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Les infrastructures
Sur le plan des structures, la pyramide sanitaire se traduit par la disponibilité des soins de santé de base au niveau des postes de santé, des soins secondaires au niveau des centres de santé et des soins tertiaires au niveau de l’hôpital. La réfection, la rénovation et la construction de nouvelles infrastructures constituent un volet fondamental du programme actuel.
Le dispositif sanitaire de la région de Dakar comprend en 2009 ; deux cent quatre-vingt dix neuf (299) structures sanitaires dont 167 publiques (55,9% de l’ensemble). A elle seule, elle abrite tous les établissements publics de santé de niveau 3 (EPS), c’est-à-dire des hôpitaux nationaux, que compte le pays (1).
Le système de santé bucco dentaire
Historique
Avant l’indépendance en 1960, le Sénégal comptait très peu de praticiens en santé bucco-dentaire dont la plupart étaient des étrangers. L’instauration d’un enseignement dentaire naquit avant même les indépendances des Etats de l’Afrique Occidentale Française(AOF) en 1950.
Ainsi concernant la santé dentaire, les pouvoirs publics comprirent que le personnel de formation universitaire n’était pas une solution à l’ensemble des problèmes d’odontologie du pays. Ils décidèrent de former un type de personnel dentaire, de niveau non universitaire à durée de formation plus courte mais efficace : technicien supérieur d’odontologie (32).
Le Sénégal avait ainsi la possibilité de former des auxiliaires en santé dentaire. Ce personnel intermédiaire était recruté à deux niveaux:
Le 1er niveau reçoit les agents sanitaires diplômés de l’école de Saint-Louis. Ils deviennent après une formation d’une année des agents de santé d’odontologie.
Le 2ème niveau reçoit les infirmiers et infirmières d’Etat diplômés. La formation dure 2 ans et les infirmiers sortent comme techniciens supérieurs d’odontologie. En plus de ce personnel, l’ENTSO formait aussi des techniciens de laboratoire de prothèse.
La santé publique dentaire
L’organisation de la politique de santé mise en œuvre par le ministère de la santé est calquée sur la réforme administrative et territoriale puisque les objectifs essentiels coincident et visent l’atteinte des populations les plus périphériques, la participation des agents à l’édification d’un bien être humain public,
Odontologie dans le système de santé
L’odontologie a suivi la réforme administrative étant entendue qu’elle fait partie intégrante du système de santé.
Depuis le 15 février 2008 le Sénégal compte 14 régions, 43 départements subdivisés en arrondissements qui sont au nombre de 103, lesquels regroupent des communautés rurales composés de villages qui servent de cadre aux structures de santé.
Donc au niveau de chaque échelon de la subdivision administrative, du sommet à la périphérie, nous trouvons une structure dentaire.
Au niveau central se trouve le ministère avec la division de la santé bucco-dentaire qui est incorporée dans la direction de la santé publique.
Le personnel de santé publique dentaire
– Le chirurgien-dentiste
Le Sénégal compte quelques 400 chirurgiens-dentistes dont 220 dans le secteur privé et 180 dans le secteur public et 70 au niveau de l’armée. Les 180 chirurgiens-dentistes du secteur public sont répartis dans les formations sanitaires du ministère de la santé et dans les écoles de formation. Il est à noter que sur les180 chirurgiens-dentistes de la santé publique seuls 100 sont localisés dans les autres régions (19).
– Le technicien supérieur en odontologie (TSO)
Ce personnel dentaire intermédiaire est au nombre de 69 au Sénégal. Ils sont répartis dans les structures de soins et de formation du ministère de la santé et de la prévention médicale.
– Le technicien de labo de prothèse en odontologie
Il travaille en collaboration avec le chirurgien-dentiste dans la réalisation des appareils de prothèse dentaire.
-Assistant dentaire
L’assistanat dentaire est une formation diplômante nouvellement instaurée au Sénégal. Ils sont au nombre de 48 pour les trois promotions de l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Sociale (ENDSS).
L’ETAT BUCCO DENTAIRE
La santé bucco dentaire
La santé bucco dentaire est une partie intégrante de la santé générale. De ses différentes définitions nous retiendrons celle de KEREBEL : la santé bucco dentaire est l’absence de toute anomalie morphologique ou fonctionnelle des dents et du parodonte, ainsi que des parties voisines de la cavité buccale et des diverses structures qui jouent un rôle dans la mastication et se rattachent au complexe maxillo-faciale (34).
