé : le Dictionnaire des termes de médecine par GARNIER et DELAMARE. Ce dictionnaire se compose de 30 000 entrées avec pour chacune les sigles, symboles ou abréviations, la traduction anglaise, les synonymes, la définition, des renvois à d’autres articles complémentaires…. Il m’a permis d’éclairer le sens de certains mots rencontrés, tel que « métrorragie » (« hémorragie utérine intervenant en dehors des règles ») ou « « histiocytose » (prolifération de cellules du tissu conjonctif observée au cours de nombreuses affections bénignes ou malines). Il m’a également été utile lors de la phase de sélection et de hiérarchisation des termes afin d’effectuer un classement sémantique approprié.
De même, le recours à un dictionnaire linguistique m’a paru indispensable. En effet, comme nous l’avons vu, de nombreux ouvrages sont entièrement rédigés en anglais. En raison de la spécificité du vocabulaire utilisé dans les ouvrages du centre, mes connaissances en anglais ne suffisaient pas à traiter pertinemment les mots anglais rencontrés. J’ai donc choisi d’utiliser le Dictionnaire français/anglais des termes de médecine de Jean et Thérèse DELAMARE disponible au centre de documentation.

Les thésaurus

Parmi les ressources terminologiques utilisées par le stagiaire du CIDDES pour l’élaboration de leur thésaurus, la ressource DOC INF ne m’a pas paru présenter un intérêt particulier pour mon travail. Ce thésaurus m’a semblé trop spécialisé dans le domaine des soins infirmiers, lequel n’est pas une spécialité particulière de Jeanne de Flandre. Je n’ai donc pas cherché à l’utiliser.
J’ai ensuite consulté plus attentivement les sites respectifs du MeSH et de la BDSP.

Le MeSH (cf. annexe 3 p.46)