Parmi les problèmes de santé bucco dentaire les plus courants figure la carie dentaire et les maladies parodontales. Elles sont responsables de la perte des dents et occasionnent des besoins de réhabilitation prothétique
La carie dentaire
On peut la résumer d’une façon chronologique :
formation de la plaque dentaire : dépôts sur les dents composés de débris alimentaires et muqueux favorisant les cultures microbiennes,
fermentation des hydrates de carbone par les microbes buccaux, entraînant la formation d’acides (surtout lactique),
cavitation : dissolution par ces acides des cristaux d’hydroxy-apatite, composant de l’émail de la dent,
dentinite : attaque de la dentine (couche sous-jacente à l’émail) par les germes. Cette infection de la dentine se traduit cliniquement par le syndrome de l’ivoire: algies peu intenses, spontanées ou provoquées, intermittentes.
pulpite (inflammation de la pulpe) : pour des raisons anatomiques (présence de canalicules intra-dentinaires), l’atteinte carieuse de la dentine diffuse rapidement à la pulpe, y entraînant une réaction d’abord inflammatoire de sa partie camérale. C’est le stade de la rage de dent: algies très vives, insomniantes, provoquées par le froid, le chaud et la mastication, avec irradiation, évoluant par crises.
pulpite chronique : il y a formation de micro-abcès. Cliniquement, on observe à ce stade des douleurs modérées intermittentes. Desmodontite : l’infection peut gagner l’espace ligamentaire. On observe cliniquement le syndrome de la dent longue: algies intenses, lancinantes, permanentes, insomniantes, irradiant peu, avec une impression de dent longue. Mobilité de la dent plus ou moins marquée. Il existe radiologiquement un élargissement de l’espace dento-osseux (desmodontal).
Le traitement comprend:
Le traitement préventif
– hygiène buccale,
– traitement des malpositions (facteurs favorisants),
– examens dentaires réguliers,
– soins précoces des infiltrations des sillons intercuspidiens,
– fluor dans l’eau de boisson, en pâtes dentifrices.
Le traitement curatif :
– exérèse des zones cariées,
– préparation cavitaire,
– exérèse de la pulpe et traitement du canal,
– obturation canalaire et coronaire.
L’avulsion dentaire à chaque fois que l’on n’est pas certain de pouvoir supprimer tout foyer infectieux.
L’extraction dentaire inscrit le patient dans un processus de vieillissement qui se manifeste par des modifications anatomiques et physiologiques liées à la perte des dents et de l’os alvéolaire. L’incidence esthétique psychologique et fonctionnelle est constante.
La rehabilitation prothétique reste l’unique choix dans la prise en charge de la personne édentée. Le traitement des maladies bucco-dentaires est extrêmement couteux dans les pays industrialises et inaccessible dans la plupart des pays a revenu faible ou intermédiaire (37).
Les pathologies bucco-dentaire touchent toutes les couche de la population et restent une cause de morbidités très liées à l’ accès aux soins et aux problèmes socio-economique.les caries dentaires et les maladies parodontale, bien que considérées parfois comme des pathologies bénignes, sont à l origine de la perte prématurée des dents aboutissant à des édentations partielles ou totales nécessitant des thérapeutiques de réhabilitation plus ou moins complexes ou couteuses
La Prothèse dentaire
Définition
Une prothèse dentaire est un dispositif destiné à remplacer une ou plusieurs dents manquantes et leurs tissus de soutien (os et gencive) qui se seraient résorbés, ou plus simplement à reconstituer une dent fortement délabrée. Suivant qu’elle peut ou non être mise en place et ôtée par le patient, la prothèse dentaire est qualifiée d’amovible ou d’inamovible.
La prothèse fixèe
La prothèse dite inamovible ou fixée peut être soit une couronne unitaire qui remplace tout ou partie d’une dent délabrée, soit un pont (bridge) qui remplace une ou plusieurs dent(s) absente(s) en prenant appui sur des dents couronnées voisines de l’édentement. La fixation se fait par emboîtement mécanique toujours renforcé et rendu étanche à la salive par un scellement ou un collage.
La prothèse amovible
Toute prothèse amovible comporte une base plus ou moins étendue, le plus souvent en résine acrylique imitant la gencive, servant de support à des dents artificielles; celles-ci sont en porcelaine ou en résine. On distingue la prothèse amovible complète et la prothèse partielle amovible.
La prothèse maxillo-faciale
La prothèse maxillo-faciale a pour but de corriger des malformations d’origine congénitale ou traumatique, de même que des pertes de substance consécutives à l’exérèse de tumeurs au niveau de la cavité orale. Un déficit osseux au niveau du maxillaire, accompagné de perte de dents, est généralement comblé par une prothèse amovible partielle ou totale dite « obturatrice ». Une modification importante de l’anatomie mandibulaire, accompagnée de perte de dents, peut être corrigée par une prothèse amovible ou inamovible stabilisée par des implants.