Le thésaurus MeSH est une référence majeure du domaine médical. Il est employé pour la base de données bibliographiques Medline spécialisée dans ce domaine. Cette base, produite par la bibliothèque nationale américaine de médecine, la National Library of Medecine, (NLM) est Tune des plus utilisée au monde. Chaque descripteur représente un concept privilégié parmi un ensemble de concepts. Le vocabulaire du MeSH est réparti en quinze principaux domaines :
Les descripteurs sont organisés hiérarchiquement sur une arborescence descendant jusqu’à onze niveaux de spécificités. De plus, il est évolutif puisqu’annuellement mis à jour.
Cependant l’ensemble de ces termes est en anglais. Il semble incontournable de manipuler le vocabulaire médical anglais en raison de la nature bilinguistique du fonds ouvrage.
Néanmoins, au vue de mon inexpérimentation dans le domaine de la santé, se servir d’un outil intégralement en anglais m’a paru être une difficulté supplémentaire et présenter un risque pour la pertinence sémantique de mon travail. Il existe toutefois une traduction du thésaurus MeSH. C’est cette ressource que j’ai choisi d’utiliser.
L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) a conclu un accord scientifique avec la NLM. Il est ainsi l’auteur et le responsable de la version française du MeSH. Celle-ci est également publiée et mise à jour annuellement sur le serveur d’information scientifique de l’INSERM2 (cf. annexe p.49). Cette variante bilingue sert essentiellement à rechercher la forme française des descripteurs MeSH. Il faut donc consulter simultanément les deux outils. De plus, si un accès par index (avec affichage hiérarchique) est disponible depuis la page d’accueil, il requiert la connaissance préalable des descripteurs et synonymes. Ajoutons également que si le moteur de recherche ne comprend pas la requête, un message d’erreur s’affiche sans aucune autre orientation. En raison de ces différents éléments, j’ai consulté un autre MeSH bilingue : celui proposé par le Centre Hospitalier Universitaire (C.H.U.) de Rouen.
Depuis 2005, le CHU de Rouen offre aux internautes intéressés par le domaine médical un outil terminologique permettant l’interrogation du Mesh aussi bien en français qu’en anglais. Les mots clefs en français correspondent à ceux du MeSH bilingue de l’INSERM.
La recherche terminologique s’effectue parmi les termes et leurs synonymes depuis un cadre à gauche de l’écran (cf. annexe p.50). Il faut saisir un mot clef dans cette interface. Le système nous propose ensuite un certains nombre de termes proches en plus de celui recherché. Ainsi, pour douleur, une liste alphabétique de vingt trois termes s’affiche. Trois onglets sont consultables à partir de la page de résultat :
– l’onglet « Description » permet de visualiser dans les deux langues, le terme objet de la recherche, ses synonymes, les termes associés ainsi que le/les métaterme(s) au(x)quel(s) il appartient ;
– l’onglet « Navigation » situe hiérarchiquement le terme dans son environnement sémantique immédiat. Il permet également de naviguer dans les arborescences et il contient des liens vers le Catalogue et Index des Sites Médicaux Francophones (CISMeF)4 ;
– enfin, l’onglet « Accès aux ressources » propose des liens vers les ressources du CISMeF et vers celles de PubMed.
La recherche porte par défaut sur la troncature du mot. Cela m’a permis de ne saisir qu’une partie du mot, « psy » par exemple. Le résultat est ainsi plus ouvert, et surtout le risque d’erreur d’orthographe, facteur d’échec de la recherche, est sensiblement diminué.
Un autre avantage de ce site est la possibilité d’effectuer une recherche personnalisée.
En l’occurrence, l’option qui m’a particulièrement servi est « Types de ressources ». Celleci permet l’affichage, sur l’onglet « Description », d’une définition du terme recherché en plus des informations précédemment citées. Le degré de précision est là encore important, de même que le nombre de mots et d’expressions disponibles.
Une version papier de la liste alphabétique des descripteurs français du MeSH ainsi qu’une liste des descripteurs correspondants dans la base PASCAL est présente au sein du centre de documentation de Jeanne de Flandre. Cette version est difficilement exploitable pour mon travail car elle est incomplète (ni la liste structurée ni celle alphabétique permutée ne sont disponibles). De plus, il s’agit d’une version datant dé 1990. Or le vocabulaire, particulièrement dans le domaine de la santé, est en constante évolution et le MeSH mis à jour annuellement. Il ne m’a donc pas paru sérieux de m’appuyer sur cette ressource pour construire le thésaurus.
Le MeSH, bilingue ou non, est certes un outil très intéressant mais il m’a semblé globalement trop précis. En effet, il présente un nombre important (onze) de niveaux hiérarchiques or cette précision ne correspond pas au fonds ouvrages du centre de Jeanne de Flandre. De plus, ce thésaurus concerne essentiellement les domaines médicaux et paramédicaux. Or cela n’est pas totalement en adéquation avec les thèmes des facettes à développer. En effet, certaines références ont pour objet d’autres domaines tels que le droit, l’organisation sociale, … Si j’ai effectivement utilisé le MeSH (la version bilingue du CHR de Rouen) se fut davantage en second recourt et en tant que dictionnaire. En effet, lorsqu’un terme ne figurait pas dans l’arborescence de la BDSP ou quand je n’étais pas tout à fait convaincu par le classement proposé, je consultais l’outil terminologique proposé par l’hôpital de Rouen.
J’ai ainsi privilégié la consultation du thésaurus proposé par la BDSP, lequel correspond mieux à l’hétérogénéité des thématiques abordées par les ouvrages du centre.

Le thésaurus de la BDSP

La Banque de Données en Santé Publique est un réseau français de coopération pour la mise en ligne de sources d’information en santé publique. Placée sous la direction d’un Comité de pilotage national, le fonctionnement du réseau est assuré par l’Atelier d’Etudes et de Développement (AED) de la BDSP, situé à l’Ecole des Hautes Etudes En Santé Publique (EHESP) de Rennes. Ses services s’adressent aux professionnels des secteurs sanitaire et social. Le réseau propose, depuis 1993, des produits et des services (documents en texte intégral, base documentaire, annuaire critique de sites, … et bien sur thésaurus) en accès libre.
Le Thésaurus Santé Publique Version 4 est la quatrième version de l’outil terminologique proposé par la BDSP. Il succède à une version de 2001 (Thésaurus Santé Publique Version 3) constituée de 10 992 termes. Cette nouvelle édition a été enrichie de façon importante: 888 nouveaux descripteurs et 982 nouveaux synonymes ont été ajoutés entre 2006 et 2007. Ce thésaurus se compose donc actuellement de 12 825 termes, dont 7144 descripteurs et 5 681 non-descripteurs, répartis en cinquante sept sous-domaines. En plus d’être librement consultable en ligne, il est possible d’obtenir le thésaurus sous format PDF et/ou en version « texte ».
Destinée à l’implantation du thésaurus dans un logiciel documentaire, la version « texte » n’est pas directement accessible depuis le site de la BDSP. Il faut la demander par écrit en justifiant sa requête. Elle est ensuite envoyée gracieusement à l’adresse indiquée. Une telle solution n’était cependant pas envisageable pour le centre de Jeanne de Flandre, l’ensemble des facettes n’étant pas en adéquation totale avec les besoins du centre de Jeanne de Flandre, la facette « anthropologie » par exemple n’est d’aucune utilité ici.
J’ai téléchargé la version PDF disponible en ligne. Elle se compose des trois tomes suivant :
– Tome 1 : Liste alphabétique permutée, elle contient les descripteurs et non descripteurs classés et répétés alphabétiquement à chaque mot significatif. Sa lecture s’effectue à partir de la colonne centrale.
– Tome 2 : Liste alphabétique hiérarchique, cette liste présente les descripteurs et les non-descripteurs dans Tordre alphabétique. Chaque descripteur, surligné en bleu, est suivi du numéro de micro-thesaurus auquel il appartient, des termes avec lesquels il entretient des relations (synonymie, spécifique/ générique, association) et d’une éventuelle note d’application.
– Tome 3 : Liste hiérarchique par microthésaurus, cette dernière liste présente les descripteurs par sous-domaines (micro-thesaurus) dans des diagrammes les situant visuellement dans l’arborescence.
Enfin, une annexe présente les différences entre la version 3.02 et 4.02.
Pour des raisons de temps et d’interactivité, j’ai privilégié la version du thésaurus de la BDSP disponible en ligne. Sa consultation s’effectue selon deux accès (cf. annexe p. 52) :
– soit en cliquant sur l’un des micro-thesaurus présents dans l’ordre alphabétique à gauche de l’écran, ce qui permet d’entrer dans l’arborescence du thésaurus ;
– soit en utilisant la zone de recherche. Cette interface donne accès soit à la partie concernée de la liste alphabétique permutée, soit à une liste de termes reprenant le mot recherché et ses différentes déclinaisons. Par exemple, pour « grossesse » on obtient en plus de ce terme : « interruption volontaire de grossesse », « grossesse multiple » … En cliquant sur le mot qui nous intéresse, une page s’affiche présentant le terme générique, ainsi que les éventuels synonymes, termes spécifiques et associés.
Comme pour l’outil terminologique du CHU de Rouen, la recherche s’effectue par défaut sur la troncature du mot et peut également porter sur un mot exact, seul ou dans une expression, grâce à une option de recherche. Les résultats ne sont ainsi pas l’objet de bruit documentaire, par exemple pour une recherche avec « naissance » le terme « connaissance » n’apparait pas dans les résultats.
Un élément supplémentaire m’a incité à utiliser prioritairement le thésaurus de la BDSP. En 2001, la version 2.0 du thésaurus de la BDSP a servi à l’élaboration du thésaurus du CIDDES. Le recours à une même terminologie, dans le contexte de partage des ressources entre les différents centres du CHRU, m’a donc semblé intéressant afin de proposer aux usagers le même type de vocabulaire. En effet, cela devrait faciliter leur appropriation de la fonctionnalité de recherche BCDI Web.

Contacts avec des spécialistes du domaine de la santé

En parallèle, j’ai également sollicité des rendez-vous auprès de professionnels des spécialités exercées à l’hôpital Jeanne de Flandre. L’avis d’acteurs du domaine médical me semblait incontournable afin de vérifier la pertinence, ou l’inadéquation, de mon travail. Madame Woestyn m’a alors recommandé certaines personnes que j’ai contactées. Sur les quatre demandes de rendez-vous adressées, j’ai obtenue un premier entretien avec le professeur Muriel Holder, spécialisée en génétique. Cette rencontre m’a permis de réajuster mon travail comme nous le verrons ultérieurement. Je n’ai pas relancé les autres professionnels à l’exception du Professeur Annie Lahoche. En effet, spécialisée en pédiatrie, celle-ci est surtout le réfèrent médical du centre de documentation. Nous nous sommes donc rencontrées lors de ma dernière semaine de stage, ce qui m’a, cette fois encore, conduit à effectuer certaines modifications.
Ces deux rendez-vous associés à l’interrogation d’étudiants ou d’internes fréquentant le centre m’ont également confortée dans mon choix d’un thésaurus bilingue. Les Professeurs Holder et Lahoche, ainsi que leurs collègues ont en effet l’habitude d’effectuer des recherches sur des sites anglophones et consultent fréquemment des ressources en langue anglaise. Ils m’ont donc confirmé que la présence d’équivalents anglais aux descripteurs français leur serait utile. Si cette nécessité n’est pas aussi évidente pour les étudiants en première année de médecine, elle l’est pour l’ensemble des autres usagers. Il devenait donc certain qu’il fallait élaborer un thésaurus bilingue.