Intérêt des réhabilitations prothétiques
Dans le domaine de l’odontologie, l’édentement correspond à une santé buccale altérée souvent responsable d’un abaissement du niveau de la qualité de vie, en particulier pour ce qui concerne les limitations fonctionnelles et l’handicap sociale.
En effet, on retrouve chez l’édenté les trois composantes du handicap telles qu’elles sont définies par l’organisation mondiale de la santé (OMS), c’est-à-dire la déficience (perte de l’organe dentaire), l’incapacité (difficulté à exécuter des actes quotidiens, limitation dans le choix de la nourriture), et le désavantage.
Le traitement prothétique ne se limite pas à la pose d’une prothèse destinée à remplacer les dents absentes mais il doit avoir pour objectif l’intégration d’un système matériel dans la structure complexe de l’appareil manducateur, ceci afin de maintenir ou de restaurer certaines fonctions telles que la mastication et l’élocution dans les meilleurs conditions.
Il a également pour but de restituer l’intégrité psychique du patient.
En rétablissant plus ou moins partiellement, les fonctions déficientes et l’esthétique, les prothèses participent à l’amélioration de la qualité de vie des personnes édentées. Elles donnent une meilleure image et un confort fonctionnel et social. Mais elles sont également un élément de stress lorsqu’elles sont inadaptées, instables ou inconfortables (33).
La déglutition alimentaire
La déglutition alimentaire est l’action qui consiste à faire passer le bol alimentaire de la cavité buccale vers l’œsophage.
Il existe deux types de déglutition:
la déglutition infantile, qui est la déglutition normale du nourrisson mais qui disparaît avec l’apparition des dents temporaires. la déglutition adulte caractérisée par :
– le retrait de la langue vers l’arrière,
– l’intercuspidation maximale,
– la disparition de la mimique labio-jugale.
Chez l’édenté total, on retrouve la déglutition infantile ou atypique; dans ce cas, la réhabilitation permet la restauration de la déglutition adulte ou typique.
La phonation
Pour Le Joyeux J (36), lorsque les prothèses sont correctement construites et que les dents artificielles occupent la situation primitive des dents naturelles, les difficultés du patient à parler correctement seront peu nombreuses.
Il ajoute qu’il est impossible de séparer réellement le contrôle fonctionnel du contrôle phonétique et vice versa.
La respiration
La perte totale des dents entraîne une diminution de la dimension verticale d’occlusion et la perte d’une certaine partie du volume endo-buccal entraînant la perte de l’espace dorso-lingual de DONDERS ainsi qu’une variation de la position de la langue.
A cause du manque d’espace à sa disposition, la langue, empêchée par le mur alvéolaire et l’attitude contractée des lèvres, ne peut que se mettre en position haute et reculée, refoulant le clapet uvulaire dans le naso-pharynx (33).
Cependant de très nombreuses personnes ne sont pas dans les dispositions financières pour faire face à la réhabilitation prothétique ou pouvoir bénéficier d’un remboursement de leur prothèse dentaire par les mutuelles de santé.
Un renoncement aux soins sur deux concerne les soins dentaires et cela pour des raisons financières. On constate de fortes inégalités en matière d’état de santé et de recours aux soins dentaires
LES MUTUELLES DE SANTE DU SENEGAL
Historique
Au Sénégal l’avènement de la mutualité dans le domaine de la santé, tout au moins dans sa formule communautaire actuelle est relativement récent. Les premières expériences mutualistes sont initiées en milieu urbain sénégalais avec la création en 1973 d’une mutuelle de santé par les travailleurs de la SOCOCIM. La seconde initiative en milieu urbain est venue des corps constitués avec la création en 1985 de la mutuelle de l’armé sénégalaise.
En milieu rural les mutuelles s’y sont développées autour de l’Hôpital Saint Jean de Dieu, un hôpital confessionnel à but non lucratif. En remarquant que cet objectif est difficile à atteindre sans une subvention conséquente, les promoteurs ont organisé la participation des populations.
Le modèle de la mutualisation du risque maladie a pris ses marques avec l’expérience de la mutuelle de Fandène et a servi d’exemple à plusieurs villages environnants.
Le développement rapide est redevable à une systématisation conceptuelle et technique. Déjà en 1996, l’intérêt à appuyer le mouvement se manifeste. Le premier programme conjoint Bureau International du Travail et Alliance nationale de la Mutualité Chrétienne (BIT/ACOPAM – ANMC) est mis en place et réalise trois activités majeures qui marquent la première étape d’un processus d’accompagnement du mouvement:
l’élaboration d’un « Guide à l’usage des administrateurs, promoteurs de mutuelles de santé » pour expliquer les concepts et donner les premières bases d’une démarche scientifique ;
l’organisation, en 1997, d’un atelier qui a réuni pendant un mois, différents initiateurs de mutuelles et organismes d’appui potentiels pour former les promoteurs à la mise en place et à la gestion des mutuelles et élaborer le premier manuel de formateurs ;
l’organisation de l’atelier d’Abidjan sur les « Stratégies d’appui aux mutuelles de santé en Afrique ». Cet atelier a été précédé d’études de cas et a marqué l’engagement de plusieurs structures à se référer à une plateforme commune pour concrétiser l’appui. La Concertation a été une réponse à une des recommandations de cet atelier (28).