Elaboration du thésaurus

Après avoir défini les besoins du centre de documentation et les moyens à ma disposition, il était désormais possible de construire le thésaurus.

Extraction du vocabulaire

Avant de me lancer dans l’extraction du vocabulaire, j’ai dressé une première liste des principales facettes à développer. Mon collègue du CIDDES indiquait dans son rapport les difficultés qu’il avait rencontrées en choisissant un nombre élevé de facettes à développer. J’avais moi-même déjà remarqué quelques discordances entre les grandes thématiques du thésaurus de la BDSP et celles du fonds documentaire de l’hôpital. J’ai donc constitué cette première liste à partir de l’arborescence de la BDSP, des facettes principales du thésaurus du CIDDES et des grands domaines du plan de classement « ouvrages » du centre de documentation. J’ai abouti à une liste de huit facettes :
– Anatomie,
– Droit,
– Ethique,
– Hôpital,
– Pathologie,
– Pratique de santé,
– Pratique médicale,
– Spécialité médicale.
Il me fallait également trouver un mot, ou une expression représentative, pour définir le domaine. Après quelques hésitations, « Santé publique de la famille » s’est avéré être le groupe de termes le plus adapté pour rassembler les thématiques de Jeanne de Flandre. Ce travail a ensuite été soumis à l’avis de Madame Woestyn, qui l’a approuvé.
La phase d’extraction terminologique indispensable à la réalisation de tout thésaurus a alors débuté.
Dans un premier temps, j’ai choisi de prendre en considération l’ensemble des termes sélectionnés pour le plan de classement. En effet, la méthodologie appliquée pour la réalisation de ce plan, reprise du vocabulaire utilisé dans les ouvrages (cf. « 1.2 Existant» p.8-9) me semblait similaire à celle mise en place pour la création d’un thésaurus. Si la méthodologie d’élaboration de ce plan me paraissait fiable, le nombre total de mots retenus me semblait nettement insuffisant pour construire un thésaurus. Ajoutons que la syntaxe de ces termes et certaines expressions n’étaient pas toujours appropriées à celles utilisées dans un thésaurus (pluriel, signe, et abréviation non conventionnelles), par exemple : « Mises à jour Gyn/Obst » ou « hemato/immuno ». De plus, réalisé en 2001, ce plan de classement ne prend pas en compte les termes des ouvrages acquis depuis cette date.
Ma démarche a ensuite été de chercher, pour chaque facette sélectionnée, une correspondance dans le thésaurus de la BDSP. J’ai alors relevé les principales sousbranches développées et j’ai regardé si elles correspondaient aux sujets présents au sein du centre de documentation en m’appuyant sur le plan de classement de Madame Woestyn.
Je me suis ensuite rendue dans les rayonnages afin de consulter les ouvrages. En raison du temps dont je disposais pour réaliser ma mission, j’ai choisi de ne pas les ouvrir un à un. J’ai préféré parcourir les étagères par thèmes en sélectionnant quelques ouvrages tant en anglais qu’en français. Les termes employés dans ces documents ont été notés en respectant les domaines du plan de classement afin de conserver une trace du choix de l’environnement sémantique dans lequel ils avaient été préalablement placés. Pour effectuer ce relevé, j’ai pris en compte le titre, le résumé, ainsi que les éventuels table des matières, index et lexique de l’ouvrage. A chaque nouveau domaine, je commençais une nouvelle liste.
L’extraction ne pouvait pas se limiter à ce recensement terminologique au sein des étagères. En effet, l’ensemble des ouvrages n’y était pas encore rangé. Il me restait à parcourir deux tables. Sur l’une d’elles, les ouvrages acquis l’année précédente sur demande des professeurs étaient rassemblés sous l’affichette « Nouveaux ouvrages 2007 », à la disposition des usagers mais en attente de traitement documentaire. Sur la seconde, reposait une trentaine d’ouvrages plus ou moins récents remis par un professeur partant à la retraite. Ces documents seront incorporés prochainement au fonds documentaire du centre.

Sélection des termes et travail sur l’arborescence

Une fois l’étape de quête des termes candidats terminée, cet inventaire de base doit être transformé en « une liste d’autorité organisée de descripteurs et de non-descripteurs obéissant à des règles terminologiques propres et reliés entre eux par des relations sémantiques (hiérarchiques, associatives ou d’équivalence) » . Cependant avant d’obtenir une liste permettant de « traduire en un langage artificiel dépourvu d’ambiguïté des notices exprimées en langage naturel », il est nécessaire d’effectuer trois opérations : normaliser le vocabulaire, sélectionner les termes à retenir et enfin les structurer.

B Sélection

La phase de transformation des termes candidats en descripteurs et nondescripteurs se devait :
– de supprimer les termes ne faisant pas partie du domaine de la santé publique de la famille ;
– d’exclure les termes non significatifs ;
– d’éliminer les doublons, de sorte qu’à un concept corresponde un seul mot, et donc de classer les termes en « descripteur » et « non-descripteur ».
Ce travail fut particulièrement délicat. En effet, bien qu’étant néophyte dans le domaine de la santé publique de la famille, il me fallait pourtant sélectionner les termes les plus représentatifs pour des usagers familiers du vocabulaire médical. Ma préoccupation première lors de cette phase de tri fut donc de me mettre à la place du public du centre de documentation. Ainsi, lors des cas de synonymie, j’ai privilégié les termes retenus comme descripteur par la BDSP, comme par exemple retenir « aménorrhée » plutôt que « mal de tête ». Si les synonymes étaient redondants, ou malgré tout particulièrement significatifs, je les ai conservés en tant que non-descripteur. Par ailleurs, pour les mots ne figurant pas dans le thésaurus de la BDSP, ou pour ceux présents mais sous une forme différente dans le plan de classement, j’ai constitué une liste qui fut soumise à des spécialistes. Le professeur Holder m’a indiqué, par exemple, préférer le terme « génome » aux groupes de mots « structure génétique » et « carte génétique ». Selon le professeur Lahoche, l’expression « dépendance toxique » est plus utilisée par ses confrères que « toxicomanie ». J’ai naturellement retenu leurs suggestions.

C Structuration

Les descripteurs sélectionnés, il reste à établir les relations entre les termes afin de constituer la structure du thésaurus. J’ai donc cherché à organiser ces mots à partir de mon premier travail d’arborescence. Ma mission n’ayant pas pour objectif la constitution d’une anthologie mais la réalisation d’un outil terminologique servant à une consultation simple, j’ai privilégié une structure hiérarchique. Le thésaurus se compose donc de termes dont certains sont subordonnés à d’autres, de sorte que l’on navigue de façon ascendante d’une notion plus générale à ses formes particulières, d’un terme générique à ses termes spécifiques.
Dans certains cas, une relation partitive, relation entre deux descripteurs dont l’un représente un tout et l’autre ses parties, semblait se prêter davantage à la situation. C’est le cas de la facette « Anatomie » qui se décline par exemple en « Appareil cardiovasculaire », «Appareil digestif », « Appareil locomoteur»… Pour des raisons logiques, j’ai néanmoins choisi de proposer une arborescence uniquement hiérarchique.
«Appareil cardiovasculaire », «Appareil digestif », « Appareil locomoteur»… sont donc les termes spécifiques d’« Anatomie ».
Comme la BDSP, j’ai opté pour une organisation monohiérarchique, en partie en raison de l’impossibilité de disposer de notes d’application. Un mot n’occupe donc qu’une seule position dans la structure, quelle que soit la diversité de ses acceptions. Le respect de cette règle s’est parfois avéré relativement contraignant. La notion « asthme » est, par exemple, à la fois une pathologie respiratoire et une maladie de type allergique. Dans ces cas complexes, la place finale a été établie en prenant en compte le domaine où les usagers iraient le plus probablement chercher le concept. Cette contrainte peut être compensée par d’autres liens transversaux, les termes associés (comme nous verrons plus loin).