En 2000, six pays se détachent du lot (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali et Sénégal). On peut attribuer ce développement aux premiers organismes d’appui internationaux qui se sont installés dans ces pays. L’Alliance Nationale des Mutualités Chrétiennes (ANMC), le programme STEP (Stratégies et techniques de lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté) du BIT (qui a pris la relève d’ACOPAM), le Centre international du développement de la recherche (CIDR) et la coopération allemande (GTZ). Ils sont par la suite rejoints par d’autres et ont suscitè la création de structures nationales d’appui créant une sorte de concentration dans ces pays.
Cette période a été particulièrement « prospère ». Si on prend globalement les pays, le nombre de mutuelles a été pratiquement multiplié par trois depuis 1999. Bien que toutes les éditions de l’inventaire ne soient pas exhaustives, on peut en déduire que le boom des mutuelles de santé s’est opéré à partir de 2000.
Des innovations importantes sont apportées en termes de maîtrise du processus par l’élaboration d’outils, la recherche et la diffusion des expériences. Les démarches scientifiques sont construites et des cadres nationaux de concertation donnent une opportunité aux acteurs d’un même pays de partager des objectifs et de mener des activités communes, notamment dans l’élaboration de plans stratégiques (22).
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Table des matières
Introduction
I-PRESENTATION DE LA REGION DE DAKAR
I-1- Données géographiques
I-1.1- Situation et limites
I-1.2- Climat
I-1.3- Démographie
1-1.4- Urbanisation
I-2- Organisation administrative
I-3- Données socio économiques
I-4- Le système de santé
I-4.1- Organisation du système de santé
I-4.2- Politique de santé
I-4.3- Les indicateurs de santé de la région de Dakar
I-4.3.1- Le personnel
I-4.3.2- Les infrastructures
I-4.4 – Le système de santé bucco dentaire
I-4.4.1- Historique
I-4.4.2- La santé publique dentaire
I-4.4 2.1- Odontologie dans le système de santé
I-4.4.2.2- Le personnel de santé publique dentaire
II- L’ETAT BUCCO DENTAIRE
II-1- La santé bucco dentaire
II-2- La carie dentaire
II-3- La Prothèse dentaire
II-3.1- Définition
II-3.2- La prothèse fixée
II-3.3- La prothèse amovible
II-3.4- La prothèse maxillo-faciale
II-3.5- Intérêt des réhabilitations prothétiques
II-3.5.1- La déglutition alimentaire
II-3.5. 2- La phonation
II-3.5.3- La respiration
III- LES MUTUELLES DE SANTE DU SENEGAL
III-1- Historique
III-2- Définition
III-3- Typologie
III-3.1- Approche sociale
III-3.2- Approche économique
III-3.3- Approche organisationnelle
III-4- Lois relatives aux mutuelles de santé
III-5- Situation des mutuelles de santé de Dakar
III-5.1- Les motifs sociopolitiques pour la création de l’UMSD
III-5-2- Les motifs techniques pour la création de l’UMSD
IV- ENQUÊTE EPIDEMIOLOGIQUE
IV-1- Problématique
IV-2- OBJECTIFS
IV-2.1- Objectif Général
IV-2-2- Objectifs spécifiques
IV-3- METHODOLOGIE
IV-3.1- Cadre d’étude.
IV-3-2- Type d’étude
IV-3-3- Population d’étude
IV-3-4- Critères de sélection
IV-3. 5- Echantillonnage
IV-3-5-1- Taille d’échantillon
IV-3-5-2- Procédure d’échantillonnage
IV-3-6- Variables
IV-3-6-1- Les variables financières
IV-3-7- Collecte des données
IV-3-7-1- Instrument de collecte des données
IV-3-7-2- Procédure de collecte des données
IV-3-8- Instruments d’analyses
IV-3-9- Limite de l’étude
IV-4- Résultats
IV-5- Discussion
IV-5.1- Prise en charge selon la zone couverte
IV-5-2- Prise en charge selon le nombre d’adhérents
IV-5.3- Les prestations
IV-6- Recommandations
IV-6.1- Aux Partenaires techniques et financiers
IV-6.2- Aux gérants
IV-6-3- Aux usagers
CONCLUSION
BIBLIOGRAGHIE
ANNEXE
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