D Traduction

Je disposais alors d’un thésaurus source à partir duquel élaborer la version bilingue.
Il fallait désormais retrouver pour chaque descripteur français son équivalent anglophone de sorte que les mots anglais apparaissent comme strictement identiques aux termes français lors d’une recherche. J’étais alors à une semaine de la fin de mon stage. Il me restait également à préparer la version texte de ce thésaurus selon les recommandations de BCDI Web. Je m’apprêtais à rencontrer le professeur Lahoche dont les commentaires allaient impliquer des changements au sein de mon travail. De plus, un document explicatif à destination de la documentaliste était indispensable à produire pour lui présenter de façon claire et pérenne le thésaurus. Face à ces différents impératifs, il me semblait difficile de rechercher les équivalents anglais et de les insérer dans le thésaurus dans les délais impartis. Saisissant l’opportunité de l’arrivée de deux nouvelles stagiaires au centre de documentation, j’ai proposé à Madame Woestyn d’encadrer l’une d’elles quelques jours. C’est donc avec son accord que j’ai confié la traduction des descripteurs français en anglais à l’une de ces stagiaires. Pour cela, j’ai préparé un document (cf. annexe p.88) présentant le thésaurus ainsi qu’une méthodologie détaillée concernant la démarche de traduction. Afin que le travail demandé entre dans le cadre de sa formation (BTS Secrétariat), je lui ai demandé de présenter dans un tableau Word les termes traduits.
Si la traduction ne pose aucun problème lorsque le terme est identique dans les deux langues (exemple : « abdomen »), il faut néanmoins se méfier des équivalences inexactes ou tout du moins partielles. Nous nous sommes également trouvées dans des situations de polysémie française sans correspondance anglaise. Ainsi, en France deux termes existent pour désigner la façon de gérer un organisme : « management » lorsqu’il s’agit d’encadrer les individus et plutôt « gestion » pour désigner l’organisation financière. En anglais, un seul mot regroupe ces deux réalités : « management ». A défaut de pouvoir mettre une note d’application, j’ai cherché dans ces cas une expression équivalente, en l’occurrence « financial management » représente ici « gestion ».
Afin de rester le plus proche possible du sens d’origine, j’ai demandé que la traduction s’effectue prioritairement en ligne depuis l’outil terminologique du CHU de Rouen puis par défaut, j’ai proposé un recours au Dictionnaire français/anglais des termes de médecine de Jean et Thérèse DELAMARE. En dernier lieu, j’ai recommandé l’usage d’un dictionnaire franco-anglais/anglo-français. J’ai particulièrement insisté sur l’importance du respect de l’orthographe.

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Table des matières

INTRODUCTION 
I – L’ENVIRONNEMENT DU STAGE 
1.1 Le lieu de stage
1.2 Existant
1.3 Contexte de la création du thésaurus
I.3.A Les raisons de la création
I.3.B Les démarches préalables
II – LES RESSOURCES EN LIEN AVEC LE FONDS DOCUMENTAIRE 
11.1 Outils
II.l.A Les dictionnaires
II.2.B Les thésaurus
11.2 Contacts avec des spécialistes du domaine de la santé
III – ELABORATION DU THESAURUS 
11.1 Extraction du vocabulaire
11.2 Mise en forme du thésaurus
II.2.A Normalisation
II.2.B Sélection
II.2.C Structuration
II.2.D Traduction
IV – ELABORATION DU THESAURUS 
IV.l Présentation du thésaurus
IV.2 Perspectives
IV.2.A Implantation sous BCDI Web
IV.2.B Utilisation
IV.2.C Evolution
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE 
WEBOGRAPHIE 
ANNEXE 
Annexe 1 : Plan de classement des ouvrages 
Annexe 2 : Interfaces de recherche dans le fonds de Jeanne de Flandre 
Annexe 3 : Les thésaurus MeSH en ligne 
Annexe 4 : Le thésaurus de la BDSP en ligne 
Annexe 5 : Carte conceptuelle du thésaurus 
Annexe 6 : Liste KJarareh ique t 
Annexe 7 : Liste aiph.J^fcque ..&ta.ucjruf.5L*.
Annexe 8 : Méthodologie de traduction des descripteurs en anglais
Annexe 9 : Livrable réalisé pour Madame Woestyn

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